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inspire pour nous-mêmes, elles sont merveilleuses, et c'est ainsi que je les regarde dans un si grand nombre de saints; mais communément le plus simple et le plus sûr est de ne jamais parler de soi ni en bien ni en mal sans besoin : l'amourpropre aime mieux les injures que l'oubli et le silence. Quand on ne peut s'empêcher de parler mal de soi, on est bien prêt à se raccommoder avec soi-même; comme les amants insensés qui sont prêts à recommencer leurs folies, lorsqu'ils paroissoient dans le plus horrible désespoir contre la personne dont ils sont passionnés.

Pour les défauts, nous devons être attentifs à les corriger suivant l'état intérieur où nous sommes. Il y a autant de manières différentes de veiller pour sa correction, qu'il y a de différents états dans la vie intérieure. Chaque travail doit être proportionné à l'état où l'on se trouve; mais en général il est certain que nous déracinons plus nos défauts par le recueillement, par l'extinction de tout desir et de toute répugnance volontaire, enfin par le pur amour et par l'abandon à Dieu sans intérêt propre, que par les réflexions inquiètes sur nous-mêmes. Quand Dieu s'en mêle, et que nous ne retardons point son action, l'ouvrage va bien vite.

Cette simplicité se répand peu à peu jusque sur l'extérieur. Comme on est intérieurement dépris de soi-même par le retranchement de tous les retours volontaires, on agit plus naturellement. L'art tombe avec les réflexions. On agit sans penser à soi ni à son action, par une certaine droiture de volonté qui est inexplicable à ceux qui n'en ont pas l'expérience. Alors les défauts se tournent à bien; car ils humilient sans décourager. Quand Dieu veut faire par nous quelque œuvre au-dehors, ou il ôte ces défauts, ou il les met en œuvre pour ses desseins, ou il empêche que les gens sur qui on doit agir n'en soient rebutés.

Mais enfin, quand on est véritablement dans cette simplicité intérieure, tout l'extérieur en est plus ingénu, plus naturel : quelquefois même il paroît moins simple que certains extérieurs plus graves et plus composés; mais cela ne paroît qu'aux personnes d'un mauvais goût, qui prennent l'affectation de modestie pour la modestie même, et qui n'ont pas l'idée de la vraie simplicité. Cette vraie simplicité paroît quelquefois un peu négligéc et moins régulière; mais elle a un goût de candeur et de vérité qui fait sentir je ne sais quoi d'ingénu, de doux, d'innocent, de gai, de paisible, qui charme quand on le voit de près et de suite avec des yeux purs.

Oh! qu'elle est aimable cette simplicité! Qui me la donnera? Je quitte tout pour elle, c'est la perle de l'Évangile. Oh ! qui la donnera à tous ceux qui ne veulent qu'elle? Sagesse mondaine, vous la méprisez, et elle vous méprise. Folle sagesse, vous succomberez, et les enfants de Dieu détesteront cette prudence qui n'est que mort, comme dit son Apôtre'.

XLI.

Sur les amitiés particulières: combien elles sont à craindre dans les communautés.

On croit communément qu'il n'y a rien de plus innocent que de se lier d'une amitié étroite avec les personnes en qui on trouve du mérite avec des qualités convenables à notre goût. C'est une nécessité dans la vie, dit-on, que d'avoir quelque personne de confiance à qui on épanche son cœur pour se consoler. Il n'y a que des cœurs durs qui peuvent se passer du plaisir d'une amitié vertueuse et solide.

Mais ces choses, qui sont pleines d'écueils dans tous les autres états, sont singulièrement à craindre dans les communautés; et on doit, quand on se croit appelé à cette vie, se regarder par rapport aux amitiés tout autrement qu'on ne feroit dans une vie privée et libre au milieu du siècle. En voici les raisons :

Premièrement, on s'est sacrifié à l'obéissance et à la subordination; ainsi on n'est plus à soi. Si on ne peut disposer ni de son temps ni de son travail, on doit encore moins disposer de ses attachements, puisque les attachements, s'ils étoient suivis, emporteroient et le temps et l'application de l'esprit. Quand vous formez des liaisons que vos supérieurs n'approuvent pas, vous désobéissez, vous entrez insensiblement dans un esprit particulier contraire à l'esprit général de la maison. Vous courez même risque de tomber dans des délicatesses, dans des jalousies, dans des empressements, dans des ombrages, et dans des excès de chaleur pour les petits intérêts de la personne que vous aimez, que vous auriez honte d'avoir pour vous-même. Les supérieurs ont raison de se défier de votre modération, de votre discrétion, de votre détachement et de vos autres vertus. Ces attachements particuliers vous rendent souvent indocile sur les vues qu'on auroit, ou de vous écarter absolument, ou de vous donner quelque fonction qui soit cause que vous vous trouviez rare

