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La seconde, à Denis d'Alexandrie, attirait son attention sur les assertions erronées dont on l'accusait et lui demandait l'explication des expressions désignées (14).

La troisième, adressée à l'église de Césarée en Cappadoce, la consolait des malheurs que lui avait fait souffrir l'invasion des barbares. Des députés de l'église de Rome étaient chargés en même temps de racheter les chrétiens de cette église, que l'ennemi avait fait prisonniers. Du temps de Basile, cette ville conservait encore, avec une respectueuse reconnaissance, la lettre de ce pape (15). Ces deux dernières sont entièrement perdues.

Les Décrétales du faux Isidore ad Urbanum præfectum, et l'évêque Sévère, de Ecclesiis parochianis, sont apocryphes (16).

Nous nous bornerons à citer quelques passages de l'encyclique aux églises d'Égypte (17). Elle traite du degme de la Trinité, qu'elle considère sous tous ses aspects. Elle combat non seulement l'hérésie sabellienne, mais encore le tri-' théisme et l'arianisme, qui ne se présenta que plus tard.

Quant au deuxième et troisième point, il dit : « L'ordre <de mon discours me conduit à parler de ceux qui déchirent, qui mettent en pièces la respectable doctrine de « l'Eglise, et qui la détruisent en partageant la monarchie en trois puissances, en trois substances distinctes et en ⚫ trois divinités. Car j'ai appris qu'il y avait parmi vous « quelques prédicateurs de la parole divine qui ont exprimé ⚫ un système semblable, qui prennent le contre-pied de Sa⚫ bellius. » Celui-ci blasphéma en disant que le Fils est le Père; ceux-là prêchent en quelque façon trois dieux, puis

(14) Athanas. de Synod., c. 43. — (13) Basil ep. 70, al. 220. (Edit. Maurin.) — (16) Mansi Coll. concil. T. I, p. 1004-1008.

(17) Athanasius, de decret. Nic., c. 26, Opp. Tom. I, p. 231 (Edit. Paris. 1698), nous a conservé ce fragment.

qu'ils divisent la sainte unité en trois substances entièrement séparées l'une de l'autre. « Car le Verbe est nécessairement uni au Père de toutes choses, et le Saint-Esprit doit aussi nécessairement habiter et vivre en Dieu. Il faut donc assembler et réunir la sainte Trinité en un, comme en un ⚫ point central, je veux dire le Dieu de toutes choses, le ToutPuissant. Et plus loin : « Mais il ne faut pas moins blå<mer ceux qui regardent le Fils comme une créature « (Tom) et qui pensent que le Seigneur a été fait comme un des êtres faits, tandis que les saintes Ecritures lui re<connaissent la génération proprement dite et ne disent « pas qu'il ait été fait ou formé (των θείων λόγων γεννησιν αὐτῷ • την άρμοττουσαν και πρέπουσαν, ἀλλ' οὐχι πλασιν τινα και ποιη * σιν προς μαρτυρούντων ). C'est donc un fort grand blasphème <de dire que le Seigneur est un objet fait par les mains; « car si le Fils a été fait, il y a donc eu un temps où il n'é« tait pas (εί γαρ γεγονεν ὁ υἱος, ἦν ὁτε οὐκ ἀν). Or il a été de « toute éternité, s'il est dans le Père et si Jésus-Christ est le • Verbe, la sagesse et la puissance. Et c'est là ce que l'Ecriture dit de lui. Or ce sont là des facultés divines. II. « s'ensuit que si le Fils a été fait, il y a eu un temps où toutes ces choses n'existaient pas, et par conséquent un temps où Dieu était sans Verbe, sans Sagesse, etc., ce qui serait « complètement absurde. Il faut, dit-il, que ceux qui ont imaginé cette erreur ne se soient pas rappelé ou n'aient pas compris la grande différence intrinsèque qu'il y a entre ya

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et, sans cela ils n'auraient pas confondu deux idées si essentiellement distinctes. Il termine en disant : « Il n'est donc pas permis de séparer la sublime et divine unité en ⚫ trois divinités, ni de rabaisser la dignité et la majesté du ‹ Seigneur en le regardant comme une créature; il faut au ⚫ contraire croire à Dieu le Père, tout-puissant, et à Jésus« Christ, son Fils, et au Saint-Esprit ; il faut se figurer le Verbe uni au Dieu de toutes choses, puisqu'il dit : Moi et

mon Père nous sommes un. C'est ainsi que l'on conserve à la fois la divine Trinité et le dogme sacré de l'Unité. »

Ce fragment se trouve chez Galland, tom. III, p. 538, et chez Coutant, Epist. Rom. Pontif.-Mansi Collect. Concil., t. I, p. 1009 sq.

SAINT GRÉGOIRE LE THAUMATURGE.

