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et de la piété chrétiennes. En même tems un protestant allemand, Herman-Adalbert Daniel, docteur de l'université de Halle, a entrepris la publication d'un recueil d'hymnes, de proses et autres morceaux appartenant à la liturgie catholique, et d'une date antérieure au 16° siècle; cette édition est accompagnée de notes, commentaires et scholies qui sont le fruit des plus profondes recherches, et témoignent d'une érudition rare aujourd'hui, même parmi les savans. Non seulement, l'auteur traite toujours avec convenance et respect des objets de notre culte, de la sainte Eucharistie, des fêtes de la sainte Vierge et des saints, mais il apprécie l'onction et la piété de nos hymnes, séquences et autres chants ecclésiastiques, il en goûte la poésie, il en admire la beauté 2. De tels faits nous semblent être un puissant encouragement aux études liturgiques, surtout à une époque où le vide produit par la suppression des formes du culte, se fait sentir

Nous apprenons en ce moment que des membres de l'Université d'Oxford font réimprimer pour leur usage, à Bruxelles, l'ancien Breviare catholique d'Angleterre. Les R. P. Jésuites de Bruxelles donnent quelques soins à cette édition. (Note du Directeur).

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"L'ouvrage du docteur Daniel est intitulé: Thesaurus hymnologicus sive hymnorum, canticorum, sequentiarum circa anrum MD usitatarum collectio amplissima. Halis, 1841. Nous citons avec plaisir les phrases suivantes de la préface..... Quæ ad cultum divinum pertinent pro viribus investigare et per› scrutari à primâ ætate meâ plurimum interfuit. Atque ego, quò diutiùs in his recentis et fidei et caritatis christianæ documentis cognoscendis versatus » sum, eò libentiùs discessi in sententiam Gasp. Barthii viri et insigni doctrinæ copià et admirabili facundià ornatissimi, qui, fateor, inquit, in »poel's veteribus me christianis amare simplicitatem ipsam dictionis et sen» suum, quæ quò est candidior eò est meritò gratior: cum tumor ille et affcctata eloquentiæ picturæ non sinant animum purâ rerum dulcedine numeris infusarum gaudere. Neque vero rebus in dies exploratis eidem viro diligen⚫ tiùs assentire dubitavi in his quæ addit: Volo, ut redhostimenti loco felices illæ animæ hoc à me habeant, ut scripta eorum meâ ope legantur emen» datiora. Magnum autem incitamentum studiis meis accessit ex tot virorum doctorum querclis assiduis et gravissimis, qui thesaurum hymnorum sacrorum et eum quidem apparatu critico instructum tàm desirari maximè ite» rùm iterùmque professi sunt..

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de plus en plus au sein de la réforme. Etudions donc, recueillons avec une religieuse affection les monumens de la foi de nos pères, essayons de reconstituer cette littérature chrétienne qui a produit tant de chefs d'œuvres; faisons pour les productions de l'esprit et du cœur ce qu'on a déjà fait avec succès pour les œuvres des peintres, des sculpteurs, des maçons des siècles passés; mais n'oublions pas que l'étude et le travail ne doivent jamais être séparés de la foi, de la piété, d'un ardent amour de l'Eglise une, sainte, catholique, apostolique, de la plus entière soumission à ses lois et d'une parfaite conformité à son esprit, si nous voulons marcher dans le droit chemin et revenir, enfin, à l'unité de prières qui semble être aujourd'hui le vœu général et légitime du monde chrétien.

Dom Guéranger a placé à la fin de son livre des détails intéressans sur les changemens liturgiques qui ont eu lieu récemment et qui se poursuivent encore en Allemagne, en Angleterre et dans les pays soumis à la Russie. Nous n'avons pas cru devoir les reproduire ici, parce que appartenant à l'histoire ecclésiastique de ces contrées, ils ont été déjà ou seront l'objet de travaux particuliers de notre part: déjà même les Annales peuvent s'applaudir d'avoir fourni au docte Abbé des documens d'une haute importance sur l'état des Eglises dans les états du Czar.

A. COMBEGUILLE,

III SÉRIE. TOME VIII.

N° 45 1843.

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Littérature Catholique.

CRITIQUE LITTÉRAIRE ET THÉOLOGIQUE DES HYMNES DE SANTEUL

« Les écrivains français n'ont gardé aucune mesure dans leurs éloges sur les hymnes de Santeul. Il suffit de lire leurs jugemens sur cette matière pour s'en convaincre. Nous en avons donné des preuves dans notre Dissertation préliminaire de l'Hymnodia, § XL, no 167.

Plusieurs auteurs cependant ont pensé que cès hymnes renferment beaucoup de choses dignes de critique. J'ai résolu de rapporter leurs sentimens, non pour diminuer en rien la gloire de Santeul, mais afin que le lecteur puisse porter un jugement plus équitable en comparant les opinions des hommes du même pays. Il lui deviendra également plus facile de connaître ainsi les défauts à éviter et la marche à suivre dans ce genre de travail.

