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tres des Actes des Apôtres, telle qu'elle se trouve dans le Commentaire d'OEcuménius et dans plusieurs des éditions de la Bible par Robert Étienne, a été faite dans l'origine par saint Pamphile, Euthalius lui-même avouant que la bibliothèque de Césarée lui a été d'un grand secours pour son travail (10).

Son Apologie d'Origène, en six livres, est un ouvrage plus important et plus remarquable. Il la composa en commun avec Eusèbe, d'après l'aveu même de ce dernier (11). Photius dit la même chose, mais seulement par rapport aux cinq premiers livres. Selon lui, Eusèbe y ajouta le sixième après la mort de Pamphile (12). Saint Jérôme aussi le croyait dans l'origine (13); mais plus tard, quand Rufin, pour justifier Origène que Jérôme avait traité avec une sévérité excessive, en eut appelé au témoignage de ce saint martyr, Jérôme ne négligea rien pour rendre suspecte l'authenticité de cet ouvrage; privé, cependant, de toutes preuves historiques de son assertion, il hésite et se contredit souvent: on s'aperçoit que son seul but est d'affaiblir, dans les mains de son adversaire, une arme qu'il ne peut lui arracher (14). On ne saurait nier qu'Eusèbe n'ait pris part à la composition de cet ouvrage; mais, quelque grande qu'ait été cette part, il n'est pas moins certain que l'exorde et le plan général appartiennent à saint Pamphile. Nous ne le possédons aujourd'hui ni dans son entier, ni dans la langue originale, nous avons seulement le premier livre traduit par Rufin, qui, dans cette occasion, a dû mettre plus d'exactitude qu'il n'avait

(10) Cf. Fabric. Spicileg. 5. Opp. S. Hippolyt. T. II, p. 209.

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(11) Euseb., h. e., VI, 33 -Socrat., h. e., III, 7. Nicephor. X, 14. (12) Phot. cod. 118. Voyez Tillemont, Mémoires, t. V, p. 750, n. 2. Fontanin. Histor. Aquilej. liter. L. V, c. 1, § 5 sq., c. 5, § 31769 (13) Hieron. catal. I. c.

(14) Voyez à ce sujet de La Rue, Opp. Origen. T. IV, p. II, p. 713, où les objections de saint Jérôme sont indiquées et appréciées.

coutume. A l'exception de l'épître dédicatoire et de quélques transitions explicatives, l'ouvrage ne se compose que de passages extraits des œuvres d'Origène, dans le but de le justifier du reproche d'hérésie. Aussi ne peut-on guère regarder ce livre comme une œuvre originale de saint Pamphile.

Editions. Cette apologie s'imprimait communément avec les œuvres de saint Jérôme et d'Origène. Plus tard, elle fut publiée par de La Rue, dans Opp. Origen., tome IV, et pár Galland, Biblioth., t. IV, avec les Actes du martyre de ce saint.

SAINT LUCIEN. PHILÉAS. ALEXANDRE DE LYCOPOLIS.

Vers la fin du troisième siècle, le clergé d'Alexandrie comptait, au nombre de ses membres les plus distingués, le prêtre Lucien, doué d'un talent particulier pour l'enseignement, mais plus remarquable encore par la sévérité ascétique de sa vie, à laquelle il joignait une vasté érudition et une connaissance approfondie des saintes Écritures (1). En 303, au commencement de la persécution de Dioclétien, il était à Nicomédie en Bithynie, comme nous le voyons par une lettre qu'il adressa à l'Eglise d'Antioche, et à la fin de la...quelle il parle du martyre de saint Anthyme, évêque de cette ville (2). Étant retourné à Antioche, il fut arrêté en

(1) Euseb., h. e., VIII, 13; IX, 6. — Sozomen., III, 5.- Hieron. Catal., c. 77. — - (2) Chronie. Alexandri, p. 648.

311, et traîné à Nicomédie, en la présence de l'empereur Maximin. Il y confessa et défendit hautement la foi chrétienne. Il en résulta pour lui un nouvel emprisonnement et de longues et cruelles tortures, jusqu'à ce qu'enfin, n'osant le faire mourir en public, on l'étrangla dans sa prison, le 17 janvier 312. Nous possédons l'éloge de ce martyr par saint Chrysostome, qui y a consigné quelques détails des tortures qu'il eut à souffrir (3).

L'exemple d'Origène encouragea Lucien à se livrer à la critique du texte de l'Écriture-Sainte, qui avait subi dé nombreuses altérations en passant d'une main à l'autre. Quant à l'Ancien Testament, il se servit du texte hébraïque pour corriger les versions des Septante; il y fit, à la vérité, plusieurs changemens, mais il ne supprima point les passages qui ne se trouvaient que dans l'ancienne version et non dans le texte original. Saint Jérôme ne se montra pas fort satisfait de son travail, non plus que de celui d'Hésychius; en revanche, il fut reçu dans les églises de Constantinople et de la Grèce, sous le nom de zot έκδοσις (4).

