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directement Fils de Dieu, inséparable du Père. « Pourquoi ditesvous que je blasphème, moi que mon Père a sanctifié et envoyé dans le monde, parce que j'ai dit que je suis Fils de Dieu? Si je ne fais pas les œuvres de mon Père, ne me croyez pas; mais, si je les fais, quand vous ne voudriez pas me croire, croyez à mes œuvres, afin que vous connaissiez et que vous croyiez que mon Père est en moi et moi dans mon Père. » (Ibid., 36-38.) « Les Juifs tâchèrent de le prendre, » continue l'Évangéliste, «< mais Il s'échappa de leurs mains. » (Ibid., 39.)

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5o Un autre cas semblable, mais plus frappant encore, présenta avant la mort du Sauveur. On s'était saisi de Lui et on L'avait amené lié au tribunal de Caïphe. Ici, après avoir entendu plusieurs faux témoins, contre Jésus, le grand-prètre se leva et Lui demanda publiquement : « Je vous commande par le Dieu vivant de nous dire si vous êtes le Christ, le Fils de Dieu » (Matth., xxvI, 63; comp. Marc, xiv, 61.) Et Jésus, sans hésiter, lui répondit : « Vous l'avez dit, je le suis; mais je vous déclare que vous verrez dans la suite le Fils de l'homme, assis à la droite de la majesté de Dieu, venir sur les nuées du ciel. » (Marc, xiv, 62.) Alors le grand-prêtre déchira ses vètements en disant : Il a blasphémé; qu'avons-nous plus besoin de témoins? Vous venez d'entendre le blasphème. Que vous en semble? Ils répondirent : Il a mérité la mort. » (Matth., xxvi, 65, 66.) Et, ayant conduit Jésus à Pilate, les Juifs lui dirent :

Nous avons une loi, et selon notre loi Il doit mourir, parce qu'Il s'est fait Fils de Dieu.» (Jean, xIx, 7.) Ainsi notre Sauveur ne balança point à confirmer par sa mort le dogme de sa divinité.

6o Ajoutons à cela qu'outre l'omniprésence (Jean, m, 13; Matth., XVIII, 26; XXVIII, 20) et l'aséité (Jean, v, 26), dont nous avons déjà fait mention, Il s'appropria également d'autres attributs divins:- l'éternité : « Eu vérité, en vérité, je vous le dis: je suis avant qu'Abraham fùt» (Jean, vIII, 58); « Et vous, mon Père, glorifiez-moi donc aussi maintenant en Vous-même de cette gloire que j'ai eue en Vous avant que le monde fùt >> (XVII, 5); l'omnipotence: « Mes brebis entendent ma voix; je les connais et elles me suivent; je leur donne la vie éter

nelle, et elles ne périront jamais, et personne ne peut les ravir de la main de mon Père. Mon Père et moi, nous ne sommes qu'un » (x, 27-30); - une connaissance égale à celle de Dieu le Père: « Mon Père m'a mis toutes choses entre les mains, et nul ne connaît le Fils que le Père, comme nul ne connaît le Père que le Fils et celui à qui le Fils aura voulu le révéler. » (Matth., XI, 27; Jean, x, 15.)

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III. Ce que notre Sauveur Jésus enseigna par rapport à sa personne, ses disciples l'enseignèrent également après Lui par l'inspiration de l'Esprit-Saint. Ainsi :

1o Le saint Évangéliste Matthieu, en dépeignant la conception miraculeuse du Sauveur, rapporte à sa personne la prédiction. d'Isaïe : « Une Vierge concevra, et elle enfantera un fils à qui on donnera le nom d'Emmanuel, c'est-à-dire Dieu avec nous. » (1, 23; Is., VII, 14.)

2o Le saint Évangéliste Marc commence son Évangile par ces mots : « Commencement de l'Évangile de Jésus-Christ, Fils de Dieu » (1, 1); puis, en racontant le baptême du Sauveur, il dit : « Et, aussitôt qu'Il fut sorti de l'eau, Il vit les cieux s'ouvrir, et l'Esprit, comme une colombe, descendre et demeurer sur Lui; et une voix se fit entendre du ciel : Vous êtes mon Fils bien-aimé; c'est en vous que j'ai mis toute mon affection. (Ibid., 10, 11.)

