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pour la commodité des personnes qui voulurent l'habiter et y fonda un célèbre monastère, qui fut durant plusieurs siècles une illustre école de la vie monastique, et le séminaire des évêques de Provence et des églises voisines. On en tira même ce saint fondateur, pour le faire archevêque d'Arles, l'an 426. Après s'être acquitté, avec un zèle admirable et une ardente charité, de toutes les fonctions d'un bon pasteur, il mourut plein de mérites le 16 janvier de l'an 429. L'école fondée par saint Honorat fut si célèbre par la science et la piété de ses membres qu'on en tira 12 archevêques, 12 évêques, 10 abbés et quantité de moines mis au nombre des saints confesseurs, avec un nombre prodigieux de Martyrs, sans parler de plusieurs hommes illustres qu'il a produits.

Les îles de Lérins ont essuyé diverses révolutions. Elles ont été pillées plusieurs fois par des corsaires. Les Espagnols surprirent ces îles au mois de septembre de l'an 1635, et en furent chassées au mois de mai de l'an 1637. Mais pendant les deux années qu'ils en furent les maîtres, ils désolèrent ce saint lieu, dont saint Eucher nous a laissé une si agréable peinture. Il nous l'a décrit comme un lieu charmant, plein de fontaines, couvert d'herbes, émaillé de fleurs, également agréables à la vue et à l'odorat1. Les Espagnols y coupèrent des forêts de pins, qui y fournissaient une ombre agréable contre les ardeurs du Soleil, et que la nature avait disposés en allées, au bout desquelles on y trouvait des oratoires bâtis en l'honneur des saints abbés ou moines de l'Ile. C'est ce qui leur faisait donner par les mariniers le nom d'Aigrettes de la mer. Les Turcs l'ont toujours respectée, et n'y ont point fait de descente, quoique cela fût fort aisé.

Les moines de l'ordre de Saint-Benoît, qui habitaient le monastère, furent unis à la Congrégation du Mont-Cassin, jusqu'en 1576, qu'ils furent unis à l'ordre de Cluni. On y avait établi les Bénédictins de Saint-Maur en 1638, mais ils y demeurèrent peu de tems. LIBELLES. En matière ecclésiastique, le nom de libelle s'est

1 Voir dans les OEuvres de saint Eucher la lettre à Hilaire de Lérins, sur la louange de la solitude, et la vie de saint Honorat, par saint Hilaire d'Arles, dans le tome L de la Patrologie de Migne, p. 701 et 1249.

IV SÉRIE. TOME I (40o de la coll.). — no 1; 1850.

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donné, dès les premiers siècles, à une infinité d'actes: 'libelle d'accusation d'hérésie, de réconciliation2, de protestation, de requête3; d'anathème, de confession, de pénitence ou plutôt d'absolution, de profession monastique, de fidélité ou serment de fidélité, d'abdication, etc. En matière civile, on voit des libelles d'avocats, qui ressemblent à nos factum; des libelles emphytéotiques, qui sont de véritables baux ; des libelles préceptoriaux, qui équivalent à nos assignations; des libelles de proclamation et de réclamation, qui emportaient toujours quelque idée d'accusation, et qui répondent à nos complaintes ; des libelles de comparution, appelés comparimini, à l'effet d'arrêter et de citer un contumace, en usage depuis le 13° siècle; des libelles de répudiation, repudii, dressés du consentement réciproque du mari et de la femme; des libelles de dotation, dotis3, faits ou par l'époux ou par son père, sans lequel acte les enfans étaient réputés naturels, etc., etc. Enfin ce mot libelle a pris bien des noms différens, mais tous analogues à l'objet pour lequel il était fait9.

LICENCIÉ. C'est celui qui, après avoir obtenu le degré de bachelier dans une Faculté de théologie, de droit ou de médecine, passe à celui de licence. Le licencié est ainsi appelé, parce qu'il est exempt de prendre des leçons publiques.

Le bachelier en théologie de la Faculté de Paris, qui voulait entrer en licence, soutenait deux examens ; le premier sur tous les traîtés de scholastique, le second, sur les sacremens, l'Ecriture sainte et l'Histoire ecclésiastique. Il argumentait aux thèses pendant 2 ans, ce qui s'appelait être sur les bancs. Il soutenait ensuite trois thèses, savoir, la majeure qui avait pour matière la Religion, l'Eglise, l'His

1 Concil., t. I, col. 674; t. iv, col. 396, 644.

2 Ibid., col. 1090.

3 Ibid., t. 11, col. 451.

Ibid., t. au, col. 1440. 5 Ibid., t. Ix, col. 734.

6 Ibid., col. 738.

7 Ibid., t. Ix, col. 292; t. VIII, col. 679, 1547, 785, 743.
8 Marculf., Form., 1. 11, c. 3. — De Re Diplo.; Suppl., p. 87.
• Baluze, Capitul., t. 11, col. 414, 455.

toire ecclésiastique et les Conciles; elle durait 40 heures ; la mineure, qui était les sacremens; elle durait 5 heures : la Sorbonique, ainsi nommée, parce qu'on la soutenait toujours en Sorbonne; on y traitait de l'incarnation, de la grâce, de la morale; elle durait depuis 6 heures du matin jusqu'à 6 heures du soir : on la soutenait sans président. C'est par ces thèses que se terminaient les actes probatoires. Après ces épreuves, on allait recevoir la bénédiction apostolique par les mains du chancelier de l'église de Paris, et l'on était licencié.

Les Facultés de théologie, fondées dans l'université de Bonaparte par la puissance séculière et dirigées par le ministre de l'Instruction publique, ont voulu aussi faire des licenciés et des docteurs, mais ces titres n'ont aucune valeur canonique. Voir FACULTÉ DE THÉOLOGIE.

