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du Point du Jour. L'enseigne subsistait encore, il y a quelques années, quoiqu'il n'y eût plus d'auberge depuis longtemps. C'était une pierre d'environ 15 à 18 pouces en quarré, incrustée dans le mur, sur laquelle on voyait, en bas relief, deux anges soutenant une roue, sur laquelle trois lions, deux en chef et un en point, semblaient vouloir grimper un aigle, placé au-dessus, laissait apercevoir des rayons qui sortaient de ses plumes avec l'inscription: Au Point du jour. Cette petite rue rejoint celle de SaintMichel, et perd là son nom. Le P. Benoit Picard, dans la Vie de saint Gérard, prétend que dans l'hôtellerie dont nous venons de parler, et qui a eu pour enseigne pendant ce siècle, la Ville de la Rochelle, on voyait encore dans les caves les restes d'un ancien château, ou Palais des Ducs de Lorraine. Ce serait celui du Duc Simon, situé près de Nancy en 1030. Il n'est pas possible d'en découvrir la moindre chose, depuis qu'on a reconstruit la face de cette maison. >>>

Nous regrettons que Lionnois, ailleurs si méticuleux, ne nous ait pas donné le numéro que portait cette maison en 1779 ou en 1788, ou même pendant l'ère révolutionnaire. On aurait pu, à l'aide des anciens titres, rétablir la vérité. Il nous dit qu'au commencement de son siècle, cette hôtellerie avait pour enseigne: Au point du jour, et, plus loin, qu'elle a porté pour enseigne, à une époque postérieure, la Ville de la Rochelle. Suivant lui, la première enseigne aurait fait donner, seulement au commencement du XVIIIe siècle, le nom de l'hôtellerie à la rue qui le porte encore aujourd'hui. Cette hôtellerie existait déjà, sous cette même enseigne, à la fin du XVIe siècle; on trouve dans les comptes du Domaine de Nancy, de 1576-1577, une dépense de 6 frans « pour despense de bouches, que le maistre d'escolle a fait au longy de l'host du Point du Jour, par deux fois qu'il a esté mandé. »

Si nous examinons le rôle de 1551, le seul dans lequel il soit fait mention de la rue Roboam, certainement rue Roubonneau, en 1565, nous remarquons que ce vocable ne s'applique nullement à la rue du Point-du-Jour, qui devrait être entre la huitième et la douzième, tandis qu'elle ne vient que la seizième. La 12° est le circuyt de la place, comprenant la place Saint-Epvre, la rue de la Cour et la rue du Point du Jour, peut-être bien aussi à la rue Saint

Epvre qui, cependant, pouvait faire partie de la rue du Four Sacré portée la 8e; la 13° est la rue de la Boucherie; la 14 la rue des Estuves seconde partie de la rue de la Source; la 15o la rue du Vieil Change; la 16 la rue Roboam; la 17 la rue Narxon, première partie de la rue de la Source. Il résulte donc de la marche du contre-rolleur, que la rue Roboam aurait été, en 1551, ou la rue de la Charité, ou la rue du Cheval Blanc. Dans les rôles de 1572, 1582 et 1589, il n'est plus question de la rue Roboam. Si nous avions sous les yeux les rôles de 1565, il est probable que nous trouverions la rue Roubonneau à la place de la rue Roboam, mais située dans le même quartier, c'est à dire entre la rue de la Boucherie et la rue de la Monnoye, et non comme a cru la voir Lionnois, dans le quartier des Bourgets, au-delà de la rue Saint-Michel.