Rom., VIII, 6.

ment avec la personne que vous aimez. En voilà assez pour vous aigrir contre vos supérieurs, pour vous rendre l'obéissance amère, et pour vous faire chercher des prétextes de l'éluder. On rompt le silence; on a souvent de petits secrets à dire; on est ravi de dérober des moments pour s'entretenir contre les règles. Un quart d'heure où le cœur s'épanche ainsi avec intempérance fait plus de mal, et éloigne davantage de la soumission, que toutes les conversations qu'on pourroit avoir d'ailleurs. Les supérieurs, voyant ce mal, tâchent d'y remédier, et tous les remèdes les plus charitables qu'ils y emploient passent dans votre esprit pour une défiance et pour une cruauté. Que fais-je? diton; qu'a-t-on à me reprocher? j'estime une telle personne pour son mérite; mais je ne la vois guère plus qu'une autre; je ne la flatte point; nous ne nous aimons que pour Dieu. On me veut arracher l'unique consolation qui me reste. Avec quelle sévérité me traiteroit-on, si je faisois quelque démarche contre les règles, puisqu'on est impitoyable sur une chose si innocente?

Les supérieurs voient le mal, et ne peuvent presque l'expliquer. Ils aperçoivent qu'une amitié indiscrète empoisonne insensiblement le cœur, et ils ne savent dans le détail comment prévenir cette contagion. La personne d'abord s'échauffe, puis s'aigrit, et enfin se révolte jusqu'à s'égarer. Les plus beaux commencements causent ces malheureuses suites.

2o On fait un grand mal aux autres on leur donne un pernicieux exemple. Chacun se croit permis de former des attachements particuliers, qui vont insensiblement plus loin qu'on n'avoit cru d'abord. Il s'excite une espèce d'émulation et d'opposition de sentiments entre ceux qui ont des amitiés différentes. De là naissent les petites cabales et les intrigues qui bouleversent les maisons les plus régulières. De plus, il arrive des jalousies entre deux personnes, lorsqu'elles s'attachent à la même chacun craint que l'autre ne lui soit préférée. Quelle perte de temps! quelle dissipation d'esprit ! quelles folles inquiétudes! quel dégoût de tous les exercices intérieurs! quel abandon funeste à la vanité! quelle extinction de l'esprit d'humilité et de ferveur! quel trouble même et quel scandale au-dehors dans tous ces attachements indiscrets!

Il faut avouer néanmoins que les communautés sont bien exposées à ce danger; car ces attachements sont contagieux. Dès qu'une personne prend cette liberté, c'est le fruit défendu qu'elle fait manger aux autres après en avoir mangé la pre

mière. Les autres ne veulent pas avoir moins de consolation et d'appui que cette personne qui cherche à aimer et à se faire aimer.

5° On fait un tort irréparable à la personne qu'on aime trop. On la fait sortir de sa conduite simple, détachée et soumise. On la fait rentrer en elle-même avec complaisance, et dans tous les amusements les plus flatteurs de l'amour-propre. On lui attire beaucoup de mortifications de la part des supérieurs; elle les afflige, et elle est affligée par eux. Ils se voient contraints à se défier d'elle, à la soupçonner même quelquefois sur des choses qu'elle n'a point faites, à observer ses moindres démarches, à ne croire point ce qu'elle dit, et à la gêner en beaucoup de petites choses qui la touchent jusqu'au fond du cœur.

Vous qui vous êtes attaché à elle, vous partagez avec elle vos croix et les siennes. Il s'en fait un commerce très dangereux; car ayant de part et d'autre le cœur plein d'amertume, vous répandez l'un sur l'autre tout votre fiel. Vous murmurez ensemble contre les supérieurs; vous vous fortifiez par de vains prétextes contre la simplicité de l'obéissance; et voilà le malheureux fruit de toutes ces belles amitiés.

