Obrazy na stronie
PDF
ePub

PRÉFACE.

Le Souverain Pontife, en érigeant un siége épiscopal à Laval, vient de diviser en deux portions le territoire autrefois soumis à l'Église du Mans; cet acte important marque naturellement la limite que nous devons poser à nos récits. Nous continuerons jusqu'à cette date, et sans rien modifier dans le titre ni la méthode, la marche de nos annales, comprenant toute l'histoire de l'ancien évêché du Mans, aux différentes époques de sa durée.

Nous regrettons que l'étendue considérable du volume que nous livrons aujourd'hui au public, et l'abondance des matières qui nous restent à traiter dans les suivants, ne nous permettent pas de faire ici l'examen sérieux d'un ouvrage récemment publié sous ce titre : Lettres au R. P. Dom Paul Piolin, religieux Bénédictin de la Congrégation de France, à Solesmes, en réponse aux objections contre l'introduction du christianisme dans les Gaules aux 1o et 1° siècles, précédées de lettres sur la nécessité d'un examen de l'ouvrage intitulé monuments inédits sur l'Apostolat de sainte Marie-Madeleine en Provence; 1855. En 240 pages in-8°, l'auteur touche à un si grand nombre de questions; il émet des opinions si contraires aux nôtres; il interprète souvent des textes dans un sens si différent de celui que nous croyons y reconnaître, qu'une discussion de détail nous

[ocr errors]

entraînerait beaucoup au delà des limites d'une simple préface.

Même en nous bornant aux observations que l'auteur fait sur notre propre travail (nous n'avons point mission pour défendre les écrits des autres), nos répliques occuperaient une place considérable. Nous le regrettons cependant; parce que nos études nous ont mis en état de fortifier, par de nouvelles preuves, le fait que nous avons établi dans l'Introduction à cette histoire, relativement à la mission de saint Julien au premier siècle de notre ère. D'ailleurs, qu'est-il besoin pour nous de rechercher de nouvelles preuves, après la haute approbation dont nous pouvons à juste titre nous prévaloir? En effet, le retour du diocèse du Mans à la liturgie romaine ayant nécessité la rédaction d'un nouveau Propre, la commission chargée de ce travail a, dans son rapport officiel, entièrement adopté le sentiment que nous avions défendu, l'appuyant sur les arguments que nous avions rassemblés. Il nous est donc permis de prendre quelque part dans les félicitations adressées par le cardinal préfet de la sacrée Congrégation des Rites, dans sa lettre au chapitre du Mans. Bien que cette lettre contienne plusieurs choses qui n'ont pas rapport directement à notre sujet, nous croyons devoir la reproduire ici en entier :

CENOMANEN.

Reverendissimi domini, congesta in adjecto exemplari officia propria diœcesis Cenomanensis, quæ paucis ante mortem diebus præclaræ memoriæ episcopus Joannes-Baptista Bouvier, suo, vestrumque omnium nomine, Sanctissimi Domini nostri Pii

Papæ IX judicio, correctioni et sanctioni reverenter proposuit, hæc sacra Rituum Congregatio, de mandato ejusdem Domini nostri, maturo examini subjecit, singulisque perpensis, opus vidit tanta elaboratum industria, tanta artis critica et rerum liturgicarum peritia concinnatum, ut dignum censuerit, quod universim probaretur, paucis duntaxat, levibusque inductis emendationibus, quas in ipsius exemplaris margine adnotatas reperietis.

Prolatum autem a sacra Congregatione 'judicium quum Summus Pontifex, referente subscripto sacræ ipsius Congregationis secretario, in omnibus ratum habuerit et confirmaverit, vestrum modo erit, cathedralis Ecclesiæ dignitates et canonici, tuique præsertim, qui vicarii capitularis munere fungeris, conjunctis studiis et animis id curare, ut qui pastori vestro adhuc incolumi in hoc exarando opere adjudicem manum scite, solerterque præbuistis, ejus ad præmium cœlitum nuper evocati, ardentissimum de Romana Liturgia istic restauranda votum citius, quoad fieri possit, impleatis.

Et interim diu bene valeatis.

Roma, 13 septembris 1855.

Vestrum studiosus,

C. EPISCOPUS ALBAN., CARD. PAtrizzi,

S. R. C. Præf.

(Rmis Vicario Capitulari, Dignitatibus et Canonicis Cathedralis Ecclesiæ Cenomanen.)

Si l'on considère la cause principale des méprises dans lesquelles est tombé M. d'O........, on la trouvera dans l'inconvénient auquel il s'est soumis, d'accepter de seconde et de troisième main les textes dont il avait à faire usage. Lui-même l'avoue, il ne s'est presque jamais imposé la tâche de remonter aux sources. S'il a quelquefois consulté les originaux, il ne s'est pas donné la peine

de lire l'ouvrage entier; et cependant quiconque s'est fait de la critique autre chose qu'un amusement, sait que sans cette précaution on ne peut être sûr de saisir toute la valeur d'un témoignage. Auprès des lecteurs sérieux, cette observation suffira.

Nous terminerons cette préface en rectifiant un mot de la page 216 du précédent volume. L'auteur que nous y citons, soutient en effet que le type monétaire des quatre temples a dû prendre naissance dans les ateliers ecclésiastiques du Mans; toutefois la légende de la monnaie citée n'est pas Christiana religio, mais bien Gratia Di Rex. Au reste, toutes les méprises que nous pourrons reconnaître dans le cours de cet ouvrage, seront corrigées dans la préface du dernier volume.

HISTOIRE

DE

L'ÉGLISE DU MANS.

CHAPITRE XV.

960-1055.

[blocks in formation]

Troubles causés dans le Maine par l'ambition de la maison de Bellême. Élection simoniaque de Sigefroy. Ses démêlés avec le comte Hugues; pertes qui en résultèrent pour l'Église. Scandales donnés par Sigefroy.- Rétablissement du chapitre de Saint-Pierre-de-la-Cour, des abbayes de la Couture et d'Évron, du prieuré de Saint-Victeur. Fondation des prieurés de Saint-Hippolyte de Vivoin, de SaintBerthevin-de-la-Tannière, de Saint-Aubin-du-Pont, de l'Abbayette.Influence de ces monastères.- Dernières années de l'évêque Sigefroy. Sa mort et sa sépulture. Progrès des comtes d'Anjou dans le Maine.

A peine l'Église du Mans avait-elle joui de quelques années de repos sous l'administration réparatrice de Mainard, qu'une nouvelle série de tribulations commença pour elle, et s'étendit à un siècle presque entier. Tant de malheurs naquirent de la rivalité qui éclata entre deux familles des plus puissantes du pays: celle des comtes du Maine et celle des seigneurs de Bellême.

« PoprzedniaDalej »