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donner tout entiers aux œuvres qui entretiennent la charité envers Dieu et le prochain, et l'amour de la vertu parfaite. Que sur toutes choses les modérateurs de ces Ordres veillent à ce que l'entrée n'en soit ouverte à · aucune personne qu'après un examen approfondi et scrupuleux de sa vie, de ses mœurs et de son caractère, et que personne n'y puisse être admis à la profession religieuse qu'après avoir donné, dans un noviciat fait selon les règles, des preuves d'une véritable vocation, de telle sorte qu'on puisse à bon droit présumer que le novice n'embrasse la vie religieuse que pour vivre uniquement en Dieu et travailler, selon la règle de son institut, à son salut et au salut du prochain. Sur ce point, Nous voulons et entendons que l'on observe tout ce qui a été statué et prescrit, pour le bien des familles religieuses, dans les décrets publiés le 25 janvier de l'année dernière par Notre congrégation sur l'état des réguliers, décrets revêtus de la sanction de notre autorité apostolique. 12. Nécessité de l'instruction pour les prêtres.

- Danger pour les écoles

dans les professeurs non chrétiens. Après vous avoir ainsi parlé du clergé régulier, Nous tenons à recommander à votre fraternité l'instruction et l'éducation des clercs mineurs; car l'Eglise ne peut guère espérer trouver de dignes ministres que parmi ceux qui, dès leur jeunesse et leur premier âge, ont été, suivant les règles prescrites, formés à ce ministère sacré. Continuez donc, Vénérables Frères, à user de toutes vos ressources, à faire tous vos efforts pour que les recrues de la milice sacrée soient, autant que possible, reçues dans les séminaires ecclésiastiques dès leurs plus jeunes ans, et pour que, rangées autour du Tabernacle du Seigneur, elles grandissent et croissent comme une plantation nouvelle dans l'innocence de la vie, la religion, la modestie, l'esprit ecclésiastique, apprenant en même tems de maîtres choisis, dont la doctrine soit pleinement exempte de tout péril d'erreur, les lettres, les sciences élémentaires et les hautes sciences, mais surtout les lettres et les sciences sacrées.

Mais comme vous ne pourrez que difficilement compléter l'intruction de tous les clercs mineurs dans les séminaires, comme d'ailleurs les jeunes gens de l'ordre laïque doivent assurément être aussi l'objet de votre sollicitude pastorale, veillez également, Vénérables Frères, sur toutes les autres écoles publiques et privées, et, autant qu'il est en vous, mettez vos soins, employez votre influence, faites vos efforts pour que dans ces écoles les études soient en tout conformes à la règle de la doctrine catholique, et pour que la jeunesse qui s'y trouve réunie, instruite dans les lettres, les arts et les sciences, n'ait que des maîtres irréprochables sous le rapport de la religion et des mœurs, qui, lui enseignant aussi la vé

ritable vertu, la mettent en mesure de reconnaître les piéges tendus par les impies, d'éviter leurs funestes erreurs et de servir utilement et avec éclat la société chrétienne et la société civile.

C'est pourquoi vous revendiquerez la principale autorité, une autoritè pleinement libre sur les professeurs des disciplines sacrées et sur toutes les choses qui sont de la religion ou qui y touchent de près. Veillez à ce qu'en rien ni pour rien, mais surtout en ce qui touche les choses de la religion, on n'emploie dans les écoles que des livres exempts de tout soupçon d'erreur. Avertissez ceux qui ont charge d'âmes d'être vos coopérateurs vigilants en tout ce qui concerne les écoles des enfants et du premier age. Que les écoles ne soient confiées qu'à des maîtres et à des maîtresses d'une honnêteté éprouvée, et que pour enseigner les éléments de la foi chrétienne aux petits garçons et aux petites filles, on ne se serve que de livres approuvés par le Saint-Siége. Sur ce point, Nous ne pouvons douter que les curés ne soient les premiers à donner l'exemple, et que, pressés par vos incessantes exhortations, ils ne s'appliquent chaque jour davantage à instruire les enfants des éléments de la doctrine chrétienne, se souvenant que c'est là un des devoirs les plus graves de la charge qui leur est confiée 1. Vous devrez de même leur rappeler que dans leurs instructions soit aux enfants, soit au peuple, ils ne doivent jamais perdre de vue le catéchisme romain publié, conformément au décret du Concile de Trente, par l'ordre de saint Pie V, notre prédécesseur d'immortelle mémoire, et recommandé à tous les pasteurs des âmes par d'autres souverains Pontifes, notamment par Clément XIII, comme un secours on ne peut plus propre à repousser les fraudes des opinions perverses, à propager et à établir d'une manière solide la véritable et sainte doctrine 2.

