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Si nous n'avons pas parlé de la discussion soulevée à propos de la loi sur la liberté d'enseignement, ce n'est pas que notre opinion fût douteuse sur le peu de satisfaction que cette loi donne aux catholiques; mais nous avons cru devoir laisser la parole aux organes journaliers de la presse. Notre revue paraît à de trop rares intervalles pour s'y mêler fructueusement. D'ailleurs, une question plus importante à nos yeux est celle que nous traitons en ce moment; la méthode et le fond même de l'enseignement. Si ce qu'on enseigne est dangereux, qu'importerait qu'on eût plus ou moins de liberté pour l'enseigner? Or, nous croyons que le fond même de ce qu'on enseigne en philosophie, soit dans l'Université, soit dans les petits séminaires, est faux; voilà ce que nous nous efforçons de mettre dans tout son jour. Nous avons dû cependant publier la lettre de Mgr le Nonce, parce que nous croyons qu'elle doit servir de direction exclusive à la conduite actuelle de tous les catholiques.

Les journaux catholiques, l'Univers, l'Ami de la Religion, ont parlé dans le même sens; le Moniteur catholique seul n'y a pas vu une invitation formelle du Pape aux Evêques de France d'y prendre part d'une manière active. Une polémique s'en est suivie dans l'Univers, mais le Moniteur catholique a refusé de répondre; c'est ainsi qu'il avait gardé le silence à la juste réclamation que nous avions faite au sujet de l'injure qu'il avait adressée aux Annales. Il sera difficile au Moniteur catholique de vivre longtems dans cette position.

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AUTRICHE. VIENNE. Ordonnance de S. M. l'empereur d'Autriche rendant à l'Eglise catholique la liberté de communication avec son chef. Bien qu'il n'entre pas dans nos attributions de suivre les diverses phases à travers lesquelles passent successivement tous les chefs de l'Europe, nous ne pouvons manquer de consigner ici l'acte par lequel l'Eglise catholique, qui était esclave du prince temporel en Autriche, vient de recouvrer la liberté. Ceci est la négation et la fin de l'œuvre anti-catholique, et anti-monarchique aussi, de Joseph II. Voici le texte de cette ordonnance qui ouvre une ère nouvelle à l'Eglise dans l'empire d'Autriche.

« 1° Il est permis tant aux évêques qu'aux fidèles qui sont soumis à leur direction de s'adresser au pape pour affaires ecclésiastiques et de recevoir les décisions et ordres du pape sans avoir besoin d'une permission préalable des autorités temporelles.

2o Il est permis aux évêques catholiques d'adresser des exhortations et des règlemens sur des objets de leur compétence et dans les limites de leur juridiction, à leur clergé et à leur commune, sans approbation préa

lable de l'autorité temporelle; néanmoins ils sont tenus d'envoyer copie de leurs mandements s'ils entraînent des résultats extérieurs et s'ils doivent être publiés, aux autorités dans la circonscription desquelles la promulgation ou l'application doit avoir lieu;

3o Sont abrogées les ordonnances qui défendaient à l'autorité ecclésiastique d'infliger des peines d'église qui n'ont aucune influence sur les droits civils;

4o Il appartient au pouvoir ecclésiastique de suspendre de leurs fonctions ecclésiastiques ou de destituer dans la forme réglée par les lois canoniques ceux qui ne les exercent pas conformément à leur devoir et de les déclarer déchus des revenus attachés à leurs fonctions;

5o La coopération de l'autorité temporelle peut être demandée pour l'exécution du jugement, si la procédure régulière de l'autorité ecclésiastique lui a été communiquée avec les pièces à l'appui.

6° Mon ministre des cultes et de l'instruction publique est chargé des dispositions ci-dessus.

Si un prêtre catholique abuse de ses fonctions, au point que sa destitution devienne nécessaire, mes autorités s'entendront d'abord avec ses supérieurs ecclésiastiques.

Si un prêtre catholique est condamné pour un crime ou pour un délit, les tribunaux devront transmettre à l'évêque, sur sa demande, les actes de l'instruction.

Je considère le droit que j'ai de nommer les évêques comme m'ayant été transmis par mes ancêtres, et je veux l'exercer consciencieusement pour l'utilité et le salut de l'Eglise. Lorsque je nommerai à des évèchés, je prendrai, comme jusqu'à ce jour, le conseil des évêques, et surtout de ceux de la province ecclésiastique où l'évêché sera vacant.

En ce qui concerne la forme à observer dans l'exercice des droits du souverain pour la nomination aux emplois ecclésiastiques et aux prébendes, mon ministre des cultes et de l'instruction publique me fera les propositions nécessaires.

Il sera libre à chaque évêque d'ordonner et de diriger, dans son diocèse, le culte dans le sens des résolutions adoptées par l'assemblée des évêques.

Dans les lieux où la population catholique forme la majorité, mes autorités veilleront à ce que la fête du dimanche et les autres fêtes catholiques ne soient pas troublées par les travaux bruyans et par le mouvement commercial public.

Je prends acte, au surplus, du contenu des communications de l'as

semblée des évêques, et j'autorise mon ministre des cultes et de l'instruction publique, à les réaliser selon les vues qu'elles renferment.