Saint Lucien écrivit en outre, selon Jérémie (5), quelques ouvrages dogmatiques (Libelli de fide), dont le contenu ne nous est point connu, ainsi que quelques lettres de peu d'étendue : il ne nous en reste plus rien

Les évêques du concile d'Antioche, en 341, présentèrent une exposition succincte du dogme de la Trinité, qu'ils assurèrent avoir été rédigée de la main même du martyr Lu

(3) Euseb. lọc. cit. Chrysost. Hom. in S. Lucian. Opp. Tom. II, p. 524 sq.

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(4) Hieron, catal. I. c. Præf. in Paralip. T. I, p. 1033. — Præf. in evang. Tom. 1, p. 1426. —Ep. 135, ad Suniam et Fretell.-Augustin. de civit. Dei, XVIII, 43. — Suidas s. v. Lucian.

(5) Hieron. catal. 1. c.

cien (6). Athanase, Hilaire et Socrate la citent aussi, mais sans dire que Lucien en soit l'auteur. Sozomène ne décide pas non plus de la vérité de cette assertion (7). La formule, par elle-même, n'est pas mauvaise; toutefois, la conclusion causa quelque méfiance aux catholiques, parce que l'arianisme y perce d'une manière assez reconnaissable, tandis que la première moitié ne satisfit pas les partisans d'Arius, qui y substituèrent en conséquence une autre. Les ariens se glorifiaient d'ailleurs de posséder parmi eux un martyr du nom de Lucien; mais il est fort douteux que ce soit la même personne que notre prêtre, car tous les Pères qui en parlent les distinguent l'un de l'autre, ou, du moins, ne disent pas un mot qui puisse rattacher à notre martyr une semblable souillure (8).

:Contemporain de Lucien, nous rencontrons dans la même carrière Philéas, évêque de Thmuis (Damiette), en Egypte. C'était un homme d'une haute naissance, très riche, et qui remplit les places les plus importantes dans sa ville natale (9). Il était, avec cela, aussi versé dans la philosophie et dans les diverses branches de la science, que remarquable par sa piété et brûlant de zèle pour Jésus-Christ. Dans la persécution de Maximin, le proconsul Culcianus le somma de sacrifier aux dieux; mais il défendit avec fermeté sa croyance devant le tribunal, et fut exécuté en 307 ou 310, probablement à Alexandrie (10).

(6) Sozomen., h. e., III, 5.

(7) Athanas. de Synod., p. 735. - Hilar. de Synod., p. 21.-Socrat., h. e., II, 10. Voyez Mohler, Athanase-le-Grand. (8) Theodoret. hist. I, 3. — Epiphan. in Ancorat., c. 33. XLIII, 1. — Hieron. 1. c. Chrysost. 1. c.

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Hæres.

(9) Euseb., h. e., VIII, 9. dineas — διατρέψας άνηρ ταις κατά την πατρίδα πολιτείαις τε και λειτουργίαις ἐν τε τοις κατά την φιλοσοφίαν λόγοις, σ. 10, αληθως φιλόσοφος σε όμου και φιλοθεος μαρτυρο Hieron. cat., c. 78. (10) Euseb., h. e., IX, 11. - Epiph. Hæres. LXVIII.

Il écrivit, pendant son épiscopat, un livre très précieux intitulé: De Laude Martyrum; il est sous forme de lettre, et dédié à ses diocésains. Eusèbe nous en a conservé un fragment très considérable (11).

Scipion Maffei (12) a découvert une seconde lettre de Philéas, souscrite encore par trois autres évêques égyptiens, et adressée à Mélétius, évêque de Lycopolis, à qui l'on fait des observations et des reproches au sujet de sa résistance schismatique au patriarche Pierre d'Alexandrie. Nous n'en possédons, à la vérité, qu'une traduction latine; mais le contenu ne nous permet pas de douter de son authenticité, d'autant moins que les quatre évêques signataires de la lettre, Hésychius, Pacôme, Théodore et Philéas, sont plus d'une fois nommés ensemble par Eusèbe (13). Sa date est de l'an 306, environ.

Cette lettre, et le fragment de la première, se trouvent chez Galland, tome IV, page 63 sq., Ruinart, Acta Martyr. (édit. Vérone), p. 273.

Il ne faut pas que nous passions sous silence Alexandre, évêque de Lycopolis, dans la province de la Thébaïde en Egypte, et qui fut probablement le prédécesseur de Mélé-, tius, vers la fin de ce siècle (14). Il était né païen, et tomba, d'abord dans les mains des disciples de Manès, qui l'attirè rent dans leur secte. Parvenu enfin à la connaissance de la vérité, il ne se contenta pas d'abjurer l'hérésie, il en écrivit même une réfutation.

Cette dissertation, qui est intitulée: De Manichæorum placitis, est importante comme pièce historique, faisant con

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- Ruinart. Act. Martyr., p. 434. (11) Hieron. catal., c. 78. Eu-i seb., h. e., VIII, 10. — (12) Maffei Osservat. lett. T. III, p. 11-17. Opusc. eccl., p. 254. ·(13) Euseb., h. e., VIII, 13. quoti A.K

(14) Photius, epitom. de Manich. ap. Montfaucon. Biblioth. Coislin., p. 354.

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