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Que tous les docteurs se taisent; que toutes les créatures oient dans le silence devant vous: parlez-moi vous seul.

3. Plus un homme est recueilli en lui-même, et dégagé des choses extérieures, plus son esprit s'étend et s'élève sans aucun travail, parcequ'il reçoit d'en-haut la lumière de l'intelligence.

Une ame pure, simple, ferme dans le bien, n'est jamais dissipée au milieu même des plus nombreuses occupations, parcequ'elle fait tout pour honorer Dieu, et que, tranquille en elle-même, elle tâche de ne se rechercher en rien.

Qu'est-ce qui vous fatigue et vous trouble, si ce n'est les affections immortifiées de votre cœur?

L'homme bon et vraiment pieux dispose d'abord au-dedans de lui tout ce qu'il doit faire au-dehors: il ne se laisse point entraîner, dans ses actions, aux desirs d'une inclination vicieuse; mais il les soumet à la régle d'une droite raison.

Qui a un plus rude combat à soutenir que celui qui travaille à se vaincre?

C'est là ce qui devroit nous occuper uniquement: combattre contre nous-mêmes, devenir chaque jour plus fort contre nous, chaque jour faire quelques progrès dans le bien.

4. Toute perfection dans cette vie est mêlée de quelque imperfection; et nous ne voyons rien qu'à travers une certaine obscurité.

L'humble connoissance de vous-même est une voie plus sûre pour aller à Dieu que les recherches profondes de la science.

Ce n'est pas qu'il faille blâmer la science, ni la simple connoissance d'aucune chose; car elle est bonne en soi et dans l'ordre de Dieu; seulement on doit préférer toujours une conscience pure et une vie sainte.

Mais parceque plusieurs s'occupent davantage de savoir que de bien vivre, ils s'égarent souvent, et ne retirent que peu ou point de fruit de leur travail.

5. Oh! s'ils avoient autant d'ardeur pour extirper leurs vices, et pour cultiver la vertu, que pour remuer de vaines questions, on ne verroit pas tant de maux et de scandales dans le peuple, ni tant de relâchement dans les mo

nastères.

Certes, au jour du jugement, on ne nous

demandera point ce que nous avons lu, mais ce que nous avons fait; ni si nous avons bien parlé, mais si nous avons bien vécu.

Dites-moi où sont maintenant ces maîtres et ces docteurs que vous avez connus, lorsqu'ils vivoient encore, et qu'ils fleurissoient dans leur science?

D'autres occupent à présent leurs places, et je ne sais s'ils pensent seulement à eux.

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Ils sembloient, pendant leur vie, être quelque chose, et maintenant on n'en parle plus. que la gloire du monde passe vite! Plût à Dieu que leur vie eût répondu à leur science! ils auroient lu alors et étudié avec fruit.

par

Qu'il y en a qui se perdent dans le siècle une vaine science, et par l'oubli du service de Dieu!

Et parcequ'ils aiment mieux être grands que d'être humbles, ils s'évanouissent dans leurs pensées.

Celui-là est vraiment grand, qui a une grande charité.

Celui-là est vraiment grand, qui est petit à ses propres yeux, et pour qui les honneurs du monde ne sont qu'un pur néant.

Celui-là est vraiment sage, qui, pour gagner

Jésus-Christ, regarde comme de la boue toutes les choses de la terre'.

Celui-là possède la vraie science, qui fait la volonté de Dieu, et renonce à la sienne.

RÉFLEXION.

La science est sujette à l'erreur; elle porte souvent avec elle le trouble et l'ennui; elle ne satisfait point les desirs insatiables de l'ame, si elle n'a pour fondement la parole de Dieu, parole vivifiante qui la dégage de mille vaines recherches; qui seule peut la rendre bonne en la soumettant à la foi, en faisant naître, en même temps qu'elle et avec elle, l'humilité du cœur. Soyez savant de cette manière, et la science sera pour vous une source de vérité, d'amour, et de paix.

CHAPITRE IV.

De la Prévoyance dans les actions.

1. Il ne faut pas croire à toute parole, ni obéir à tout mouvement intérieur; mais peser chaque

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chose selon Dieu, avec prudence et avec une longue attention.

Hélas! nous croyons et nous disons plus facilement des autres le mal que le bien, tant nous sommes foibles!

Mais les parfaits n'ajoutent pas foi aisément à tout ce qu'ils entendent, parcequ'ils connoissent l'infirmité de l'homme, enclin au mal et léger dans ses paroles.

de ne pas

croire

2. C'est une grande sagesse que de ne point agir avec précipitation, et de ne pas s'attacher obstinément à son propre sens. Il est encore de la sagesse indistinctement tout ce que les hommes disent; et ce qu'on a entendu ou cru, de ne point aller aussitôt le rapporter aux autres.

Prenez conseil d'un homme sage et de conscience; et laissez-vous guider par un autre qui vaille mieux que vous, plutôt que de suivre vos propres pensées.

Une bonne vie rend l'homme sage selon Dieu, et lui donne une grande expérience.

Plus on sera humble et soumis à Dieu, plus on aura de sagesse et de paix en toutes choses.

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