3o Le saint Évangéliste Luc cite la prédiction de l'Ange à Zacharie sur son fils Jean, qui devait naître et servir de précurseur au Messie : « Il convertira plusieurs des enfants d'Israël au Seigneur leur Dieu, et il marchera devant Lui dans l'esprit et dans la vertu d'Élie.» (1, 16, 17.)

4o Saint Jean le Théologien commence ainsi son Évangile : « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était avec Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par Lui, et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans Lui. » (1, 1-3.) C'est-à-dire il nomme directement le Verbe Dieu; il le présente comme existant depuis le commencement ou de toute éternité, distinct du Père et ayant créé tout ce qui existe. Plus loin il écrit : « Et le Verbe a été fait chair, et Il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire,

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telle que le Fils unique devait la recevoir du Père; Il a habité parmi nous plein de grâce et de vérité.... car la loi a été donnée par Moïse, mais la gràce et la vérité ont été apportées par Jésus-Christ. » (Ibid., 14, 17.) C'est-à-dire encore il atteste que ce Verbe est nommément le Fils unique de Dieu le Père, qu'Il s'est fait chair et n'est point autre que Jésus-Christ. Plus loin encore il dit : « Nul n'a jamais vu Dieu; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, est Celui qui en a donné la connaissance. (Ibid., 18.) C'est-à-dire, enfin, il fait voir que JésusChrist est le Fils unique dans le sens propre, comme étant dans le sein même du Père. Et, en terminant son Évangile, il fait remarquer que le but de cet Évangile était de prouver la divinité de Jésus-Christ : « Ceux-ci sont écrits afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu'en croyant vous ayez la vie en son nom. » (xx, 31.) Le même Apôtre, au commencement de sa première Épitre, nomme Christ notre Sauveur, « la Parole de vie (I Jean, 1, 1), « la vie éternelle, qui était dans le Père et qui est venue se montrer à nous » (Ibid., 2); et à la fin de la mème Épître il dit : « Nous savons encore que le Fils de Dieu est venu et qu'Il nous a donné l'intelligence, afin que nous connaissions le vrai Dieu et que nous soyons en son vrai Fils. C'est Lui qui est le vrai Dieu et la vie éternelle » (Ibid., v, 20), nommantici vrai Fils de Dieu et vrai Dieu Celui qu'il avait nommé auparavant la vie éternelle. Enfin, dans l'Apocalypse, il cite plusieurs fois les paroles du Sauveur qui lui était apparu : « Je suis l'alpha et l'oméga, le premier et le dernier, le principe et la fin» (1, 10, 12, 17, 18; II, 8; XXII, 12, 13), et il déclare que Christ est « le Prince des Rois de la terre » (1, 5), « le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs.» (XIX, 16.)

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5o Dans ses Épîtres le saint Apôtre Paul nomme le Sauveur : Dieu, qui s'est fait voir dans la chair (I Tim., II, 16), « le Seigneur de la gloire » (I Cor., II, 8), « le grand Dieu » (Tite, II, 11-13), Dieu béni » (Rom., Ix, 4-5), le «

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propre (idíov) Fils de Dieu (VIII, 32), qui, ayant la forme et la nature de Dieu, n'a point cru que ce fût pour Lui une usurpation d'être égal à Dieu. » (Ph., 11, 6.) Il lui approprie les attributs divins :

l'éternité (Hébr., VIII, 3), l'immutabilité (1, 10-12), l'omnipotence (Hébr., 1, 3; Ph., ш, 21), et dit : « Tout a été créé par Lui dans le ciel et sur la terre, les choses visibles et les invisibles, soit les Trônes, soit les Dominations, soit les Principautés, soit les Puissances; tout a été créé par Lui et pour Lui » (Col., 1, 16); « Il est avant tous et toutes choses subsistent en Lui (1). (Ibid., 1, 17; comp. Hébr., 1, 3.)

6o Le saint Apôtre Jude, en dépeignant les hérétiques, dit : Il s'est glissé parmi vous certaines gens dont il avait été prédit, il y a longtemps, qu'ils s'attireraient ce jugement; gens impies, qui changent la grâce de notre Dieu en une licence de dissolution, et qui renoncent Jésus-Christ, notre unique Maître et notre Seigneur.» (Ibid., 4.)

IV. A l'exemple du Sauveur et de ses saints Apôtres, tous les Docteurs de l'Église, depuis l'origine même du Christianisme, enseignèrent unanimement sa divinité. Citons ici quelques (2) témoignages.

