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êtres qui existent dans 31 états des régions différentes (coong-tsèta-boong). Supposons donc une échelle sur laquelle nous plaçons pour un moment ces 31 régions. En commençant par le bas, on trouve d'abord l'enfer (Nga-iè), la demeure des Açourikes, celle des Preittas et celle des Animaux. Ces quatre demeures se nomment les quatre états de châtimens (a-pè lé bá). Nous élevant au 5' échelon, nous trouvons la demeure de l'homme (Manouça). De là nous montons aux demeures des Nats, qui occupent 6 échelons, parce qu'on les divise en six classes (nat-pii khiaou that). Les six contrées des Nats sont au sommet du mont Mien-Mo, de sorte que la demeure est sur le sommet lui-même de la montagne. Les autres demeures sont superposées les unes au-dessus des autres à de grandes distances, qui néanmoins sont calculées par les Boudhistes avec une extrême précision. Les six demeures des Nats, avec celle de l'homme et les quatre états de châtiment, sont nommés les 11 demeures des passions. Ensuite, en s'élevant toujours sur l'échelle, on rencontre les 16 cieux matériels (roupa-ta tsè khiaou boong), où sont les trois demeures des Brahmas; et les autres sont habités par des êtres qui sont très avancés dans la perfection. Enfin, au-dessus de ces 16 cieux matériels, on trouve lot les cieux immatériels, (a roupa lé boong). Au-delà il n'y a plus rien que le vide.

Du sommet de ces cieux invisibles, il faudrait à une pierre, qui parcourrait chaque jour 84,000 youdz, 4 ans, 1 mois et 17 jours pour arriver jusqu'à la terre. Les cieux invisibles sont le séjour des Ariots, des êtres les plus parfaits, qui ne tarderont pas à obtenir le Neiban. Obtenir le Neiban, qu'est-ce donc? C'est sortir de l'échelle des êtres et des vicissitudes de l'existence. Mais comme les Boudhistes ne conçoivent rien au-delà de ces 31 demeures, c'est avec raison que l'on doit conclure que le Néïban c'est l'anéantissement.

Qu'est-ce que naître et mourir dans le système qui nous occupe? C'est passer constamment d'un de ces états dans un autre, ou bien, tout en restant dans le même état, c'est obtenir une plus ou moins heureuse place dans cet état. Ainsi, un roi peut devenir un mendiant après sa mort. Ou bien un roi, après avoir été fort

méchant pendant son règne, va souffrir en enfer; la peine expiée, il reviendra sur la terre dans la condition d'un misérable. Etant arrivé à la nature humaine, un être ne peut repasser à la nature d'animal. Pour expier les fautes qu'il peut commettre, il va en enfer; puis ensuite il redevient homme sur la terre. Dans l'échelle des êtres, la nature humaine est quelque chose de très difficile à obtenir. Pour en donner une idée, les Boudhistes se servent de la comparaison suivante, qui est tirée de leurs écrits: Supposé qu'une personne des régions des Nats laissât tomber une aiguille sur la terre dans le même tems qu'une autre personne en tiendrait une sur la terre, la pointe tournée en haut, ces deux aiguilles parviendraient plus aisément à se rencontrer qu'un être qui n'est pas homme arriverait à la nature humaine.

Il est facile de remarquer la connexion qui existe entre ces différens états, et d'observer la cause secrète qui fait passer d'un état dans un autre. Cette cause n'est autre chose que l'influence des mérites et des démérites, agissant par elle-même, sans le secours d'un agent extérieur. Il ne peut y avoir aucune action providentielle, puisque, dans ce misérable système, l'existence de Dieu n'est pas reconnue. De là l'expression qu'un boudhiste a toujours à la bouche, lorsqu'il parle d'un événement quelconque, heureux ou malhereux, de la mort, des richesses, de la pauvreté : c'est son destin; c'est-à-dire c'est l'influence des œuvres bonnes ou mauvaises qui procure à cet homme le bonheur ou le malheur, qui produit tel résultat, etc.

8. Des Nats. Les Nats jouant un si grand rôle dans le système boudhiste, il est important d'avoir une idée correcte sur leur nature et les différens offices qu'ils remplissent. Le Nat est un être doué d'un corps et d'une âme, dont la demeure est dans les six cieux inférieurs, que l'on nomme ordinairement les six contrées des Nats. Leurs sens sont doués d'une perspicacité surhumaine. De là vient l'expression commune dans les écrits boudhistes, avoir des yeux de nat, des oreilles de nat, pour signifier voir à une distance qui est au-delà de la portée de la vue de l'homme, percevoir des sons qui ne peuvent frapper une oreille commune. On suppose généralement que le Nat embrasse d'un seul regard

presque tous les êtres qui existent. Du corps du Nat des rayons de lumière s'échappent, et brillent d'un vif éclat. Ce corps, comme à demi spiritualisé, peut parcourir les airs et se transporter avec une vélocité extraordinaire d'un lieu dans un autre. On conçoit parfaitement qu'un corps si parfait ne peut servir de demeure qu'à une âme ou à une intelligence d'un ordre supérieur. Les Nats qui habitent les trois premiers cieux inférieurs sont sujets à la concupiscence charnelle, et obéissent à son influence; ceux qui habitent la 4° demeure sont satisfaits par un simple et chaste attouchement; ceux de la 5e sont délectés par la simple vue; et enfin ceux qui habitent la dernière de ces 6 demeures, sont heureux au suprême degré par le fait même de leur réunion.