La rue Roboham comprenait en 1551, 20 conduits ou ménages, dont 1 boullangier, 1 barbier, 1 serrurier, 1 parfumeur, I poissonnier, I potier de terre. Ce n'est pas dans l'étroite et petite ruelle du Point du jour, qu'on aurait rencontré, au XVIe siècle, 20 contribuables, surtout que le rôle y indique des personnages d'un certain rang, tels Jehan Malamont, médecin, Bertrand Mittalle, maître organiste et valet de chambre du duc, annobli en 1535, Nicolas Fabry, pannetier du duc, prevost d'archer. Eh! ces gens n'étaient pas de moyenne condition, et ne se seraient guère contentés du séjour de la ruelle du Point du Jour. On nous objectera que la rue du Cheval Blanc et celle de la Charité ne valaient guère mieux, c'est possible; mais à notre tour, nous observerons qu'il faut tenir compte de hantage de la rue, et qu'il y a lieu également de ne pas omettre le nombre de maisons: en 1767, la rue du Point du Jour ne comprenait que sept maisons, dont une chapelle, et nous nous trouvons dans la rue Roboam, en face de 20 ménages, dont une veuve, lesquels occupaient certainement un plus grand nombre de maisons que n'en comportait la rue du Point du Jour.

Nous avons constaté, dans nos Promenades historiques à travers les rues de Nancy, l'existence dans cette dernière rue, en 1767, d'une chapelle placée sous l'invocation de Sainte-Anne, de laquelle Lionnois ne dit pas un mot. La rue du Point du Jour a été élargie vers 1809, en conséquence du plan d'alignement dressé par Dosse, pour la

Ville-Vieille, en 1806. Nous connaissons à peu près tous les actes d'acquisition, faits à cette époque par l'administration municipale, pour arriver à l'élargissement et à l'alignement actuels; dans aucun, la mouvance ne nous a permis de déterminer l'emplacement de cette chapelle, qui porte dans l'état des maisons de Nancy de 1767, le numéro 244 de la paroisse Notre-Dame.

PONT MOUJA (RUE DU)

De la rue Saint Georges à la rue Saint Nicolas, ou à la jonction des rues de la Fayencerie et de la Primatiale. V. ce que nous avons dit pour la rue des Dominicains et aussi rue Saint Nicolas.

La rue du Pont Mouja est donc le second tronçon de l'ancien faubourg Saint Nicolas, devenu, dans la suite, rue neuve Saint Nicolas.

Elle doit son nom, suivant une tradition légendaire, à un savetier nommé Durand Meugeart, qui aidait les gens de son temps, à traverser, au moyen d'une planche, moyennant redevance, le ruisseau qui séparait cette rue de celle des Dominicains, où Durand Meugeart avait son échoppe.

Les plans de 1728 à 1758 la nomment rue neuve Saint Nicolas; les almanachs et les tableaux des avocats de 1703 à 1747 la nomment rue Saint Nicolas ; l'état de 1767 et le plan de Mique lui donnent le nom de rue du Pont Mouja. Elle conserva ce vocable, qui n'avait rien de trop aristocratique, jusqu'au 18 fructidor an III. La délibération de ce jour, la comprenant dans son ancienne dénomination de rue neuve Saint Nicolas, lui donna le nom de rue Voltaire, qu'elle a, couci-couci, conservé jusqu'en 1814.

Le nom de Mouja est une corruption de Meugeart, qui est devenu Meugeat, puis Mougeat et enfin Mouja. Nous l'avons trouvé orthographié ainsi dans divers documents.

On appelait aussi le Pont Meugeart le Pont de Pierre. Sans doute que c'était le seul pont en pierre qui existait dans la Ville-Neuve.

Le Pont Meugeart qui passa, après sa suppression, pour une de sept merveilles du vieux Nancy, mérite à lui seul une monographie. Nous l'avons entreprise et terminée, nous n'attendons pour la publier, qu'un moment opportun.

On a sans doute lu ce que nous avons dit de la Ruelle du pendu, dans l'article que nous avons consacré à la rue Didion (v. ce vocable). Nous avons laissé croire, que la ruelle du pendu et la rue des Tanneurs ne devaient pas être éloignées de la rue du Pont Meugeart. Nous croyons plus, c'est que la rue qui porte ce nom pourrait bien avoir été tout à la fois l'une et l'autre. Nous avons, au moins, la conviction que la rue du Pont-Mouja a été primitiveinent la rue des Tanneurs.

