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tion des Filles, les Sacremens ou la Vie intérieure, la Perfection ou le Sermon sur la montagne.

Puisse M. l'abbé Chassay ne point être détourné de cette œuvre si importante. Le Christianisme ne revivra dans le monde qu'autant que la femme écoutera sa voix, et pour que cette voix parvienne jusqu'à son cœur, et de son cœur à son esprit, ne faut-il pas qu'avant tout ses accens plaisent à son oreille, correspondent à ses habitudes de délicatesse, touchent les cordes vibrantes de son âme.

Nous croyons que M. l'abbé Chassay a résolu le problème, il parle un langage poli, gracieux, attrayant; il sacrifie aux grâces tout en conservant intact le dépôt de la divine doctrine, tout en l'exposant avec précision; il se plie aux exigences de son tems, il ne perd rien de la force évangélique, de la hardiesse sacerdotale, il ne transige point avec notre mollesse, il présente aux femmes un miroir fort riche, il est vrai, mais, il faut le dire, dont la pureté ne laisse pas dans l'ombre la plus légère imperfection du visage.

Nous justifierons, par la citation suivante, cette liberté de langage.

Ce qu'il faut de plus ! Il faut être le disciple du crucifié. Pensez-vous que ce soit un vain titre ? N'a-t-il pas dit cent fois que pour en être digne il fallait prendre et porter, avec lui, la croix qu'il n'a pas méprisée? Or, savez-vous ce que c'est que cette croix? c'est l'instrument du plus vil des supplices, c'est le gibet des esclaves, c'est la potence d'ignominie! Elle est si lourde à porter, qu'avant de l'accepter de la main de son père, le fils de l'homme a sué le sang et l'eau dans le jardin de Gethsemani, que trois fois il a prié Dieu d'éloigner de ses lèvres ce calice d'amertume, et qu'avant d'y porter la bouche il est tombé en agonie comme frappé de la foudre. Savez-vous qu'en traînant cette croix jusqu'au Golgotha il a succombé à plusieurs reprises sous un fardeau si lourd? qu'une fois cloué sur ce bois fatal il a éprouvé une telle désolation qu'il a osé dire à son père : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi » m'avez-vous abandonné? » C'est cependant cet instrument de torture qui doit être gravé sur votre cœur. Si vous voulez être sauvée, vous devez porter dans votre corps délicat et sensible la mortification du Christ; car ceux-là ne lui appartiennent pas qui refusent de crucifier leur chair avec ses convoitises. Que dis-je, ils ne lui appartiennent

pas! La parole de Dieu les appelle ses ennemis, elle les flétrit comme les adversaires de l'Evangile, elle les dénonce à l'Eglise de Dieu comme ayant la prétention de pervertir le Christianisme tout entier, afin d'en faire une doctrine toute charnelle et toute humaine.

Le Christ est devenu, par son incarnation et par ses épreuves, le modèle pur et sans tache des âmes prédestinées. Il faut donc, pour ressembler à Jésus dans son existence terrestre, conquérir des droits à ce royaume céleste qu'il nous a ouvert par ses souffrances et par son sang. Or, quelle a été la vie de celui qui nous est proposé pour exemple si nous voulons arriver au ciel? N'était-ce pas un homme de douleurs qui a constamment vécu au milieu des douleurs et de la gêne? S'est-il contenté de ne faire tort à personne, de payer exactement les tributs, de ne pas soulever les peuples contre César, d'éviter l'intempérance, la mauvaise vie et tout ce qui scandalise les honnêtes gens? S'est-il borné à n'être pas un ennemi de la loi? Ne s'est-il pas toujours montré un modèle parfait de patience et d'abnégation? A-t-il aimé les folles joies du monde, lui qui a fulminé contre le monde les plus formidables anathèmes? S'est-il conformé à ses coupables maximes, lui qui a passé sa vie à les condamner? A-t-il cru qu'il fallait être esclave de ses usages, lui qui n'a pas même voulu prier pour le monde? A-t-il cherché les plaisirs, lui qui les a proscrits, qui nous a appris que ses disciples ne prendraient aucune part à ces vaines joies et qu'ils seraient dans la tristesse pendant que le monde se réjouirait? A-t-il estimé les honneurs et les distinctions, lui qui n'a voulu que la gloire de son père, et qui s'enfuyait quand on lui proposait la royauté? N'est-il pas mort de l'excès des tortures qu'il a endurées, et pour me servir de la belle expression d'un théologien: «< en montant au ciel, n'a-t-il pas voulu y >> porter ses plaies, pour se rendre éternellement présente l'idée de ses » douleurs et de sa croix au milieu même de sa gloire. »

