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MARY

L'antiquité lui eût élevé des autels.

Jour.

Pour le pleurer est-il assez de larmes ?

Est-il marbre assez pur pour orner son tombeau?

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A LA FAMILLE OBERLIN,

AUX BAN-DE-LA-ROCHOIS,

A TOUS

LES PHILANTHROPES RELIGIEUX.

Enfans d'Oberlin! Depuis ma jeunesse vous m'avez accordé le titre de frère. J'ai osé retracer le portrait de votre père, qui fut aussi le mien: ce portrait, puissiez-vous le trouver ressemblant; ce sera là ma plus douce récompense.

Ban-de-la-Rochois! Chers amis! Je vous présente la biographie de votre bienfaiteur, de celui que vous aimiez tant nommer votre cher Papa, celle de l'illustre Oberlin, dont les œuvres sont impérissables, dont les anges gardent la gloire. Ban-de-la-Rochois! Soyez toujours dignes d'avoir eu un tel pasteur! Conservez moi votre amitié! Le bonheur qui m'a souvent fui dans les villes, je l'ai toujours

rencontré dans vos chaumières. Ah! si j'avais quelque vou à former, le cimetière de Waldbach serait un jour mon dernier champ d'asile.

Philanthropes religieux! A quelque croyance, à quelque secte que vous puissiez appartenir, si vous adorez Dieu en esprit et en vérité, approchez! contemplez la vie d'Oberlin, cette vie consacrée toute entière à la piété, à la charité, aux arts utiles, aux sciences et au plus noble patriotisme.

D. E. STOEBER.

PRÉFACE.

PARMI les pertes d'hommes remarquables que

la France a faites dans ces derniers lustres, celle d'Oberlin n'a pas été une des moins senties. Les éloges, les regrets n'ont point expiré sur sa tombe; la France les a répétés, ils ont retenti au-delà des mers. Différentes notices sur la vie d'Oberlin ont paru, elles n'ont cependant pû embrasser que quelques détails, elles ne sont pas toutes exemptes d'erreurs. On a pensé qu'un cadre plus étendu convenait à la biographie d'un homme dont la mémoire vivra toujours dans les annales de l'humanité et de la religion. Ce sont les prodiges de charité et de philanthropie opérés par Oberlin, qui ont provoqué ces paroles si vraies. «Voulez-vous connaître un modèle de ce qu'on pourrait faire dans toutes les campagnes pour le bien de l'agriculture et celui de l'humanité? Permettez que je vous transporte sur l'un des sommets les plus âpres des montagnes des Vôges. Amis de la charrue, amis du bien public, venez voir le Bande-la-Roche ! » *) Les travaux d'Oberlin pour

*) Rapport fait à la Société royale et centrale d'agriculture, par M. François de Neufchateau. (Séance du 29 Mars 1818.)

améliorer l'agriculture, favoriser l'industrie, perfectionner l'instruction, créer des établissemens de charité et d'utilité publique ont placé son nom à côté de celui des plus généreux bienfaiteurs de l'humanité. Ses services rendus à la religion ne sont pas moins éclatans; jamais l'évangile n'eut d'interprête plus digne que lui; jamais le maître divin n'eut de serviteur plus fidèle et plus zèlé. Enseigner et propager la parole de Dieu était pour lui le premier des devoirs et la plus douce des jouissances; l'ardeur avec laquelle il exerça le ministère de pasteur, son concours aux travaux des sociétés bibliques et aux missions évangéliques en font foi. Fénélon, Lavater et Oberlin ont appartenu à des communions différentes; la réunion de leurs noms suffit peut-être pour faire sentir tout ce que le christianisme a de grand et de sublime. II y a entre ces trois hommes une affinité bien remarquable; tous trois ont eu des idées particulières, des idées hardies: c'est le privilège des hommes supérieurs. L'ame céleste d'Oberlin aimait à se rapprocher de ce monde mystérieux qui nous attend au-delà du tombeau, mais Oberlin ne fut l'homme d'aucune secte, il fut toujours lui. Sa foi fut inébranlable, c'est elle qui le soutenait au milieu des privations, des souffrances, des dangers, des obstacles de tout genre. La prière, ce noble élan de l'ame vers Dieu, était pour lui une source inépuisable de force et de courage. Fidèle aux préceptes de

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