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alliée à la hauteur de la conception, à l'élan par | paternel, parce que son intelligence n'a pu aller lequel la pensée s'élève à une nature idéale, type jusqu'à servir les maçons ou faire un petit pâté : de la nôtre. En effet, les beaux-arts ne sont autre arrivé à Rome il entre au service d'un peintre; chose que la science de manifester et de réaliser | là il panse le cheval de son maître, fait la cuisine la pensée poétique autrement que par la parole; et broie ses couleurs; mais ses yeux s'ouvrent, de la traduire sur la toile, de la faire vivre dans et il devient lui-même un grand peintre. le marbre, de lui donner l'essor vers les nues en dômes et en pyramides, de la laisser soupirer ou bondir en sons harmonieux qui répondent à tous les sentiments de l'homme. Le poëte et l'artiste sont de la même famille.

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L'artiste est celui qui cultive un art où le génie doit avoir pour interprète l'habileté de la main: c'est pourquoi on ne donne le nom d'artiste qu'aux peintres, aux sculpteurs, aux graveurs et aux architectes; on le donne aussi, par extension, aux musiciens exécutants, pour les distinguer des musiciens compositeurs, parce que les premiers ont besoin de leurs mains, de leurs doigts, pour exprimer le sentiment de leur âme, tandis que les seconds sont obligés de se servir du secours des autres pour donner la vie à leurs créations. Artisan et artiste dérivent tous deux du mot latin ars, au génitif artis, art. Le pre- | mier, dans notre langue, s'applique à celui qui | exerce, avec plus ou moins d'habileté, un art mécanique ; et quand la pensée devient la partie dominante de cet art mécanique, alors l'artisan devient aussi un véritable artiste. Le second, le nom d'artiste, désigne celui qui exerce un art li- | béral, c'est-à-dire où le génie brille dans l'invention comme dans l'exécution.

Les Latins n'avaient pas l'équivalent rigoureux de notre mot artiste; Cicéron dit : artifex peritus; opifex avait le sens de notre mot artisan, et c'est par métaphore que ce même auteur dit opifex mundi, Ovide opifex rerum, artisan, c'est-à-dire créateur du monde, de toutes cho

ses.

Le véritable artiste a des idées, des besoins, un genre de vie qui en font un être à part; son existence est toute de méditation et de contemplation; la nature l'a marqué d'un sceau particulier. Sa vocation se décèle dès les premières années, et ce serait en vain qu'on essayerait de la combattre. Quelquefois il lui faut une occasion pour se manifester. Claude Lorrain, né de parents pauvres, est chassé violemment du logis

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Horace a dit nascuntur poeto; on peut en dire autant des artistes, et c'est parce que leur penchant se fait jour avant l'âge où d'ordinaire on adopte une carrière, que beaucoup d'entre eux acquièrent de l'habileté avant d'avoir acquis de l'instruction. C'est dans un âge plus avancé qu'ils sentent la nécessité de se livrer à ces études où le génie lui-même va puiser ses inspirations; ceux qui les négligent peuvent être habiles, mais leur horizon sera toujours plus restreint.

La vie d'un artiste est tout à fait en dehors de la vie réelle : il a une langue à part, celle de son art; le sujet continuel de ses études, de son admiration, c'est la nature; et, là où l'homme du monde passe sans rien voir qui soit digne de son attention, l'artiste remarque un effet piquant, des lignes heureuses, une inspiration bien sentie. C'est qu'en effet il faut étudier la nature pour en apprécier toute la beauté.

