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IX.

J'ai péché contre toute votre justice. Dan., 1x, 45, 16.

qu'on se nourrit de votre vérité. Tout le reste . sans croix, n'est qu'une piété en idée. Attachezmoi à vous; que je devienne un des membres de Jésus-Christ crucifié!

XII.

Malheur au monde, à cause des scandales!
S. Matth., XVini, 7.

Le monde dit: Malheur à ceux qui souffrent! mais la foi répond au fond de mon cœur: Malheur

J'ai péché contre toutes vos lois. L'orgueil, la mollesse, le scandale, n'ont rien laissé de saint dans la religion que je n'aie violé. J'ai même fait outrage à votre Saint-Esprit; j'ai foulé aux pieds le sang de l'alliance; j'ai rejeté les anciennes miséricordes qui avoient pénétré mon cœur. J'ai fait tous les maux, Seigneur; j'ai épuisé toutes les iniquités; mais je n'ai pas épuisé votre miséricorde. Au contraire, elle prend plaisir à surmonter ma mi-au monde qui ne souffre pas! Il sème la terre ensère; elle s'élève comme un torrent au-dessus d'une digue. Pour tant de maux vous me rendez tous les biens; vous vous donnez vous-même. O mon Dieu! un si grand pécheur, si comblé de graces, refusera-t-il de porter sa croix avec votre Fils, qui est la justice et la sainteté même ?

X.

Ma force m'a abandonné. Ps. xxxvII, 44.

Ma force m'abandonne: je ne sens plus que foiblesse, qu'impatience, que désolation de la nature défaillante, que tentation de murmure et de désespoir. Qu'est donc devenu le courage dont je me piquois, et qui m'inspiroit tant de confiance en moi-même? Hélas! outre mes maux, j'ai encore à supporter la honte de ma foiblesse et de mon impatience. Seigneur, vous attaquez mon orgueil de tous côtés; vous ne lui laissez aucune ressource. Trop heureux, pourvu que vous m'apprenicz, par ces terribles leçons, que je ne suis rien, que je ne puis rien, et que vous seul êtes tout!

XI.

tière de piéges funestes pour perdre les ames : la
mienne y a été long-temps perdue. Hélas! mon
Dieu, que vous êtes bon de me tenir, par l'infir-
mité, loin de ce monde corrompu! Fortifiez-moi |
par la douleur, pour achever de me déprendre
de tout, avant que de m'exposer au scandale de
vos ennemis. Que la maladie m'apprenne à con-
noître combien toutes les douceurs mondaines
sont empoisonnées. On me trouve à plaindre
dans mes langueurs. O aveugles amis ! ne plaignez
point celui que Dieu aime, et qu'il ne frappe que
il y six mois, qu'il étoit à
par amour! C'étoit,
plaindre, lorsqu'une mauvaise prospérité empoi-
sonnoit son cœur, et qu'il étoit si loin de Dieu.

XIII.

Soit que nous vivions, soit que nous mourions, nous sommes au Seigneur. Rom., XIV, 8.

O mon Dieu! que m'importe de vivre ou de mourir ? La vie n'est rien; elle est même dangereuse dès qu'on l'aime. La mort ne détruit qu'un corps de boue; elle délivre l'ame de la contagion du corps et de son propre orgueil; des piéges du démon elle la fait passer à jamais dans le règne de la vérité. Je ne vous demande donc, ô mon

Quand on m'aura élevé de la terre, je tirerai tout à moi. Dien, ni santé ni vie; je vous fais un sacrifice de