LIEVE. Ce mot ancien était consacré, dans les anciennes archives, à désigner les registres des baux, des rentes, des cens, et des autres droits seigneuriaux ; il l'est encore à cet usage parmi

nous.

LIGNES. Tout le monde sait ce que c'est qu'une ligne d'écriture; mais tout le monde ne sait pas que la distance des lignes est un moyen presque certain de discerner l'âge des manuscrits. Du tems des Romains jusqu'après les premiers rois Mérovingiens, c'est-àdire jusqu'à la moitié du 7° siècle, la distance des lignes était à peu près d'un demi-pouce: depuis, elle fut souvent réduite à un quart de pouce. Telle fut presque toujours son étendue dans les chartes privées. Dans les diplômes de Charlemagne, elle fut souvent portée au-delà de trois quarts de pouce: elle s'étendit encore plus dans ceux de Louis le Débonnaire; elle fut poussée à l'extrême dans ceux de Charles le Chauve, jusqu'à deux pouces quelquefois. Cet intervalle diminua insensiblement pendant trois siècles, jusqu'à n'avoir qu'un quart de pouce sous Philippe Auguste.

Lorsqu'à la fin des lignes de manuscrits il restait encore quelques parties de mots à écrire, on les transportait au commencement de la ligne suivante, ou on les écrivait de suite dans la marge en plus petits caractères, et par abréviation et conjonction de lettres. On ne saurait trop décider laquelle des deux façons était ancien

nement le plus en usage; les anciens manuscrits en usent indifféremment. Cependant, depuis le 6° siècle jusqu'au 10°, ces conjonctions se montrèrent non-seulement dans ces fins de mots, mais encore de plus en plus dans l'intérieur de la ligne; ceci regarde l'écriture onciale. Les tirets placés au bout des lignes pour marquer la disjonction d'une portion de mots portée à la ligne suivante n'ont commencé qu'au 12° siècle. Cette règle n'est pourtant pas sans exception, surtout par rapport à l'Italie; ils furent tracés d'abord obliquement, et non horizontalement, comme nous en usons à présent.

Les lignes tracées à la règle pour la droiture et l'égalité de distance des lignes d'écriture, ou tirées perpendiculairement pour déterminer l'étendue de la page ou de la colonne et former les marges, peuvent fournir à l'antiquaire des indices d'âge qui ne sont point à négliger.

Lorsqu'elles sont en rouge, elles ne conviennent qu'aux plus bas tems. Au crayon ou à la mine de plomb, elles décèlent les 12o, 13 et 14° siècles; on en trouve cependant déjà quelques exemples dès le 11. Tracées seulement avec le stylet, elles se rapportent aux siècles précédens, et s'étendent jusqu'au 13. Lorsque ces lignes horizontales sont tracées en blanc d'un bout à l'autre de la feuille, elles indiquent du moins le 7; mais bornées à la largeur de la colonne ou de la page, on n'en pourra rien conclure, à moins que les deux d'en haut et les deux d'en bas ne soient portées depuis l'extrémité du feuillet jusqu'au bout de la page; alors on aurait un indice des tems postérieurs au 10e siècle. Les points perçants, provenant de la pointe du compas, placés au bout de ces lignes, ne marquent rien de bien précis; au contraire, cachés dans le texte, ils désigneront le 7° siècle environ.

Depuis le 6 siècle jusqu'au 14o, la plupart des diplômes offrent de ces lignes horizontales tracées avec le stylet ou le crayon pour espacer les lignes et diriger l'écrivain.

LOUIS (Chevaliers de SAINT). Ordre de chevalerie, qui fut créé en France l'an 1693, par le roi Louis XIV, en faveur des officiers de ses troupes, qui seuls pouvaient y être admis. Le roi en était le grand-maître ; sous lui étaient 10 grands-croix, 29 commandeurs, et

les autres simples chevaliers. Pour y être admis, il fallait avoir servi 10 ans en qualité d'officier, et faire profession de la religion catholique, apostolique et romaine. On tenait le chapitre tous les ans le jour de saint Louis, dans le lieu où était la cour; le roi y assistait à la messe. La croix de l'ordre était d'or à huit pointes, cantonnée de fleurs de lis d'or avec un saint Louis cuirassé d'or, et couvert de son manteau royal, tenant de sa droite une couronne de laurier, et de la gauche une couronne d'épines et les clous en champ de gueules, entourée d'une bordure d'azur, avec ces lettres d'or: Ludovicus magnus instituit 1693, et de l'autre côté pour devise une épée nue flamboyante, la pointe passée dans une couronne de laurier, liée de l'écharpe blanche, aussi en champ de gueules, et bordée d'azur comme l'autre, avec ces lettres d'or: Bellicæ virtutis Præmium.

Les grands-croix, commandeurs et chevaliers, qui avaient commis quelque acte indigne de leur profession et de leur devoir, ou crime emportant peine afflictive ou infamante, ainsi que ceux qui sortaient du royaume sans permission par écrit, signée de l'un des secrétaires d'Etat, étaient privés et dégradés de l'ordre. Tous les grands-croix, etc., qui n'étaient pas retenus par maladie ou autrement, étaient obligés de se rendre tous les ans au jour et fête de saint Louis auprès de la personne du roi, pour accompagner Sa Majesté à la Messe dans le palais où elle était célébrée, et pour se trouver à l'assemblée générale dudit ordre qui se tenait l'aprèsmidi. L'ordre de Saint-Louis a été aboli à la révolution de juillet 1830.

ABRÉVIATIONS

Commençant par la lettre L qui se trouvent dans les inscriptions et les

manuscrits.

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L. Lucius, Lælius, libertus, locus, L. AG. Lex agraria.

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L. AN.

Quinquaginta annis. Lu

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