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de Cybèle, celle d'Atys, etc., abominations que l'on veut forcer les chrétiens de célébrer, sous peine de passer pour athées, tandis que tout le monde devrait au contraire s'en éloigner avec horreur. Enfin, il fait voir que les païens les plus éclairés ont eux-mêmes essayé de donner un sens supportable à ces formes mythologues, en les représentant comme des allégories que l'histoire repousse, et qu'il est d'ailleurs impossible d'admettre dans tous les cas.

Le sixième et septième livre traitent principalement de la partie pratique de la religion païenne, des temples, des statues et des sacrifices. On pourrait reprocher aux chrétiens de n'avoir pas de temples. Mais, dit Arnobe, leur croyance de l'immensité et de la majesté de Dieu ne comporte pas l'idée de le renfermer dans un édifice, tandis que l'on pourrait au contraire demander aux païens comment leurs dieux bornés peuvent se trouver en même temps dans des temples si éloignés les uns des autres. Il en est de même des statues. Si cependant les païens disaient : « Nous honorons les dieux par les statues, » on leur répondrait : Ainsi donc, si les statues n'existaient pas, les dieux ne sauraient pas qu'on les honore; ils ignoreraient complètement que vous leur adressez des vœux? Ils ne les pren"nent et ne les reçoivent donc que par ces voies détour« nées et ces intermédiaires de confiance, et avant qu'ils sachent à qui ces honneurs s'adressent, les statues sont « comblées d'offrandes, dont les restes seuls parviennent • aux dieux! Et que peut-il y avoir de plus outrageant pour

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un dieu que de voir un autre regardé comme dieu et re« cevoir les prières des hommes? Espérer le secours de la • divinité et se prosterner devant une statue insensible!... Et en définitive, d'où savez-vous si ces statues que vous substituez aux dieux immortels en offrent la ressemblance? Le dieu que vous représentez comme imberbe est peutetre barbu dans le ciel ; il est peut-être fort âgé, quand vous

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vous le figurez enfant. Que devient alors l'image? Il réfute de la même manière l'objection que les dieux viennent habiter leurs statues, qu'ils se rapprochent ainsi des hommes, et que d'ailleurs quand tout ce qu'il dit serait vrai, on serait encore obligé de donner cette forme au culte à cause de l'ignorance du peuple. Il combat aussi particulièrement l'usage des sacrifices. Il est indigne d'un être divin, dit-il, de penser qu'il puisse désirer des choses si matérielles, ou de s'imaginer qu'il se repaisse d'offrandes sanglantes, qu'elles puissent concilier sa faveur ou détourner sa colère. S'il en était réellement ainsi, on serait bien plus sûr de se rendre les dieux favorables, en leur offrant, au lieu d'agneaux, de jeunes taureaux, et des éléphans, des chameaux, des lions. Et cela est encore vrai de l'usage de brûler de l'encens, de répandre du vin sous une certaine forme, etc. Il explique enfin quel→ ques faits particuliers que l'on alléguait en faveur des dieux du paganisme, comme celui de la statue de Jupiter frappée de la foudre, celle d'Esculape transportée dans l'île du Tibre, etc., et il en conclut que les chrétiens étaient véritablement pieux, tandis que les païens se rendaient éminemment coupables par le culte qu'ils rendaient à leurs faux dieux.

Voilà ce que nous avions à dire sur le contenu de ce grand ouvrage. On voit que, comme nous l'avions déjà remarqué plus haut, il offre peu de chose qui soit proprement chrétien. Ce qu'il dit pour prouver la vérité de la religion chrétienne, savoir la bassesse apparente de son fondateur et de ceux qui les premiers l'annoncèrent, leurs progrès triomphans au milieu des persécutions perpétuelles, le martyre, etc., est beau et bien amené (7). Nous y voyons exprimé, à la vérité, le dogme de la double nature de Jésus-Christ; mais ce qui précède et ce qui suit, ne permet pas de décider si l'au

(7) Disput. I, 34 sqq.

teur a réellement connu ce dogme dans tous ses détails et dans toute sa profondeur, et n'a seulement pas cru devoir entrer en cet endroit dans un développement complet à ce sujet. Le dogme de la grâce est aussi passablement rendu (8). On y trouve pourtant encore quelques inexactitudes, comme par exemple quand il attribue le péché à la faiblesse de notre nature plutôt qu'à notre libre arbitre; quand il dit que l'àme n'a pas été créée par Dieu, qu'elle n'est pas immortelle par sa nature, que les âmes des méchans sont réellement anéanties (9). Du reste il ne faut pas regarder tout cela comme

(8) Disput. II, 64. Patet, inquit (Christus), omnibus fons vitæ, neque ab jure potandi quisquam prohibetur aut pellitur. Si tibi fastidium tantum est, ut oblati respuas beneficium muneris; quinimo si tantum sapientia prævales, ut ea, quæ offeruntur a Christo, ludum atque ineptias nomines: quid invitans in te peccat, cujus solæ sunt bæ partes, ut sub tui juris arbitrio fructum suæ benignitatis exponat?... An numquid orandus es, ut beneficium ab Deo digneris accipere, et tibi aspernanti fugientique longissime infundenda in gremium est divinæ benevolentiæ gratia ?... Nulli Deus infert necessitatem, imperiosa formidine nullum terret. Christianus ergo ni fuero, spem salutis habere non potero? Ita est, ut ipse proponis. Partes enim salutis dandæ conferendique animis, quod tribui convenit necessariumque est applicari, solus (Christus) a Deo Patre injunctum habet et traditum... unius pontificium Christi est, dare animis salutem et spiritum perpetuitatis apponere, c. 65.

