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il

que pour se faire ma nourriture et ma force, quitte en quelque façon la droite de son Père, et vient demeurer en moi? Pour reconnoître un si grand amour, ne dois-je pas me disposer par le secours de sa grace, à le recevoir avec un cœur transporté de zèle pour son service; enfin avec un cœur pénétré d'indignation contre tout attachemeut aux créatures ?

INSTRUCTION
Pour l'Office des Ténèbres.

'Office que nous appellons Ténèbres, l'Eglise le nomme aussi les Nocturnes, parce qu'autrefois il ne se chantoit que la nuit: et depuis que l'usage contraire a prévalu, elle lui donne le nom de Matines. Celui de Ténèbres vient des prières que l'on chante après le cantique Benedictus, toutes les lumières de l'Eglise étant éteintes: ce qui, dans le temps que ce même Office se chantoit la nuit, produisoit une épaisse obscurité.

Anciennement on ne mettoit point de cierge sur l'Autel, et dans les Offices de la nuit, on éteignoit ces cierges à mesure que le jour paroissoit.

Le bruit qui se fait à la fin de l'Office est encore un vestige de l'antiquité : en effet, c'étoit en frappant de la main sur son banc ou sur son livre que le Célébrant donnoit le signal de s'en aller comme cela se pratique encore dans la plupart des Communautés: cependant il y en a qui prétendent que ce bruit fait par tout le peuple représente le désordre et la confusion qui parurent à la mort de

Jésus-Christ.

L'Office de ces trois jours ne parle que des souffrances du Sauveur; et l'Eglise, pour attendrir

ses enfans, a choisi entre les Pseaumes ceux qui prédisent les circonstances de la Passion de JésusChrist. C'est dans la mème vue qu'elle a tiré du Prophète Jérémie les trois premières leçons de chacun des Offices appellés Ténèbres. La désolation de Jérusalem si vivement dépeinte par le Prophète, est une image bien naïve de l'état affreux où le péché nous avoit réduits.

INSTRUCTION.

POUR LE JEUDI-SAINT.

'Absoute qui se fait aujourd'hui dans les Parois

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ses, est un reste de l'ancienne discipline suivant laquelle on réconcilioit en ce jour les pénitens publics; elle n'est point sacramentelle, mais seulement une prière et une bénédiction sur le peuple.

On sonne les cloches pendant le Gloria in excelsis, et on ne les sonne plus jusqu'au SamediSaint; ce qui est encore un vestige des premiers temps, où l'usage des cloches étoit inconnu : à moins qu'on ne veuille regarder ce silence comme la marque d'une profonde tristesse.

Comme on n'offrira pas demain le sacrifice de la Messe, le Célébrant réserve une Hostie consacrée, et cette Hostie, avec le saint Ciboire, est portée dans un lieu préparé à ce sujet.

C'est un pieux usage, que celui de visiter ces trois jours différentes Eglises. On le fait en mémoire de ce que le Sauveur souffrit en différens lieux.

Du lavement des pieds.

Dès les premiers siècles de l'Eglise, on pratiqua cette cérémonie, appellée ordinairement Mandatum, c'est-à-dire, commandement, parce qu'elle

nous a été recommandée par notre Seigneur: je vous ai donné cet exemple, dit-il à ses Disciples, afin que vous l'imitiez. Cet usage est encore observé dans la plupart des Eglises; et nos Rois ne dédaignent pas de s'abaisser en ce jour aux pieds des plus vils d'entre leurs sujets pour se conformer à l'humanité de Jésus-Christ, qui, selon l'expression d'un Père, est le plus parfait éloge de cette vertu. L'humilité, dit saint Bernard, est le fondement de toutes les autres vertus, tout nous le prèche; la Religion que nous professons, qui est celle d'un Dieu anéanti; les créatures qui nous environnent, et qui, depuis le péché, sont deveues pour nous comme autant de pièges: le néant qui est notre principe, le tombeau qui est le terme où nous devons tous aboutir.

MEDITATION

Sur l'Institution du Sacrement de l'Eucharistie.

Esus-Christ dans le Sacrement de l'Eucharistie',

JE

nous communique tout ce qu'il a de richesses et de biens, son Corps, son sang, son Ame, ses vertus, ses mérites, sa Divinité. Excès d'amour digne de l'étonnement éternel des hommes! prodige qui passe toute l'intelligence des Anges du ciel!