S. Jean, x11, 32.

Vous promîtes, Seigneur, que quand vous seriez élevé sur la croix, vous attirericz tout à vous. Les nations sont venues adorer l'Homme de douleur; les Juifs mêmes en grand nombre ont reconnu le Sauveur qu'ils avoient crucifié. Voilà votre promesse accomplie aux yeux du monde entier. Mais c'est encore du haut de cette croix que votre vertu toute puissante attire les ames. O Dieu souffrant ! vous m'enlevez au monde trompeur; vous m'arrachez à moi-même et à mes vains desirs, pour me faire souffrir avec vous sur la croix. C'est là qu'on vous appartient, qu'on vous connoît, qu'on vous aime,

mes jours. Vous les avez comptés ; je ne demande aucun délai. Ce que je demande, c'est de mourir, plutôt que de vivre comme j'ai vécu; c'est de mourir dans la patience et dans l'amour, si vous voulez que je meure. O Dieu, qui tenez dans vos mains les clefs du tombeau pour l'ouvrir ou pour le fermer, ne me donnez point la vie, si je n'en dois être détaché! vivant ou mourant, je ne veux plus être qu'à vous.

EXHORTATIONS ET AVIS

POUR

L'ADMINISTRATION DES SACREMENTS.

ARTICLE PREMIER.

DU SACREMENT DE BAPTÊME.

1.

Explication des cérémonies du baptême en forme
d'instruction.

La foi catholique nous enseigne, mes très chers frères, que tous les enfants d'Adam naissent dans le péché de leur premier père; qu'ils sont enfants de colère, indignes de l'héritage céleste, et enveloppés dans la condamnation générale. C'est pour les retirer de cet état de perte et de mort que Jésus-Christ, sauveur de tous les hommes, a institué le sacrement de baptême. L'homme est régénéré dans cette fontaine de vie; non seulement le péché originel y est pleinement effacé, et il ne reste rien de l'ancienne condamnation, comme dit l'Apôtre, dans ceux qui se dépouillent du vieil homme, pour se revêtir du nouveau en Jésus-Christ, mais encore ils reçoivent une vraie régénération, ils renaissent par la vertu de la grace; ils deviennent enfants adoptifs du Père, frères et cohéritiers du Fils, temples du Saint-Esprit. Comme enfants, ils sont héritiers du royaume éternel et de tous les biens promis. Dans ce sacrement, ils sont marqués d'un caractère spirituel et ineffaçable, qui les distingue comme un peuple bien aimé, et teint du sang de l'Agneau. Par ce sacrement, ils sont rendus capables de recevoir tous les autres; car c'est le haptême qui est la porte du christianisme, et le fondement de tout l'édifice spirituel.

Nous usons, mes très chers frères, dans l'administration de ce sacrement, de plusieurs cérémonies qui sont anciennes, touchantes, et propres à nous rappeler un tendre souvenir des principaux mystères de la religion.

4° Nous exorcisons celui qui doit être baptisé, pour faire entendre que le péché originel le tient sous la puissance du démon qui règne dans le siècle corrompu, et pour délivrer la créature de Dieu de la tyrannie de l'esprit de mensonge.

2o Nous ajoutons aux exorcismes des soufflements, ou exsufflations, pour chasser cet esprit impur et ennemi du salut des hommes, par la

vertu du Saint-Esprit, comme notre Seigneur Jésus-Christ communiqua cet esprit aux apôtres en soufflant sur eux.

5° Nous imprimons le signe de la croix au front, à la poitrine et à la main droite de cette personne, pour exprimer que c'est en vertu de la mort douloureuse de Jésus-Christ sur la croix que nous sommes délivrés de l'esclavage du péché, et que nous entrons dans la liberté des enfants de Dieu. C'est par le baptême que nous sommes configurés à la mort du Sauveur, c'est-àdire rendus conformes à Jésus crucifié, et attachés sur la croix avec lui. C'est cette croix qui doit être encore plus dans le fond de notre cœur que devant nos yeux. C'est elle que nous devons vouloir porter humblement et patiemment tous les jours de notre vie, pour l'amour de Dieu, à l'exemple de Jésus-Christ, et en pénitence de nos péchés. C'est cette croix dont nous devons être toujours armés pour le combat des tentations contre le monde, contre la chair et contre le démon.

