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par création (1).» - Saint Grégoire de Nysse: « Ils répandent (les Apollinaristes) que quelques-uns, selon la doctrine de l'Église universelle, adorent deux Fils, l'un selon la nature et l'autre devenu Fils dans la suite par adoption (κατὰ θέσιν). Je ne sais de qui ils ont entendu cela (2). » Saint Procle de Constantinople : « Le Fils est un car en adorant la Trinité consubstantielle nous n'y ajoutons point un quatrième pour le nombre... Autre n'est pas Jésus-Christ et un autre Dieu le Verbe, la nature divine ne connaissant pas deux Fils... Nous confessons un seul et même Fils, éternel et incarné en ces derniers jours, sans ajouter rien d'accessoire à sa nature; car il n'y a rien de trop sur le trône divin (3). » Saint Jean Damascène : « Je n'ajoute pas de quatrième Personne dans la Trinité, à Dieu ne plaise! mais je confesse comme une seule Personne Dieu le Verbe et sa chair. La Trinité resta Trinité même après l'incarnation du Verbe. La chair de Dicu le Verbe ne reçut pas d'hypostase indépendante et ne devint point une hypostase différente de l'hypostase de Dieu le Verbe; mais, ayant reçu en elle l'hypostase, elle fut prise dans l'hypostase de Dieu le Verbe plutôt qu'elle ne devint une hypostase indépendante. Ainsi elle ne demeure point sans hypostase et n'introduit pas dans la Trinité une autre hypostase (4). »

..

Ces dernières paroles des Pères non-seulement expriment clairement, mais aussi expliquent comment, après l'incarnation du Fils de Dieu, la Trinité est restée Trinité, et le rapport du Fils avec les deux autres personnes divines demeuré immuable.

§ 142. Application morale du dogme sur le mystère de l'Incarnation.

I.

Le dogme du mystère de l'Incarnation raffermit en nous la foi. En effet, il nous dit que le Chef de notre foi n'est

(1) De Trinit., III, cap. 2, in Patrolog. curs. complet., t. X, p. 82. (2) Adv. Apollin., in t. III, p. 262, éd. Morel.

(3) Lettr. aux Armén. sur la foi; Lect. chr., 1841, 1, 361-362, 364. (4) Exp. de la foi orth., III, chap. 8, p. 160; chap. 9, p. 160-161.

point un simple homme, mais qu'il est Dieu en même temps; et par conséquent tout ce qu'll nous a annoncé et tout ce qu'Il nous a ordonné de croire, tout cela, quelque incompréhensible qu'il nous paraisse, est incontestablement vrai et immuable.

ІІ.

Il vivifie et raffermit en nous l'espérance; « car, si le Père céleste n'a pas épargné son propre Fils, mais qu'll L'ait livré pour nous tous, ne nous donnera-t-Il point aussi toutes choses avec Lui?» (Rom., VIII, 32.) Si le Fils mème de Dieu s'est fait notre Rédempteur et nous a fait les plus douces promesses, ne les tiendra-t-Il pas?

III.

Il allume en nous l'amour de Dieu, en nous présentant cet amour infini qu'Il nous a témoigné, à nous pécheurs, dans l'œuvre de l'Incarnation, et que nous a témoigné surtout le Fils de Dieu, qui pour nous voulut bien prendre sur Lui notre nature humaine.

IV. - Il nous apprend et nous excite à glorifier de toutes les forces de notre nature notre toute sainte, toute pure, toute bénie et toute glorieuse souveraine Mère de Dieu et toujours vierge Marie, qui fut jugée digne de servir au grand mystère de l'incarnation de Dieu le Verbe et devint ainsi comme l'auteur de notre salut.

V.

Il nous apprend et nous excite à respecter en nous la nature humaine et à ne point l'avilir par le péché, le Fils mème de Dieu ayant daigné la prendre dans l'unité de sa divine hypostase; à nous respecter nous-mêmes et à respecter les autres hommes, l'Homme-Dieu ayant daigné nous nommer ses frères. (Ps., xxx, 23; Matth., x1, 49.)