(9) Ibid., II, 48. Cum animas renuamus Dei esse principis prolem, non continuo sequitur, ut explicare debeamus, quonam parente sint editæ, et causis cujusmodi procreatæ... (Sed) quas (animas) Dei negamus, cujus sint, ostendere debemus? - Deux choses paraissent l'avoir égaré à cet égard, d'abord le système de ceux qui regardaient leur âme comme une émanation de la substance divine (ibid., c. 22, 33), et puis la pensée que toutes les œuvres de Dieu devant être parfaites, les âmes en ce cas ne pouvaient être susceptibles de détérioration par le péché (ibid., c. 48). Il les regarde en conséquence comme tenant le milieu entre la substance divine et une substance créée et périssable (c. 31, 35). Il ne peut indiquer d'où elles vien

un manque de conviction chrétienne, mais l'attribuer plutôt au défaut de son éducation primitive.

Editions. La première édition de ce Père est celle de Faust. Sabée, Rome 1543, d'après le manuscrit du Vatican. Elle se compose de huit livres, car, ainsi que nous l'avons remarqué plus haut, l'éditeur a regardé le Dialogue de Minucius Félix comme faisant partie de l'ouvrage d'Arnobe. Cette édition fut suivie de celle de Gélénius, Bâle 1546, d'Erasme, ibid. 1560, de Thomassin, Paris 1570, de De la Barre, avec Tertullien, Paris 1580, qui sont toutes à peu près semblables. Dans la dernière seulement, on trouve une table des matières et quelques scholies. On en peut dire autant de Th. Canter, Anvers 1582. Dans les éditions qui suivirent celle-là, Minucius Félix fut séparé d'Arnobe; celle de F. Baudouin, Leyde 1569, est un travail précieux qui renferme des corrections et des remarques critiques, ainsi que de courtes explications. Celle de Fulvius Ursinus, Rome 1583, est dédiée au pape Grégoire XIII. Les éditions qui suivirent furent celles d'Anvers, 1586 et 1604, la première avec quelques observations, et la seconde avec des notes de Stewechius; celle d'Elmenhorst, Hanovre 1603 et 1610, la dernière, beaucoup plus complète et meilleure que l'autre ; celle-ci fut contrefaite à Cologne, en 1604. Celle d'Elmenhorst avait été précédée par une bonne édition, accompagnée de commentaires précieux, publiée par Hérault, Paris 1605. L'édition d'Anvers, de Stewechius, fut réimprimée à Douai, 1634, avec des notes de Léandre de Saint-Martin. Claude Sau

nent: Discite (gentiles) a Christo, non esse animas Regis maximi filias, nec ab eo, quemadmodum dicitur, generatas cœpisse se nosse, atque in sui nominis essentia prædicari, sed alterum quempiam genitorem his esse, dignitatis et potentiæ gradibus satis plurimis ab Imperatore disjunctum; ibid., c. 36. Quant à la mortalité de l'âme, voyez c. 30, 33, etc. On voit partout ici les vues confuses et incomplètes que lui avait laissées l'école païenne.

maise surpassa tous ceux qui l'avaient précédé en zèle et jugement, en exécution riche et savante. Son édition, qui parut à Leyde en 1651, renferme aussi les commentaires d'Elmenhorst, Hérault et autres. Il en préparait une seconde lorsqu'il mourut en 1652. Les premières feuilles sont insérées dans les œuvres de saint Hippolyte, Hambourg 1716, 1718, t. II, et dans les œuvres de saint Cyprien, de Priorius, Paris 1666. Le texte de l'édition de Leyde se retrouve aussi chez Galland, t. IV, p. 133 sq, avec des notes choisies. Oberthur, qui adopta l'édition de Canter, y ajouta beaucoup de corrections d'après Saumaise, Wurtzburg 1783. Opp. PP. lat., vol. V. Enfin Orelli, célèbre par les services qu'il a rendus à la littérature classique, a consacré aussi son beau talent à Arnobe, qu'il a rangé parmi les classiques latins. Son édition, où peut-être la philologie tient trop de place et dont l'exécution n'est pas très brillante, a paru à Leipzick en 1816 et en deux volumes, dont le second renferme le commentaire. On trouve encore Arnobe dans la Bibliothèque des Pères. Paris 1639, t. I du supplément, Cologne 1618, t. III, et Lyon 1677, t. III.

LACTANCE.

Firmianus Lactantius fut élevé à l'école d'Arnobe à Sicea, ce qui a donné lieu de croire à plusieurs personnes qu'il était né en Afrique, tandis que d'autres ont conclu de son nom de Firmianus, qu'il était originaire de Firmium en Italie (1). Selon toute apparence, il commença par être

(1) Hieron, cat., c. 80. Firmianus, qui et Lactantius, Arnobi dis

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