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faisaient naître les horribles extases des oracles; qui étonnaient et effrayaient l'imagination; qui, grâce à la spiritualité de leur substance, s'introduisaient dans les corps et tourmentaient les hommes sous l'apparence extérieure de diverses maladies, telles que l'épilepsie, la démence, la folie, etc., et qui faisaient souvent même semblant de se laisser apaiser par des offrandes, etc. (20). Le motif extérieur de conviction sur lequel les apologistes appuyaient leur assertion, c'était que les démons, auteurs de ces souffrances, étaient forcés, en présence des païens, de répondre aux chrétiens et de sortir du corps des possédés. Les chrétiens même du peuple étaient doués de ce pouvoir. Rien de plus simple que les moyens qu'ils employaient ils invoquaient le seul vrai Dieu ou ils prononçaient le nom de Jésus, ou bien ils lisaient quelques passages de l'Évangile, en appuyant le volume sur le possédé; l'effet en était immédiat et complet. Aucune illusion n'était possible, car ces guérisons avaient lieu en présence même des païens et à leur prière, dans des temps et des pays différens: les savans l'ont avoué, de sorte qu'il n'est pas possible de l'attribuer à une

(20) Octav., c. 27. Isti igitur impuri spiritus, dæmones, sub statuis et imaginibus consecrati delitescunt, et afflatu suo auctoritatem quasi præsentis numinis consequuntur, dum inspirantur interim vatibus, dum fanis immorantur..... oracula efficiunt falsis pluribus involuta. Nam et falluntur et fallunt, ut nescientes sinceram veritatem, et quam sciunt, in perditionem sui non confitentes. Sic a cœlo deorsum gravant, et a vero Deo ad materiam avocant, vitam turbant, omnes inquietant; irrepentes etiam corporibus occulte, ut spiritus tenues, morbos fingunt, terrent mentes, membra distorquent, ût ad cultum sui cogant, etc., etc.—Cf. Athenag. Legat. pro christ., c. 26, 27. — Justin. Apolog. I, e. 12. — Orig. contr. Cels., VII, 3, 69. Exhort. ad Martyr., c. 46. — Tatian. Orat. c. Græc., c. 12, les appelle avec raison Latrones divinitatis. – Clem. Alex. Cohort., c. 4,

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imagination malade (21). Notre auteur dit à ce sujet : « La

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plus grande partie d'entre vous sait tout cela, c'est-à« dire que les démons le confessent d'eux-mêmes, quand ils « sont chassés du corps par la force des paroles et la fer• veur des prières. Il n'y a pas jusqu'à Saturne, Sérapis, ⚫ Jupiter et tous les autres démons que vous adorez, qui, « contraints par la douleur, ne déclarent ce qu'ils sont; et « il n'est pas probable qu'ils veuillent mentir, quand c'est « à leur propre honte. Croyez donc que ce sont des démons, quand ils l'avouent... Aussitôt qu'ils sont exorcisés au « nom du Dieu vivant et unique, ils frémissent involontairement par la sensation de douleur qu'ils éprouvent dans les corps qu'ils habitent, et en ils sortent sur-le-champ ou ⚫ disparaissent selon que la foi du malade ou la grâce du médecin y coopèrent plus ou moins fortement, etc. » Il résulte de là que malgré tout ce que l'on a dit ou inventé au sujet des possessions dont il est question dans l'Evangile, il est très certain que ces événemens ne sont pas restés bornés

