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ment les moins aqueuses; leur fanage s'opère beaucoup plus vite, toutes circonstances égales d'ailleurs, que celui des plantes herbacées des prés secs. Cette remarque est frappante dans les cypéracées et les graminées des marécages vulgairement dénommés blachères. Déjà, dans une expérience comparative sur le rendement en foin d'une égale quantité d'herbe récoltée dans un pré irrigué et dans une prairie sèche et desséchée dans les mêmes conditions, j'ai démontré (Études sur l'irrigation') que le foin de pré irrigué avait acquis un poids notablement supérieur. J'ai cherché à vérifier cette observation intéressante à l'égard de quelques bois d'essence et d'âge identiques, mais dont la végétation avait eu lieu, d'une part, dans un sol constamment humecté par une eau courante, et, de l'autre, en terre non humide.

<< Voici quelques résultats importants extraits d'un travail dont je m'occupe et que je me propose de présenter à l'Académie dès que mes expériences seront terminées sur l'état de végétation des bois récoltés dans toutes les saisons.

<< Les bois que j'ai vérifiés, pour connaître la différence de leur rendement en poids après leur dessiccation, sont : « L'aulne (alnus glutinosa), le saule (salix viminalis), le frêne (fraxinus excelsior), trois espèces de bois dont la croissance avait eu lieu, d'une part, sur les bords d'un ruisseau qui en humectait constamment les racines, et, de l'autre, dans un taillis pentueux, en terre non humide.

<< Après une dessiccation complète et identique de part et d'autre, j'ai trouvé pour les plantes suivantes, dévelop

1 Mémoires de l'Académie impériale de Savoie, 2 série, tome IX, Documents D.

pées dans l'eau ou au contact de l'eau, et coupées en avril et mai, un excédant en poids, qui a été :

Pour l'aulne, de 5 50 pour cent.

Pour le saule, de 6 00

Pour le frêne, de 5 80

Pour les mêmes plantes coupées en juillet, cet excédant n'a plus été que de 1 à 1 50 pour cent.

<< Je me propose de faire les mêmes expériences comparatives avec ces bois coupés en août, octobre et décembre.

<< J'attribue le minime gain en poids des bois crûs dans l'eau et récoltés en juillet à ce que, pendant la pleine végétation estivale, l'activité végétative est plus au bénéfice du feuillard que du ligneux proprement dit.

<«< J'ai fait aussi des expériences sur des échantillons de ces mêmes bois crûs dans l'eau et hors de l'eau en terre non humide, que j'ai soumis successivement à la carbonisation et à l'incinération.

«L'expérience a démontré un rendement notablement supérieur en charbon dépouillé de son salin soluble pour les bois crùs dans l'eau.

<< L'incinération a donné un résultat inverse. Le poids des cendres du frêne, de l'aulne et du saule crûs en terre non humide est supérieur de 1 à 1, à celui de ces mêmes bois crûs au contact de l'eau courante. La condition minérale de ces cendres est aussi notablement différente. La cendre des bois crûs dans l'eau contient moins de salin soluble en alcalis et sels que celle du bois de même essence crù hors de l'eau.

<«< La cellulose (fibre ligneuse) est plus développée et la matière incrustante (ligneux friable) est considérablement moindre dans les mêmes bois crûs dans l'eau que dans ceux qui ont végété en terre non humide.

<< De ces observations et expériences, je crois devoir tirer, 1o un argument de plus en faveur de ma thèse sur le prodigieux supplément de la nutrition carbonée des plantes fourni par l'acide carbonique des eaux; 2° une nouvelle preuve de ce fait, que la quantité d'eau de végétation des plantes est en rapport avec celle des cendres et surtout du salin soluble des cendres de ces mêmes plantes. Partant, plus une plante est riche en cendres, plus elle est aqueuse, plus sa dessiccation est longue et moins elle contient de ligneux. >>

La séance de rentrée est fixée au jeudi 7 novembre.

Séance du 7 novembre 1867.

Le fauteuil de la présidence est occupé par M. le marquis d'Oncieu de la Båthie, vice-président.

Cette séance était la première après les vacances; elle s'ouvrait dans une circonstance douloureuse : les membres présents contemplaient avec tristesse le fauteuil resté vide par le décès récent de M. Timoléon Chapperon.

Cet homme de bien avait marqué sa place dans la Société par sa loyauté, par son amour inflexible de la vérité et de la justice, et par son attachement invariable aux principes de la vraie et sage liberté qu'il a toujours su distinguer de la licence. Son dévouement ardent au bien public avait eu pour témoins le Parlement de Turin, les grands Conseils qui ont la glorieuse mission de s'occuper des intérêts généraux des provinces, et le Conseil muni

cipal de Chambéry, où il laissera un vide difficile à remplir. Son intégrité et sa science du droit avaient brillé d'un vif éclat dans la présidence du Tribunal de commerce.

Mais ce qui caractérisait surtout cet homme remarquable, c'était sa passion pour l'étude : il avait fouillé avec une persévérance infatigable les archives de Turin et de Chambéry, tiré de la poussière de précieux manuscrits, et recueilli les faits les plus importants pour l'histoire de notre Savoie, dont il a éclairé bien des points obscurs. Outre les publications que tout le monde connaît et admire, il avait réuni des documents innombrables dont l'Académie a souvent eu l'occasion de reconnaître la valeur, et qui ne devaient pas tarder à prendre place dans ses Mémoires.

M. le marquis d'Oncieu a ouvert la séance en déplorant la perte immense que l'Académie venait d'éprouver : ses paroles vivement senties n'étaient que l'écho des regrets partagés par tous ses collègues.

Le délai fixé pour le concours du prix de poésie (fondation Guy) expirait le 31 octobre. Le secrétaire perpétuel avait reçu, avant cette époque, quatorze poèmes ; il les présente à l'Académie, et une commission est nommée pour en faire l'examen et préparer un rapport.

Les quatorze poèmes admis au concours portent en tête les épigraphes suivants :

N° 1.

N° 2.

N° 3.

Première veille de saint Augustin.

La comédie est le plaisir du sage.
(DE CHABANON.)

Tu es petrus, et super hanc petram ædificabo
Ecclesiam meam, et portæ inferi non pre-
valebunt adversùs eam.

N° 4.

N° 5.

Infortuné,

Dans la sphère où tu vis, te souvient-il, ma mère,
De ce jour où ton fils, au malheur condamné,
S'échappa de ton sein, comme une plante amère,
D'un sol abandonné.

(J. GALLOIX.)

O lac! l'année à peine a fini sa carrière,
Et, près des flots chéris qu'elle devait revoir,
Regarde, je viens seul m'asseoir sur cette pierre,

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Le nombre et la variété des sujets traités montrent que le goût de la poésie est toujours vivace dans nos belles vallées et nos pittoresques montagnes.

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