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nades, qui, n'ayant dû leur vogue d'un moment qu'aux événements politiques, restent ensevelies aujourd'hui dans la poussière de quelques bibliothèques, et passèrent avec le souvenir des circonstances qui les avoient fait naître destinée inévitable de tous les ouvrages qui se rattachent à un fait fugitif ou à une mode passagère.

Boileau Despréaux, né avec un goût délicat, instruit par les essais de ses prédécesseurs, profitant des efforts qu'ils avoient faits pour épurer la langue, et joignant à son mérite personnel celui de l'a-propos, fit bientôt oublier les essais malheureux de Louis Petit, de Marigny et de Furetière, en composant ses satires, dans lesquelles il se surpassa successivement jusqu'à la neuvième, à la perfection de laquelle un bien petit nombre de ses successeurs peut se flatter d'avoir atteint.

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Je m'estois jusques icy résolu de tesmoigner par le silence le respect que je doy à Vostre Majesté. Mais ce que l'on eust tenu pour réverence le seroit maintenant pour ingratitude, qu'il lui a pleu, me faisant du bien, m'inspirer, avec un désir de vertu, celuy de me rendre digne de l'aspect du plus parfaict et du plus victorieux monarque du monde. On

1 Henri-le-Grand. Dans la première édition on lisoit : Epistre liminaire au roy.

2 Le roi l'avoit gratifié d'une pension de deux mille livres sur l'abbaye des Vaux de Cernay, dans le diocèse de Paris. Il est parlé de cette pension dans une pièce faite alors contre Regnier, intitulée : Le combat de Regnier et de Berthelot.

Regnier ayant sur les épaules

Satin, velours et taffetas,
Méditoit, pour le bien des Gaules,
D'estre envoyé vers les états;
Et meriter de la couronne
La pension qu'elle lui donne.

lit qu'en Ethiopie il y avoit une statue3 qui rendoit un son armonieux toutes les fois que le soleil levant la regardoit. Ce mesme miracle (Sire) avezvous faict en moy, qui, touché de l'astre de Vostre Majesté, ay receu la voix et la parole. On ne trouvera donc estrange si, me ressentant de cet honneur, ma muse prend la hardiesse de se mettre à l'abry de vos palmes, et si témerairement elle ose vous offrir ce qui par droict est desjà vostre, puisque vous l'avez fait naistre dans un sujet qui n'est animé que de vous, et qui aura éternellement le cœur et la bouche ouverte à vos louanges; faisant des vœux et des prières continuelles à Dieu, qu'il vous rende là haut dans le ciel autant de biens vous en faites ça bas* en terre.

que

Vostre tres-humble, et tres-obeïssant, et tres-obligé sujet et serviteur,

REGNIER.

3 La statue de Memnon.

Ça bas.] On a commencé à mettre ici-bas dans l'édition de 1642.

SATYRES.

DISCOURS AU ROY1.

SATYRE I.

uissant roy des François, astre vivant de

[Mars,

Dont le juste labeur, surmontant les ha

[zards, Fait voir par sa vertu que la grandeur de France Ne pouvoit succomber souz une autre vaillance; Vray fils de la valeur de tes pères, qui sont Ombragez des lauriers qui couronnent leur front, Et qui, depuis mille ans, indomptables en guerre, Furent transmis du ciel pour gouverner la terre : Attendant qu'à ton rang ton courage t'eust mis, En leur trosne eslevé dessus tes ennemis ;

1 Ce Discours, adressé à Henri IV, et composé après l'entière extinction de la Ligue, n'est pas le premier ouvrage de Regnier : il avoit déjà fait quelques satires, comme il le dit lui-même dans la suite. Mais, à l'imitation de La Fresnaye-Vauquelin, qui avoit adressé à Henri II la première de ses satires, Regnier voulut faire précéder les siennes d'un Discours au roy; et Boileau suivit l'exemple de ses devan

ciers.

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