Il n'y avoit qu'un Dieu qui pût concevoir un pareil dessein, et l'exécuter.

Quelle libéralité de la part de Jésus-Christ! quelle avarice de votre côté ! Que lui avez vous accordé jusqu'ici ! Mais si vous n'avez point reconnuses dons, voudriez-vous encore etre ingrat envers sa personne même ? Jésus-Christ se livre à Vous et vous vous refusez à Jésus-Christ: Ah! donnez tout une bonne fois à qui vous donne tout, en se donnant lui-mème à vous.

Le prix d'un don dépend beaucoup de l'affection de celui qui le fait, cette affection en est l'ame, pour ainsi dire. Or Jésus-Christ se donne à nous dans l'Eucharistie avec un amour qui ne se peut comparer qu'à lui-même. 1. Il institua ce Sacrement de son Corps dans le temps que les hommes alloient lui faire souffrir la mort la plus cruelle et la plus ignomineuse. Ce fut alors qu'il se prépara de son côté à leur laisser une nourriture qui soutînt la vie de leur ame. 2. C'est sous la forme du pain qu'il se donne, afin de nous ètre si unanimement uni, que rien ne puisse nous séparer de lui: de mème que rien ne peut séparer de notre substance les alimens qui se sont transformés en elle. 3. Jésus-Christ prévoyoit, en instituant l'Eucharistie, à quels outrages son sacré Corps seroit sans cesse exposé; il prévoyoit les profanatious horribles de tant d'Hérétiques; les sacrilèges de tant de mauvais Chrétiens, les froideurs de tant d'ames tièdes. Mais tous ces obstacles ne l'arrêtent point; il veut, à quelque prix que ce soit, se donner à nous; il le desire avec la plus vive ardeur.

Cependant que d'affections contraires à son amour règuent en vous ! Il souhaite ardemment de venir demeurer en vous; et vous pensez si peu à l'y recevoir. Que prétendiez-vous donc que Jésus-Christ

fit

encore pour vaincre votre dureté? avouez sincè

rement aux pieds de votre Sauveur ce qui vous retient et vous éloigne de lui, conjurez-le de vous le pardonner, et de remettre votre ame au nombre de ses épouses fidèles: priez-le d'établir en vous des dispositions propres à lui rendre amour pour amour, autant que vous le

pouvez.

INSTRUCTION

POUR LE VENDREDI-SAINT.

L'Eglise

fait

'Eglise prie aujourd'hui pour les hommes de tous les états, et ce n'est qu'en ce jour qu'elle pour les Juifs et pour les infidèles des prières publiques. Elle en use de la sorte, afin de montrer que Jésus-Christ est mort pour tous les hommes sans exception; et de lui demander que le fruit de sa mort leur soit appliqué.

Les Oraisons étant finies, on découvre la Croix pour marquer que le Sauveur y a été attaché nud, et que le voile dn Temple étant déchiré, le Sanctuaire parut à découvert.

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Ensuite le Clergé, puis le peuple, adorent avec respect la Croix de Jésus-Christ, comme l'instrument de leur salut. Ils se prosternent devant elle non pour adorer le bois ; ce qui suivant l'expression de saint Ambroise, seroit une erreur idolatrique, mais pour adorer le Sauveur, qui y a été attaché. En effet, l'Eglise ne prétend pas nous faire adorer ce que nous voyons; mais elle veut que nous adorions Jésus crucifié, que nous ne voyons pas. Elle veut que nous élevions nos cœurs à Jésus-Christ dans le ciel pour l'y adorer à la droite de son Père, et pour le remercier de ce qu'il a bien voulu souffrir lui-même le supplice de la Croix, afin de nous racheter de la mort.

On n'offre point le sacrifice de la Messe et le Prêtre communie aujourd'hui sous la seule espèce du pain qui fut réservé hier, ce qui est un autre vestige d'antiquité; car suivant l'ancienne discipline, on n'offroit point le Sacrifice les jours de jeûne; cet usage subsiste encore en Orient. On peut ajouter, avec l'Abbé Rupert, que la célébration de la

et

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