Obrazy na stronie
PDF
ePub

illustre de nos prédicateurs 1; il a dit tout cela, et personne ne l'a contredit, personne n'a élevé la voix. Cet enseignement a passé dans les séminaires sans contestation; il a fallu qu'un humble et obscur écrivain laïque vînt relever ces énormités, et alors le professeur s'est corrigé. Mais ses confrères n'ont pas ouvert la bouche. Egalement approuvé disant oui, également approuvé disant non, son livre et sa méthode jouissent de la même autorité. Au contraire, des écrivains distingués (M. Freppel, par exemple), défendent sa méthode comme excellente, et ne disent pas un mot de ses erreurs. En effet, c'est si peu de chose que la notion exacte de Dieu !! La PAROLE de Dieu telle qu'elle avait retenti dans l'ancien monde n'ayant pas été suffisante, cette même parole est venue se faire homme pour nous apporter plus extérieurement encore la ferme énonciation de ces grandes vérités, comme le dit saint Augustin 2. Mais aujourd'hui qu'on la fausse, qu'on la change, qu'on l'oublie, personne, presque personne n'y fait attention; bien plus, non-seulement la première Faculté de théologie nomme l'auteur de toutes ces énormités, professeur, mais encore lui confère le grade élevé de DOCTEUR.

Zélés docteurs de la vieille Sorbonne, que diriez-vous si vous reveniez parmi nous, et que vous voyiez comment aucune protestation, ni publique ni privée, n'a fait de réserves contre un semblable enseignement? A. B.

1 Voir la Theodicée de M. l'abbé Maret, p. In, et iv de l'Avertissement de la 2 édition.

2 Ideò enim venit, ideò suscepit infirmitatem nostram ut possis firmam locutionem capere Dei, portantis infirmitatem nostram. Aug. sermo 117; dans l'éd. de Migne, t. v, p. 670.

Archéologie Chrétienne.

EXPLICATION DE DEUX BAS-RELIEFS

PROUVANT LA RÉALITÉ

De l'apparition de l'étoile qui apparut aux trois Mages.

PREMIÈRE PARTIE,

Preuves que les figures gravées sur ces bas-reliefs ont bien rapport aux Mages,

Avant-propos, état de la question. Époque où les chrétiens ont pu graver publiquement leur qualité sur leurs tombeaux. - Tombeau de saint Libérius d'Ancône. — Auteurs qui en ont parlé. - Description de la planche première. - Preuves que les personages sont Hérode et Description du monument. Description de la 2o planche de Milan. D'une étoile placée sur un monument élevé à Alexandre. Description des costumes de ce 2o monument.

les Mages.

[ocr errors]

En parcourant cette curieuse dissertation de Joseph Bartoli, si intéressante au double point de vue archéologique et chrétien, sur un sarcophage érigé par d'anciens fidèles au 4 ou 5° siècle, nous avons été frappé de la vaste érudition qu'il y déploie. Et quand nous reportons nos regards sur les productions superficielles des incrédules modernes, nous ne pouvons qu'éprouver un profond sentiment de tristesse en voyant leur ignorance vaniteuse. Ils croient être les oracles de la science, parce qu'ils se proclament fastueusement les partisans de la raison et ils accueillent de leur sourire moqueur et de leur dédain superbe les traditions les plus vénérables, confirmées par les témoignages les plus authentiques. Les mécréants et les apostats des premiers siècles animés de la même haine contre le catholicisme que les mécréants et les apostats de nos jours, étaient moins tranchants que ces derniers. Plus voisins de l'époque de leur existence, ils ne pouvaient combattre ouvertement et nier des faits appuyés sur des autorités incontestables. Pour ne citer qu'un exemple entre mille, Celse, si victo

rieusement réfuté par Origène, ne nie point en général les miracles de l'Évangile et entre autres celui de l'adoration des Mages, il cherche seulement à en affaiblir la portée en le classant dans la catégorie des faits ordinaires'. Victor Hugo, dans son ouvrage sur le Rhin, à propos d'un tableau qui représente cette même adoration des Mages, se contente, avec son cynisme ordinaire, d'en parler comme d'un conte des Mille et une Nuits2. Il ne faut pas lui demander des preuves de ce qu'il avance : quand on est poète humanitaire, on doit être cru sur parole. Et puis, n'est-il pas un des millions d'êtres qui participent aux attributs de la divinité 3? La raison, dont il se proclame le grand-prêtre, n'est-elle pas au-dessus de tout? Est-il besoin de preuves, quand on est homme de progrès, sectateur de la religion de l'avenir, s'agît-il même des faits historiques? - Nous en sommes bien fâché pour M. Hugo, les catholiques placeront toujours l'autorité de l'Evangile, de l'Eglise, des Pères, des traditions universellement reçues, au dessus de l'autorité des poètes, des académiciens, et même des prétendants au titre de Dieu.

Mais revenons au savant Bartoli. Ce profond érudit ne se contente pas, pour prouver ce qu'il avance, des témoignages des auteurs sacrés ou chrétiens, il emprunte ceux des auteurs profanes, des écrivains de l'époque, et démontre ses propositions avec un talent supérieur. Il discute les opinions diverses des commentateurs, répond aux objections de ceux qui embrassent un sentiment opposé au sien, et l'on pourra juger de la rectitude de son esprit, de la solidité de ses preuves, de l'étendue et de la variété de son érudition par ce court abrégé de sa brillante dissertation. Nous partageons en général son sentiment sur les questions qu'il traite, nous avons cru toutefois devoir ajouter au texte quelques notes explicatives,

1 Origène contre Celse, l. 1, n. 28, 38. Voir Guillon, Bibliothèque des Pères, t. II. Julien l'Apostat ne nie pas non plus le fait de l'adoration des Mages. Voir Duclot, Bible vengée, t. 1, p. 227-8.