D'ailleurs, une seule amitié particulière est capable de troubler l'union générale. Une personne aimée par une autre excite souvent la jalousie et la critique de tout une communauté. On hait cette personne, on la traverse en tout, on ne peut la souffrir, parce qu'elle paroît d'ordinaire fière et dédaigneuse, ou du moins froide et indifférente pour les autres qu'elle n'aime pas. Quand on agit suivant une charité générale, on est généralement aimé, et on édifie tout le monde. Quand, au contraire, on se conduit par des amitiés particulières, suivant son goût, on blesse la charité générale par des différences qui choquent tout une maison.

4o Enfin on se nuit beaucoup à soi-même. Estce donc là se renoncer, suivant le précepte de Jésus-Christ? est-ce là mourir à tout? est-ce là s'oublier soi-même, et marcher nu après JésusChrist? Au lieu de se crucifier avec lui, on ne cherche qu'à s'amollir, qu'à s'enivrer d'une amitié folle on perd le recueillement; on ne goûte plus l'oraison. On est toujours empressé, inquiet, craintif, mystérieux, défiant. Le cœur est plein de ce qu'on aime, c'est-à-dire d'une créature, et non pas de Dieu. On se fait une idole de cette créature, et on veut être aussi la sienne. C'est un amusement perpétuel.

Ne dites point: Je me retiendrai dans cette amitié. Si vous avez cette présomption, vous êtes

incapable de vous retenir. Comment vous retiendriez-vous, lorsque vous serez dans une pente si roide, puisque vous ne pouvez pas même vous retenir avant que vous y soyez? Ne vous flattez donc plus. Le naturel tendre et affectueux, qui fait que vous ne pouvez vous passer de quelque attachement, ne vous permettra aucune modération dans ceux que vous formerez. D'abord ils vous paroîtront nécessaires et modérés, mais bientôt vous sentirez combien il s'en faut que vous ne sachiez gouverner votre cœur, et l'arrêter précisément où il vous plaît.

Je conclus que si vous n'avez aucun attachement particulier, vous ne sauriez trop veiller sur votre cœur, ni le garder avec précaution, pour ne lui permettre jamais de s'échapper dans ces vaines affections, qui sont toujours cuisantes dans leurs suites.

N'aimez point tant une seule personne, et aimez davantage tous ceux que Dieu vous commande d'aimer. Oh! que vous goûterez la paix et le bonheur, si l'amour de Dieu, qui est si bon et si parfait, vous ôte le loisir et le goût de vous amuser à des amitiés badines pour des créatures toujours

imparfaites, et incapables de remplir nos cœurs!

Mais si vous êtes déja malade de cette fantaisie, si l'entêtement d'une belle amitié vous occupe, du moins essayez de vous guérir doucement et peu à peu. Ouvrez les yeux : la créature que vous aimez n'est pas sans défaut. N'en avez-vous jamais rien souffert? Tournez vos affections vers la souveraine bonté, de qui vous ne souffrirez jamais rien. Ouvrez votre cœur à l'amour de l'ordre et de l'obéissance; goûtez le plaisir pur de la charité qui embrasse tout le monde, et qui ne fait point de jaloux. Aimez l'œuvre de Dieu, l'union et la paix dans la maison où il vous appelle. Si vous avez quelque obligation à cette personne, témoignez-lui de la reconnoissance, mais non pas aux dépens des heures de silence, et de vos exercices réguliers. Aimezla en Dieu, et selon Dieu. Retranchez les confidences indiscrètes et pleines de murmures, les caresses folles, les attendrissements indécents, les vaines joies, les empressements affectés, les fréquentes conversations. Que votre amitié soit grave, simple et édifiante en tout. Aimez encore plus Dieu, son œuvre, votre communauté, et votre salut, que la personne dont il s'agit.

DE SUMMI PONTIFICIS

AUCTORITATE

DISSERTATIO.

>> est quodammodo in medio, pontificem, sive » hæreticus esse possit, sive non, non posse ullo » modo definire aliquid hæreticum a tota Ecclesia credendum. »

4° Itaque nihil disputes de persona uniuscujusque pontificis. Etiamsi quispiam Papa doctrinam hæreticam bono animo ut catholicam intra se tenuisset, imo etiamsi apertam hæresim pertinaciter et palam docuisset, ita ut depositus fuisset, nec immerito, ut hæreticus; hæc omnia nostram quæstionem nihil attinerent. Porro si persona pontificis possit hæresim amplecti, docere, pertinaciter tueri, ita ut hæreticus fiat, atque ut hæreticus jure merito deponatur, evidens est aut nullam pontificiam definitionem infallibilem esse, ant saltem nullam esse infallibilem, nisi accedente

