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jusqu'à nouvel ordre, audit couvent les 200 florins de revenu qu'il avait constitués en faveur de sa chapelle par son acte du 4 février 4448.

Il semblerait résulter des dernières dispositions que nous venons d'analyser, qu'à cette époque le service divin ne se faisait pas encore dans la Sainte-Chapelle, dans laquelle cependant une messe quotidienne avait été fondée dès 1446. Les comptes du trésorier ducal constatent, en effet, qu'en 1426 les religieux de Saint-François célébraient encore dans l'ancienne chapelle les trois messes quotidiennes et les autres services fondés en 1424 par Amédée VIII. Nous n'avons malheureusement pu retrouver d'autre trace de la mission que le pape Martin V avait confiée à l'archevêque de Tarentaise, et nous ne pouvons dire à quelle époque et même s'il s'en acquitta. Quoi qu'il en soit, le duc continuait, en attendant, à assurer à sa chapelle un avenir prospère.

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C'est ici le cas de donner quelques détails sur l'église de Saint-Pierre-sous-le-Château, qui, sans compter Lémenc, a été la seconde paroisse de Chambéry. « La construction de cette église fut commencée en 4318, dit M. Chapperon, et le comte de Savoie en fit tous les frais... Cet édifice dut coûter des sommes considérables, car, pendant plusieurs années, les comptes des châtelains sont remplis de dépenses faites à ce sujet. Six chevaux appartenant au comte étaient constamment employés à charrier des matériaux, et le nombre des ouvriers qui travaillaient à cette construction était vraiment extraordinaire. » En 4388, dit encore M. Chapperon, la comtesse de Savoie faisait don à Reynelius, curé, de 10 florins p. p. pour contribuer à couvrir le bâtiment; mais il est probable qu'il s'agissait seulement d'en refaire la toiture, car l'église était déjà

livrée au culte en 1356, ainsi que le prouve le procèsverbal d'une visite pastorale, qui fait, du reste, peu d'éloge de sa situation. Nous transcrivons littéralement quelques lignes de ce document que nous devons à l'obligeance de M. l'abbé Trepier: Ecclesia Sancti Petri subtus castrum : Male per omnia. Tallia facta fuit ibi pro reparatione dictæ ecclesiæ et per Johannem Aqueli et Anthonium Copperii collecta, et nihil ibi operantur et faciunt operari.

La chapelle du château de Chambéry se trouvant sur le territoire de la paroisse de Saint-Pierre, le curé avait des droits sur les oblations et autres revenus de la chapelle, ce qui avait donné lieu, dès le principe, à des discussions pénibles. Des difficultés du même genre s'étaient produites entre le curé de Saint-Pierre et le prieur de Lémenc, qui prétendait avoir droit aux deux tiers des oblations qui se faisaient dans ladite église. Ces motifs, joints au désir. de remédier au mauvais état de cette paroissiale et d'augmenter l'importance et les revenus de la chapelle du château, avaient sans doute décidé Amédée VIII à se pourvoir, dès l'année 1415 auprès du pape Jean XXIII pour obtenir l'union de la paroisse de Saint-Pierre-sous-le-Château à la chapelle du château. C'est, du moins, ce que nous apprend une lettre citatoire de l'évêque de Belley que le pape avait chargé, en 1447, de faire une enquête sur l'opportunité de cette union qui n'avait pas encore été consommée1. Elle

1 Voir, aux Pièces justificatives, le titre n° 1.

Ce titre relate une lettre du concile de Constance qui mentionne des faits singuliers et que nous n'avons vu consignés nulle part; c'est pourquoi nous croyons devoir en transcrire littéralement le passage suivant : << et ut in capella castri villæ de Chamberiaco Gratianopolitanis diocesis per predecessores suos dominos dictæ villæ cujus etiam dominus existebat fondata et pro rectore ejusdem qui esset pro tempore dotata, divinum augmentaretur servilium, missæ que et omnes