2 « J'aime, dit M. Victor Hugo, cette légende des Mille et une nuits enchassée dans l'Évangile. » Le Rhin, 2 vol.

3 II (Dieu) est seul! il est tout! à jamais! A la fois! (Vict. Hugo, Feuilles d'automne. La prière).

hasarder quelques réflexions qui seront lues peut-être avec quelque intérêt.

Le berceau de l'Eglise fut ensanglanté par la fureur des tyrans, une lutte effroyable s'éleva entre le vieux Paganisme agonisant, qui enveloppait le monde de sa corruption, et le Christianisme naissant, dont la lumière commençait à dissiper les nuages de l'erreur et à purifier la terre des crimes qui la souillaient. Les Romains, maîtres du monde, virent leur puissance colossale se briser contre la faiblesse de quelques pauvres pêcheurs galiléens. Les vaincus, en tombant dans l'arène rougie de leur sang, triomphèrent de leurs barbares vainqueurs. La constance des martyrs lassa la fureur des bourreaux, qui finirent par embrasser la foi de leurs victimes. Les cadavres des disciples du Christ, emportés dans les catacombes, reposèrent d'abord dans des tombes grossières sur lesquelles des mains amies gravaient quelques emblêmes, comme des lys, des palmes, des couronnes, quelquefois des instruments de supplice, avec les noms des soldats morts glorieusement pour la défense de la foi catholique. Après 300 ans de lutte et de combats, où l'héroïsme chrétien triompha de la barbarie païenne, la Providence dessilla enfin les yeux d'un puissant successeur des Césars: Constantin, le premier des empereurs, arbora la bannière sous laquelle il avait vaincu le lâche Maxence. Les premières familles de Rome se courbèrent devant le gibet des esclaves, l'instrument infâme arrosé du sang d'un Dieu, devenu le noble instrument du salut du monde. Les patriciens et les sénateurs abaissèrent les haches et les faisceaux devant la croix, sortie des catacombes et arborée sous le Capitole. L'Evangile franchit les barrières reculées de l'empire romain et son immortel flambeau répandit sa lueur bienfaisante sur les peuples endormis dans les ténèbres et assis à l'ombre de la mort. Des temples, dignes de l'Eternel, s'élevèrent à la gloire du vrai Dieu, sur les débris impurs des temples et des fausses divinités.

« Ce fut surtout alors, dit Bartoli, que les fidèles, sous les empereurs chrétiens, menant une vie tranquille et honorée, — qui ne fut guère troublée que par l'hérésie d'Arius, ensevelirent les corps morts, non plus dans des tombeaux obscurs, ou dans ceux

des payens adaptés à leur propre usage, mais dans des tombes élé-gamment construites, et ornées de ces figures ou caractères, qui exprimaient non seulement les charges qu'ils avaient obtenues, mais la profession de leur foi catholique. Parmi la plupart des nations idolâtres, il fut si rare, pendant longtems, que l'on donnât la sépulture aux cadavres sans les réduire en cendres, que lorsque cela arrivait, on regardait la chose comme digne1 d'être indiquée dans l'inscription du sépulcre, en mentionnant jusqu'aux sarcophages de marbre2 faits exprès dans ce but par d'autres, ou commandés par eux-mêmes pendant leur vie. Aussi les chrétiens par une imitation louable 3 des anciens Patriarches et dans l'espérance bien fondée de la résurrection future, déposaient les corps entiers des trépassés dans des cercueils de marbre, ornés de figures et d'inseriptions, et quelquefois préparés par eux-mêmes de leur vivant.

>> Au nombre de ces sarcophages est celui que j'ai pu enfin examiner dans la cathédrale d'Ancône, il y a quelques années. Vénérable à cause des ossements sacrés de saint Libérius, instructif sous le rapport des figures sculptées sur ses parois et sur son couvercle, important aussi à cause de l'inscription de Gorgonius, il m'avait inspiré un grand désir de le considérer attentivement, vu surtout la grande célébrité de tant d'écrivains, qui l'avaient ou mentionné ou décrit avec le plus grand soin; les uns s'attachant seulement à en expliquer quelques parties, les autres l'expliquant tout entier. Outre Saracini, qui en a parlé dans les notices historiques d'Ancône, Orsato, Maffei dans quelques-uns de ses livres,

1 Dans les inscriptions de Jul. Epigonus: Corpus integrum conditum, et de L. Jul. Marcellus : Corpus integrum conditum Sarcophago. Aringh., Rom. sub., t. II, p. 431.

Dans les Manuscrits royaux autographes de Pirro Ligorio au mot Quintilien, se trouve une inscription où on lit: Sarcoph. marmor. P. sibi, etc., et dans le tome des Hommes illustres, p. 583 : Sarcophagum fec. marmor.

[ocr errors][merged small][merged small][merged small]

• Osserv. Letter., t. v, 1739. Museum veronense, 1749.

« PoprzedniaDalej »