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de leur vie, elles prennent la part la plus active au combat que soutiennent encore leurs frères; les anges assistent aussi les fidèles dans cette lutte (199). Les saints adressent pour eux à Dieu les plus ferventes prières (200); les fidèles sur la terre honorent de leur côté les saints (201). C'est ainsi que le culte des anges, des saints et des fidèles, y compris JésusChrist, le centre médiateur, devient un culte commun, de telle manière que tout le monde spirituel, avec le Christ, son médiateur à la tête, se réunit pour coopérer au même dessein, le perfectionnement moral, et parvenir au même but, Dieu (202).

Cette manière de voir, bien qu'elle ne soit pas exacter

puli sui, ipse velut anima habitare, ut omnes motus atque omnia opera secundum ipsius habeat voluntatem, etc.

(199) Contr. Cels. VIII, 34. Οίτινες (ἄγγελοι) ὡς συγγενείς και φίλους τους μιμούμενες την εἰς Θεον αὐτῶν εὐσεβειαν ὁροντες, συμπραττουσιν αὐτων τη σωτηρίᾳ τῶν ἐπικαλουμένων τον Θεον και γνησίως ευχομένων· ἐπιφαιγια μένοι και οιόμενοι, αὐτοις ( άνθρωποις) δειν ὑπακουειν, και ὥσπερ ἐξ ἑνος συνθήματος ἐπιδημεῖν ἐπ ̓ εὐεργεσία και σωτηρια των εὐχομενων Θεῷ, ᾧ και αὐτὸς εὐχονται. Cf. V, 57; VIII, 57.

(200) Comm. in Cantic. Canticor., 1. III, p. 75. Sed et omnes Sancti, qui de hac vita decesserunt, habentes adhuc charitatem erga eos, qui in hoc mundo sunt, si dicantur curam gerere salutis eorum, et juvare eos precibus suis atque interventu suo apud Deum, non erit inconveniens.

(201) Contra Cels., VIII, 13, 57, 64. Au sujet de la différence entre adoration et invocation, voyez de Orat., c. 14; et pour l'homme, voyez c. Cels., VIII, 13.

οι

(202) De Orat., τ. 11, 12. Οὐ μόνος δε ὁ ἀρχιερευς (Ιησους) τοις γνησιως εὐχομενοις συνευχεται, ἀλλὰ καὶ οἱ ἐν οὐρανῷ χαιροντες ἀγγελο...... "ait! αίτε και των προκεκοιμημένων ἁγιων ψυχαι. Comme fondement, il indique la charité... μια δε κυριωτατων ἀρέτων κατα τον θειον λογον ἐστιν ή προς τον πλησιον ἀγάπη, ἦν πολλῷ μᾶλλον προςείναι τοις προκεκοιμημέν νοις ἅγιοις προς τους ἐν βιῳ ἀγωνιζόμενους, αναγκαιον νόειν, παρά τους τῇ ἀνθρώπινη ἀσθένεια τυγχάνοντας και συναγωνιζομενους τοις ὑποδεεστε μους κ. τ. λ. 11 développe ensuite combien les prières des anges

ἐν

et

ment définie sous tous les rapports, fait néanmoins connaître et la profondeur de l'esprit d'Origène et sa vive sensibilité, précédée comme elle l'était du véritable sens de la communion chrétienne.

V. Du mérite d'Origène. De ses erreurs et de ses adversaires.

Il est incontestable que, soit comme docteur, soit comme écrivain, Origène a rendu de grands services à l'Eglise. Ses vastes talens, sa pénétration, sa profonde érudition, son infatigable activité pour le salut des fidèles, enfin ses vertus personnelles qui, jointes à sa parfaite humilité, le rendaient si aimable, sont des points sur lesquels ses adversaires les plus déclarés lui rendent justice, et il est certain que l'histoire de l'Église ne présente aucun homme qui puisse se comparer à lui sous ces divers rapports. On voit percer dans tous ses écrits des efforts constans pour étendre, à l'avantage de l'Église, le sentiment et le goût de la science et pour enflammer les esprits du désir d'avancer en connaissance autant qu'en vertu chrétienne. L'éloge d'Origène, par saint Grégoire le thaumaturge, nous fait bien voir jusqu'à quel point il était pénétré et animé de cette pensée; cet éloge déploie le tableau le plus fidèle et le plus attrayant de son grand génie et de son ardeur pour l'étude. Si son interprétation de l'Écriture Sainte n'est pas sans défaut, elle nous offre du moins un témoignage de la pénétration de son esprit et de son grand amour pour Jésus-Christ et pour l'Église. On n'avait encore rien fait de mieux en ce genre, et l'homme le plus célèbre sous ce rapport dit en parlant de lui: « Je ne

dis qu'une chose; c'est que je consentirais à supporter tout

des saints sont inhérentes au Christianisme, et combien elles doivent être efficaces.

