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qui eut lieu six mois après, et alors la position d'Agrippa changea de celle d'un prisonnier en celle d'un roi.

Caligula le fit venir dans son palais, lui mit un diadème sur la tête et le nomma roi de la Gaulonite, de la Batanée et de la Trachonite, lui donna, en outre, la Tétrarchie de Lysanias, et changea la chaîne de fer, avec laquelle il avait été accouplé à un soldat, contre une chaîne d'or d'un poids égal.

Dans la seconde année du règne de Caligula (42 ans après J.-C.), Agrippa quitta Rome pour prendre possession de son royaume. Il passa par l'Egypte où il reçut, à Alexandrie, une insulte très-grave mentionnée par Philon.

A la mort de Caligula (en 42 ), Claude succéda à l'empire et éleva Agrippa au rang de consul, et lui donna Samarie, la Judée, Abila et une partie du Liban. Agrippa posséda ainsi tout le royaume de son grand père Hérode le Grand.

C'est la 3o année de son règne sur toute la Palestine (en 44) « qu'il étendit ses mains pour persécuter les hommes de l'Eglise, »> et qu'influencé, comme on le suppose, ou par le désir de popularité, ou par son zèle pour la religion des Juifs, il fit décapiter l'apôtre saint Jacques, le frère de saint Jean et emprisonna saint Pierre. Peu après, il célébra, à Césarée, des jeux en l'honneur de l'empereur, et le second jour il apparut, sur le théâtre, habillé d'une magnifique robe d'argent, et donna audience aux Sidoniens et aux Tyriens, lesquels, à la fin du discours qu'il leur fit, le saluèrent comme un Dieu.

Au lieu de repousser ces flatteries, il reçut cette adoration impie avec complaisance, mais peu de tems après des douleurs violentes le saisirent et il expira au bout de cinq jours de souffrances.

Ces détails, que nous trouvons dans Josèphe, s'accordent, en tous points, avec ceux que contient le chapitre où nous avons pris l'extrait qui se trouve à la tête de cette partie de notre ouvrage

Il nous reste à jeter un coup d'œil sur les monnaies d'Hérode

1 Voir sur ce prince, Josèphe, Antiq. judaiq., XVIII, c. 9, n. 1, et xix, c. 6, n. 1. - Suétone, Caligula, 38, et Claude, 10. Dion Cassius, Lv. Tacite, Annal., VI.

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Agrippa, lesquelles servent à constater ce qu'en ont dit les historiens. Mionnet fait la description de trois de ces médailles avec la tête de Caligula', et de quatre qui furent frappées sous le règne de Claude 2, mais, à l'exception de l'une d'elles, elles se trouvent toutes fort mal conservées et ne contiennent qu'une certaine partie des inscriptions 3.

La gravure que nous donnons ici, et que nous avons déjà donnée à cause de son inscription, ami de César, a été faite d'après une monnaie d'une rareté et d'un intérêt extraordinaire; la face porte la tête d'Agrippa avec le titre de Megas.

Face: ΒΑΣΙΛΕΥΣ ΜΕΓΑΣ ΑΓΡΙΠΠΑΣ ΦΙΛΟΚΑΙCAP. Le roi grand Agrippa, ami de César.

Revers : ΚΑΙΣΑΡΙΑ Η ΠΡΟΣ ΤΩ ΣΕΒΑΣΤΩ ΛΙΜΕΝΙ· Césarée près du port de Sébaste.-On voit en outre la fortune debout avec ses attributs.

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CHAP. 24. QUEL ÉTAIT LE PROCONSUL SERGIUS PAULUS. Nous lisons dans les Actes, xu, 6, 7: « Saul et Barnabé, après >> avoir parcouru toute l'île (de Chypre) jusqu'à Paphos, trou» vèrent un juif, magicien et faux prophète, nommé Bar-Jésu, » qui était avec le proconsul de la province, Sergius Paulus, homme » très-prudent. » ὃς ἦν σὺν τῷ ἀνθυπάτῳ Σεργίῳ Παύλω, ἀνδρὶ συνετῷ.

L'exactitude de saint Luc, en employant le terme avúmatos relativement au gouverneur de Chypre, a été mise en doute par

A Description, tom. v, p. 568, no 82, 83, 84.