VI. - Il nous présente enfin dans le Fils de Dieu incarné le plus parfait modèle à imiter, suivant ses propres paroles: « Je vous ai donné l'exemple, afin que, ce que je vous ai fait, vous le fassiez aussi, vous autres. » (Jean, XIII, 15.)

ARTICLE II.

DE LA CONSOMMATION DE NOTRE SALUT PAR NOTRE-SEIGNEUR
JÉSUS-CHRIST OU DU MYSTÈRE DE LA RÉDEMPTION.

§ 143. - Comment le Seigneur Jésus consomma notre salut.

Étant venu sur la terre pour nous sauver (Matth., xvIII, 11), le Seigneur Jésus daigna appeler Lui-même cette grande œuvre, par laquelle Il nous a réellement sauvés, le ministère en faveur du genre humain. « Le Fils de l'homme, disait-II, n'est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie pour la rédemption de plusieurs. » (Matth., xx, 28; Marc, x, 45.) En quoi consista ce ministère qu'Il remplit? C'est ce qu'indique son nom même de Messie ou de Christ, qui signifie oint, - nom qui ne se donnait autrefois dans l'Église de Dieu qu'aux personnes ointes du Saint-Esprit : aux Prophètes (III Rois, xxx, 16), aux souverains sacrificateurs (Ex., xxx, 30), aux rois (I Rois, x, 1; XVI, 13), et qui dans un sens éminent Lui est attribué à Lui, Notre-Seigneur, comme ayant été oint, selon l'humanité, de Dieu même, « d'une huile de joie, d'une manière plus excellente que tous ceux qui y ont part avec Lui» (Is., LXI, 1; Ps. XLIV, 7; Luc, iv, 18-20; Act., x, 38) (1), et comme ayant réuni dans sa seule personne,

(1) « Il fut nommée Christ à cause de l'onction du Saint-Esprit; mais Il fut oint comme homme, et non comme Dieu. Et s'il fut oint comme homme, il fut nommé Christ aussitôt après l'Incarnation. » (Théod., Somm. des Dogmes divins, chap. 11; Lect. chr., 1844, IV, 314.) « Nous disons que le Verbe reçut le nom de Christ quand il fut chair. En tant que le Seigneur a été oint par le Père de l'huile de joie ou du Saint-Esprit, Il est nommé Christ. Mais que l'onction ait été accomplie sur l'humanité, c'est ce que ne contestera aucun orthodoxe. » (Cyrill. d'Alex., Lettr. à la reine, dans Damasc., Exp. de la foi orth., Iv, chap. 6, p. 29.) « Nous affirmons que le Fils de Dieu, Verbe divin, devint Christ (oint) au moment même où Il fut conçu dans le sein de la sainte Marie toujours vierge; qu'il devint chair sans changement de la Divinité et que la chair fut ointe par la Divinité. » (Damasc., ibid.) Voir la même idée dans saint Cyr. de Jér. (Instr. mystag., III, 12, 2, p. 450), et dans saint Grég. le Théol. (Serm. sur la Theol., Iv, Œuvr. des saints Pères, II, 101.)

au plus haut degré, ces trois espèces d'onction, de prophète, de sacrificateur et de roi (1). Il nous a sauvés : - comme prophète, « nous ayant donné l'intelligence, afin que nous connaissions le vrai Dieu et que nous soyons en son vrai Fils » (I Jean, v, 20); - comme souverain sacrificateur, s'étant offert Luimême en sacrifice pour les péchés du monde et ayant ainsi satisfait pour nous à la justice divine; - comme roi, ayant détruit le règne de la mort et de l'enfer et ayant reçu du Père * toute puissance dans le ciel et sur la terre » (Matth., xxvIII, 18), « afin de nous donner la vie éternelle. » (Jean, xvII, 2.) Par conséquent, le Seigneur Jésus-Christ a consommé l'œuvre de notre rédemption ou de notre salut par son triple ministère auprès du genre humain : ministère de prophète, de souverain sacrificateur et de roi.

$144.

