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te allora qui mancherebbe al defiderio mio, e à niuno potrebbe parer nuovo in Parigi che io mi rimaneffi in una provincia.

Cirey 12. Octobre 1735.

Theatre. Tom. I.

N

AC

ACTEURS.

JULES-CE SA R, dictateur.
MARC-ANTOINE, conful.
JUNIUS BRUTUS, préteur.

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CEfar, tu vas régner; voici le jour auguste,

Où le peuple Romain, pour toi toujours injuste
Changé par tes vertus, va reconnaître en toi
Son vainqueur, fon appui, fon vengeur, & fon roi.
Antoine, tu le fais, ne connaît point l'envie.
J'ai chéri plus que toi la gloire de ta vie;
J'ai préparé la chaîne où tu mets les Romains,
Content d'être fous toi le fecond des bumains
Plus fier de t'attacher ce nouveau diadême,
Z 2

Plus

Plus grand de te fervir que de régner moi-même.
Quoi! tu ne me répons que par de longs foupirs!
Ta grandeur fait ma joie, & fait tes déplaifirs!
Roi de Rome & du monde, eft-ce à toi de te plaindre?
Céfar pent-il gémir, ou Céfar peut-il craindre?
Qui peut à ta grande ame infpirer la terreur ?
CESAR.

L'amitié, cher Antoine; il faut t'ouvrir mon cœur.
Tu fais que je te quitte, & le deftin m'ordonne
De porter nos drapeaux aux champs de Babilone.
Je pars, & vais venger fur le Parthe inhumain
La honte de Craffus & du peuple Romain.
L'aigle des légions, que je retiens encore,
Demande à s'envoler vers les mers du Bofphore;
Et mes braves foldats n'attendent pour fignal,
Que de revoir mon front ceint du bandeau royal.
Peut-être avec raifon Céfar peut entreprendre
D'attaquer un pays qu'a foumis Alexandre.
Peut-être les Gaulois, Pompée & les Romains,
Valent bien les Perfans fubjugués par fes mains.
J'ofe au moins le penfer; & ton ami fe flate
Que le vainqueur du Rhin peut l'être de l'Euphrate.
Mais cet espoir m'anime, & ne m'aveugle pas.
Le fort peut fe laffer de marcher fur mes pas
La plus haute fageffe en eft fouvent trompée;
Il peut quitter Céfar, ayant trahi Pompée;
Et dans les factions, comme dans les combats,
Du triomphe à la chute il n'eft fouvent qu'un pas.
J'ai fervi, commandé, vaincu, quarante années;
Du monde entre mes mains j'ai vu les deftinées;

Et

Et j'ai toujours connu qu'en chaque événement,
Le deftin des états dépendait d'un moment.

Quoi qu'il puiffe arriver, mon cœur n'a rien à craindre;
Je vaincrai fans orgueil, ou mourrai fans me plaindre.
Mais j'exige en partant, de ta tendre amitié,
Qu'Antoine à mes enfans foit pour jamais lié;
Que Rome par mes mains. défendue & conquife,
Que la terre à mes fils, comme à toi, foit foumise :
Et qu'emportant d'ici le grand titre de roi,
Mon fang & mon ami le prennent après moi.
Je te laiffe aujourd'hui ma volonté dernière.
Antoine, à mes enfans il faut fervir de père.
Je ne veux point de toi demander des fermens
De la foi des humains facres & vains garans;
Ta promeffe fuffit, & je la crois plus pure
Que les autels des dieux entourés du parjure.

ANTOIN E.

C'est déja pour Antoine une affez dure loi,
Que tu cherches la guerre & le trépas fans moi,
Et que ton intérêt m'attache à l'Italie,

Quand la gloire t'appelle aux bornes de l'Afie.
Je m'afflige encor plus de voir que ton grand cœur
Doute de fa fortune, & préfage un malheur :
Mais je ne comprens point ta bonté qui m'outrage.
Céfar, que me dis-tu de tes fils, de partage?
Tu n'as de fils qu'Octave, & nulle adoption
N'a d'un autre Céfar appuyé ta maifon.

CESAR.

Il n'eft plus tems, ami, de cacher l'amertume,
Dont mon cœur paternel en fecret fe confume.

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