DU DIOCÈSE DE LYON, IMPRIMÉ PAR L'AUTORITÉ DE MONSEIGNEUR ANTOINE DE MALVIN DE MONTAZET, Archevêque & Comte de Lyon, Primat de France. Chez AIMÉ DE LA ROCHE, Imprimeur de Monfeigneur M. DCC. LXXXVIII. AVEC PRIVILÈGE DU KOI. Gritner RITUEL DU DIOCÈSE DE LYON. Suite de la Première Partie. DU SACREMENT DE PÉNITENCE. S I la perte de la grace du Baptême eût été irréparable, la plupart des Chrétiens n'auroient trouvé dans cette application des mérites de J. C. qu'une juftification paffagère, & un furcroît de condamnation. Car il eft malheureufeTome II. A ment trop fenfible par la conduite du commun des fidèles, que ceux qui perfévèrent dans la juftice jufqu'au dernier moment font rares, & que le trèsgrand nombre retombe dans le péché, & fous la fervitude du Démon. Mais puifqu'il a plu à Dieu de nous offrir dans le Sacrement de Pénitence feconde planche après le naufrage, rien n'eft plus important que de bien connoître la vertu de ce Sacrement, & les difpofitions qu'il exige, afin que ce nouveau bienfait de la divine miféricorde ne devienne pas, par notre faute, une source d'abus & de profanations. une De la vertu de Pénitence. LA Pénitence est tout à la fois une Vertu & un Sacrement. Confidérée comme Vertu, elle eft une douleur & une déteftation fincère des péchés commis, avec une ferme réfolution de n'y plus retomber, & de les expier par des fatisfactions proportionnées. La loi éternelle, l'ordre immuable, font, que l'homme ne pèche point, & que s'il pèche, fon péché foit puni, ou par la juftice de Dieu, ou par les peines qu'il s'impofe à lui-même (a). La néceffité de faire pénitence eft donc auffi ancienne, que la chûte du premier homme. Auffi n'eft-il point d'obligation, que les Saintes Ecritures & les Conciles rappellent plus fouvent (b). J. C. déclare expreffément, que nous tomberons dans la mort éternelle, fi nous ne faifons pénitence (c). Dans tous les tems, dit le » Saint Concile de Trente, la Pénitence » a été néceffaire pour recouvrer la grace (a) Iniquitas omnis, parva magnave fit, puniatus neceffe eft, aut ab ipfo homine poenitente, aut à Deo vindicante. Ergò puniamus noftra peccata, fi quarimus mifericordiam Dei. Non poteft Deus misereri omnium operantium iniquitatem, quafi blandiens peccatis, aut non eradicans peccata. Prorsùs aut punis aut punit. Vis non puniat? puni tu. S. Aug. in Pfal. 58. Serm. I. — Non fufficit ad pœnitentiam, mores in melius commutare, & à factis malis recedere, nifi etiam de his quæ facta funt, fatisfiat Deo per pœnitentia dolorem, per humilitatis gemitum, per contriti cordis facrificium, cooperantibus eleeınoAnis. Idem. Serm. 351. (b) Magnus enim dies Domini, & terribilis valdè : & quis fuftinebit eum? Nunc ergò dicit Dom nus > Convertimini ad me in toto corde veftro, in jejunio & in fletu, & in planetu. Et fcindite corda veftri, & non veftimenta veftra & convertimini ad DomiCum Deum veftrum. Joel. II. 12. (c) Nifi pœnitentiam habueritis, omnes fimiliter peribitis. Luc. XIII. 3. Petrus verò ad illos: Poe nitentiam, inquit, agite, & baptizetur unufquifque veftrum in nomine Jefu-Chrifti, in remiffionem pec atorum veftorym, AZ, U. 38. |