Vous ne vous étonnerez pas, Vénérables Frères, si Nous vous parlons un peu longuement sur ce sujet. Votre prudence, assurément, a reconnu qu'en ces tems périlleux, Nous devons, Vous et Nous, faire les plus grands efforts, employer tous les moyens, lutter avec une constance inébranlable, déployer une vigilance continuelle pour tout ce qui touche aux écoles, à l'instruction et à l'éducation des enfants et des jeunes gens de l'un et de l'autre sexe. Vous savez que, de nos jours, les ennemis de la reli→ gion et de la société humaine, poussés par un esprit vraiment diaboli

1 Concile de Trente, sess., XXIV, c. 4. Benoît XIV, constitution: Etsi minimè, du 7 février 1742.

2 Encyclique à tous les Evêques, du 14 juin 1761.

que, s'attachent à pervertir par tous les moyens l'intelligence, et le cœur des jeunes gens dès le premier âge. C'est pourquoi il n'y a pas de moyen qu'ils ne mettent en œuvre, il n'y a pas d'entreprise audacieuse qu'ils ne tentent pour soustraire entièrement à l'autorité de l'Eglise et à la vigilance des sacrés pasteurs les écoles et tout établissement destiné à l'éducation de la jeunesse.

13. Exhortation aux princes pour s'unir au clergé par la défense de la société menacée.

Nous avons donc la ferme espérance que Nos très-chers fils en JésusChrist, tous les princes de l'Italie, aideront votre fraternité de leur puissant patronage, afin que vous puissiez remplir avec plus de fruit les devoirs de votre charge que Nous venons de rappeler. Nous ne doutons pas non plus qu'ils n'aient la volonté de protéger l'Eglise et tous ses droits, soit spirituels, soit temporels. Rien n'est plus conforme à la religion et à la piété qu'ils ont héritées de leurs ancêtres et dont ils se montrent animés. Il ne peut pas échapper à leur sagesse que la cause première de tous les maux dont nous sommes accablés n'est autre que le mal fait à la religion et à l'Eglise catholique dans les tems antérieurs, mais surtout à l'époque où parurent les protestants. Ils voient, par exemple, que le mépris croissant de l'autorité des sacrés Pontifes, que les violations chaque jour plus multipliées et impunies des préceptes divins et ecclésiastiques, ont diminué dans une proportion analogue le respect du peuple pour la puissance civile, et ouvert aux ennemis actuels de la tranquillité publique une voie plus large aux révoltes et aux séditions. Ils voient de même que le spectacle souvent renouvelé des biens temporels de l'Eglise envahis, partagés, vendus publiquement, quoiqu'ils lui appartinssent en vertu d'un droit légitime de propriété, et que l'affaiblissement, au sein du peuple, du sentiment de respect pour les propriétés consacrées par une destination religieuse, ont eu pour effet de rendre un grand nombre d'hommes plus accessibles aux assertions audacieuses du nouveau Socialisme et du Communisme, enseignant que l'on peut de même s'emparer des autres propriétés et les partager ou les transformer de toute autre manière pour l'usage de tous. Ils voient de plus retomber peu à peu sur la puissance civile toutes les entraves multipliées jadis avec tant de persévérance pour empêcher les pasteurs de l'Eglise d'user librement de leur autorité sacrée. Ils voient enfin qu'au milieu des calamités qui nous pressent, il est impossible de trouver un remède d'un effet plus prompt et d'une plus grande efficacité que la religion et l'Eglise catholique refleurissant et reprenant sa splendeur dans toute l'Italie, l'Eglise catholique, qui possède, on n'en saurait douter, les

moyens les plus propres à secourir les indigences diverses de l'homme dans toutes les conditions.

