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CHAP. 30. MÉDAILLE DU ROI AGRIPPA DEVANT LEQUEL PAUL PLAIDA

SA CAUSE.

Il est dit dans les Actes (xxv, 13) que le roi Agrippa étant venu avec sa sœur Bérénice pour y saluer le gouverneur Festus, celui-ci lui parla de l'accusation portée par les Juifs contre Paul; ajoutant que dans l'examen qu'il avait fait de cette affaire, il avait trouvé qu'il « s'agissait seulement d'un certain Jésus mort, et que >> Paul assurait être vivant (v. 19); » que Paul en avait appelé à César; mais que ne sachant de quel crime le charger, il serait bien aise qu'il l'entendit lui-même. Agrippa et sa sœur dirent qu'ils avaient aussi grande envie d'entendre parler cet homme. Et c'est en effet devant eux que Paul fit le magnifique discours qu'on lit au chap. xxvi, à la suite duquel Agrippa s'écria: «Peu s'en faut, Paul, » que vous ne me persuadiez d'être chrétien (v. 28). »

Or l'Agrippa dont il est ici question était le fils d'Agrippa le grand, dont nous avons déjà parlé. Il était âgé de dix-sept ans à la mort de son père; l'empereur Claude le croyant trop jeune pour régner, le garda à Rome et envoya Cuspius Fadus comme procurateur en Judée, qui redevint ainsi de nouveau province romaine. Après la mort de son oncle Hérode, roi de Chalcis (an de J.-C. 48), ce petit royaume, auquel s'attachait le privilége de la surintendance du temple et la nomination du grand-prêtre, fut donné à Agrippa; mais quatre ans plus tard il l'échangea contre les tétrarchies de Philippe et de Lysanias avec le titre de roi. Enfin sept ans après, Néron lui donna les villes de Tibérias et Tarichée en Galilée, ainsi que Julias et plusieurs autres villages en Perée.

Ce prince, malgré les troubles auxquels son pays était sujet, employa de grandes sommes à embellir et agrandir Jérusalem, Béryle et Cæsarea Panias (Cæsarée de Philippe). De cette dernière ville il existe encore une monnaie qui porte la tête de Néron; et sur le revers:

ΕΠΙ ΒΑΣΙΛΕ. ΑΓΡΙΠΠΑ ΝΕΡΩΝΙΕ'.

Entourée d'une guirlande de laurier; elle constate ce que dit 1 Pellerin, Med. de rois, p. 176. -Eckhel, Doct. num. vet., t. III, p. 493.

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Josèphe, qu'Hérode agrandit cette ville et l'appela Néronias, en l'honneur de l'empereur1.

Il y a encore d'autres monnaies d'Agrippa portant les têtes de Titus, Vespasien et Domitien, dont une se distingue par le prénom de Marcus 2; mais le spécimen gravé ci-dessous convient le mieux à notre illustration. Il porte d'un coté le tabernacle et l'inscription: BACIAENC AгPIIIA; revers, trois épis de blé liés ensemble; la date paraît effacée.

Nos 81 et 82.

Les savants ont expliqué ce type de différentes manières; quelques-uns ont supposé que les épis de blé devaient signifier l'offrande des premiers fruits; mais Eckhel3 pense qu'il a été choisi par les Juifs, comme leur offrant moins de répugnance que les emblèmes ordinaires qui se trouvaient sur les autres monnaies de cette époque. En tous cas cette monnaie porte un caractère plus juif que les autres monnaies d'Agrippa, étant faite d'après le modèle des petites pièces qui avaient cours ordinaire dans la Judée, ainsi que nous l'avons fait remarquer dans les différentes monnaies avec lesquelles on payait le cens ou tribut.

CHAP. 31.-QUELLE ÉTAIT LA COHORTE D'AUGUSTE, DONT JULIUS,
CHARGÉ DE CONDUIRE SAINT PAUL A ROME, ÉTAIT CENTURION.
Nous lisons dans les Actes xxvii, 1.
« ... Il fut résolu que Paul

1 Antiq., lib. xx, c. 9, n. 8.

2 Pellerin pense qu'Agrippa reçut ce nom, parce que sa famille avait bien des obligations au triumvir Antoine; Eckhel l'attribue à Marcus Agrippa.

3 Eckhel, Doct. num. vet., t. III, p. 493.

4 Il est plus probable que c'était un emblème de la fertilité du pays, et peut-être de la première culture du froment. Voir un curieux Mémoire de M. Dureau de Lamalle sur la première patrie du froment, dans notre t. xi, p. 265 (1′′ série).