Je citerai d'abord les OEuvres posthumes du P. Jean Commire, éditées à Paris en 1704, où l'on trouve plusieurs hymnes, savoir: 12 sur saint Martin; 3 sur saint Gildard; 1 sur saint Parfait de Cordoue, martyr; 8 sur sainte Ursule et ses compagnes, vierges et martyres; 1 sur saint Libérat et ses compagnons, martyrs; 1 sur saint Saturnin; 1 sur saint Augustin; 3 sur saint Nicaise; 2 sur le B. Louis de Gonzague; 3 sur saint Symphorien; 1 sur saint Maxime. La pureté et l'élégance de la diction, si remarquables dans les OEuvres de Commire, éclatent surtout dans ses hymnes. Le caractère du mode ecclésiastique est conservé avec le soin le plus exact. Il semblerait que Commire veut disputer à Santeul, autrefois son ami, et maintenant son rival, la palme de la poésie hymnologique.

'Gette critique est une traduction de la dissertation du P. Faustin Arevolo, insérée dans son Hymnodia hispanica, et dans le 2e volume, p. 769 des Institutions liturgiques de D. Guéranger, abbé de Solesmes.

Pour en venir à mon sujet, il nous a laissé dans ses OEuvres posthumes, plusieurs épigrammes contre Santeul. Il ne lui fait aucun reproche pour le style; car autrefois il l'avait fort loué, ou plutôt comblé d'éloges par Santeul, il lui avait rendu la pareille. Toutefois il mit en latin une épigramme française de Nicolas Boileau Despréaux sur Les vers audacieux

Faits pour

les habitans des cieux,

du célèbre hymnographe; mais en son propre nom, Commire n'a guère écrit contre Santeul que pour lui reprocher son amitié trahic. Dans un travail spécial, M. de la Monnoye a examiné les hymnes de Santeul avec la sévérité d'un critique. Ses observations sont réunies dans l'ouvrage connu sous le titre de Menagiana, édit. d'Amsterdam, 1713-1716, t. III, p. 402, etc. . Il s'est servi de la Collection des hymnes de Santeul, éditée à Paris en 1698, in-12, chez Denys Thierry, la même que j'ai entre les mains; et que je cité dans ce travail.

1. Dans la 1re hymne (4 décembre) dont l'auteur est anonyme, le critique blâme le titre Sacris pignoribus vulgó sanctis Reliquiis; il eut été beaucoup mieux, en effet, de mettre simplèment en titre Sanctis relquiis, etde laisser de côté le Sacris Pignoribus.

2. Dans l'hymne de J.-B. Santeul le jeune sur sáint Josse (13 décembre), il censure ce vers:

Cùm virgam quatiens imperat aridæ (p. 24); ›

parceque le mot arida ne s'emploie pour terra, que dans la SainteEcriture.

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3. Dans l'hymne de Claude Santeul, sur ce vers:

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Quàm pio plangas, Pater, impiorum

Corde ruinam (p. 74),'.

il nie que plangere puisse se prendre activement, avec l'accu satif, pour lamentari.

Nous avouons qu'il nous a été impossible de trouver cette édition des Menagiana, malgré les recherches que nous avons faites aux bibliothèques Mazarine, Sainte-Geneviève et Royale. C'est donc une traduction du latin que nous donnons ici de cet opuscule de la Monnoye. Ce sera une curiosité bibliographique que nous som nes bien aises de consigner dans nos Annales,

A. B.

Les autres hymnes de ce volume sont toutes de Jean-Baptiste Santeul l'aîné, ordinairement appelé Santeul Victorin, et le censeur en fait cette critique.

(Sainte Barbe; 4 décembre.)

En parlant de sainte Barbe, il dit:

4. Tormenta quæ non horruit (5) ?

Vers qui fait un contre-sens horrible. Mais Santeul n'a peut-être pas mis le point d'interrogation?

5. Frui sponso pour frui marito (p. 5), et ailleurs sponsa pour uxor. Mais nous en parlerons plus tard.

6. Si prole non terras replent(5),

pour si prole terras non replent.

7. Vinclis ligant se mutuis

His conjuges liberrimi (6).

parlant du Christ et de sainte Barbe. Il n'est pas exact de dire que le Christ soit libre par ces liens; ni que le Christ et sainte Barbe soient libres des chaînes dont ils se lient mutuellement.

8. Ad dulce nomen Barbaræ

Vanos tremores ponimus (6).

Pourquoi appeler vaines ces terreurs?

(Saint Nicolas, évêque de Myre; 6 décembre.)

9. Substrahens, et ailleurs substrahe pour subtraho.

10. Estimas auri pretiosa damna (11).

On dit ordinairement parvi, ou magni aliquem æstimare, et non æstimo hunc esse bonum virum.

11. Sicque dotatus pudor immolandos

Servat honores (11),

pour et sic; cette locution immolandos honores est aussi répréhensible.

12. Sic nos tenebras amare (11).

Cette locution est ambiguë.

13. Cingere mitrà aliquem (11).

est une locution vicieuse, on dit: Cingere frontem, capul, comas, empora alicujus.

(Sainte Fare; 7 décembre.)

14. Per te, divus amor, frigida pectora

Puris ignibus ardeant 16).

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