« l'odieux qui pèse sur son nom, pourvu que je pusse avoir • aussi sa connaissance des Écritures, et je m'embar<< rasserais peu des spectres et des ombres, qui n'effraient que les enfans et ne parlent que dans des coins ob« scurs (203). » — « D'innombrables docteurs, dit Vincent de Lérins, ‹ d'innombrables prêtres, confesseurs et martyrs,

sortirent de son sein. Et qui pourrait décrire combien ⚫ tous l'admiraient, le célébraient, étant séduits par sa dou« ceur enchanteresse? Quel était l'homme, pourvu qu'il eût « le moindre sentiment de piété, qui n'accourût vers lui des ‹ extrémités du monde? Quel chrétien ne l'honorait pas • presque à l'égal d'un prophète, d'un docteur, d'un sage?... « Le temps me manquerait si je voulais rappeler tous les « mérites de cet homme. Qui pourrait se détacher d'un << homme doué de tant de génie, de tant d'érudition, de tant d'agrément, et qui ne s'écrierait: J'aime mieux me

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tromper avec Origène que de rencontrer la vérité avec « un autre (204)?» Une chose digne de remarque, c'est que, dans la grande lutte contre l'arianisme, les champions les plus spirituels et les plus savans du côté du catholicisme, tels que saint Athanase, saint Basile, saint Grégoire de Nazianze, saint Hilaire, etc., s'étaient pénétrés des ouvrages d'Origène et lui ont toujours exprimé la reconnaissance qu'ils lui devaient.

Toutefois sa renommée n'est pas sans tache, ni son mérite sans adversaires. Ce grand homme a fourni contre lui des armes qui lui ont enlevé une grande partie de sa gloire, et il ne sera pas possible de jamais le laver complétement des erreurs qu'il a commises. En attendant, on ne comprendrait

(203) Hieronym. Præfat. ad Quæst. Hebr. in Genes. Opp. Tom. III, pag. 303 sq. (edit. Venet.) cf. epist. 84, al. 64, ad Pammach. et Ocean.

(204) Vincent. Lirin. Commonit., c. 17.

pas comment, avec son esprit et son dévouement sans bornes à l'autorité de l'Église, il a pu s'égarer, si nous ne connaissions pas les événemens et sa position à l'égard de l'Église.

Origène s'était livré de bonne heure, et dans la première fleur de son esprit, à l'étude des belles-lettres; la philosophie grecque avait donné une forme à ses dispositions faciles à pétrir. Tout-à-coup il se vit appelé du sein de cette sphère d'idées, à professer la théologie. Dans un àge encore tendre, il fut obligé d'enseigner en même temps la philosophie et la théologie. Le loisir lui manqua pour mettre de l'ordre dans ses études et compléter son éducation. Forcé de se frayer une route à lui-même, l'enthousiasme avec lequel ses leçons étaient accueillies, semblait devoir lui rendre inutile d'en recevoir encore à son tour.

La position qu'il prit, à compter de ce moment, dans l'Église, ne pouvait manquer d'empêcher encore qu'il ne généralisât ses idées. Sa vie tout entière ne fut qu'une lutte perpétuelle contre les hérétiques et surtout contre les gnostiques. Ceux-ci s'étaient formé un système scientifique qui leur était particulier, et ils savaient tromper les hommes par une apparente profondeur. Ceux qui voulaient les combattre avec avantage devaient, à ce qu'il semblait, les attaquer avec les mêmes armes. Le zèle ardent qui animait Origène pour le Christianisme lui inspira l'idée de coordonner entre elles les doctrines catholiques, et de les orner du charme de la science. Mais cela était bien plus difficile en traitant une matière donnée, pleine des mystères les plus profonds, auxquels il n'était pas permis de toucher, que dans la construction d'un système humain, comme celui des hérétiques, et qu'ils étaient les maîtres de plier à leur gré. La philosophie qu'Origène avait à son service n'était pas suffisante pour cela; sa raison ne pouvait pas devenir complétément maîtresse du sujet immense qui dominait son âme; aussi, quel

que louables que fussent ses efforts, ils durent nécessairement échouer, et, en effet, l'entreprise qu'il tenta, essayée plusieurs fois depuis, ne réussit jamais parfaitement. Cela ne doit point nous étonner. La foi est placée, par sa nature, plus haut que la science; le Christianisme, qui est infini, ne saurait être renfermé dans des formes limitées; pour y arriver, il faut nécessairement que la révélation perde, soit en valeur et en dignité, soit en puissance spirituelle. Des malentendus et des erreurs sont pour ainsi dire inévitables; car l'intelligence ne peut saisir ce qui est infini.

C'est ainsi que d'un côté une opposition n'embrassant qu'un côté des choses, contre une tendance de l'esprit positive et facile, hors de l'Église, et de l'autre des efforts sincères, mais erronés, pour parvenir à la science, causèrent les erreurs d'Origène, auxquelles l'autorité des règles de la foi pouvait seule mettre des bornes. Cependant, au milieu même de ses erreurs, il est encore respectable à nos yeux. On remarque sans peine que la plupart d'entre elles ne sortent pas du domaine de la métaphysique. Il croyait que les questions dont les gnostiques pressaient les catholiques, étaient résolues du moment où il les leur enlevait pour les placer sur un autre terrain où, par le moyen de la spéculation, i y faisait une réponse satisfaisante. La plus difficile d'entre ces questions était l'origine du mal et la réunion des notions de justice et de bonté en Dieu. Origène tenta la solution du problème. Il ne pouvait pas se figurer Dieu, dans le repos de la satisfaction intérieure; car cela aurait contredit sa toute-puissance créatrice qui devait se montrer au dehors. En conséquence, sans prétendre que le monde fût coexistant avec Dieu, il le regardait néanmoins comme un résultat nécessaire de son essence; et par suite de ce raisonnement, il admettait avant le monde actuel qui ne remontait qu'à environ 6000 ans, une série innombrable d'autres mondes qui l'avaient précédé. Il en fut de même à l'égard de la notion

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