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pas et ne peut être séparée de la théologie, qui est purement et simplement la tradition enseignée, la tradition vivante.

Quant à ces grands mots, la raison (dans mes vers) conduit l'homme à la foi, c'est bien gratuitement que vous l'attribuez aux Pères, aux docteurs et à tous les théologiens catholiques; c'est un vers que vous avez emprunté au janséniste et cartésien Racine. Sur l'intervention de la raison, écoutez non un poète, mais un des chefs de l'église : « Quand par des expositions torturées ou plutôt déna» turées (les professeurs) font fléchir les paroles sacrées inspirées de » Dieu, en le sens de la doctrine des philosophes ignorant Dieu, ne pla>> cent-ils pas Dagon devant l'arche d'alliance; ne font-ils pas adorer >> la statue d'Antiochus dans le temple du Seigneur? et, tandis qu'ils » s'efforcent d'asseoir plus qu'il ne faut la foi sur la raison humaine, » ne la rendent-ils pas inutile et vaine? car la foi à laquelle la rai» son humaine fournit son expérience, n'a aucun mérite2? »

Voilà notre guide, voilà un père de l'église, et non le poète Louis Racine. Écoutons au reste comment nous ruinons la raison, ceci

doit être curieux.

«La raison, selon vous, est dans l'homme : 1° la faculté innée naturelle » de connaître et de comprendre plus ou moins ce qu'on enseigne 3. Elle >>.est 2° le résultat de l'enseignement qu'il a reçu (p. 147). — Du moment que vous donnez une définition, Monsieur, je suis en droit de la regarder comme complète, car je ne puis vous prêter l'intention de vouloir violer la première règle d'une discussion. Eh bien! Monsieur, je prétends que votre définition ruine complétement la raison et consacre le fatalisme le plus absolu (Oh! oh!). Je m'explique. Je suppose un homme doué de la raison telle que vous l'entendez, en présense de deux enseignemens con• Poème de la Religion, 1er vers.

2 « Quoniam fides non habet meritum, cui humana ratio præbet ex»perimentum. » Nous prions M. l'abbé Freppel de relire toute cette Bulle de Grégoire IX, qui essayait ainsi à l'origine, en 1228, d'arrêter le Rationalisme, qui faisait irruption dans les écoles catholiques; dans nos Annales, t. XVI, p. 369.

3 M. Freppel, au lieu d'y répondre, supprime ici, sans en avertir, cette phrase : « L'âme humaine, comme le dit saint Thomas, est une table » rase sur laquelle il n'y a rien d'écrit; » cela est commode, mais peu loyal.

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tradictoires. Que fera-t-il? Il connaît, il comprend l'un et l'autre, et c'est toute le capacité que vous lui accordez. Il ne peut pas juger entre les deux, il ne saurait discerner la vérité de l'erreur, puisque vous ne lui accordez que la faculté de connaître et de comprendre. Il se jettera à l'aveugle, à l'aventure, fatalement dans l'une ou l'autre de ces deux voies. En vérité M. l'abbé Freppel veut plaisanter et rire, et cela n'est pas bien dans une discussion aussi grave. Comment? un homme connait et comprend la vérité, et devant deux propositions, il sera forcé de se jeter à l'aveugle (c'est-à-dire sans comprendre) dans l'une ou l'autre? Nous ne répondrons pas; nous ne voulons pas continuer la plaisanterie !

Monsieur, est-ce clair? est-ce évident? et comment un philosophe n'a-t-il pas vu cela? Direz-vous que vous avez supposé cette faculté de discernement, cette puissance de juger entre le vrai et le faux? Mais alors pourquoi définir, si vous voulez sous-entendre ce qui est essentiel? Mais non, c'est là bien le fond de votre théorie, vous y êtes logiquement amené, je ne puis vous supposer une pareille méprise.

C'est la plaisanterie qui continue. M. Freppel suppose que l'on peut connaître le vrai sans le discerner du faux, et qu'on le discerne et le comprend sans jugement. Telles sont les discussions philo

sophiques de l'école, et il y a longtems qu'on raisonne ainsi.

Voilà donc, Monsieur, où vous conduit finalement votre système de traditionalisme étroit, exclusif, exagéré. Espérons que vous apercevrez les dangers de la voie où vous vous êtes engagé, et qu'au lieu de ruiner la raison vous viendrez défendre avec nous la raison et la tradition.

Nous disons au contraire que s'il n'y avait d'autre défenseur de la raison que le raisonnement que nous venons d'entendre, il y aurait de quoi renoncer à la raison; et c'est en effet ces sortes de raisonnements beaucoup trop prolongés, qui ont dégoûté tant d'esprits de la philosophie.