Pour se prononcer en connaissance de cause, il est indispensable de relire attentivement ce que Lionnois écrit sur l'origine de cette rue, et contrôler sa version avec ce que nous avons dit précédemment, en parlant de la rue Didion.

« Enfin, la dernière maison de ce carré (entre la rue des Dominicains et la rue Saint Julien) faisant angle sur les rues Saint Nicolas et du Pont Mouja, la seconde de cette île qui ait conservé sa primitive construction, a appartenu à Claudin Durand dit Meugeart, qui a fait donner son nom at pont construit dans ce quartier, et à cette rue depuis la Primatiale jusqu'a la paroisse Saint-Roch, et à la partie de celle de Saint-Nicolas, qui en est voisine.

« Ce Claudin Durand, dit Meugeart, inscrit dans les registres des Dames précheresses comme payant cens pour cette maison, est de plus nommé dans le registre A, ou déclaration de l'arpentage des héritages ascensés par ces religieuses à des particuliers, pour un jardin de 29 toises 59 pieds, et pour un autre de 40 toises 40 pieds, tous deux situés au-dedans des rues du Pont-Mougeart, de l'hôpital, de l'arche, et la ligne tirée pour faire celle de SaintJulien. >>

Si nous ne nous trompons, le registre A est daté de 1591; à cette date, la rue du Pont Mougeart n'avait pas ce vocable. On comprend à peu près ce que veut dire Lionnois; mais comme il mélange d'anciennes dénominations à celles usitées de son temps, il est difficile de préciser sa pensée. C'est cependant la partie historique de la rue du Pont Mouja qu'il traite magistralement en ces quelques lignes.

Claudin Durand, dit Meugeart, possédait en cet endroit deux maisons: l'une, qui porte de nos jours le no 1 de la rue du Pont Mouja, faisant angle sur la rue Saint Georges, et l'autre le no 59 de la rue des Dominicains, faisant angle également sur ladite rue. Ce sont ces deux maisons qui doivent nous servir de point de départ. Nous nous y bloquons et nous écoutons la légende, narrée de bonne foi par Lionnois, dans son histoire p. 467.

« Ce Meugeart était un savetier qui avait son échoppe devant sa maison, le long de laquelle coulait à découvert le ruisseau du moulin, renfermé aujourd'hui dans un canal couvert, tout le long de la rue Saint Georges et se rendant, à travers le jardin botanique et les tanneries, dans la Meurthe. Lorsque les eaux du moulin étaient trop abondantes, par les eaux d'orages, ce ruisseau débordait, et il n'y avait pas moyen de passer, dans ce quartier du nord au midi. Ce bon homme, qui a laissé une bonne succession à ses héritiers, mettait une planche sur le ruisseau, et tirait une petite pièce d'argent de ce temps de tous les passans. Charles III, ayant ordonné le pavé des rues de la Ville-Neuve, commença par cette rue et fit faire en cet endroit un pont en pierre, avec une pyramide au milieu du garde-fou occidental, sur laquelle était la statue de Neptune, qui orne la fontaine dudit Pont Mougeart.... » Nous renvoyons le lecteur au t. III p. 230 et 231.

En rapprochant la version de Lionnois des comptes du receveur de Ville ou du Domaine de la Ville, elle ne tient plus debout; la légende de la planche à Durand Meugeart tombe à l'eau et à plat.

Comment supposer, en effet, qu'une voie, aussi fréquentée que l'était le faulxbourg Saint Nicolas, route d'Alsace et d'Allemagne, ait eu, à la sortie de la-ville, un gué à traverser. On peut admettre un gué de rivière, tel que celui du pont d'Essey, mais non un gué de ruisseau souvent débordé par les pluies et creusant sans doute le sol, par la force des eaux formant torrent? Alors qu'il ne suffisait que d'un ponceau, pour relier une rive à l'autre.

Les comptes de 1589 constatent qu'un pont de pierre existait alors en cet endroit, antérieurement à cette année, puisque c'est pour une réfection totale qu'il a été payé 45 frans, à Pierre Richardin, pour avoir démoli un pont de pierre et en avoir fait un autre. C'était en ce temps là

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