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qué, généralement parlant, non seulement les traits, mais encore l'expression diffèrent entièrement. L'une de ces idoles représentée sur les planches, a la bouche ouverte, les regards fixes, les yeux terribles, de manière à inspirer le comble de la terreur ; tandis que l'expression des dessins qui couvrent le dos est douce et agréable, et, sous tous les rapports, entièrement opposée à ceux de la partie antérieure. Mais ce qui surtout est très remarquable, c'est que les traits ont un type entièrement différent, et doivent appartenir à une race différente de celle qui est représentée par les autres sculptures de Copan et par celles de Palenque. Dans ces dernières, la forme comique de la tête, le front étroit et très fuyant, le nez épaté et proéminent, et surtout la grosseur dégoûtante de la lèvre inférieure, dont la disposition du menton fait encore davantage ressortir la laideur, indiquent une race qui a complétement disparu dans le nouveau continent, et dont l'histoire naturelle n'a jamais trouvé et ne trouve pas encore l'analogue dans l'ancien monde. Mais aucune des idoles ne présente ces particularités; la forme du visage est ovale et agréable, le front plein et bien proportionné, le nez a plutôt la coupe égyptienne que mexicaine; les lèvres, quoique l'ouverture de la bouche les défigure, paraissent agréables, élégantes et gracieuses. Ce fait est important et doit entrer pour beaucoup dans la discussion relative à l'origine des races mystérieuses qui peuplèrent autrefois ces solitudes. M. Stéphens n'a pas remarqué cette circonstance, ou du moins elle ne lui a suggéré aucune observation.

Devant chaque idole se trouve un autel. Ces autels diffèrent beaucoup dans les détails; mais l'un d'eux a un accompagnement trop remarquable pour être passé sous silence; c'est une téte de crocodile dont les mâchoires à moitié distendues montrent les dents formidables, de manière à inspirer la terreur. Nous aurons occasion de revenir sur cette singulière association égyptienne; nous nous contenterons pour le moment de faire observer que l'idole devant laquelle il s'élève, figure une croix égyptienne fortement marquée. Au sommet se trouve un ornement qui ressemble beaucoup à la trompe d'un éléphant, animal inconnu dans le nouveau monde. Ce qui est encore plus effrayant, c'est la découverte d'une longue rangée de morts, au regard terrible, grimaçant du lieu de leur silencieux repos, comme en déri

sion des ruines auxquelles, emblêmes elles-mêmes de la destruction, elles ont survécu plusieurs siècles. Ce sujet étrange est encore gravé sur le devant d'un autre autel, et nous ferons observer qu'on y remarque une ressemblance beaucoup plus grande avec le crâne humain.

« On trouve, au pied de ces édifices et dans différentes parties de la surface quadrangulaire, des restes nombreux de sculpture. Parmi eux est un monument colossal, richement sculpté, tombé et ruiné. Derrière ce monument, des fragmens de sculpture renversés par les arbres, sont étendus et gisent sur le côté de la pyramide, de la base au sommet; mais ce qui attira fortement notre attention, ce fut une rangée de têtes de morts aux proportions gigantesques, qui sont encore restées à leur place, vers le milieu du côté de la pyramide ; l'effet était extraordinaire.

» Au moment de notre visite, nous ne doutions pas que ce ne fussent des têtes de morts, mais on m'a fait remarquer que la gravure représente plutôt le crâne d'un singe que celui d'un homme. Et je dois ajouter à cette remarque une particularité qui attira aussi notre attention, mais non pas au même degré. Parmi les fragmens épars sur ce côté, se trouvaient les restes d'un ape ou babouin colossal, qui ressemble beaucoup, et pour le contour et pour la forme, aux quatre animaux monstrueux que l'on voyait autrefois accolés à la base antérieure de l'obélisque de Luxor, transporté à Paris. On adorait ces animaux à Thèbes, sous le nom de Cynocéphales. Ce fragment avait 6 pieds de haut. La tête avait été arrachée; le tronc gisait sur le côté de la pyramide. Nous le roulâmes de plusieurs dégrés; mais il tomba dans un amas de pierres d'où il nous fut impossible de le retirér. Nous n'avions pas alors cette idée, mais il n'est pas absurde de suppo-" ser que les crânes sculptés soient des têtes de singes, et que ces animaux étaient adorés comme des divinités par les habitans de Copan 1. »