Les sexes sont donc conservés dans la condition de Nat. Les différentes demeures des Nats renferment tous les plaisirs que l'on peut imaginer, et rien n'égale les belles et souvent licencieuses descriptions que l'on trouve souvent dans les livres boudhistes touchant ces rians et délicieux séjours.

Aussi les Ponghis birmans sont fort libéraux, en promettant la nature des Nats à ceux qui leur feront des offrandes en abondance. La durée de la vie dans la première demeure des Nats est seulement de 9,000,000 d'années. Ce chiffre, multiplié par 4, donne la durée de la vie dans la seconde demeure, et ainsi de suite jusqu'à la sixième demeure; en multipliant par 4 le nombre d'années de la demeure inférieure, on obtient l'exact nombre de la durée de la vie dans la demeure qui est immédiatement audessus. D'où il suit que, dans la plus haute région des Nats, la durée de la vie est de 9,216,000,000 d'années.

La vie des Nats est donc, à proprement parler, une vie de plaisirs et d'amusemens, un état où l'on reçoit les récompenses de certaines bonnes œuvres que l'on a faites. Cependant, on assigne aux Nats différens offices dans le monde. Ils sont si multipliés, qu'il suffit de dire que des Nats sont supposés veiller sur la conservation de tous les êtres, à l'exception de l'homme, qui est privé de Nat gardien. Du reste, maisons, villages, bourgs, villes, arbres, fontaines, tout a son Nat tutélaire, préposé à sa garde.

On distingue les bons et les mauvais Nats. Les premiers sont

essentiellement bons de leur nature, et toujours ils font du bien. Mais ils ne peuvent accorder à ceux qui les invoquent que des avantages temporels, des richesses, des plaisirs, un rang distingué, etc. Les mauvais Nats, au contraire, ennemis de l'homme, tendent sans cesse à lui nuire soit en sa personne, soit en ses biens. L'origine des mauvais Nats vient de ce qu'au tems où un être, arrivé à la condition de Nat ou bien auparavant, a commis quelques fautes, dont l'influence pernicieuse domine le caractère et porte sans cesse à procurer à l'homme et aux autres êtres ce qui peut tourner à leur détriment. Ces mauvais Nats n'habitent point dans les demeures des Nats, il sont errans sur la terre dans une assez pitoyable condition. Les Birmans craignent beaucoup ces Nats persécuteurs, et leur font sans cesse des offrandes pour les apaiser. Ils font aussi beaucoup d'offrandes aux Nats bons pour en obtenir différens avantages, et on peut dire qu'en somme, les Birmans sont beaucoup plus zélés dans le culte qu'ils rendent aux Nats que dans celui qu'ils rendent aux idoles.

Le Nat, dans son état de Nat, n'acquiert pas de mérites, ou au moins fort peu. Il n'est pas dans la voie. Il jouit du fruit de certaines bonnes œuvres qu'il a pratiquées. Quand la somme des jouissances qui lui étaient assignées est épuisée, il meurt, pu plutôt il revient sur la terre.

L'abbé BIGANDET,

de la Société des Missions étrangères de Paris, missionnaire à Taway et Merguy,

dans la presqu'île Malaise.

Discipline Catholique.

DE LA VIE RELIGIEUSE

CHEZ LES CHALDÉENS.

S XXI'.

L'habitude Nestorienne du Népotisme livre l'église catholique du Curdistan à un évêque intrus et apostat.

Le P. Gabriel était resté deux années à Rome. Plusieurs fois il avait eu l'honneur d'être admis à l'audience particulière du Souverain Pontife et de lui exposer l'histoire de la fondation du couvent et ses espérances pour la propagation future de la foi dans la Chaldée. Son zèle, sa persévérance, son habileté à surmonter les difficultés de tout genre qui l'entouraient dans ces pays infidèles, étaient propres à lui concilier l'intérêt et l'estime. Plusieurs cardinaux, et entre autres, le chef du collège de la propagande qui occupe si dignement aujourd'hui le trône de saint Pierre, avaient pris à cœur la consolidation de son œuvre, et lui prêtaient à la fois l'assistance de leur protection et de leurs conseils. Son séjour dans la ville, centre de toutes lumières spirituelles, avait été utilement employé. Sa dévotion avait été louablement excitée par la ferveur de tant de prélats, de religieux et de simples fidèles. La vie monastique offerte avec toute sa perfection dans le couvent assigné pour sa résidence, lui laissait deviner les additions nécessaires au réglement de son institution propre.

Voir la 20o section, au no 43, ci-dessus, page 41.

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