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Paroisse est consacrée. Oui, mon Dieu, faites que j'aie le bonheur de me sauver dans cette Paroisse, et d'y aider tous mes Paroissiens à se sauver avec moi.

Pour cela, M. C. F., j'ai de grandes obligations à remplir; vous en avez aussi. Je crois qu'il est de mon devoir de vous instruire aujourd'hui de ces obligations réciproques. Excitons-nous au désir de les remplir fidèlement et de nous sanctifier ensemble.

LA charge pastorale est redoutable; c'est un fardeau bien pesant; il est plus facile aux simples Fidèles de se sauver, qu'au Pasteur. Pour en juger, considérons ses obligations. Voici les trois principales ; je ne vous les dissimule point, M. F.: comme Curé, je vous dois le bon exemple en toutes choses; je vous dois l'instruction; je vous dois mes services. Je vous dois le bon exemple, pour vous porter à la vertu ; je vous dois l'instruction, pour vous enseigner tous vos devoirs; je vous dois mes services; je me dois tout à vous pour vous assister dans tous vos besoins. Telles sont mes charges, je vais vous les faire connoître. Mais vous souhaitez, M. F., que je vous dise aussi à chaque point quelles sont vos obligations; les voici : voici ce que vous devez faire pour profiter de mon ministère. Votre Pasteur est honoré du caractère le plus saint, et il vous doit l'exemple de la vertu; vous devez donc le respecter, et imiter ce que vous verrez

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en lui de vertueux. Il vous doit l'instruction; vous devez donc être assidus à venir l'entendre, et suivre les avis qu'il vous donnera : enfin il vous doit ses services, il vous les rendra avec zèle; vous lui devez done l'amour et la reconnoissance.

Premier devoir d'un Pasteur: il doit le bon exemple. J. C. l'a donné lui-même : il est le modèle des Pasteurs: Cœpit Jesus facere et docere. Le Pasteur, à son imitation, doit commencer par la pratique des vertus qu'il veut inspirer. Je dois donc premièrement prêcher par mes exemples de vive voix, et plus encore par l'exemple que par la parole; tel est l'ordre que m'en a donné mon Sauveur : Je vous ai donné l'exemple, me dit-il, afin que vous fassiez comme j'ai fait moi-même.

ensuite

Vous voyez mon obligation, je ne la déguise pas. Je dois honorer mon ministère par une vie sainte et irréprochable. Pour vous, M. F., que devez-vous à mon ministère et aux exemples de vertus que je tâcherai de vous donner? Vous devez respecter et honorer mon ministère ; vous devez imiter ce que vous verrez de bon en moi.

Ce n'est pas à moi, ce n'est pas à ma personne que vous devez ce respect et cet honneur. Hélas! que suis-je ? un homme imparfait un pécheur ! Mais malgré mon indignité, le Seigneur a bien voulu m'élever à la dignité du Sacerdoce. Oui, M. F., j'ai l'honneur d'être Prêtre et votre Pasteur; c'est cette sublime qualité qu'un bon Chrétien ne

je devois la rappeler de son égarement: Sanguinem ejus de manu tua requiram.

Je suis donc par l'ordre de Dieu cette sentinelle qui doit veiller à la sûreté de sa maison. Il n'y a personne parmi vous, M. F., que je ne doive avertir et précautionner contre les piéges que vous tendent les ennemis de votre salut. Me voici chargé des Justes et des pécheurs de cette Paroisse. Je suis responsable du salut de tous; j'en rendrai compte ame pour ame: Sanguinem, etc. Au jugement de Dieu, disoit un saint Pasteur (M. d'Arenthon ), je demeurerai sur la sellette, jusqu'à ce que les ames dont j'ai été chargé aient été jugées; et s'il s'en est perdu une par ma faute, hélas ! je suis perdu avec elle. Oh! M. F., que ma charge est redoutable! Ayez compassion de moi, aidezmoi de vos prières, obéissez à mes avis, et ne soyez pas surpris si je veille sur votre conduite; si j'avertis, si je reprends, si je corrige, si je crie au désordre quand je le verrai. Malheur à moi, si je me taisois en pareilles circonstances ! Le berger peut-il se taire quand il voit le loup dans la bergerie ? Je monterai dans cette chaire je crierai contre les scandales, contre l'ivrognerie et Fimpureté, contre les emportemens et les injustices, contre les vols et les usures, contre les indécences et le libertinage. Je ne me tairai que quand le désordre sera fini; et alors même je redoublerai ma vigilance mes soins, mes instructions, pour vous précautionner contre le désordre, et l'empêcher

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de revenir, O mon Dieu ! quel fardeau vous avez imposé sur mes foibles épaules! Eclairezmoi, fortifiez-moi, soutenez-moi, afin que je le porte, ce fardeau, pour l'amour de vous, pour votre gloire, pour le salut des ames qui me sont confiées. Donnez à ma voix la force pour pénétrer les cœurs, et une vertu toute-puissante, pour arrêter et abattre le vice.

Pour vous, M. F., que je dois instruire, vous devez venir m'entendre; vous devez conserver ce que je vous dirai, le méditer et vous y soumettre. Quand j'irai chez vous pour vous donner quelques avis, vous devez les recevoir avec docilité, et en profiter. Envoyez exactement, je vous en prie, envoyez vos enfans au Catéchisme. Venez-y aussi vous-mêmes les jours de Dimanches. Chacun a besoin d'instruction; et c'est dans ces instructions familières que vous apprendrez encore mieux votre Religion. Les gens de bien aiment à entendre parler de Dieu; et c'est une preuve qu'on ne l'aime pas, dit J. C., quand on n'aime pas à entendre parler de lui. Envoyez aussi exactement vos enfans aux écoles; je les visiterai souvent; je donnerai mes soins, pour qu'ils y soient bien enseignés. Assistez, autant que vous le pourrez, aux Prières que l'on fera tous les soirs à l'Eglise, pendant l'Avent et le Carême et au Chapelet, les jours de Fêtes et de Dimanches. Au jugement des gens du monde, ces exercices ne sont que des minuties; mais dans le vrai, il n'y a rien qui soit plus propre

à entretenir la piété dans une Paroisse et dans les familles, et à retenir les jeunes gens dans le devoir. N'écoutons jamais le monde, il est toujours en opposition avec l'Evangile : il est condamné de Dieu. Ecoutons l'Eglise, suivons ses Pasteurs : c'est la voix de Dieu, qui nous conduira au ciel.

Mais pour profiter de mes avis et de mes autres instructions, recevez-les avec respect, comme si J. C, vous parloit; ce sera de sa part et en son nom que je vous parlerai. Recevez-les avec reconnoissance; ce sera par amitié et par zèle que je vous instruirai. Recevez-les avec docilité et fidélité; c'est J. C. lui-même qui vous l'ordonne. Ce sera à lui que vous obéirez, quand vous ferez ce que je vous aurai recommandé. En vous avertissant, en vous instruisant, je fais mon devoir, je sauve mon ame; si vous n'obéissez pas, vous vous perdez, vous vous damnez. O mon Dieu! ne permettez pas que ce malheur arrive à aucun de mes Paroissiens! Je les aime tous pour l'amour de vous; que j'aie la consolation de les voir tous dans le Ciel'!

Il me reste à vous parler de notre troi'sième obligation.

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Je vous dois mes services, ou plutôt je me dois tout à vous. Je dois être à vous comme un serviteur est à son maître. J. C. le 'souverain 'Pasteur, a dit de lui-même qu'il n'étoit pas venu pour être servi, mais

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