Cette conjecture n'est pas dénuéé de probabilités, quoique les crânes d'une race qui avait l'angle facial aussi étroit, le front aussi fuyant, les joues aussi proéminentes que celle qui est représentée sur les monumens de Copan, nous paraissent ressembler d'une manière frappante aux crânes des planches qui accompagnent l'ouvrage de

! T. r, p. 134-6.

M. Stephens. L'autre supposition peut servir de fondement à une nouvelle analogie avec l'Egypte.

Nous ne pouvons quitter les ruines de Copan sans donner la description d'un autel très remarquable. Il s'élève en face d'une idole qui diffère de toutes les autres en ce qu'elle est plus étroite vers la basé et s'élargit graduellement vers le sommet. De plus, la sculpture est très belle, et l'art paraît davantage dans l'exécution de ses mains que dans celle des autres figures.

« Près de cette idole est un autel remarquable qui présente peutêtre un sujet d'observation plus curieux qu'aucun autre monument de Copan. Les autels, ainsi que les idoles, sont toujours formés d'un seul bloc de pierre. En général, ils ne sont pas richement ornés, et ils sont plus usés, plus ternés ou plus couverts de mousse. Quelques uns sont complétement cachés; on n'aperçoit plus que la forme des autres. Tous diffèrent quant à la coupe, et ils ont sans doute un rapport particulier et spécial avec les idoles devant lesquelles ils s'élèvent. Celui dont nous parlons repose sur quatre globes taillés dans le même bloc de pierre. La sculpture est un bas-relief, c'est le seul exemple de ce genre que l'on trouve à Copan. La sculpture de tous les autres est un haut-relief saillant. Il a 6 pieds carrés et 4 pieds de haut. Le sommet est divisé en 36 tablettes d'hieroglyphes, qui, sans doute, rappellent quelque événement dans l'histoire du peuple mystérieux qui habitait cette ville. Les lignes sont encore très visibles. »

>> Les deux planches qui accompagnent le texte montrent les quatre côtés de cet autel; quatre individus sont représentés sur chaque côté. Du côté de l'ouest se trouvent les deux personnages principaux, placés en face l'un de l'autre ; ils paraissent engagés dans une discussion ou dans une négociation. Les quatorze autres, distribués également sur deux rangs, semblent suivre leurs chefs. Ces derniers sont assis, jambes croisées, à la manière de l'Orient, sur un groupe d'hiéroglyphes qni probablement indique leur nom, leur mission ou leur caractère, et dans trois de ces hieroglyphes, on remarque le serpent.

les

>> Entre les deux personnages principaux se trouve un cartouche remarquable qui renferme deux hiéroglyphes bien conservés, ce qui nous rappelle d'une manière frappante la méthode égyptienne de faire connaître le nom des rois ou des héros à la mémoire desquels les monu

mens ont été érigés. Les coiffures sont remarquables par leur forme curieuse et compliquée. Toutes les figures ont des cuirasses, et l'un des principaux personnages tient à sa main un instrument que l'on pourrait peut-être regarder comme un sceptre ; les autres portent un objet qui peut donner lieu aux hypothèses et aux conjectures. C'est peut-être une arme offensive; et, s'il en est ainsi, c'est le séul objet de ce genre que l'on trouve représenté à Copan. Dans les autres contrées, les batailles, les armées, les armes offensives sont les parties les plus saillantes des sculptures; leur absence totale à Copan porterait à croire que ses habitans n'étaient pas guerriers, mais amis de la paix et faciles à subjuguer. >>>