On a reproché aux artistes de vivre habituellement sous la protection et dans la dépendance même des grands. Les noms d'Apelle, de Phidias, de Raphaël, de Lebrun, etc., sont inséparables de ceux d'Alexandre, de Périclès, de Léon X, de Louis XIV. Sans Périclès, Phidias n'aurait point eu à exécuter les admirables sculptures du Parthenon; sans Léon X, Raphaël et Michel-Ange n'auraient point orné de leurs peintures immortelles, l'un le Vatican, l'autre la chapelle Sixtine; enfin sans Louis XIV, nous n'aurions pas les batailles d'Alexandre. La poésie, elle-même, qui vit d'images et d'émotions, et qui n'a pas besoin de secours matériels pour se produire, hante habituellement les cours et les palais; c'est que, en définitive, les plus beaux modèles, comme les plus nobles inspirations, se trouvent plus encore dans les classes élevées que dans les classes inférieures de la société; c'est que tous les arts ont besoin de mouvement, de pompe, de grandeur.

X.

BEAUZEE (NICOLAS), membre de l'Académie française et de plusieurs sociétés savantes, naquit à Verdun, département de la Meuse, en 1717. Ce célèbre grammairien, après s'être occupé, dès son jeune âge, des sciences exactes pendant plusieurs années, se livra entièrement à la partie des langues anciennes et modernes, pour lesquelles il avait un véritable goût et des

dispositions particulières. Il s'appliqua surtout | pales superposées, qu'on nomme mandibules, avec ardeur à l'étude de la grammaire, et les qui renferment la langue et dont la supérieure formes agréables dont il sut parer une science est percée de deux narines. M. Geoffroy-Saintaussi abstraite, les principes clairs et méthodi- | Hilaire paraît avoir reconnu dans les mandibules ques auxquels il l'a assujettie, n'ont pas peu con- un véritable système dentaire, qui n'est appatribué au perfectionnement de la langue fran- rent que chez les oiseaux encore renfermés dans çaise. Beauzée succéda au savant Dumarsais dans l'œuf. A cette époque de leur vie, cette substance la rédaction des morceaux de grammaire qui de- cornée qui revêt les mandibules se présente sous vaient être insérés dans l'Encyclopédie. Dumar- la forme de petits corps blancs, arrondis, plus sais n'avait encore composé que les articles A, larges à leur extrémité, et disposés avec la plus B, C, lorsque la mort vint le surprendre au com- grande régularité, à la suite les uns des autres, mencement de son travail, en 1756. Beauzée s'est sur les bords des deux mandibules qui sont ainsi particulièrement attaché, dans les autres lettres, de véritables mâchoires. Si on enlève ces corps à imiter les locutions et à suivre la marche de blancs, on trouve un égal nombre de noyaux Dumarsais. Les principales productions de Beau- pulpeux, véritables germes dentaires ayant leur zée sont : Grammaire générale ou Exposition filet nerveux et leur vaisseau sanguin. Plus tard raisonnée des éléments nécessaires du lan- cette apparence de dents disparaît. C'est à la gage (Paris, 1767, 2 vol. in-8°), ouvrage dont même époque de leur existence que le bec est l'abbé Barthélemy fait le plus grand éloge et surmonté d'une éminence osseuse et conique pour lequel Marie-Thérèse, impératrice d'Autri- qui sert à l'oiseau à briser la coquille de son che, fit offrir à l'auteur une médaille d'or à titre œuf; ce tubercule rostral tombe presque imméde récompense. Dans le même temps il fut nommédiatement après la naissance. professeur de grammaire à l'école royale militaire de Paris. Les Synonymes de l'abbé Girard, furent augmentés des Synonymes de Duclos, de Diderot, de d'Alembert et de Beauzée. Les articles de celui-ci sont supérieurs à ceux de l'abbé Girard, par la justesse et l'exactitude, mais non par les qualités du style. La traduction française des OEuvres de Salluste (Paris, 1770, in-12), ouvrage dans lequel Beauzée s'est asservi à rendre trop fidèlement les pensées de l'auteur latin, au détriment de la diction et du style, et dont la lecture eût été supportable sans la bizarrerie de l'orthographe qu'il voulut introduire dans la langue française. L'Histoire d'Alexandre le Grand, traduite de Quinte-Curce, Paris, 1789, 2 vol. in-12. L'Exposition abrégée des preuves historiques de la réligion; l'Imitation de Jésus-Christ, etc., etc. Le grand Frédéric fit à Beauzée la proposition de venir à Berlin se fixer auprès de lui; mais son amour de la patrie et son désintéressement l'emportèrent sur des avantages considérables: il aima mieux vivre tranquille au sein de sa famille et de ses nombreux collaborateurs. Le grand travail avait altéré sa santé et avancé un peu ses jours; il mourut à Paris, le 25 janvier 1789, âgé de 72 F. RAYMOND.