4° Nous mettons du sel dans la bouche de cette

personne, afin qu'elle conserve, par le sel de la sagesse évangélique, la pureté de la foi, et qu'elle soit préservée de la corruption des mœurs. Le sel de la véritable sagesse lui est donné pour goûter les choses d'en-haut, pour se dégoûter de celles de la terre, et pour ne prononcer que des paroles assaisonnées de justice, de bienséance, de grace et de vérité.

5o Nous mettons le doigt avec de la salive aux oreilles et aux narines de la personne, pour représenter l'action mystérieuse par laquelle nous voyons, dans l'Évangile, que Jésus-Christ donna l'ouïe et la parole à un homme sourd et muet. L'entendement de l'homme est ouvert par la grace du baptême, pour pouvoir écouter les paroles de la foi, pour les croire de cœur, et pour les confesser de bouche.

6o Nous donnons à cette personne un parrain et une marraine, pour marquer une naissance nouvelle, où chacun doit avoir de nouveaux parents, selon l'esprit, qui aient soin d'instruire et de faire croître le nouveau-né en Jésus-Christ.

7o Le parrain et la marraine renoncent pour cette personne à Satan, à ses pompes et à toutes ses œuvres. Cette promesse doit être inviolablement accomplie, quoiqu'elle soit faite par autrui. C'est cette promesse qui nous attire le plus grand des biens. On ne promet pour nous que de renoncer à la vanité et au mensonge, pour nous acquérir un vrai droit au royaume promis. Heu

reux ceux qui renoncent à des biens si faux et si méprisables, pour posséder le bien éternel et infini! Quiconque est chrétien n'est plus libre d'aimer le monde, ni de chercher les pompes de Satan. On ne sauroit être vraiment chrétien sans être humble, et par conséquent soumis à Dieu dans l'humiliation. Quiconque est encore rempli de l'ambition et de la vanité mondaine se rengage dans les liens de Satan, viole les promesses de son baptême, et en foule aux pieds la récom

pense.

celui dont il doit imiter les vertus, afin que le nom qu'il en reçoit aujourd'hui soit écrit au livre de vie.

II.

Avis au parrain et à la marraine, après l'administration du sacrement de baptême.

Vous parrain, et vous marraine, vous venez de répondre à Dieu et à la sainte Église que vous prendrez soin de l'instruction de cet enfant, pour le remplir de toutes les vérités de la foi catho

8o La manière dont nous touchons cette personne montre que tout son corps malade a be-lique, apostolique et romaine, pour le préparer soin du remède céleste. En effet, depuis le péché d'Adam, qui a passé en nous par sa contagion, la chair de l'homme est révoltée contre l'esprit; elle est sujette à des passions grossières et honteuses contre la raison ; ce n'est plus qu'un corps de mort, parce que ce n'est plus qu'un corps de péché; on ne peut plus soumettre cette chair corrompue à l'esprit, qu'en soumettant l'esprit à Dieu par sa grace: il faut tâcher de purifier le corps avec l'esprit.

9° On met un linge, ou vêtemont blanc, sur la tête du nouveau baptisé, parce que les enfants ont été et sont encore d'ordinaire vêtus de blanc, et que les personnes même les plus âgées, qui reçoivent le baptême, deviennent alors des enfants nouveau nés en Jésus-Christ. En quelque âge avancé qu'ils puissent recevoir le baptême, ils sont toujours enfants par cette naissance spirituelle ils doivent être revêtus de la robe blanche et sans tache de l'innocence, avec laquelle ils puissent se présenter au jour de leur mort devant Jésus-Christ.

10° On met dans la main de cette personne un cierge allumé, pour montrer qu'elle doit être une lampe ardente et lumineuse dans la maison de Dieu; que son cœur doit brûler du feu de l'amour que Jésus-Christ est venu allumer sur la terre, et que l'exemple de ses vertus doit éclairer tous les fidèles.

