Obrazy na stronie
PDF
ePub

Gori, Muratori, Trombelli dans plusieurs de ses ouvrages 3, Benoît XIV lui-même, et enfin Corsini 3, accrurent par leurs savants écrits la grande renommée de ce monument remarquable des anciens chrétiens. Je crois devoir faire part au public du résultat d'un examen oculaire que j'ai fait de ce mausolée durant le court espace de tems que je pus librement consacrer à ce travail au printemps de l'année 1758 (p. 57.) »

Le savant archéologue commence par prouver que les habitants d'Ancône placèrent dans ce sarcophage le corps de saint Libérius après en avoir retiré le cadavre de Gorgonius, qui l'avait fait construire pour lui et pour sa femme que l'on voit représentée à ses côtés dans deux endroits différents. Après avoir exposé les raisons nombreuses que fait valoir le Père Corsini pour démontrer la véracité de la tradition d'après laquelle les habitants, de tems immémorial, vénèrent dans cet antique tombeau les précieuses reliques de saint Libérius, il s'attache à expliquer quelques-unes des figures sacrées en bas-relief que l'on voit sculptées tout autour tant sur le cercueil que sur son couvercle où se trouve l'inscription de Gorgonius et que l'on voit dans la gravure que nous avons reproduite, ci-après, p. 375. Et d'abord il expose et refute ainsi l'opinion du P. Corsini, qui croyait voir sur ce monument Joseph et ses frères":

« Sur la face du côté gauche, dit le P. Corsini, les figures n'ont pas de caractère, ou de signe distinctif pour déterminer sûrement ce qu'elles représentent. Néanmoins, en voyant une soucoupe ou tasse dans la main gauche de celui qui est a droite, on a quelque raison de croire que le personnage assis, vêtu du manteau royal, est Joseph, vice-roi d'Egypte, à qui Judas ou Benjamin présente la coupe, qui fut cachée et ensuite retrouvée dans le sac avec le blé. Sans doute les hommes armés d'un bâton ou plutôt d'une simple ▲ Osserv. sopra il S. presepio, 1740.

2 Nov. thes. vet. inscript., t. IV, 1742. 3 De cultu sanct., t. 11, part. 2, 1743.

De festis, etc., 1749.

[ocr errors]

Mariæ vita, t. m, 1763.

5 Relation de la découverte et de la reconnaissance faite à Ancône des sacrés corps de saint Cyriaque, Marcellin et Libérius, protecteurs de la ville, et Reflexions sur la translation et le culte de ces saints, 1756.

• Voir la Relation susdite, p. 50 et 51, et dans la Dissert. de Bartoli, p. 64.

lance, seront les soldats qui accompagnèrent ou reconduisirent Benjamin, et les trois autres figures désarmées désigneront ceux de la cour de Joseph; car il ne paraît pas vraisemblable, que des dix frères, on en eût représenté seulement deux, et que ceux-ci parussent en présence du vice-roí, un bâton à la main.

>>Restent les figures gravées et sculptées sur le couvercle (que nous ne publions pas ici). Au milieu de la façade antérieure, on voit l'inscription gravée dans un cartouche, qui est soutenu par deux génies, précisément comme on le trouve dans d'autres sarcophages1. A droite est la crêche, près de laquelle on voit sculptés l'enfant Jésus, la sainte Vierge, saint Joseph, le bœuf et l'âne et enfin les trois rois Mages avec leurs présents comme on les voit dans d'autres sarcophages mentionnés par Bottari 2 et avec la tête entièrement découverte ou sans le bonnet phrygien ordinaire, comme cela se remarque dans d'autres endroits. A gauche est représenté le baptême de Jésus-Christ; là, outre saint Jean-Baptiste, est une autre figure en pied, qui tient un volume à la main, et l'on voit l'onde qui descend, pour ainsi dire, d'en haut, comme cela se trouve sur d'autres mausolées". Les trois figures voisines placées entre le génie et saint Jean-Baptiste, étant mal conservées et mal gravées, on ne peut déterminer d'une manière sûre ce qu'elles représentent. Néanmoins, comme il paraît que celle du milieu tient à la main gauche une cymbale ou un bouclier, et que celle qui est près du génie tient la main droite élevée, et qu'elle a à ses côtés un arbrisseau ou un buisson de ronces, on peut conjecturer qu'elles désignent Moyse ou quelque autre Hébreu qui, après le passage de la mer rouge, symbole et figure du baptême, chante la gloire de Jéhovah et lui adresse des actions de grâce en entonnant le célèbre cantique cantemus Domino.

» Peut être que les obstacles que rencontra le Père Corsini à Ancône, continue Bartoli, et d'un autre côté, qu'un dessin peu correct ne lui permirent pas de mieux déterminer les objets re

1 Bottari, Roma sotterr., planch. 22, 41, 85 et 131.

2 Planch. 22, 85, 86, 131 et 132.

Planch. 193.