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1o Des hommes apostoliques. Saint Ignace écrit, dans l'Épître aux Tralliens Gardez-vous de ces gens (des hérétiques), et vous n'aurez rien à craindre de leur part si vous ne vous enorgueillissez pas et ne vous détournez pas de Dieu, - Jésus-Christ, et de l'évêque, et des commandements des Apôtres (3). » Dans l'Épître aux chrétiens d'Éphèse : Tout lien d'injustice a été rompu, l'ignorance terrassée, l'ancien royaume détruit par l'apparition de « Dieu sous la forme humaine » (б‹Ũ ȧv0ρwπεíwç), pour la vie nouvelle qui n'aura point de fin. » — « « Vous tous, avec la coopération de la gràce, vous êtes réunis en une même Foi et dans le même Jésus-Christ, issu de David par la chair, Fils de l'homme et Fils de Dieu (4). » Dans l'Épitre à

(1) Nous avons précédemment exposé plus en détail la doctrine de la divinité de Jésus-Christ, Fils de Dieu, d'après la sainte Ecriture. Voy. Théol. dogm. orth., t. I, § 33, p. 281-296.

(2) Nous avons aussi développé, suivant la tradition, la doctrine de la divinité de Jésus-Christ, ibid., $ 34, p. 296-309. Nous ne faisons ici que rapporter quelques nouveaux témoignages.

(3) Ad Trall., cap. 7, p. 194; Opp. Pp. Apostol., ed. Hefele, Tubing., 1847. (4) Ad Ephes., cap. 19 et 20, p. 172, 174, ed. citat.; Lect. chr., 1821, 1,

l'Église de Rome : « Iguace, nominé aussi Théophore, gracié par la bonté du Très-Haut et de Jésus-Christ, son Fils unique, à l'Église bien-aimée, éclairée par la volonté de Celui à qui est agréable tout ce qui est fait par amour pour Jésus-Christ, notre Dieu..... je vous souhaite de vous réjouir d'une excellente et pure joie en Jésus-Christ, notre Dieu (1). » — Saint Polycarpe, dans l'Épitre aux Philippiens, les salue en ces termes : « Polycarpe, et avec lui les prêtres de l'Église de Dieu, qui se trouve à Philippe : que la grâce et la paix de Jésus-Christ, -Dieu tout-puissant, notre Seigneur et Sauveur, soit augmentée en vous (2). » L'homme apostolique connu pour l'auteur de l'Épitre à Diognete dit : « Lui-même, Il (Dieu) a donné son Fils pour notre rédemption, le Saint pour les pécheurs, l'Innocent pour les coupables, le Juste pour les injustes, l'Incorruptible pour les corruptibles, l'Immortel pour les mortels. Car qu'est-ce qui pouvait couvrir nos péchés, sinon sa justice? Quel autre pouvait nous justifier, nous pécheurs et impies, que le seul Fils de Dieu..... (3)? »

...

2o Des Pères et des Docteurs du deuxième et du troisième siecle. Saint Justin le martyr dit : « Par ces mots : Faisons l'homme à notre image. . . . Dieu créa l'homme à son image, Il le créa à l'image de Dieu (Gen., 1, 26, 27), la Parole divine indique le Fils de Dieu, en nous insinuant qu'il faut le nommer Dieu (4). Saint Irénée atteste que, de son temps, l'Église entière croyait. . . . « et en un seul Jésus-Christ, Fils de Dieu, qui s'incarna pour notre salut, et au Saint-Esprit, qui annonça par les Prophètes et la naissance de la Vierge, et les souffrances et la résurrection d'entre les morts, et l'ascension au ciel en chair du bien-aimé Jésus-Christ, Notre-Seigneur, ainsi que sa venue des cieux dans la gloire du Père, pour réunir tout en Lui comme dans le chef (Éph., 1, 10), pour que devant Jésus-Christ, notre Seigneur et Dieu, notre Sauveur et Roi, par la bienveillance du Père invisible, tout genou fléchisse dans

(1) Ad Roman., cap. 1, p. 200, ed. cit.

(2) Ad Philipp., cap. 1, p. 258, ed. cit.

(3) Epist. ad Diognet., cap. 9, p. 316, ed. cit.

(4) Dialog. cum Tryphon., p. 285, in Opp. S. Justini, ed. Colon., 1686.

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