I. MINISTÈRE DE JÉSUS-CHRIST COMME PROPHÈTE.

Idée du ministère prophétique de Jésus-Christ et vérité de ce ministère.

Le ministère des Prophètes de l'Ancien Testament, c'était en général d'annoncer aux hommes, par l'inspiration d'en haut, la volonté de Dieu (Agg., 1, 13), et, par le même moyen, de les instruire, de les éclairer, de les affermir dans la foi et dans la piété. (IV Rois, xvII, 13; Jér., xxv, 4.) Conformément à cela aussi le ministère du Seigneur Jésus, comme étant le plus grand des Prophètes, Celui dont les Prophètes de l'Ancien Testament n'étaient que les annonciateurs et les prototypes, se

(1) Prof. orth. de l'Ég. cath. et apost. d'Orient, p. 1, rép. 34: « Le nom de Christ signifie oint; car dans l'Ancien Testament les oints se nommaient christs, savoir: les prètres, les rois et les prophètes, trois fonctions pour lesquelles Jésus-Christ reçut l'onction; non pas, pourtant, comme les autres oints, mais d'une manière plus excellente qu'eux tous. » (P. 34, ed. 7.) Grand Cat. chr., art. 2 : « D. Pourquoi Jésus, Fils de Dieu, est-il appelé oint? R. Parce que tous les dons du Saint-Esprit ont été communiqués sans mesure à son humanité, et qu'ainsi Lui appartiennent au plus haut degré la connaissance du prophète, la sainteté du grand-prêtre et la puissance du roi.» (Ibid., p. 37-38, Mosc., 1840.)

distingua en ce qu'Il annonça aux hommes la volonté divine sur le salut du monde avec toute la plénitude et toute la clarté possible (Jean, 1, 18; 1x, 16-18), et leur enseigna une nouvelle loi de foi et de piété infiniment parfaite et salutaire pour tout le genre humain. (Luc, iv, 18-21.)

I.

Ce ministère du Seigneur Jésus était clairement annoncé dans l'Ancien Testament. A Moïse déjà, par qui l'ancienne loi fut donnée aux Israélites, Dieu lui-même disait, en parlant d'un nouveau Législateur à venir, du Messie: « Je leur susciterai du milieu de leurs frères un Prophète semblable à vous; je Lui mettrai mes paroles dans la bouche, et Il leur dira tout ce que je Lui ordonnerai. Si quelqu'un ne veut pas entendre les paroles que ce Prophète prononcera en mon nom, ce sera moi qui en ferai vengeance. » (Deut., xvIII, 18, 19.) (1). Plus tard le Psalmiste adressait à Dieu ces paroles de la part du Messie: << Je ferai connaître votre nom à mes frères; je publierai vos louanges au milieu de l'assemblée (de l'Église). (Ps. xxx, 23.) « Votre loi est au fond de mon cœur. J'ai publié votre justice dans une grande assemblée et j'ai résolu de ne point fermer mes lèvres. Seigneur, vous le connaissez, je n'ai point caché votre justice au fond de mon cœur; j'ai déclaré votre vérité et votre miséricorde salutaire; je n'ai point caché votre miséricorde et votre vérité à une grande multitude de peuple. (XXXIX, 8, 9, 10.) Quelque temps après, le Prophète Isaïe rendait également ce témoignage au nom du Messie: « L'Esprit du Seigneur s'est reposé sur moi, parce que le Seigneur m'a rempli de son onction; Il m'a envoyé pour annoncer sa parole à ceux qui sont doux, pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, pour prècher la grâce aux captifs et la liberté à ceux qui sont dans les chaînes, pour publier l'année de la réconciliation. » (Is., LXI, 1, 2; Luc, rv, 18.)

II. - Ce ministère, Notre-Seigneur Jésus-Christ le reconnaissait Lui-même comme son ministère essentiel. « Je ne suis né, disait-Il, et je ne suis venu dans le monde que pour

(1) Voir l'article: Proph. de Moïse sur le Prophète semblable à lui; Lect. chr., 1831, XLI, 290.

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