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à ce devoir, ce seroit une ingratitude monstrueuse et horrible devant Dieu. Combien est infáme celui qui abandonne son père dans le besoin, s'écrie le Sage; et maudit est de Dieu, celui qui ne prend pas soin de sa mère !

Ce devoir est trop sacré, M. C. F., pour que vous y manquiez jamais. Ne dites pas, pour vous en dispenser, que vos parens vous sont à charge, à cause de leur grand âge, de leur caducité, de leurs infirmités, Cela peut être; mais ils ne l'ont pas toujours été, Sans leurs travaux et leurs soins, vous n'auriez pas ce que vous possédez. Et dans le cas même où ils ne vous auroient rien donné où votre bien ne fût que le fruit de votre travail et de votre industrie, n'est-ce pas à eux que vous devez la vie, la santé et la force dont vous jouissez? Ne vous ont-ils pas nourris et entretenus, dans le temps où vous étiez hors d'état de vous procurer vousmêmes ce qui vous étoit nécessaire? N'est-il pas juste, ne doit-il pas être bien doux pour vous, de leur rendre aujourd'hui les mêmes services?

Vous n'avez, dites-vous, que ce qui est nécessaire pour vous et pour vos enfans, Je le veux. Mais combien de fois votre père et votre mère se sont-ils privés de leur nécessaire pour vous le donner! Si vous aviez un enfant de plus, dit S. Augustin, vous trouveriez bien le moyen de le nourrir avec les autres. Eh bien! faites pour votre père, pour votre mère, qui sont dans le besoin,

ce que vous feriez pour cet enfant, et Dieu vous récompensera; il l'a promis, il est fidèle à sa parole.

En quoi doit-on assister ses parens ? Dans les besoins du corps et de l'ame. Dans les besoins du corps: s'ils sont pauvres, il faut partager votre pain avec eux, leur fournir ce qui est nécessaire pour les vêtir, pour les loger. S'ils ont besoin de vos services, vous devez les leur donner préférablement à tout autre ; ou si vous êtes à maître, il faut prendre sur vos gages pour les soulager. Tombent-ils malades? il faut alors redoubler tous vos soins, et tout employer pour hâter leur guérison par les remèdes, et en leur procurant une meilleure nourriture. Oseraije le dire? si un animal est malade, on n'épargne rien pour le guérir; et souvent on laisse périr un père, une mère, faute de secours! Mon Dieu! quelle inhumanité !

Il faut encore assister ses. parens dans les besoins de l'ame, c'est-à-dire, les consoler dans leurs afflictions; les égayer dans leur tristesse; leur procurer les Sacremens, dès qu'ils sont en danger; prier pour eux et faire de bonnes œuvres, afin de leur obtenir la grâce d'une sainte mort. L'amour filial doit aller même au-delà du tombeau. Un enfant doit prier et faire prier pour le repos de l'ame de son père et de sa mère, exécuter au plus tôt leurs dispositions, et acquitter les restitutions dont ils l'ont chargé. Ici jetons encore les yeux sur J. C. notre divin modèle. Sur la croix et au milieu des dou

leurs, n'est-il pas attentif aux besoins de sa sainte Mère? ne lui donne-t-il pas son disciple bien-aimé pour être sa consolation? Il n'y a donc point de moment dans la vie, où il soit permis à un enfant, d'oublier les besoins de son père ou de sa mère.

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Cependant, il faut l'avouer, un devoir si juste est bien mal observé. On ne voit que trop d'enfans ingrats, qui laissent manquer du nécessaire un père et une mère qui se sont épuisés pour eux. Et quand ils sont morts, ces enfans ingrats ne pensent qu'à partager leurs dépouilles, à s'emparer de leur succession, sans se mettre en peine de procurer à leur ame les soulagemens nécessaires. Que dis-je ? ne voit-on pas de ces enfans dénaturés qui, perdant jusqu'au souvenir de leurs père et mère, font de leur succession la matière de leurs querelles de leur procès et de leurs divisions les uns entre les autres? Misérables enfans! votre sentence est déjà portée : On se servira pour vous de la méme mesure dont vous vous serez servis pour les autres. Parens malheureux! voilà souvent où aboutissent toute la tendresse, tous les soins que vous avez eus pour vos enfans. Retenez bien cet avis du Saint-Esprit : Ne donnez aucun pouvoir şur vous à votre fils; ne donnez point à un autre le bien que vous possédez, de peur que vous ne soyez réduit à lui demander. Il vaut mieux que ce soient vos enfans qui vous demandent, que d'étre vous-mêmes réduits à attendre ce qu'ils voudront vous donner,

Pères et mères, ne comptez donc jamais sur la reconnoissance et la bonté du cœur de vos enfans et ne vous mettez point volontairement dans le cas d'avoir besoin d'eux pour subsister.

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Mon Dieu! accordez à tous les enfans la grâce de profiter de cette Instruction, et de la mettre en pratique. Remplissez leur cœur d'une telle tendresse, d'une telle soumission, d'une telle vénération pour leurs pères et mères, qu'ils deviennent la consolation de ces tendres parens, l'ornement de cette paroisse, ma gloire et ma couronne; qu'ils assistent leurs parens dans tous leurs besoins, afin qu'ils méritent les récompenses que vous avez promises à ceux qui honoreront leurs pères et leurs mères.

Ainsi soit-il.

POUR LE SECOND DIMANCHE
APRÈS L'ÉPIPHANIE.

Sur les dispositions au Mariage.

Nuptiae facta sunt in Cana Galilæa: vocatus est autem et Jesus. Il se fit des noces à Cana en Galilée, et Jésus y fut invité. S. Jean, 2.

JÉSUS-CHRIST, mes Frères, a bien voulu assister à des noces, pour nous faire voir que le mariage est un état saint, d'où il tire beaucoup d'élus; et pour apprendre aux

Chrétiens comment ils doivent sanctifier le jour de leurs noces. C'est ce que je vais vous expliquer aujourd'hui. L'Eglise défend les noces durant le Carême et l'Avent, parce que ce sont des temps de pénitence et de prière. Elle profite des premiers jours où elle les permet, pour instruire ses enfans qu'ils doivent toujours appeler J. C. à leurs noces. Je ne saurois donc mieux entrer dans son esprit, M. F., qu'en vous parlant aujourd'hui du sacrement de Mariage; je vous apprendrai quelles vues on doit se proposer en entrant dans l'état de mariage, quelles dispositions on doit apporter à ce Sacrement, et enfin comment on doit passer le jour de ses noces.

Pères et mères, écoutez cette instruction; elle vous est nécessaire. Si vous êtes si malheureux dans votre état, c'est qu'avant d'y entrer, vous n'avez pas pris les précautions que la Religion exige. Conduisezvous donc avec plus de sagesse, quand le temps sera arrivé d'établir vos enfans. Et vous, jeunes-gens, écoutez bien les avis que je vais vous donner votre bonheur en cette vie et votre salut éternel dépendent de votre fidélité à les suivre.

C'EST Dieu lui-même qui, dès le commencement du monde, institua le mariage, lorsqu'il donna au premier homme pour compagne, la femme qu'il avoit formée d'une de ses côtes. Afin de rendre cette première

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