Quæris a me, N., quid sentiam de summorum bis describere juvat. « Quarta sententia, inquit', Pontificum auctoritate. Præsto est responsum. Ea, quam amplector sententia, ita in medio posita est, ut non desperem Transalpinos vestros nostrosque Cisalpinos doctores, eo temperamento» conciliari posse; neque tamen spero criticos in eam sententiam descensuros esse: sobrie sapere nolunt; temperata quæque aspernantur. Nihil est abnorme ac devium, quod illis non arrideat Nihil est arduum, quod tueri non audeant. Hos sane plus quam hæreticorum sectas Ecclesiæ metuo; siquidem catholico nomine personati, intra septa Ecclesiæ impune grassantur. Hos sæpenumero audivi dicentes, Romam gentilis imperii caput in causa fuisse, cur romani pontifices christianæ reipublicæ primatum affectaverint, et credulum vulgus superstitioso cultu accepisse, quasi Christi institutum, ambitiosam hanc tanti fastigii invasionem. Hos ad meliorem frugem revocare quivis alius speret; certe non ego. Eos tantum hic compellare sat erit, qui pacis et unitatis amantes, fatentur apostolicam sedem ex institutione Christi æternum Ecclesiæ catholicæ fere fundamentum, put atque centrum.

CAPUT PRIMUM.

ca

Vera Transalpinorum sententia exponitur. Ad propositum non pertinet, ut innumera Conciliorum, Patrum et Scholasticorum testimonia recenseam. In hoc uno totus esse velim, nempe ut ex simplici et præcisa veræ quæstionis definitione plerasque hinc inde disputantium argutias facile amputes, et perspectum habeas temperamentum, in quo dissentientes theologi tandem consentiant. Hæc est autem assertio mea, quam ex ipsissimis doctissimi cardinalis Bellarmini ver

Ad pleniorem quæstionis exposionem, fusius transcribere juvat Bellarmini testimonium, quod ex parte tantum laudat Fenelonius. «Quarta sententia est quodammodo in medio, Ponti»ficem, sive hæreticus esse possit, sive non, non posse ullo modo definire aliquid hæreticum, a tota Ecclesia creden» dum. Hæc est communissima opinio fere omnium catholico> rum... Videntur quidem hi auctores (nempe quos antea lau» dat aliquo modo inter se dissentire, quia quidam eorum di>> cunt Pontificem non posse errare, si mature procedat, et consilium audiat aliorum pastorum : alii dicunt Pontifi»cem etiam solum nullo modo errare posse. Sed revera non » dissident inter se. Nam posteriores non volunt negare, quin te» neatur Pontifex mature procedere, et consulere viros doctos: » sed solum dicere volunt ipsam infallibilitatem non esse in cœlu » consiliariorum, vel in concilio episcoporum, sed in solo » Pontifice: sicut e contrario priores non volunt ponere infallibi >> litatem in consiliariis, sed in solo l'ontifice. Verum explicare >> volunt Pontificem debere facere quod in se est, consulendo » viros doctos. et peritos rei de qua agitur. Si quis autem peteret »an Pontifex erraret, si temere definiret? sine dubio prædicti >> auctores omnes responderent, non posse fieri ut Pontifex » temere definiat. Qui enim promisit finem, sine dubio promisit » et media, quæ ad eum finem obtinendum necessaria sunt. Pa> rum autem prodesset scire, Pontificem non erraturum, quando » non temere definit; nisi etiam sciremus, non permissuram » Dei providentiam, ut ille temere definiat. » De summ. Pontif., lib. IV, cap. II, n. 8, 9. ( Edit. Versal.)

ipsius sedis apostolicæ, sive primæ hujus Ecclesiæ | pontificum infallibilitas quæ probabilis est, non

consensu.

2o Ne disputes de pontifice qui citra fidei dogma aliquatenus erraret. Agitur tantum de pontifice, qui, assentiente sede apostolica, solemni ritu aliquid hæreticum definiret.

tamen certa, atque adeo in praxi nulla est ; quandoquidem opposita sententia, dicens Papam errare posse, et hæreticum fieri, probabilis est, quamvis contraria videatur probabilior. Porro unicuique licet opinionem probabilem juxta conscientiam sequi. Unde unicuique licet hanc infalli

5o Ne disputes de pontifice, qui definiret aliquid hæreticum, nec tamen illud hæreticum abilitatem personalem probabiliter falsam rejicere, tota Ecclesia credendum proponeret. Supponitur illud hæreticum a sede apostolica ita definitum esse tanquam dogma fidei, ut omnes Ecclesias dissentientes a sua communione pellat, et resectas definitivo judicio declaret.