2 Ibid., n. 85, 86, 87, 88.

3 Une d'elles tirée de la Description du musée Bodléien d'Oxford, par Wise, p. 118, porte sur la face la tête d'Agrippa ornée d'un diadème, et sur le revers on voit Agrippa le jeune à cheval, et les restes de l'inscription αγριΠΠΑ· ΥΙΟΥ BACιλεως.

plusieurs commentateurs 1, et cela par la raison qu'au tems où saint Paul visitait cette île, elle était gouvernée par un propréteur et non par un proconsul. On a même produit, à ce sujet, un passage de Strabon 2 dans lequel cet auteur, après avoir décrit la mission de Marcus Caton de prendre possession de l'île de Chypre, ajoute : ἐξ ἐκείνου δ ̓ ἐγένετο ἐπαρχία ἡ νῆσος, καθάπερ καὶ νῦν ἐστὶ, στρατηγική. << Depuis lors cette île fut, comme elle est présentement, une pro» vince prétorienne. »

Les auteurs de notre traduction (anglicane) du Nouveau Testament, paraissent avoir trouvé quelques difficultés en cet endroit, puisqu'au lieu de donner au mot άvbúnaтoc son sens littéral, proconsul, ils l'ont traduit par député3, terme qui peut s'accorder indifféremment à proconsul ou à propréteur.

Nous avons, tout à la fois, de Strabon" et de Dion Cassius 5, un aperçu de la division des provinces Romaines du tems d'Auguste, avec les noms de celles qui étaient sous la nomination directe du sénat ou de César, qui régissait les siennes par des propréteurs ; et ils sont tous les deux d'accord que, dans ces divisions, Chypre était sous la dépendance de l'empereur. Mais Strabon omet une circonstance mentionnée par Dion Cassius qui dit que, peu après la première division, Auguste échangea avec le Sénat Chypre et la Gaule Narbonnaise contre la Dalmatie. Dans un passage subséquent, il répète cette assertion, ajoutant : Kai cűτws άvbúnatoı xai és ἐκεῖνα τὰ ἔθνη πέμπεσθαι ἤρξαντο ; α et ainsi des proconsuls furent alors » envoyés dans ces pays. ››

Ainsi, avons-nous pour corriger l'assertion de Strabon, nonseulement celle de Dion Cassius qui est bien aussi compétente que la sienne, mais encore celle de saint Luc, qui emploie le même mot pour désigner le gouverneur de Chypre.

1 Hammond, Grotius, etc.

2 Strabon, Géog., liv. xiv, p. 685.

3 La Vulgate se sert du terme de proconsul, qu'ont suivi nos traducteurs français.

4 Strabon, Géog., 1. xvii, p. 840.

5 Dion Cassius, 1. ш, 12.

6 Ibid., lib. iv.

On ne pourrait objecter ici que, dans le passage ci-dessus mentionné, Dion parle de plusieurs provinces Romaines, « dont une » certainement était gouvernée par un proconsul et que, par con>>séquent, pour faire une abréviation, il se servait d'un seul et » même terme pour toutes, soit qu'il pût s'y appliquer oui ou » non ; » puisqu'il ne parle que de deux en employant le mot ¿vú – TZT (au pluriel).

L'évêque Marsh1 fait encore l'observation suivante sur ce passage : «Que Chypre ne devait pas être excepté et que le >> titre que Dion Cassius employait aussi bien que saint Luc, appar>> tenait effectivement aux gouverneurs romains de Chypre; que » cela était, de plus, prouvé par une inscription gravée sur une » monnaie grecque provenant de Chypre même, et frappée dans le »tems où Sergius Paulus, lui-même, était gouverneur de cette île. » Elle a été frappée sous le règne de Claudius César dont elle porte >> le nom et la face; or, c'est sous le règne de Claudius César que » saint Paul a visité l'île de Chypre. De plus, sur cette monnaie » est gravé le titre même d'avoúñalos donné à Cominius Proclus, » de même que saint Luc donne ce titre à Sergius Paulus; or, cette >> coïncidence est de telle nature qu'elle doit être suffisante pour » établir l'authenticité de l'ouvrage où elle se trouve. »

Les écrivains que nous venons de citer se sont servis de la médaille reproduite par Morelli, mais la gravure que nous donnons ici est, d'après un exemplaire que nous possédons et qui, quoiqu'un peu endommagée, a suffisamment conservé son type et son inscription pour servir à notre but.

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Lectures sur l'authenticité du Nouv. Test., lect. xxvi, p. 85.

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Revers. — ΕΠΙ. ΚΟΜΙΝΙΟΥ (ΠΡΟΚΛΟΥ ΑΝΘΥΠΑ(ΤΟΥ) KYпPION. Sous Cominius Proclus, proconsul des Cypriens.

Le nom de Proclus est ici en partie effacé; mais sur quelques autres exemplaires, sous d'autres rapports moins parfaits, le nom est entièrement déchiffrable.

Toutefois, il existe d'autres preuves monumentales du fait que nous avançons ici, lesquelles, étant sans doute intéressantes pour l'antiquaire et pour l'historien, nous les avons recueillies dans la table suitante:

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Revers: A. PLAVTIVS PROCOS.
Sestini, Lettre viii, p. 90.

Aquius-Scaura. Caligula. Sur une inscription :

P. AQVIVS. SCAEVAE. ET. FLAVIAE

FILIVS.

CONSI. ET. DIDIAE.

NEPOS.

BARBI. ET DVRICIAE.

PRONEPOS.

SCAVRA.

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