Est-il donc possible de passer pour véritable adorateur de ce Dieu crucifié, pour un fidèle imitateur de ses douleurs et de sa vie, quand on efface même de son imagination la pensée de la souffrance et de l'abnégation, quand on s'irrite des plus petits sacrifices, qu'on redoute les plus chétives mortifications, qu'au lieu de se montrer chrétienne et courageuse on dépense toute la subtilité de son intelligence à esquiver les pénitences inspirées par l'Eglise ; qu'on ne sait se rien refuser, qu'on fait à la sensualité, à la paresse, à l'amour du repos, des concessions effrayantes, et qui deviennent tous les jours de plus en plus considérables? N'est-ce pas ainsi qu'agissent les femmes qui n'ont qu'une apparence de Christianisme, mais qui nourrissent au fond du cœur l'antipathie de de toute espèce de pénitence? Ne prouvent-elles pas qu'elles n'ont ja

mais aimé la croix et qu'elles ne rendent à ce bois sacré qu'un respect dérisoire? Ne sont-elles pas de ceux dont parlait Augustin : « Il déplaît à ces gens délicats qu'un Dieu ait été crucifié ! » Mais le crucifié leur plaît-il davantage quand il laisse tomber de sa bouche divine ces paroles qui retentiront comme un tonnerre jusqu'à l'éternité: «Si vous ne faites pénitence, vous périrez tous ?» (p. 253.)

M. l'abbé Chassay ne reste donc pas dans les généralités d'une morale humaine; il sait présenter à la femme les grandes règles du Christianisme, les grands principes évangéliques, sans lesquels le devoir s'évanouit au premier souffle des passions. On trouvera peut-être que les pratiques chrétiennes ne sont pas assez exposées, il ne s'agit pas ici de pratiques; il s'agit de devoirs, de règles géné rales de conduite; la pratique varie suivant l'individualité. Elle est l'affaire du directeur, non de l'écrivain.

Ce volume est appelé, malgré la réprobation dont le frappent maintes femmes du monde, à un grand succès; quelques-unes sans doute sentiront leur front rougir à une première lecture, et cependant elles l'achèveront presque sans le quitter; tout en le maudissant elle souriront, qui sait? peut-être le reliront-elles en un jour de retraite, et profiteront-elles des réflexions qu'elles chasseront en vain.

Que les hommes lisent aussi ce livre, beaucoup d'entre eux sont femmes; les plus graves trouveront là des observations précieuses et qu'ils n'ont pas toujours été à portée de recueillir. Il est même plus d'un bon prêtre que ce petit livre instruira plus qu'un gros traité de morale, d'une foule de choses qu'il ignore et qu'il lui importe de connaître. Alphonse de MIlly.

Polémique catholique.

PREUVES DES FAITS ÉVANGÉLIQUES

CHAP. 22.

TIRÉES

DES MÉDAILLES ET DES MONNAIES.

Sixième Article 1.

QUELLE ÉTAIT LA VILLE DE PHILIPPE, DE LA MACÉDOINE? On lit dans les Actes, ch. xvi, v. 11 et 12: « Partant de Troade, nous (saint Luc et saint Paul) allâmes droit à Samothrace, le lende>> main à Neapolis, et de là à Philippes, qui est la première ville de cette partie de la Macédoine, et colonie. Εκεῖθέν τε εἰς Φιλίππους ἥτις ἐστὶ πρώτη τῆς μερίδος τῆς Μακεδονίας πόλις, κολώνια.

Cette phrase est rendue en latin, dans la Vulgate, par « Indèque » in Philippos, quæ est prima partis Macedoniæ civitas, colonia. » Quelques-uns de nos traducteurs (Anglicans) ont proposé de lire : « Une ville dans la première partie de la Macédoine et une colo» nie 2. » Mais comme cette manière de lire implique le changement de ράτ en ρóтns, qui est autorisé par la lecture d'un seul MS, nous ne pouvons l'adopter dans ces illustrations.

Philippe, comme colonie romaine, était certainement « Urbs » primaria (ville principale). » Ce qui est l'avis des meilleurs commentateurs qui ont préféré пρóτ ñó3. Tite-Live nous expose la division de la Macédoine en quatre parties, et cette division est

1 Voir le 5 article au no précédent ci-dessus, p. 96.

2 Wicleff les rend ainsi : « De là à Philippi qui est la première partie » de la Macédoine, et une ville coloniale. » Mais les versions de Tyndal et Cranmer, de Rheims et de Genève, sont pareilles aux nôtres. (Note d'Akerman.) · M. de Genoude traduit ainsi : « Et de là à Philippe, >> qui est une colonie romaine, et la première ville de cette partie de la » Macédoine. >>

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3 Voir Kuinoel, Comment. hist. et critic. in Act., xvi, 12.

IV SÉRIE. TOME I.

N° 3; 1850. (40° vol. de la coll.)

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constatée par les différentes monnaies dont nous donnons ici la gravure. La suivante nous parle de la Macédoine première.

No 63 et 64.

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Revers:

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MAKEAONON IIPOTHE, (monnaie) des Macédoniens de la première (province). Sur le champ, on voit une massue entourée d'une guirlande de chêne; au fond, plusieurs monogrammes, qu'il est inutile d'expliquer ici.

Ces monnaies sont très-communes; on en a trouvé un grand nombre dans la Transylvanie et la Valachie, qui ont été décrites par Eckhel1; en outre, il en existe plusieurs grossières imitations qui ont été faites par les peuples barbares des frontières de cette pro

vince.

Il existe aussi des monnaies de la seconde province, ou Macédoine seconde, qui ressemblent beaucoup aux précédentes, mais dont plusieurs portent le mot AEYTEPAZ, et qui sont rares; la capitale de cette province était Thessalonique.

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