44° Nous donnons un nouveau nom à cette personne, afin qu'on sache que c'est un homme nouveau, qui est plus attaché à Dieu qu'au monde entier, et à l'Église qu'à sa famille ; qu'il est prêt à oublier son propre nom, sa patrie et tous ses parents, pour suivre Jésus-Christ jusqu'à la mort de la croix. C'est un nouveau nom qui lui est donné, parce que Dieu fait en lui toutes choses nouvelles. Ce nom est celui d'un saint, qui doit être le patron ou protecteur auprès de Dieu de celui qui le portera. Ce saint est principalement

au salut éternel. Il n'est nommé votre filleul qu'à cause qu'il devient votre fils spirituel en JésusChrist, en sorte que vous avez contracté, à la face des saints autels, l'obligation de lui tenir lieu de père et de mère pour la pureté des mœurs et de la foi. Il est vrai que le père et la mère qui ont mis cet enfant au monde ne sont pas déchargés du soin de son éducation chrétienne; mais vous y êtes obligés avec eux, et votre devoir est de suppléer à tout ce qui manqueroit de leur part. Vous devez donc veiller sur l'enfant, pour vous assurer qu'il apprenne exactement toutes les vérités de la foi qui sont contenues dans les trois parties du catéchisme de ce diocèse, avec les commandements de Dieu et de l'Église, la vertu de chaque sacrement, et la manière de le recevoir, surtout la préparation nécessaire pour se bien examiner, pour bien confesser ses péchés avec toutes les circonstances nécessaires, pour en concevoir une véritable douleur, et pour éviter les occasions de rechute; comme aussi les dispositions d'humilité, de recueillement et d'amour avec lesquelles on doit communier pour le faire avec fruit. Vous devez aussi faire en sorte que l'enfant sache exactement par cœur l'oraison que Jésus-Christ a enseignée à ses apôtres, afin qu'elle soit à jamais dans la bouche et dans le cœur de tous les fidèles : NOTRE PÈRE, etc.; la salutation de l'ange, Jë vous salue, MARIE, etc., pour obtenir la puissante intercession de la mère du Fils de Dieu, et pour se nourrir dans une pieuse confiance en cette mère de miséricorde enfin le symbole des apôtres, JE CROIS EN DIEU, etc., qui comprend en abrégé les vérités fondamentales du christianisme, et qui étant toujours appris par cœur, sans être écrit, servoit autrefois comme de marque à laquelle les chrétiens se reconnoissoient les uns les autres au temps des persécutions.

Vous êtes avertis que vous avez contracté une parenté spirituelle avec cet enfant, avec son père

et avec sa mère, en sorte que vous ne pouvez avoir en mariage aucun des trois, et qu'un mariage que vous contracteriez avec l'un d'entre eux seroit nul. Mais cette parenté spirituelle n'est point entre vous parrain et marraine, ni entre la femme du parrain et le mari de la marraine.

ARTICLE II.

DU SACREMEnt de conFIRMATION.

Avis d'un curé à ses paroissiens, pour la réception du sacrement de confirmation.

Je vous avertis, mes très chers frères, que monseigneur l'archevêque doit arriver (ou est arrivé) ici, dans le dessein de confirmer tous ceux et celles qui n'ont point encore reçu le sacrement de confirmation.

4° Il ne le donnera aux enfants que quand ils auront atteint environ l'âge de sept ans, où ils commencent à avoir assez de connoissance pour se souvenir de l'avoir reçu, et pour ne s'exposer point à le recevoir dans la suite une seconde fois; car ce sacrement ne doit jamais être réitéré.

2° Quoique ce sacrement ne soit pas absolument nécessaire pour le salut, il est néanmoins d'une extrême importance que chacun ne manque pas de le recevoir. C'est le don du Saint-Esprit pour résister aux tentations continuelles de cette vie. Plus nous sommes foibles et attaqués, plus nous avons besoin de recourir à un si puissant secours. Le négliger, c'est se rendre indigne d'une grace si précieuse, et mériter de tomber comme tombent les ames téméraires qui ne se délient point d'elles-mêmes, et qui négligent les graces offertes.