A. B.

Dirait en Italie et qu'on le mettrait, avec d'autres prisonniers, » entre les mains du nommé Julius, centurion de la cohorte nom» mée Auguste. » ( Σπείρης Σεβαστῆς).

Quelques traducteurs ont rendu ces mots grecs par: legio Augusta; d'autres (et en particulier la Vulgate) par cohors Augusta. Ceux-ci ont sans doute pensé que cette cohorte appartenait à la légion de Syrie qui portait le nom d'Augusta. Trois légions, nominativement les 2, 3 et 8, portaient cette désignation; mais d'après tous les renseignemens donnés par Dion Cassius et Tacite, aucune d'elles ne servait ni en Syrie, ni en Judée. Nous avons déjà nommé toutes les légions qui ont servi en Syrie et en Judée au tems de Vespasien1. C'étaient, en Syrie, la Gauloise, la Scytique, la Ferrée, la Fulminifère; et en Judée, les Macédoniennes et l'Apollinaire; mais nous ne trouvons aucune légion appelée Auguste2.

Dans notre chapitre xix cité ci-dessus, nous avons dit, d'après Josèphe, que les Romains, pour augmenter leurs forces, faisaient des recrues en Syrie et Judée3. Parmi ces levées deux doivent surtout être distinguées : celle de Césarée (xaιoxpɛis) et celle de Samarie (barnvoi, de Sébaste", nom grec d'Auguste). Josèphe mentionne Cumanus, prédécesseur de Félix, comme emmenant une troupe de ces Sébasténois, ἀναλαβων τὴν τῶν Σεβαστηνῶν είλην

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Nous avons vu par tous les témoignages offerts par l'histoire et par les monnaies, qu'aucun soldat d'une legio Augusta ou d'une cohors Augusta, n'a pu camper en Syrie ou en Judée. En conséquence il est plus probable que le reipa 6αorn était un corps samaritain qui servait dans l'armée romaine, soit qu'il fit partie d'une légion ou non; le in zecaσvov (ou aile de Sébasténiens ou Augusténiens) mentionné plus haut, était un corps de cavalerie;

1 Voir le chap. xix dans notre numéro de février, ci-dessus, p. 97. 2 Brotier sur Tacite, 1. 1, p. 480.

3 Josèphe, Ant., XIX, 9, 2.

Sur le changement du nom de Samarie en celui de Sébaste, par Hérode, voir Forbiger, Handbuch der Alt. Geog., p. 696.

5 Josèphe, Ant., xx, 6, 1.

mais on peut supposer avec raison que dans un corps aussi nombreux que les baσтnvov (ou Augusténiens), il y avait aussi de l'infanterie, et c'était sans aucun doute dans ce corps que servait le centurion Julius, qui conduisit saint Paul à Rome et qui se conduisit envers lui avec des égards loués par saint Luc.

AKERMANN.

Polémique philosophique.

DU PAGANISME EN PHILOSOPHIE

ET

DE SON INFLUENCE SUR LA THÉOLOGIE.

Septième article.

Première conséquence de la psychologie païenne telle que nous l'avons vue dans l'Inde, la Grèce, l'Allemagne et la France. - L'âme est Dieu ou de l'essence de Dieu. Cette conséquence ressort de la théorie des Essences de Platon, des Formes d'Aristote, des Eons, des Universaux, des Entités. Ce sont tout autant d'erreurs renouvelées des Brahmes. Comment nos philosophes du moyen-âge ont glissé dans le panthéisme. Danger de la doctrine de M. l'abbé Lequeux, qui prétend que les Essences des choses sont la substance même de Dieu.

Nous avons vu quels étaient les principes admis par la psychologie païenne de l'éclectisme français, marchant à la suite du Brahmanisme indien.

Nous connaissons sa substance unique, avec ses deux modes et ses trois formes.

Il nous reste maintenant à examiner quelles sont les conséquences qui découlent nécessairement de ces principes, par rapport à l'âme humaine. Celles qui en découlent, par rapport à Dieu et à la nature, auront leur place ailleurs.

La Divinité de l'âme;

Sa Trinité, son Infinité, son Eternité, son Indépendance, sa Toute-Puissance;

Son Omniscience, etc., etc.

Telles sont quelques-unes des conséquences qui viennent directement des principes admis par l'Inde, la Grèce, l'Allemagne et la France. C'est à ces points principaux que nous tâcherons de rapporter toutes les erreurs qui souillent la psychologie. Ce sont là les 1 Voir le 6o article au n° 1, ci-dessus, p. 7.

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