14. Tâche et action de l'Église d'après saint Augustin.-Invocation à Dieu.

Et, en effet, pour employer ici les paroles de saint Augustiu : « L'Église catholique embrasse non-seulement Dieu lui-même, mais en>> core l'amour et la charité pour le prochain, de telle sorte qu'elle a » des remèdes pour toutes les maladies qu'éprouvent les âmes à cause » de leurs péchés. Elle exerce et enseigne les enfans d'une manière » appropriée à leur âge, les jeunes gens avec force, les vieillards avec » tranquillité, chacun, en un mot, selon que l'exige l'âge, non pas seu>>lement de son corps, mais encore de son âme. Elle soumet la femme » à son mari par une chaste et fidèle obéissance, non pour assouvir le » libertinage, mais pour propager la race humaine et conserver la so» ciété domestique. Elle met ainsi le mari au-dessus de la femme, non » pour qu'il se joue de ce sexe plus faible, mais afin qu'ils obéissent >> tous deux aux lois d'un sincère amour. Elle assujettit les fils à leurs >> parens dans une sorte de servitude libre, et l'autorité qu'elle donne >> aux parens sur leurs enfans est une sorte de domination compatissante. » Elle unit les frères aux frères par un lien de religion plus fort, plus » étroit que le lien du sang, elle resserre tous les liens de parenté et » d'alliance par une charité mutuelle qui respecte les nœuds de la na»ture et ceux qu'ont formés les volontés diverses. Elle apprend aux ser» viteurs à s'attacher à leurs maîtres, non pas tant à cause des nécessi>>tés de leur condition, que par l'attrait du devoir; elle rend les maîtres >> doux à leurs serviteurs par la pensée du maître commun, le Dieu su» prême, et leur fait préférer les voies de la persuasion aux voies de la >> contrainte. Elle lie les citoyens aux citoyens, les nations aux nations, >> et tous les hommes entre eux, non-seulement par le lien social, mais » encore par une sorte de fraternité, fruit du souvenir de nos premiers » parens. Elle enseigne aux rois à avoir toujours en vue le bien de leurs » peuples; elle avertit les peuples de se soumettre aux rois. Elle ap>> prend à tous, avec une sollicitude que rien ne lasse, à qui est dû » l'honneur, à qui l'affection, à qui le respect, à qui la crainte, à qui » la consolation, à qui l'avertissement, à qui l'exhortation, à qui la disci» pline, à qui la réprimande, à qui le supplice, montrant comment >> toutes choses ne sont pas dues à tous, mais qu'à tous est due la cha» rité et à personne l'injustice 1. »

1 S. Augustin, De moribus ecclesiæ catholicæ, 1.1, c. 30, n° 62, 63.-Dans l'édit. de Migne, t. 1, p. 1336.

C'est donc notre devoir et le vôtre, vénérables Frères, de ne reculer devant aucun labeur, d'affronter toutes les difficultés, d'employer toute la force de notre zèle pastoral pour protéger chez les peuples italiens le culte de la religion catholique, non-seulement en nous opposant énergiquement aux efforts des impies qui trament le complot d'arracher l'Italie elle-même du sein de l'Église, mais encore en travaillant puissamment à ramener dans la voie du salut ces fils dégénérés de l'Italie qui déjà ont eu la faiblesse de se laisser séduire.

Mais tout bien excellent et tout don parfaît vient d'en haut; approchons donc avec confiance du trône de la grâce, Vénérables Frères, ne cessons pas de prier avec supplication, de conjurer par des prières publiques et particulières le Père céleste des lumières et des miséricordes, afin que, par les mérites de son Fils unique Notre-Seigneur JésusChrist, détournant sa face de nos péchés, il éclaire, dans sa clémence, tous les esprits et tous les cœurs par la vertu de sa grâce; que domptan t les volontés rebelles, il glorifie la sainte Église par de nouvelles victoires et de nouveaux triomphes, et que, dans toute l'Italie et par toute la terre, le peuple qui le sert croisse en nombre et en mérite. Invoquons aussi la très-sainte Mère de Dieu, Marie la Vierge immaculée, qui, par son tout-puissant patronage auprès de Dieu, obtenant tout ce qu'elle demande, ne peut pas demander en vain. Invoquons avec elle Pierre, le prince des Apôtres, Paul, son frère dans l'apostolat, et tous les Saints du ciel, afin que le Dieu très-clément, apaisé par leurs prières, détourne des peuples fidèles les fléaux de sa colère et accorde, dans sa bonté, à tous ceux qui portent le nom de chrétiens, de pouvoir par sa grâce et rejeter tout ce qui est contraire à la sainteté de ce nom et pratiquer tout ce qui lui est conforme.

Enfin, Vénérables Frères, recevez, en témoignage de notre vive affection pour vous, la bénédiction apostoliqne que, du fond de notre cœur, nous vous donnons avec amour, et à vous, et au clergé, et aux fidèles laïques confiés à votre vigilance.

Datum Neapoli in Suburbano Portici die VIII Decembris, Anni MDCCCXLIX, Pontificatûs Nostri, An. IV.

PIUS PP. IX.

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