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Le bec varie presque à l'infini dans sa forme et dans ses proportions: aussi a-t-il fourni de nombreux caractères aux naturalistes dans les classifications qu'ils ont créées pour l'étude de l'ornithologie. Les proportions dans la longueur du bec permettent jusqu'à un certain point de juger de l'intelligence des oiseaux; et tout le monde sait combien la grue et la bécasse sont stupides: cependant le merle et le sansonnet, dont les becs sont fort longs proportionnellement à leur grandeur, sont fort intelligents. Les formes du bec paraissent généralement appropriées aux mœurs et aux habitudes des oiseaux. La plupart des oiseaux de proie ont les mandibules fortes, tranchantes et terminées par deux extrémités acérées qui se recourbent l'une vers l'autre. Quelques autres oiseaux frugivores offrent une disposition analogue, le perroquet, par exemple; mais un bec fort lui était nécessaire pour briser les fruits à enveloppes résistantes dont il se nourrit; il fallait que les bords en fussent tranchants pour les éplucher; un bec acéré lui était nécessaire enfin pour l'aider dans ses mouvements de progression que la disposition de ses doigts rend assez difficiles. Les oiseaux vivent-ils de graine, ils ont le bec court; il est court aussi et très-fort s'ils se nourrissent BEC, nom qu'on donne à la bouche chez les de l'amande des fruits à noyaux. Vivent-ils de oiseaux. Quoique servant aux mêmes usages que vers ou d'insectes, ils ont le bec long et mince; notre bouche, il ne lui ressemble pas plus qu'à il est effilé comme une aiguille dans l'oiseaula gueule des mammifères, qu'aux mâchoires des mouche qui darde sa langue dans le nectar des insectes, qu'aux suçoirs des vers et des zoophy- fleurs. Il est large, aplati chez les oiseaux aquates. Le bec se compose de deux pièces princi-tiques qui saisissent leur proie en tamisant l'eau,

ans.

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BECASSEAU COMBATOU MALE, EN PLUMAGE D'AMOUR, ACCOMPAGNE DE DEUX FEMELLES.

pour ainsi dire, et qui l'avalent d'un seul mor-
ceau; la spatule offre cette disposition à un haut
degré.
A. LEGRAND.

BÉCARRE. Voy. BÉQUARRE.

