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le temple de Dieu, Dieu le perdra; car le temple de Dieu est saint, et c'est vous-mêmes qui étes ce temple. Ah! misérables! que deviendrons nous donc, après avoir violé si souvent, si grièvement le temple de notre corps et de notre ame, toutes les promesses et les vœux de l'alliance que nous avions faite avec Dieu, dans notre Baptême !

Nous lisons dans l'Ecriture, qu'au retour de la captivité, Esdras rassembla le peuple juif et lui lut la loi du Seigneur, l'alliance que Dieu avoit faite autrefois avec ce peuple, les grandes récompenses qu'il y promettoit à ceux qui l'observeroient, et les menaces terribles qu'il prononçoit contre ceux qui viendroient à la violer. Ce peuple qui avoit presque entièrement perdu de vue cette loi sainte et les obligations de cette alliance, en considérant les infractions sans nombre qu'il en avoit faites, fut touché d'un si vif repentir, d'une douleur si profonde, que tous se mirent à pleurer, à pousser des cris lamentables, au point qu'Esdras fut obligé de leur dire de cesser leurs lamentations, et de les consoler en les invitant à demander au Seigneur miséricorde et pardon de leurs fautes.

Ah! plût à Dieu qu'il en arrivât de même aujourd'hui parmi nous, M. F. ! vous venez d'entendre les obligations que vous avez contractées au Baptême et l'alliance que le Seigneur y avoit faite avec vous; mais votre conscience vous accuse de l'avoir violée, cette sainte alliance; elle vous reproche mille infractions, des parjures sans nombre. Ne vous

livrerez-vous pas aussi à la douleur et au repentir? n'implorerez-vous pas la miséricorde et la clémence de ce bon Père que vous avez tant et si indignement outragé ? Ne le conjurerez-vous pas de vous recevoir encore au nombre de ses enfans? Ne serez-vous pas résolus à lui être désormais fidèles? Si vous entrez dans ces sentimens, il vous rendra la grâce du Baptême, et la place qu'il vous avoit marquée dans le ciel, que je vous souhaite.

POUR LE QUATRIÈME DIMANCHE
APRÈS PAQUES.

Sur les derniers Sacremens.

Nunc vado ad eum qui misit me. Maintenant je m'en retourne vers celui qui m'a envoyé. S. Jean, 16.

Св que J. C. disoit la veille de sa mort

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chacun de nous M. F., ne doit-il dire dans les derniers momens de sa vie? Dieu ne nous a mis sur la terre que pour un temps, après lequel il nous faudra retourner vers lui, pour lui rendre compte de l'usage que nous aurons fait de la vie. Ah! que ce moment sera redoutable! Eh! qui ne trembleroit, en pensant au compte qu'il doit rendre à un Juge si saint et si clairvoyant ?

Cependant, M. F., rassurons-nous car alors la Religion nous fournira les secours les plus puissans, et les plus grandes consolations. Dans ce moment si critique, et d'où dépend notre salut éternel, elle nous offre trois Sacremens: la Pénitence, pour nous purifier de nos péchés ; l'Extrême-Onction, pour effacer en nous jusqu'aux moindres taches; l'Eucharistie, pour nous fortifier. et pour être le gage de la vie éternelle qui nous est promise. O mon Dieu! que votre bonté est ineffable! en vérité, il semble que vous vous plaisiez à signaler envers nous votre miséricorde, dans le temps même où nous paroissons tout livrés à votre justice.

Oui, M. F., les Sacremens, à la mort, sont un des témoignages les plus sensibles de la bonté de Dieu envers nous; et je les regarde, avec les SS. Pères, comme la consommation de sa miséricorde. Il arrive cependant, et c'est ce qui me fait trembler, qu'ils sont, pour quelques-uns la consommation de sa justice. Deux vérités que je vais vous développer; elles sont d'un assez grand intérêt pour que je puisse compter sur votre attention.

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LES Sacremens sont, dans toutes les occasions, une grande grâce, puisqu'ils sont la source du salut; mais à la mort, ils sont une grâce de préférence, des présages et des moyens de sanctification... Suivez moi.

L'Eglise a cru, dans tous les temps, que

ses enfans ne devoient point sortir de ce monde, sans emporter le gage de leur salut; ni aller à leur Juge, sans avoir reçu leur Sauveur. Aussi a-t-elle toujours eu soin de donner le pain de vie à ceux d'entre eux qui étoient en danger de mort. Dans les siècles de persécution, elle permettoit aux chrétiens d'emporter chez eux la sainte Eucharistie, afin de se communier eux-mêmes dès qu'on les menaceroit de la mort. Eh! quel étoit le fruit de cette dernière Communion? On les voyoit aller au martyre forts comme des lions; courir avec joie de la sainte Table aux supplices, et s'empresser de répandre leur sang pour celui qui venoit de leur prodiguer le sien.

Hélas! M. F., les ennemis de notre salut, au moment de notre mort, ne sont pas moins dangereux que l'étoient les tyrans pour les premiers Chrétiens. C'est pour cela que l'Eglise, notre tendre Mère, dès qu'elle nous voit en danger de mort, se hâte de nous offrir ses Sacremens. Considérons avec quelles pieuses cérémonies elle les apporte aux malades. Que la paix soit à cette maison, et à tous ceux qui l'habitent, dit le Prêtre en entrant. Mon Dieu, éloignez d'ici le démon, et détournez-en toutes ses perfides embúches. Puis, donnant la sainte Hostie au malade: Mon C. F., lui dit-il, recevez le Viatique du corps de N. S. J. C., afin qu'il vous défende de l'ennemi du salut, et qu'il conserve votre ame pour la vie éternelle.

L'Eglise trouve sa consolation à donner

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le gage du salut à son enfant; elle présume qu'il meurt dans la Foi et dans la charité, puisqu'il a reçu son Dieu, et elle le présente avec confiance à son divin Epoux. « Voici, Seigneur, lui dit-elle, voici votre enfant et le mien. Je l'ai vu à votre table et à la mienne ; j'ai reçu sa profession de Foi, j'ai été témoin de son repentir, consolée et édifiée de sa docilité; et j'espère qu'il entrera dans l'héritage du Père céleste, puisqu'il a participé à son festin. "

Les Sacremens à la mort, présagent donc la prédestination: ils en sont encore des moyens efficaces; ear en nous donnant la grâce et une augmentation de la grâce, ils nous mettent en état de faire, avec succès, le grand voyage de l'éternité. C'est pour cela que dans cette circonstance on donne à l'Eucharistie, le nom de saint Viatique.

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Que nous faut-il pour faire le grand voyage de l'éternité ? la lumière pour nous éclairer, un guide pour nous conduire des forces pour ne pas succomber. Et voilà les avantages que nous procurent les derniers Sacremens. 1. Ils nous donnent la lumière pour nous éclairer. Tant que les disciples d'Emmaüs ne faisoient que marcher avec J. C. et converser avec lui, ils ne comprirent rien à ce qu'il leur disoit, le voile étoit toujours devant leurs yeux. Mais dès qu'ils l'eurent reçu dans la sainte Communion ce voile tomba leurs yeux s'ouvrirent: il se fit un tel changement en eux, qu'ils en étoient tout étonnés. C'est ce qui arrive au malade, quand il a

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