Les gravures de cet autel sont extrêmement curieuses, et méritent un examen minutieux. Le serpent dont le texte fait mention (et qui est aussi un symbole égyptien), se rencontre fréquemment à Palenque; mais il nous est impossible de reconnaître, à la manière dont les hiéroglyphes sont représentés, aucune ressemblance avec le cartouche ou avec le bouclier. Nous ne pouvons découvrir aucune trace de lignes entourant les caractères, comme au cartouche bien connu qui forme, dans les monumens égyptiens, un cercle autour du nom et des caractères hiéroglyphiques. Peut-être ont-elles été omises par accident ou par méprise.

De Copan, M. Stephens se rendit à Guatemala, laissant M. Catherwood compléter ses dessins. Dans ce voyage, et même partout dans l'intérieur, où il trouva la maison d'un curé, il fut certain d'être très-bien accueilli. Le clergé local le seconda beaucoup dans ses recherches; il rend à sa bienveillance un témoignage très-favorable, quoiqu'il le critique avec beaucoup de liberté. Son ton, il est vrai, est loin d'être acerbe; cependant il y règne un mélange de légèreté qui fait souvent peine à voir. Aussi, pour cette raison, ses descriptions des cérémonies religieuses deviennent fréquemment des caricatures palpables; et cette inexactitude provient ou de ce qu'il ne comprend pas leur esprit, ou du désir de fixer l'attention sur tout ce qui peut présenter un côté comique. Nous ne voulons pas citer des exemples particuliers, car il est évident que ses intentions ne sont pas hostiles. Il rend complétement justice à l'influence salutaire exercée

par le clergé sur le peuple grossier et fantasque au milieu duquel il passe sa vie.

« J'ai eu l'occasion de voir, ce que j'ai ensuite observé dans toute l'Amériqne centrale, la vie de labeur et de responsabilité que le curé passe dans un village indien; il se consacre tout entier au peuple confié à ses soins. Mon digne hôte faisait exactement le service divin, visitait les malades, inhumait les morts, et tous les Indiens du village le regardaient comme leur conseiller, leur ami, leur père. La porte du cloître était toujours ouverte, et ils y affluaient constamment. Celui qui avait une contestation avec son voisin, une femme maltraitée par son mari, un père privé de son fils mort à la guerre, une jeune fille abandonnée par son amant, tous ceux qui étaient dans le trouble et l'affliction venaient lui demander des consolations et des conseils, et pas un ne s'en retournait sans être satisfait. De plus, il était l'agent principal des affaires publiques et le bras droit de l'alcado ...

A Guatemala, M. Stéphens apprit qu'ils avaient laissé derrière eux, près d'Encuentras, sur la rivière Montagna, les ruines d'une ville appelée Quirigua, dont ils n'avaient pas même entendu prononcer le nom, quoiqu'elle ne soit pas éloignée de Copan. Forcé, probablement par suite de sa mission, de se rendre à San-Salvador, il se contenta d'envoyer M. Catherwood pour les explorer. La description, comme nous l'avons déjà observé, est faite d'après les notes de son journal.

Ces restes présentent le même caractère général que ceux de Copan; mais ils ne sont ni aussi nombreux ni aussi étendus. Les dimensions des constructions pyramidales sont de beaucoup inférieures; mais les idoles sont plus hautes, et approchent plus de la forme des obélisques que leurs prototypes de Copan qui sont plus écrasés. Notre voyageur examina sept de ces singuliers monumens. La hauteur du premier était de 20 pieds; les surfaces antérieures et postérieures avaient 5 pieds et demi, et les côtés 2 pieds 8 pouces. Il diffère de ceux qui avaient été observés jusqu'alors, en ce qu'il présente en avant le corps d'une femme, et en arrière celui d'un homme. Les côtés, comme ceux des autres, étaient couverts d'hiéroglyphes, ou de caractères semblables. Un autre avait 23 pieds de

'Tom. 1, 170, seq.

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