CAPUT II.

Personalis pontificum infallibilitas refellitur. Cardinalis Bellarminus sic habet: « Pontifex >> in casu hæresis potest ab Ecclesia judicari et » deponi, ut patet dist. 40, can. Si Papa. » Fatetur hoc ipsum doceri « apud Innocentium, serm. » 2 de consecratione pontificis. Et quod majus est, » in VIII Synodo act. VII, recitantur acta concilii >> Romani sub Hadriano, et in iis continebatur » Honorium papam jure videri anathematizatum, » quia de hæresi fuerat convictus...... Ubi notan» dum est, quod etsi probabile sit Honorium non » fuisse hæreticum, tamen non possumus negare » quin Hadrianus cum romano concilio, imo et » tota VIII synodus generalis senserit in causa hæ>> resis posse Romanum pontificem judicari. »

Postea vero Bellarminus ita disserit 2 : « Tertia >> sententia est in alio extremo, pontificem non » posse ullo modo esse hæreticum, nec docere >> publice hæresim, etiamsi solus rem aliquam » definiat. Ita Albertus Pighius, etc.... Tertia pro>> babilis est, non tamen certa; quarta » ( videlicet pontificem sive hæreticus esse possit, sive non, non posse ullo modo definire aliquid hæreticum atota Ecclesia credendum) « certissima est, et asserenda. » Bellarminus denique exemplum Honorii papæ sibi sic objicit : « Dices: At certe crediderunt » ista concilia (nempe sextum et posteriora ) » Papam errare posse, cum Honorium hæreticum >> fuisse crediderint. Respondes credidisse solum » eos patres, Papam errare posse ut privatum » hominem, quæ est opinio probabilis, quamvis >> contraria videatur nobis probabilior. »

Quibus positis, tria sunt, quæ a tanto viro sciscitari velim. 1o Quid sit in praxi hæc personalis

De summ. Pont., lib 1, cap. xxx, n. 1, 3.
Ibid., lib. IV, cap. 11, n. 7, 10.

3 De summ. Pont., lib. iv, cap. xr, n. 58.

et fallibilitatem probabiliter veram tueri : infallibilitas autem quam rejicere unicuique hominum licet, in praxi nulla est ; neque credibile dixeris, tantum Dei donum pontificibus singulis concessum fuisse, ut in praxi nullum sit, et inutile ad dirimendas fidelium controversias.

2o Quæro, qua de causa opinio asserens Papam errare non posse, etiamsi solus rem aliquam definiat, sit probabilior quam opposita? Enimvero opposita ex traditione constat, ut patet, dist. 40, can. Si Papa, et apud Innoc. serm. 2 de consecratione pontificis; ex eo denique quod Hadrianus cum Romano concilio, imo et tota sexta Synodus generalis senserit in causa hæresis posse Romanum pontificem judicari; id confirmantibus posterioribus conciliis. Sententia vero quæ personalem infallibilitatem affirmat est in alio extremo, ait Bellarminus ; ita Albertus Pighius, etc...... Probabilis est, non tamen certa. Iterum atque iterum quæro, qua ratione opinio Alberti Pighii sit anteponenda sententiæ Hadriani papæ, concilii Romani, sexta synodi generalis, et aliarum quæ secutæ sunt? Præterea unaquæque pontificum persona moritur, neque tamen unquam moritur sedis apostolicæ auctoritas. Ergo non in persona transeunte, sed in sede immota quærenda est hæc præcelsa auctoritas, si uspiam inveniatur. Quinetiam aliquando fit, ob diuturnam electorum dissensionem, aut aliquam aliam gravem causam, ut hæc sedes per aliquot anuos vacet. Imo et per magnum schisma factum est ut per annos circiter quadraginta certo pastore caruerit. Incertus autem Papa in praxi nullus est. Tum certe neque sedis hujus auctoritas intermissionem passa est, neque universalis Ecclesiæ corpus, capite deficiente, detruncatum et exanime jacuit. Ergo luce clarius est, supremam hanc et immotam auctoritatem, non in sedente, semper mortali, et interdum incerto, sed in sede immortali, et semper certa, permanere.

Patebit vero ex multis traditionis testibus inferius proferendis, quam accurate et dilucide veteres hanc æternam sedem a sedente homine jamjam morituro distinguere consueverint. Hinc mos invaluit, ut omnia non ex personæ sedentis, sed

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