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long bec qu'elles y enfoncent jusqu'aux narines, pour en tirer des vers qu'elles avalent souvent avec beaucoup de difficulté, vu le rétrécissement de l'ouverture de la base de ce bec. Au déclin BÉCASSE. Scolopax. Genre d'oiseaux de la se- du jour, elles s'acheminent vers une fontaine ou conde famille de l'ordre des gralles dont les un ruisseau pour s'y désaltérer, et retournent caractères consistent dans un bec long, droit, immédiatement après dans leur tranquille macomprimé, grêle, mou, avec la pointe renflée; noir. C'est là que, dans la saison des amours, les les mandibules sont sillonnées jusqu'à la moitié époux se réunissent, et préparent ensemble, au de leur longueur; avec la pointe de la supérieure pied de quelque petit arbrisseau, un nid assez plus longue que celle de l'inférieure, la partie négligemment composé d'herbes et de feuilles renflée formant un crochet; les narines sont la- sèches; la ponte est de quatre à cinq œufs térales, situées à la base, longitudinalement fen-oblongs, d'un gris roussâtre, parsemé de petites dues près du bord de la mandibule, recouvertes taches brunâtres; les deux sexes ne se séparent par une membrane; les pieds sont médiocres, que lorsque leurs petits peuvent se passer de grêles; jambes presque totalement emplumées; leurs soins. trois doigts devant et un derrière; la première Les BECASSINES diffèrent principalement des rémige est à peu près de la même longueur que bécasses en ce qu'elles n'habitent que les praila seconde qui surpasse les autres. - Ce genre, ries marécageuses où elles aiment à se cacher si nombreux en espèces lorsque Linné l'institua, parmi les joncs et les roseaux; elles ont en oua été considérablement réduit par les métho- tre le vol plus soutenu et en même temps plus distes contemporains ou successeurs du natura- irrégulier; il n'est pour ainsi dire qu'une suite liste suédois; il devrait probablement l'être en- de ricochets, ce qui procure au chasseur l'occacore, car le peu d'espèces qu'il renferme offrent sion de déployer son adresse. Quant au reste, les tant d'anomalie dans leurs mœurs et leurs habi- bécassines sont également soumises à des émitudes, qu'à la rigueur on ne peut se dispenser grations périodiques; cependant, on en observe d'établir dans le genre presque autant de divi- qui, par accident ou par paresse, séjournent sions qu'il y est resté d'espèces; le seul carac- toute l'année dans le même pays; elles se nourtère qui leur donne un air de famille et les tient rissent de la même manière que les bécasses, et réunis, consiste dans la conformation de la tête les soins de l'incubation sont les mêmes; leurs qui est fortement comprimée, avec les yeux pla- œufs sont ordinairement verdâtres, pointillés cés en arrière. Tous ces oiseaux, au reste, sont de blanc. On trouve souvent les bécassines volnaturellement stupides, et ils n'échappent aux tigeant par petites bandes de quatre ou cinq qui piéges nombreux que leur fait tendre la délica- ne font véritablement qu'une seule famille. DR..z. tesse de leur chair, que par l'habitude résultant BÉCASSEAU. Cringa. Cet autre genre de la de la faiblesse de leur vue, de se tenir cachés la seconde famille de l'ordre des gralles, a pour caplus grande partie de la journée dans des abris ractères: bec médiocre ou long, très-faiblement agrestes. Les bécasses sont des oiseaux essen- | arqué, droit ou fléchi à la pointe, flexible dans tiellement voyageurs; elles abandonnent les toute sa longueur, comprimé à sa base, dilaté plaines lorsque les chaleurs commencent à s'y et obtus à la pointe; les deux mandibules presque faire sentir; elles descendent ensuite des mon- entièrement sillonnées; narines latérales, conitagnes quand le froid y devient trop rigoureux; ❘ques, percées dans la membrane qui recouvre le et c'est là le motif de leurs émigrations à deux sillon nasal dans toute sa longueur; pieds grêépoques de l'année, également distantes; leur les, nus au-dessus du genou; trois doigts antévol est lourd et bruyant; rarement il dévie de la rieurs, entièrement divisés, quelquefois celui du ligne droite. A leur arrivée dans la plaine, les milieu et l'extérieur réunis par une petite membécasses se répandent d'abord dans les bois et brane; un pouce articulé sur le tarse; ailes méles forêts; elles y cherchent les réduits les plus diocres : la première rémige la plus longue. sauvages, bien ombragés, où le sol, constamLes espèces que renferme ce genre sont essenment humide, puisse leur procurer en abondance tiellement voyageuses; presque toujours réunies les vers et les limaces dont elles se nourrissent en petites troupes, on les voit, voltigeant de la exclusivement; tant que ces lieux suffisent à côte au marais, borner à une très-courte appaleurs besoins, elles y demeurent cachées, silen- rition leur séjour dans les endroits qu'elles vicieuses et solitaires. Toute la journée se passe à sitent; la saison des amours, les soins qu'exige ficher dans la terre molle ou dans la vase, leur | impérieusement le besoin de la reproduction,

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