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IV

SUITE ET FIN DE L'ÉPISCOPAT DE HILDEBERT.

Règlement sur les prières à faire pour les chanoines défunts.

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de Hildebert pour faire restituer au clergé les églises qui lui avaient Abbaye de Saint-Vincent, la Couture.

été enlevées. l'abbaye d'Évron.

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Réforme de

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- Prieurés dépendants de Saint-Aubin et de Marmoutier.Confraternité entre le chapitre du Mans et l'abbaye de Saint-Nicolas d'Angers. Fondation de l'abbaye de Beaulieu. Hildebert au premier concile général de Latran. - Concile de Chartres de 1124. Hildebert monte sur le siége de Tours. Concile de Nantes de 1127. Hildebert combat pour la liberté de l'Église. – Il se déclare pour Innocent II. Mort de Hildebert. — École épiscopale Analyse de sa

du Mans. Aperçu sur les écrits de Hildebert. Somme théologique et de quelques-uns de ses traités.

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L'épiscopat de Hildebert fut une époque de prospérité pour le chapitre du Mans, comme nous l'avons déjà remarqué. Notre grand évêque apporta tous ses soins à développer au sein de ce corps, et dans tout le clergé en général, cette régularité qui assure la décence du culte divin et la religion des peuples. Dans une assemblée solennelle de tous les chanoines, il promulgua un règlement délibéré en commun, et qui lui a mérité les plus grands éloges de la part de ses contemporains. Il établit qu'à la mort de chacun des chanoines, depuis le jour de son trépas jusqu'à l'anniversaire du jour où il avait obtenu sa prébende, tous ses revenus seraient distribués aux prêtres de l'église cathédrale qui n'étaient pas revêtus de la qualité de chanoine, et que chacun recevrait au moins cinq sous (1). En retour de cette aumône, ces clercs seraient tenus de célébrer pendant un an, et dans l'église cathédrale, la messe, les heures et les vigiles des morts à l'intention. du chanoine décédé. De plus, chaque chanoine dirait la messe durant trente jours à l'intention du défunt. Si les

(1) Soit 141 fr.

revenus de la prébende n'étaient pas entièrement épuisés par cette aumône, l'excédant devait être employé à soulager les pauvres, ou aux réparations de l'église cathédrale. Hildebert abandonna aux chanoines la provision des prévôtés et des archidiaconats, qui se conféraient antérieurement dans la cour épiscopale. Il leur fit don de la rente en cire qué devait payer à l'évêque la paroisse de Châteaudu-Loir; et ce fut désormais avec cette cire que furent formés les dix-huit cierges que l'on plaçait, selon l'usage, au-dessus de la porte du chœur (1).

Enfin Hildebert parvint à force de constance à faire rentrer dans le domaine du chapitre plusieurs églises que des seigneurs laïques lui avaient enlevées. De ce nombre étaient les églises de la Dorée, Jublains, Sainte-Marie-deGourdaine, dans la ville du Mans, Notre-Dame de Neuville, Poncé, Ruillé-sur-Loir, Troô, la chapelle de Saint-Quentin, près de Montmirail, Saint-Georges-du-Plain, Sargé, près du Mans; la moitié des églises de Saint-Jean-d'Assé, de Coulans, de Monhoudou, Nogent-le-Bernard et du Tronchet. Dans la paroisse de Brains, il assigna aux chanoines une pièce de terre, mesurée sur ce que deux bœufs peuvent labourer en un jour. Ne pouvant faire rentrer complétement aux mains du chapitre certaines églises qui avaient appartenu à ce corps, il lui assura cinq sous de revenu sur chacune d'elles. Telles étaient les églises de Saint-Ouen, d'Assé, et celle de Saint-Ulface. Il réserva pour la mense épiscopale l'église de Saint-Siméon de Passais et celle de Ceaulcé (2).

Lorsque le doyen Geoffroy fut monté sur le siége archiepiscopal de Rouen, le décanat fut confié à Hugues de Saint-Calais, qui plus tard occupa la chaire de saint Julien. Hugues avait partagé la prison de Hildebert à

(1) D. Mabillon, Vetera analecta, t. III, p. 323. — Sur l'usage de ces cierges, voyez Dancel dans la Revue archéologique de Didron, t. XII, p. 349 et suiv. Cahier, Mélanges archéologiques, t. III, liv. 1re

et 2e.

(2) D. Mabillon, Vetera analecta, t. III, p. 325. Martyrologium capit. Cenoman., fol. 204.

Nogent-le-Rotrou et à Mortagne. D'autres chanoines se signalèrent, comme on l'a vu, par leurs pieuses générosités envers l'église cathédrale. Si d'un côté la fondation des distributions manuelles par l'archidiacre Gervais Payen, fait présumer que l'assiduité des chanoines au chour laissait quelque chose à désirer, Hildebert nous apprend d'autre part qu'on se levait encore à minuit pour chanter matines, et que l'on revenait au point du jour pour l'office des laudes (1). La régularité d'ailleurs qui régnait dans ce clergé lui attirait de toutes parts des dons considérables; mais on peut assurer que généralement il faisait le plus noble usage de ces richesses. Il contracta avec l'abbaye de Saint-Aubin une société de prières, et il lui remit tous les droits qu'il pouvait prétendre sur les églises qui en dépendaient (2). Aussi, dans la suite, la propriété de l'église de Quélaines ayant été disputée aux religieux de Saint-Aubin par ceux de Saint-Faron de Meaux, les premiers implorèrent le secours des chanoines du Mans et ils triomphèrent (3). La même année, l'évêque Hildebert confirma les donations consenties par le chapitre en faveur de l'abbaye angevine; et plus tard Hamelin et Guillaume, ses successeurs, renouvelèrent cette confirmation (4).