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ne l'était pas encore en 1421, malgré toutes ces diligences, car nous avons vu, par l'acte de fondation dont nous avons donné l'analyse au chapitre précédent, qu'à cette époque les droits du curé de Saint-Pierre-sous-le-Château sur la chapelle ancienne du château demeuraient réservés. Ce ne fut, en effet, qu'en 1472 que le pape Sixte IV approuva définitivement cette union par bulle du 2 octobre, mais avec cette restriction que les dimes de cette paroisse resteraient au prieuré de Lémenc à qui elles avaient appartenu jusqu'alors, et que le Chapitre de la Sainte-Chapelle n'aurait què le casuel, avec la charge de faire desservir la paroisse par un vicaire perpétuel; ce qui eut lieu, ainsi que le constate une visite de cette église par l'évêque de Grenoble en 1493. Ajoutons encore, pour terminer tout ce que nous avons à dire sur Saint-Pierre-sous-le-Château, que le Chapitre de la Sainte-Chapelle affermait cette cure au plus offrant, parmi les prêtres d'honneur qui avaient été institués près dudit Chapitre. En 1678, Jean-Claude Tortel, prêtre d'honneur, la desservait dans ces conditions.

C'est dans cette église qu'ont été enterrés les membres du Chapitre jusqu'en 1718, époque à laquelle les fonctions curiales de la paroisse de Saint-Pierre, qui était celle du faubourg de Maché, furent transférées dans une nouvelle église de ce faubourg, à la Maison blanche.

horæ canonicales devote celebrarentur alta voce, doctam dicti rectoris augmentaverat et eamdem cappellam pro sex perpetuis cappellanis qui unà cum dicto rectore missas, horas servicia hujusmodi in ea celebrarent, dotiaverat... » Cette fondation de six chapelains et un recteur dans l'ancienne chapelle du château de Chambéry avait-elle été réellement faite, ou bien était-il seulement question du projet qui fut réalisé trois ans après, et que le concile de Constance aurait pris pour un fait accompli? Cette supposition nous paraît assez probable.

Nous sommes fondé à croire que les religieux de SaintFrançois de Chambéry, auxquels le duc Amédée VIII avait confié l'exécution de ses dispositions en 1421, conservèrent cette mission jusqu'à la création du Chapitre collégial et l'érection de la Sainte-Chapelle de Chambéry, et que les services religieux dont ils étaient chargés furent célébrés jusqu'à cette époque dans l'ancienne chapelle du château. Outre que nous ne trouvons ni preuve du contraire, ni trace d'une consécration de la nouvelle chapelle par l'archevêque de Tarentaise qui avait été commis à cet effet, ou par un autre prélat, le texte même de la bulle d'institution du Chapitre de la Sainte-Chapelle, que nous allons analyser, semble indiquer que l'édifice était encore aux mains des ouvriers. Nous avons vu, il est vrai, tout à l'heure la fondation d'une messe quotidienne et la dépense d'une lampe brûlant continuellement devant le grand-autel, ce qui indiquerait que la chapelle aurait été livrée au culte vers ce temps-là; mais en supposant que cela eût eu lieu et que cette fondation se rapportât bien à la nouvelle chapelle et non à l'ancienne, les fonctions considérables des six chapelains d'Amédée VIII n'ont pas dû se faire tout d'abord dans le sanctuaire de la Sainte-Chapelle.

Hâtons-nous d'arriver à cette dernière, qui est le but de nos recherches.

Ainsi que nous l'avons dit déjà, c'est seulement en 1467 que le pape Paul II, sur la demande qui lui avait été adressée antérieurement par Amédée IX et la duchesse Yolande, sa femme, érigea la chapelle du château de Chambéry en collégiale séculière. La bulle d'érection dit que le prince et la princesse s'étaient proposé de construire et d'édifier à leurs frais une chapelle pour la gloire de Dieu et des Saints et pour la conservation de précieuses

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