Ibid.

présentés. Quoi qu'il en soit, la vue de l'original que j'ai examiné attentivement après lui, m'a porté à croire qu'il s'agissait d'Hérode, de l'étoile et des Mages, là où il a cru avoir des raisons pour penser qu'on avait voulu peindre Joseph. Je n'ai pu jusqu'à présent me procurer que cette partie du monument, qui a été copiée avec la plus grande exactitude par le savant abbé André Lazzarini de Pésaro, qui, passant heureusement par Ancône sur mes instances, le dessina exprès et m'en fit présent, don d'un très grand prix à mes yeux, et c'est cette gravure que je mets ici au jour et qui a été reproduite avec le plus grand soin par M. Bartolozzi. »

(Voir ci-après cette gravure, p. 375.)

Maintenant voici les motifs qui m'ont porté à remplacer Joseph par Hérode dans le sarcophage d'Ancône :

1° « C'est en premier lieu le bandeau de la tête. Baldinucci' écrit que le diadème (A), chez les anciens, était une bandelette de toile blanche, ressemblant à un ruban, que les rois et les empereurs portaient enveloppée autour de la tête comme signe de leur souveraineté. » Le diadème que portait le roi David était tout brillant d'or et de pierreries 2. Mais il convenait qu'Hérode, qui n'était devenu roi des Juifs que par l'entremise des Romains, se parât de cette simple bandelette qu'ils avaient coutume de conférer aux rois. Lui, quoique simple particulier, l'obtint à Rome par le soin de Marc-Antoine. Après la bataille d'Actium, il déposa à Rhodes le diadème, avant de se présenter devant Auguste; il le reçut de nouveau des mains de ce dernier ", et en eut le front entouré même après sa mort 5. Tel était le diadème donné aux rois étranVocab. del Dis. au mot Diadème.

[merged small][merged small][ocr errors][merged small]

3 Ágúpnto μèv tò diádnμa. Joseph., Antiq. ju., l. xv, c. 10. Voyez de Bello jud., l. 1, c. 15.

4 Τό τε διάδημα πάλιν ἀποκαθιστὴσιν αυτῷ. Jos., Ant. ju., 1. xv, c. 20. 5 ὁ νεκρός διαδήματι ἠσκημένος. Ibid., l. xvi, c. 10.

(A) L'étymologie elle-même du mot diadème, qui dérive évidemment de déw, je lie, Siz, autour, indique assez que c'était un simple bandeau lié autour de la tête, bien différent des diadèmes et des couronnes que les sculpteurs et les peintres placent ordinairement sur le front des rois et des empereurs (Note du traducteur).

IV SÉRIE. TOME 1.

-

No 5; 1850 (40° vol. de la coll.).

24

4

gers par les Romains, parce qu'ils en portaient eux-mêmes quelquefois un semblable, selon l'usage adopté dans les différentes formes de leur gouvernement. Le savant abbé Winkelmann écrit, « qu'il paraît que le diadème n'était pas en usage chez les Romains » comme chez les Grecs'.» Mais les rois de Rome le portèrent certainement. Juvénal l'atteste de Romulus et de Servius Tullius 2. Plusieurs médailles nous le montrent sur le front de Romulus et sur celui d'Ancus Marcius 3. On ne doit pas chercher cet insigne royal sous les consuls, quand la République était libre. L. Métellus parut en public le front orné d'une bandelette à cause d'une plaie, et je ne sais comment on lui pardonna cette hardiesse; aussi le surnom de Porteur-de--diadème lui resta. Il n'en fut pas de même pour l'ambitieux Pompée qui,s'étant aussi enveloppé une jambe blessée avec une bandelette blanche, fut accusé, par l'austère Favonius, d'usurper le diadème royal'; car on n'attachait que peu d'importance à la partie du corps qui s'en trouvait entourée. Marangoni, après avoir cité un passage de Dion Cassius, d'après lequel il paraît que Marc-Antoine ceignit du diadème la tête de Jules César, conclut que Jules César fut le premier des empereurs romains qui le portât ; il ajoute même, que, d'après ce témoignage on reconnut la fausseté de ce qu'avance Aurélius Victor, qui soutient qu'Aurélien, le premier chez les Romains, s'entoura la tête du diadème 9. Il aurait été mieux dans le vrai si à Aurélius

10

Victor il avait opposé Cédrénus 1o, qui dit, non pas qu'Aurélien,

1 Histoire de l'art, t. 1, p. 148.

2 Sat., viii, v. 259.

3 Médailles des familles Calpurnia, Marcia, etc. Voyez Orsino, Illust. imag., planch. 12, 97.

4 Servius au livre xu de l'Enéide, v. 289.

5 Plutarque, dans la Vie de Coriolan, et peut-être Cicéron, Ad quirites

post reditum, d'après les Animad., p. 750. Lugd. ap. Gryph.

6 Val, Max., 1. vi, c. 2, n. 7.

7 Dion Cassius, Hist. rom., 1. XLIV, c. 14.

Marangoni, p. 122.

9 Epitome, c. xxxv, n. 5.

10 Cedrenus, Abrégé historique, t. 1, p. 233.

dème. Peut-être que ces divers sentiments pourraient se concilier,

Planche 59.

mais que Constantin-le-Grand fut le premier à faire usage du dia

[graphic]

Sarcophage d'Ancône offrant la figure d'Hérode, des trois Mages et de l'étoile miraculeuse.

« PoprzedniaDalej »