Oserai-je vous prier, pour cette dernière raison, de ne plus intituler notre polémique, philosophie personnelle et philosophie traditionnelle mises en présence? Car votre titre ferait croire que nous nous plaçons complétement en dehors de la tradition, et ma deuxième réflexion a dû vous convaincre suffisamment du contraire. C'est donc un débat engagé entre la tradition exclusive d'un côté et la raison et la tradition unies de l'autre. Nous sommes prêts à supprimer le titre et l'opposition entre philosophie personnelle et philosophie traditionnelle; mais ce sera lors

que M. l'abbé Freppel se sera décidé à accepter l'une ou l'autre ; lorsqu'il ne donnera pas au mot excité la signification de reçu ; lorsqu'il ne dira pas avec M. l'abbé Maret, que l'enseignement est une excitation, et que les idées ne sont pas données, mais seulement sont developpées par la parole; tant qu'il persistera à approuver ces doctrines, nous l'apellerons philosophe idéaliste et personnel, et non traditionaliste; il faut opter.

Je regrette, Monsieur, que vous ayez pu voir un défaut d'impartialité dans le silence que je garde sur les corrections que M. Maret a faites à son livre. Je n'ai pas plus d'intérêt à être juste envers lui qu'envers vous, et je ne pense pas que son excellent ouvrage puisse perdre le moins du monde à la critique que je ferais de l'une ou de l'autre de ses expressions, surtout après que le savant auteur en a retiré ou rectifié quelques

unes.

Agréez, Monsieur le directeur, l'assurance de ma parfaite considération et de mes sentimens respectueux,

L'abbé E. Freppel.

Nous ne pouvons accepter cette abstention de M. Freppel sur le jugement qu'il faut porter sur les conceptions de M. l'abbé Maret. En effet, qu'il y fasse bien attention; ce n'est pas nous qui avons forcé M. Freppel à entrer dans cette discussion, c'est lui qui y est venu de son plein gré. Il y est venu pour justifier la méthode de conception de M. Maret. Quand donc nous lui demandons son opinion sur les produits et conclusions de cette méthode, il ne peut se refuser à répondre sans s'avouer impuissant à le faire. Puisqu'il approuve la méthode, il faut absolument ou qu'il en approuve les conclusions, ou qu'il les désapprouve; et alors il est obligé de nous dire en quoi M. l'abbé Maret a manqué pour avoir fait fausse et très fausse route, en suivant cette méthode. La conclusion est nécessaire. Il a cru que nous péchions contre la raison et la philosophie, il a pris la parole pour les défendre; c'est bien. Mais M. Maret a émis des assertions sur Dieu, sur la vérité; un prêtre et un professeur catholiques ne peut se refuser à une réponse, ce serait une félonie contre Dieu, contre la vérité, contre sa position de professeur. Il ne peut donc refuser de s'expliquer; nous lui en faisons expressément la demande : « Les conceptions sur Dieu de M. Maret,

» sont-elles légitimes? Si elles ne le sont pas, qu'est-ce qui a man» qué à sa méthode ? »

Au reste nous avertissons M. l'abbé Freppel qu'il n'est pas nécessaire de répondre en une seule fois à toutes nos questions: nous les avons tout exprès divisées par chapitres, qu'il en prenne deux ou trois à la suite les uns des autres, qu'il cite nos phrases, qu'il ne passe aucune raison, adopte celles auxquelles il n'a rien à répondre et réfute les autres; mais qu'il n'aille pas pêcher par-ci par-là, une phrase pour en faire un principe en l'air, qu'il combattra aussi en l'air et sans application. Les solutions seraient impossibles. Le débat est important, il est ouvert devant les esprits les plus distingués du clergé de France et de l'étranger. Il est de l'honneur de M. Freppel de ne pas refuser ce que nous lui demandons ici.

A. B.

Révélations primitives.

RECHERCHES SUR LES TRADITIONS ÉTRUSQUES.

Troisième Article 1.

Première partie.

RELATIONS DES ÉTRUSQUES AVEC LES PEUPLES DE L'ANTIQUITÉ.

Communications entre les peuples anciens, Les Hébreux,

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Égyptiens, — L'Inde, -L'Assyrie, -L'Arabie, - La Chine.—Moyens de communication: guerres, colonies;

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-

commerce; — navigation; caravanes. Les Phéniciens. Étendue de leur commerce et de leurs établissemens. Système de Movers sur leurs anciennes émi

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» On a cru, dit Ab. Rémusat, les nations civilisées de l'ancien » monde plus complètement isolées et plus étrangères les unes aux >> autres qu'elles ne l'étaient réellement, parce que les moyens » qu'elles avaient pour communiquer entre elles, et les motifs qui >>les y engageaient, nous sont également inconnus. » Il faut ajouter avec MM. Gray : « Chaque découverte nouvelle nous auto>> rise à croire que long-tems avant que les peuples de l'ancien » monde fussent enchaînés sous le joug pesant de l'empire uni» versel, des pays très éloignés les uns des autres se trouvaient » intimement unis par la colonisation, par le commerce et par des >> alliances politiques. >>

C'est à partir de la grande catastrophe de Babel qu'il faudrait étudier et tracer le tableau des migrations des peuples, de leurs campemens sur divers points du globe, de leurs collisions, de leurs luttes et des rapports qu'ils n'ont jamais cessé de continuer entre eux. Ces hommes que le souffle de Dieu disperse dans les plaines

4 Voir le 2o article, t. xx, p. 85 (3a série).

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