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(21) Octav., ibid. Hæc omnia sciunt plerique, pars vestrum, ipsos dæmonas de semetipsis confiteri, quoties a nobis tormentis verborum et orationis incendiis de corporibus exiguntur, etc. - Orig. c. Cels. I, 6. En cet endroit Celse reconnaît le pouvoir des chrétiens sur les démons, mais il l'explique par le secours d'autres démons. Origène répond que cela n'est pas vrai: p xatannanotow JoxVer δοκουσι (χριστιάνο), άλλα τῷ ὀνόματι Ιησου μετά της απαγγελίας των περι αὐτιν ἱστοριων • ταυτα γαρ λεγομενα πολλακις τους δαίμονας πεποιηπεν άνθρωπων χωρισθείναι, και μάλιστα ὅταν οἱ λέγοντες απο διαθέσεως ὑγιους και πεπιστευκυίας γνησίως, αὐτα λέγωσι • τοσουτον μεν γε δυναται το όνομα του Ιησού κατά των δαιμόνων, ὡς ἐπθ' ότε και ὑπο φάυλων óvopea Zopevor drvey 2. 7. λ. It. VII, 4. Justin, Apol. II, 6, invoquê devant l'empereur ce pouvoir des chrétiens qui, lorsque la science de la médecine et la magie demeuraient sans effet, chassaient les démons à Rome et dans tout le monde, en prononçant le nom de Jésus crueifé. Και νυν ἐκ τῶν ὑπ' ὄψιν γινομένων δύνασθε μαθειν· δαιμονιοληπτους γαρ πολλούς κατα παντα τον κοσμον, καὶ ἐν τῇ ὑμετερα πολει, πολλοι των

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uniquement aux limites de la Palestine, mais qu'ils se sont passés en tous pays, et que la vérité des premiers a été confirmée par la fréquence de ces événemens dans les temps postérieurs. C'est donc par là que nos pères ont expliqué la haine que l'on a témoignée pour les chrétiens et les persécutions auxquelles ils ont été en butte; par là les agitations que l'Église a souffertes par l'hérésie et le schisme, lesquels étant dirigés contre l'unité et la vérité de l'Église, l'étaient aussi contre Jésus-Christ, et doivent être considérés comme le succès des efforts du démon. Dans ce brillant conflit, le christianisme se révéla comme une véritable puissance spirituelle, comme la seule rédemptrice, comme la religion de celui qui écrasait le serpent. Le paganisme, au contraire, loin de se présenter comme le développement naturel de l'esprit humain, était la religion de la chute et de la décadence, la déception et la confusion de la conscience de l'homme; tandis que son prin

ἡμετέρων άνθρωπων των χριστιανων ἐπορκίζοντες κατα του ονόματος Ιησου Χριστου, του σταυρωθέντος ἐπι Ποντίου Πιλάτου, ύπο των άλλων παντων επορκιστων καὶ ἐπαστών και φαρμακευτων μη ἰαθέντας ἰασάντο, και έτι νυν Ζωνται, καταργουντες και ἐκδιωκοντες τους κατέχοντας τους άνθρωπους δαιμονας. Theoph. Antioch. ad Autol. II, 18. Tatian. Orat. contr. Græc., c. 16, 18. Je citerai seulement Tertullien, Apologet., c. 22, 23. Après avoir dit que les démons sont les esprits déchus que les païens adorent, il en donne cette preuve : Edatur hic aliquis sub tribunalibus vestris, quem dæmone agi constet. Jussus a quolibet christiano loqui spiritus ille, tam se dæmonem confitebitur de vero, quam alibi deum de falso. Æque producatur aliquis ex iis, qui de deo pati existimantur, qui aris inhalantes nomen de nidore concipiunt... iste ipse Esculapius medicinarum demonstrator, etc... nisi se dæmones confessi fuerint, christiano mentiri non audentes, ibidem illius christiani procacissimi sanguinem fundite. Quid isto opere manifestius, quid hac probatione fidelius? Simplicitas veritatis in medio est; virtus illi sua assistit. Nihil suspicari licebit; magia, aut aliqua ejusmodi fallacia fieri dicetis, si oculi vestri et aures permiserint vobis, etc. Cf. Ad Scapul., c. 2, 4.

cipe intérieur n'était pas seulement une puissance intelligible, mais une force réelle et vivante, qui s'efforçait, autant qu'il lui était possible, d'embrasser toutes choses, pour entraîner le genre humain à l'abandon de Dieu, et qui, aujourd'hui encore, en dehors du christianisme et de l'Église, courbe toutes choses vers la terre (22).