Saint Grégoire, à qui les Grecs avait donné le surnom de Grand, mais qui est plus connu sous le nom de thaumaturge ou faiseur de miracles, est un des hommes les plus extraordinaires qui aient paru dans l'Eglise catholique (1). Natif de Néocésarée, dans la province de Pont, il descendait d'une ancienne famille noble, et était, comme son père, païen, religion dans laquelle il portait le nom de Théodore (2). Ayant perdu son père à l'âge de quatorze ans, il suivit, ainsi que son frère Athénodore, et d'après le désir de sa mère, l'étude de la rhétorique, afin d'en faire le fondement de sa fortune et de sa renommée. Ils étudièrent tous deux à cet effet la langue latine et aussi le droit romain, d'après le conseil de leur maître. Afin de se perfectionner dans cette dernière science, ils voulurent visiter une école étrangère, soit à Rome, soit dans quelque autre ville. Ce qui fa

(1) Les preuves où l'on peut puiser pour sa biographie sont Oratio paneg. in Orig. Gregor. Nyss. Vita Gregor. Thaum. Opp. T. III, p. 536 seq. Gall. T. III, p. 439. - Euseb., h. e., VI, 30; VII,

14. Hieron. cat. c. 65.

- Basil. Magn. ep. 28-110; 204-207, edit.

Paris, revue par Nic. M. Pallavicini. Rome 1649, in-8°.

(2) Greg. Nyss. in vit. Greg. Thaum., c. 3.

cilita l'exécution de ce plan, ce fut le mariage, avec un lieutenant du gouverneur de Palestine, de leur sœur, qu'ils furent chargés de conduire à son époux. A leur retour ils résolurent de s'arrêter à Béryte en Phénicie, qui possédait à cette époque une célèbre école de droit romain; mais Dieu en disposa autrement. A Césarée, en Palestine, ils entrèrent en relation avec Origène, qui enseignait précisément dans cette ville (3). A peine celui-ci eut-il fait la connaissance des deux frères, qu'il mit en usage toute son entraînante éloquence pour les engager à rester auprès de lui et à renoncer à l'étude du droit. Il leur peignit, avec tout le feu de l'enthousiasme et avec la faconde la plus persuasive, le prix de la philosophie, jusqu'à ce qu'entraînés par le charme inexprimable de ses discours, ils oublièrent Béryte, la jurisprudence, leur famille et tout pour se livrer sans aucune réserve à l'enseignement d'Origène. Saint Grégoire exprime l'amitié qu'il ressentait pour Origène par ces mots : « Et « l'âme de Jonathas se fondit dans l'âme de David. ›

Origène leur fit parcourir successivement toutes les branches de la philosophie; la logique, la physique, les mathématiques, la géométrie, l'astronomie, et enfin la philosophie morale, qu'il ne leur présenta pas seulement en théorie, mais dont il chercha à leur inculquer la pratique (4). Il termina son cours par la théologie. Il leur fit d'abord étudier, sous sa direction particulière, les anciens philosophes et poètes, à l'exception des athées; il leur apprit ensuite à en tirer tout ce qu'ils offraient de vrai et d'utile, puis il leur mit dans les mains l'Ecriture-Sainte, qu'il leur expliqua, et finit par les initier dans la science parfaite du christianisme (5).

Cet enseignement se prolongea pendant cinq ans, toutefois avec quelques interruptions. Car lorsque, sous la persécution de Maximin, en 235, Origène se réfugia en Cappa

(3) Panegyr. in Orig., c. 5-6, — (4) Ibid., c. 9. — (5) Ibid., c. 13.

doce, Grégoire continua ses études à Alexandrie. La pureté de ses mœurs, quoiqu'il ne fût pas encore chrétien, mais seulement catéchumène, excita l'admiration générale, et seandalisa même en secret plusieurs jeunes gens de son age. Afin de lui causer à ce sujet un embarras sensible, ils ga-. gnèrent une prostituée, qui, un soir, pendant que Grégoire se livrait avec ses amis à des recherches scientifiques, vint s'adresser à lui d'un air de familiarité pour réclamer, en présence de tout le monde, une somme qu'elle prétendait lui être due depuis long-temps. Toute la société se souleva contre une conduite si audacieuse; Grégoire seul conserva son sang-froid. Il pria un des amis qui était assis à côté de lui de donner à cette femme l'argent qu'elle demandait, afin de les délivrer de ses importunités. Mais à peine eut-elle touché la monnaie, qu'à l'effroi général, elle tomba, par terre dans un accès d'épilepsie, se roulant et écumant de la bouche, et elle demeura dans cet état jusqu'à ce qu'elle fût délivrée par la prière de Grégoire (6). Sous le règne de Gordien, en 237, il retourna avec l'évêque Firmilien, à Césarée, en Cappadoce, où il acheva ses études sous Origène et s'y fit probablement baptiser peu de temps après, en 239 (7). Avant de partir, il prononça l'éloge d'Origène, en sa présence même, et lui exprima toute la reconnaissance et toute la vénération qu'il lui inspirait.

Revenu dans sa patrie, ses concitoyens s'attendaient à le voir déployer ses brillans talens et ses vastes connaissances dans les charges publiques. Mais on se trompait. Grégoire se retira à la campagne, où il continua à se livrer à l'étude. Vers cette époque, il reçut une lettre d'Origène, que nous possédons encore, dans laquelle ce Père parle avec estime de l'érudition de son disciple, mais lui donne le con

(6) Greg. Nyss. 1. c., n. 5. — (7) Euseb., h. e., VI, 30. Tillemont, Mémoir. T. IV, p. 669. (Bruxell.)

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