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DE L'HIPPOLYTE VOILÉ,

TRAGÉDIE D'EURIPIDE.

EURIPIDE

URIPIDE avoit compofé une tragédie fous le titre D'HIPPOLYTE VOILÉ. Cette pièce, dont il ne nous refte que peu de fragmens, paroît avoir été désignée de la forte, parce qu'à la fin on voyoit apporter le corps d'Hippolyte couvert des voiles mortuaires. Il y a apparence que c'est ce premier HIPPOLYTE qui a fervi de modèle à Sénéque.

Les fragmens dont j'offre ici la traduction font prefque tous tirés de Stobée ou de Plutarque. Les éditeurs d'Euripide en ont recueilli dixhuit, mais quelques-uns ne font qu'un feul mot ou une phrase imparfaite. Je n'en ai trouvé que douze dont la traduction pût avoir quelqu'intérêt 2.

1 Celle qui nous eft parvenue entière fut compofée après celle-là, & porte le titre D'HIPPOLYTE COURONNÉ. Voyez la note 1, page 97 de ce volume.

2 Je place ici ces fragmens, parce qu'ils ont quelque rapport avec la tragédie D'HIPPOLYTE COURONNÉ, qui eft traduite dans ce volume, & pour ne pas laiffer ces dernières pages fans emploi.

I.

<< Pour moi, je penfe que dans le danger on ne » doit point refpecter la loi plus que la néceffité»> Ce mot paroît avoir été prononcé par la nourrice de Phédre, pour déterminer celle-ci à fuivre fes confeils.

II.

"O fainte Pudeur! plût au ciel que devenue » la compagne de tous les humains, tu arrachaffes » de leur cœur l'audace du crime ».

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On peut attribuer ce mot à Hippolyte, owl peut-être à Théfée.

III.

Car le fort des mortels ne dépend point de » leur piété. C'est par l'audace & par la force qu'on parvient à tout & qu'on s'empare de

» tout ".

IV.

«Car ceux qui évitent Cypris avec trop de » foin, ne s'égarent pas moins que ceux qui la » poursuivent avec trop d'ardeur ».

On conjecture que cette fentence étoit mife dans la bouche du vieux officier d'Hippolyte.

V.

« J'ai un maître fécond en reffources, qui m'enfeigne le courage & l'audace, Amour, le plus » invincible des dieux ».

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On foupçonne que c'est Phédre qui parle.

VI.

« Thésée, je t'exhorte à bien examiner quel eft » le meilleur parti à prendre. Ne céde point à une » femme, même en fuppofant que tu viens d'en» tendre un récit plein de vérité ».

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Ces mots paroiffent dits par le chœur.

VII.

« Dieux ! pourquoi les actions des hommes ne peuvent-elles élever la voix, & faire rentrer » dans le néant ces formidables orateurs ! Mais » maintenant, libres de cette crainte, ils couvrent la vérité des flots de leur éloquence, & pervertiffent tous les jugemens des hommes ». Il paroît que c'eft Thésée qui témoigne fon indignation contre Hippolyte.

VIII.

«La richeffe enfante ou l'avarice ou l'info» lence ».

IX.

« Je vois que chez la plupart des hommes d'an» ciennes profpérités enfantent l'insolence ».

X.

"O brillant éther, ô lumière pure du jour! » que votre vue a de douceur pour les mortels heureux & pour les infortunés tels que moi »>!

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X 1.

« Une amitié indifcrète ne diffère point de la haine 39.

X I I.

«O Hippolyté! divin héros! quels honneurs "tu as acquis par ta chafteté! Il n'eft chez les » hommes aucun pouvoir plus grand que la vertu.

"

» Tôt ou tard la piété obtient un prix glorieux". Il paroît que ces mots étoient prononcés par le chœur, & qu'ils terminoient la pièce. Ils font écrits en vers lyriques.

FIN.

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