Ce livre contient encore, indépendamment de ce que nous en avons cité, beaucoup de choses intéressantes sur la situation et les mœurs des chrétiens, et fournit des renseignemens curieux sur le caractère de l'époque.

Editions. Nous ne possédons de Minucius Félix qu'un seul manuscrit, conservé autrefois dans la bibliothèque du Vatican, et maintenant dans celle du roi, à Paris. La première édition de son ouvrage fut publiée par Faust. Sabæus, Rome 1543, mais placée par erreur dans les œuvres d'Arnobe, comme en étant le huitième livre (octavus); plus tard, Gelenius en donna une autre édition à Bâle, en 1546, avec plusieurs corrections qui ne sont pas toutes également heureuses; puis, à Leyde, en 1552; enfin, Erasme de Rotterdam le réimprima à Bâle, en 1560. Aucun de ces éditeurs ne reconnut l'erreur de Sabæus. François Baudouin fut le premier qui restitua cet ouvrage à son véritable auteur, dans son édition de Heidelberg, 1569, et il fut imité par Fulvius Ursinus, dans sa nouvelle édition d'Arnobe, Rome 1583. Elmenhorst, Hanovre 1603; Hambourg 1610, 1612, et Wower, Bâle 1603, ne firent guère mieux que ceux qui ́

(22) Octav., c. 26. Isti igitur spiritus, posteaquam simplicitatem substantiæ suæ, onusti et immersi vitiis, perdiderunt, ad solatium calamitatis suæ non desinunt, perditi jam perdere, et depravati errorem pravitatis infundere, et alienati a Deo inductis pravis religionibus a Deo segregare. C. 27. Sic christianos de proximo fugitant, quos longe in cœtibus per vos lacessebant. Ideo inserti mentibus imperitorum, odium nostri serunt, occulte per timorem, etc Cf. Tertull. 1. c. Orig. c. Cels. IV, 32; VIII, 44.

les avaient précédés. Ils furent de beaucoup surpassés par Désiré Héraut, Paris 1613, et Nicolas Rigault, Paris 1643, in-4°, qui, plus tard, en 1645, la réimprima avec les œuvres de F. Firmicus Maternus, en 1666, avec ceux de saint Cyprien. Ces deux dernières éditions sont, en outre, enrichies des notes des précédens éditeurs. Ouzelius (Oiselius), Leyde 1672, essaya de remédier aux imperfections que Rigault avait laissé subsister; malheureusement son beau travail est défiguré par de fausses citations dans les notes. Cellarius, Halle 1699, et Gronovius, Leyde 4709, ne firent pas faire de grands progrès à l'ouvrage. J. Davis, Cambridge 1707 et 1711, ainsi que G. Lindner, Langensalza 1760, lui rendirent de plus grands services: ils le publièrent avec celui de saint Cyprien : De Idolorum vanitate. Cette édition porte en tête une préface d'Ernesti, et contient une riche collection de notes et de dissertations critiques et explicatives. La seconde édition de 1773 est encore meilleure, car bien des choses y sont corrigées et mieux ordonnées. Galland, Bibl. vet, PP. Tom. II, se servit des éditions de Davis de 1707 et 1711, et des excellens travaux des savans qui l'avaient précédé. Après la première édition publiée par Lindner, Minucius Félix le fut aussi à Wurzbourg, en 1782, parmi les pièces latines, T. IV, ou saint Cyprien, T. II, mais sans le vaste appareil critique qui enrichissait l'édition originale.

SAINT CYPRIEN.

Thascius Cæcilius Cyprianus, un des plus beaux ornemens de l'Eglise, comme évêque et comme écrivain, appar

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