On me fera un rapport, aussi promptement qu'il sera possible, sur les questions non encore décidées, et s'il fallait entamer des négociations avec le Saint-Siége, il faudra prendre les arrangements nécessaires. Il en sera de même pour régler l'influence qui devra être assurée à mon gouvernement pour tenir éloignés des emplois des hommes qui compromettraient l'ordre social.

Vienne, 18 avril 1850.

Signé FRANÇOIS-JOSEPH.

Bibliographie.

ANNALI DELLE SCIENZE RELIGIOSE, compitati dal prof. Giacomo Arrighi; seconda serie, anno IV, nos de janvier-février et mars-avril 1850. A Rome, chez Pierre Capobianchi; et à Paris, au bureau des Annales de Philosophie chrétienne. Prix: 14 fr. 14 c. par an (1 fr. de plus payé à la poste à la réception de chaque cahier).

Le dernier numéro de cette intéressante publication avait paru fin juin 1848. C'est donc après une interruption d'un an et demi, que cet organe dés sciences religieuses en Italie, recommence à paraître. Les deux cahiers que nous avons reçus donnent une histoire succincte, mais la plus complète qui existe de la Révolution Romaine, sous le titre de : Mémoire historique et critique des hostilités de la révolte contre le Catholicisme dans les événements de Rome, en deux parties; la première, contenue dans le cahier de janvier-février, est divisée en quatre parties: 1o les Précédents de la révolte; 2o la Révolte; 3o la Constituante et la République; 4° la Guerre, et Conclusion. C'est là que l'on voit par quels fils tous les événements sont nés les uns des autres, lorsqu'une fois on fut sorti du salutaire principe de l'autorité telle que le Christianisme l'a posée. La deuxième partie, contenue dans le numéro de mars-avril, comprend tous les documents publiés, ou officiels, qui ont rapport aux événements racontés dans la première partie, jusqu'au 6 juin 1849.

Les cahiers suivants reproduiront les matières accoutumées, c'est-àdire des Mémoires et des Dissertations sur les diverses parties des sciences religieuses.

AVIS. Tout en recommandant les Annali à nos abonnés, nous devons prévenir les anciens abonnés de ce recueil en France, que quelques-uns d'entre eux n'ont pas encore soldé le prix de leur précédent

abonnement. L'éditeur de ce recueil, M. Capobianchi, nous prie de les avertir de vouloir bien verser cet argent, ou à notre bureau à Paris, ou au bureau des Annali à Rome même.

LA CIVILTA CATTOLICA, publication périodique pour toute l'Italie, avec cette épigraphe : Bienheureux le peuple qui reconnaît le Seigneur pour son Dieu. Paraissant le premier et le troisième samedi de chaque mois, en sept à huit feuilles. A Naples, au bureau de la Civilta Cattolica, nel cortile di S. Sebastiano; à Paris, chez Lecoffre, libraire, rue du Vieux-Colombier, n° 29. Prix: 22 fr. par an.

Ce Journal est destiné à traiter toutes les questions politiques, scientifiques et religieuses, d'après les principes du Catholicisme. Bien qu'il ne donne le nom d'aucun rédacteur, nous savons qu'il est rédigé par les hommes les plus éminents, non-seulement parmi les laïques, mais encore parmi les membres du clergé séculier et régulier. C'est avec un vif plaisir que nous voyons les principes chrétiens intervenir de nouveau dans cette arène d'où ils n'auraient jamais dû être exclus, et d'où ils ont été chassés par nos cours d'études supérieures, c'est-à-dire d'études philosophiques. Les rédacteurs de la Civilta Cattolica nous ont demandé l'échange avec nos Revues, échange que nous avons accepté avec empressement. Nous aurons soin d'indiquer à nos lecteurs la position que prendra ce journal dans les discussions philosophiques que nous avons soulevées.

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DE L'HISTOIRE DES DOGMES CHRÉTIENS,

Par le docteur HENRI KLEE.

Valeur du Dr Klee.

Troisième Article 1,

-

Portée de la question. - Prétention de la philosophie de trouver Dieu. Klee établit que l'Église n'a laissé défigurer aucun dogme. Son Manuel remplit une lacune. Il répond aux objections de M. Guizot et de ceux qui prétendent que les dogmes se sont formés peu à peu. — Application de sa méthode au dogme de la présence réelle.

Le 28 juillet 1840, à l'heure de minuit, Klee paraissait devant Dieu, à un âge où il semblait appelé à rendre encore à l'Eglise catholique des services éminens. A peine âgé de 40 ans, il succombait sous le poids de ses rudes fatigues et de ses glorieux travaux. L'Eglise d'Allemagne n'était pas encore consolée de la mort prématurée de l'illustre Moehler2, qu'elle perdait presqu'en même tems un grand théologien destiné à heriter, dans la célèbre école de Munich, de

1 Voir le 2 article au n° 119, t. xx, p. 338,

2 Il faut lire dans l'Université catholique, t. vII, p. 462, l'intéressante Notice publiée par M. l'abbé Axinger sur le Dr Mohler. — Il vient de paraître une étude complète sur ce grand théologien; mais nous ne l'avons pas encore lue. Cet ouvrage est intitulé : Essai sur la vie et les ouvrages de Mahler, professeur de littérature sacrée et de théologie à l'Université de Munich (Paris, Guiraudet).

IV SÉRIE. TOME I. · No 6; 1850. (40° vol. de la coll.)

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