Il existait depuis longtemps un lien de fraternité entre le chapitre du Mans et l'abbaye de Saint-Vincent. Néanmoins, au commencement de l'épiscopat de Hildebert, il s'éleva une fâcheuse contestation entre quelques chanoines de la cathédrale et le monastère. La mort d'un chanoine, homme de bien, en avait été l'occasion; quelques-uns de ses confrères soutinrent qu'il avait déclaré avant sa mort souhaiter être inhumé dans le cimetière de l'abbaye de Beaulieu; d'autres qui avaient été présents lorsqu'on lui administra les sacrements, soutenaient au

(1) Histoire littéraire de la France, t. XI, p. 395.

(2) Livre Blanc, no 110.

(3) Ibidem, no 187.

(4) Cauvin, Géographie ancienne du diocèse du Mans, p. 271.

contraire qu'il avait demandé expressément d'être enseveli dans celui de Saint-Vincent avec ses pères (expression par laquelle il désignait les évêques du Mans) et ses frères. Mais pendant que les chanoines faisaient pour lui les prières accoutumées dans l'église, des gens exaltés enlevèrent le corps et allèrent l'enterrer, comme celui d'un sacrilége, loin de l'enceinte de la ville, dans un lieu qui n'avait pas encore été bénit. L'évêque était alors absent. Aussitôt qu'il fut de retour, l'abbé de Saint-Vincent et la communauté lui portèrent leurs plaintes, demandant qu'on déterrât le corps et qu'on l'inhumât selon l'usage dans leur cimetière.

Le prélat ne put rien gagner sur l'esprit des séditieux ennemis du monastère; ils en vinrent jusqu'à menacer de mort quiconque serait assez hardi pour entreprendre de toucher au cadavre du chanoine. Ils n'exceptaient que l'évêque de leurs menaces. L'abbé et les moines, voyant qu'ils ne pouvaient ni par prières ni par autorité faire reconnaitre leur droit, en appelèrent au Pape; et Hildebert écrivit en leur faveur, à Urbain II, une lettre dans laquelle on trouve le récit de cet événement. Il fait remarquer au Souverain Pontife que l'abbaye de Saint-Vincent a été fondée par ses prédécesseurs pour être le lieu de leur sépulture et de celle des chanoines; que c'est par ce motif qu'ils y ont uni une préhende de l'église cathédrale, afin que ceux qui prient sans cesse pour eux leur soient joints par les liens de la charité fraternelle; que quoique les habitants de cette partie de la ville, qui est du fief de l'évêché, soient enterrés dans le cimetière (c'était un des griefs des chanoines dyscoles), il y a cependant un endroit séparé pour les clercs. Hildebert prie le Pape d'avoir égard à la pauvreté du monastère, de lui conserver ses anciens droits, et de briser par son autorité l'inflexible obstination des méchants (1).

On ignore si le Pape Urbain II prononça sur cette affaire;

(1) Venerabilis Hildeberti opera, col. 198-200. Œuvres posthumes, t. III, p. 408 et 409.

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mais ce différend s'accorda dans la suite à la satisfaction des deux parties (1).

Il s'éleva plus tard quelques difficultés entre le chapitre et l'abbaye au sujet de diverses propriétés dont les titres étaient incertains; sous l'évêque Hildebert et l'abbé Ramnulfe, on conclut une convention qui mettait fin à ces débats; il y eut des concessions de part et d'autre, et l'on remarque particulièrement les dispositions suivantes : les moines accorderont aux chanoines un cimetière séparé de celui des laïques, et près de celui qui leur est propre; ils célébreront un trentain pour chaque chanoine décédé. De leur côté, les chanoines célébreront un trentain pour les abbés de Saint-Vincent, et sept messes avec autant de vigiles des morts pour chacun des moines qui viendront à quitter la vie (2).

L'abbaye de Saint-Vincent fut gouvernée par quatre prélats au temps de Hildebert. Ramnulfe, dont il a été parlé précédemment, la conduisit jusque vers 1102 ou 1103. II lui procura de grands avantages, entre autres dix ou douze églises et la seigneurie du faubourg de Saint-Vincent au Mans (3). Guillaume II lui succéda. Il avait été moine de Marmoutier. On connaît peu le détail des actions de cet abbé; il fit rendre à son monastère l'église de Champagné; et, à sa prière, Hildebert accorda une confirmation de toutes les possessions de l'abbaye en 1106. Les soins que se donnait Guillaume II pour la conduite de sa communauté ne l'empêchaient pas de se souvenir de celle dont il avait été tiré, de regarder toujours l'abbé de Marmoutier comme son père, et de lui obéir comme son disciple. Ce fut par son

(1) Instrumentum de concordia facta inter Cenomanenses canonicos sancti Juliani et monachos sancti Vincentii. D. Martène, Ampliss. collect., t. I, col. 579.

(2) Livre Blanc, nos 116 et 117.

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(3) Compendium historic sancti Vincentii, Ms. Cartulaire de Saint-Vincent, Ms. Biblioth. Impér., ancien fonds latin, no 5444. D. Martène, Amplissima collectio, t. I, col. 570, 579, et passim. D. Mabillon, Annales O. S. B., Append. t. IV, p. 578.

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