5o Ce sacrement a été institué pour augmenter et affermir en nous la grace du baptême, afin que nous n'ayons jamais de honte de confesser Jésus-Christ crucifié, que nous méprisions les railleries des libertins, et même, s'il le falloit, les persécutions des ennemis de notre salut, afin que nous soyons disposés à répandre notre sang dans le martyre pour chacune des vérités de la foi en particulier, et que nous ayons un courage humble, simple et modeste, contre toutes les tentations que nous n'aurons pu fuir.

4° Monseigneur ne donnera la confirmation qu'aux personnes exactement instruites de toutes les principales vérités du catéchisme. Il n'est point juste de donner un si grand sacrement aux per

sonnes qui n'ont pas même voulu se donner la peine d'apprendre ce que c'est que ce sacrement, quel en est le fruit, et avec quelle disposition on doit le recevoir.

5o Les personnes d'un âge avancé qui n'ont point encore reçu ce sacrement, par leur négligence pour le demander, ou par leur paresse à s'instruire, doivent se reprocher devant Dieu de s'être privés pendant un si long temps de la grace. de la confirmation, et de s'être exposés par là à succomber dans toutes les tentations où ils ont péché.

6o Si les grandes personnes ont un peu plus de peine que les petits enfants à apprendre mot pour mot tout le catéchisme, d'un autre côté, ils ont une facilité incomparablement plus grande pour apprendre et pour retenir par jugement toutes ces vérités salutaires. Ils sont inexcusables, quand ils ont passé tant d'années en ce monde sans connoître celui qui les y a mis, et sans être instruits des mystères de la foi pour leur salut.

7° Non seulement vous devez mener vous-même vos enfants, proches parents et amis, à l'église, pour les faire examiner, préparer, et présenter à la confirmation; mais encore vous devez prendre ce soin pour vos serviteurs et vos servantes; car vons répondrez d'eux à Dieu, si vous négligez de les faire instruire, et de les réduire à vivre avec règle. Celui qui n'a pas soin de son domestique, dit l'Apôtre, a renié sa foi, et est pire qu'un infidèle.

8° Aucun ne doit se présenter au sacrement de confirmation, sans avoir été confessé et absous de ses péchés; car ce grand sacrement demande qu'on soit en état de grace, pour le recevoir dignement.

ARTICLE III.

DU SACREMENT de l'euchaARISTIE, Avis d'un curé à ses paroissiens, pour les disposer à la sainte communion.

Je me réjouis, mes très chers frères, du bonheur que vous aurez de recevoir aujourd'hui le plus grand don que les hommes puissent recevoir ici-bas.

4° Quoique vos yeux n'aperçoivent dans l'eucharistie qu'une apparence de pain, la foi néanmoins y découvre, sous cette apparence, le vrai corps de Jésus-Christ, qui a été attaché sur la croix pour nous. Il y est avec son sang répandu pour notre salut, avec son ame, avec sa divinité. Il y

est vivant, immortel, glorieux, tel qu'il est à la droite deson Père. Comme Moïse changea en Égypte l'eau en sang, et une baguette en un serpent; comme Jésus-Christ changea aux noces de Cana l'eau en vin; de même il change le pain et le vin en son corps et en son sang, dès que le prêtre prononce en son nom à la messe les paroles sacramentelles. C'est sa toute-puissance qui fait ce miracle, comme tant d'autres qui ne lui coûtent rien. Il faut sans raisonner croire tout ce qu'il dit. Les paroles des hommes sincères disent ce qui est ; mais les paroles toutes puissantes du Fils de Dieu font ce qu'elles disent.

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2o L'eucharistie est le sacrement de l'amour. Combien Jésus-Christ nous a-t-il aimés, puisqu'il n'a pas dédaigné de se faire notre nourriture de chaque jour ! Il veut être notre pain quotidien, en sorte qu'il soit l'aliment le plus familier de nos ames, comme le pain grossier nourrit nos corps. Le pain des corps ne fait qu'en retarder la mort et la corruption: mais Jésus-Christ, pain de nos ames, les fera vivre éternellement. C'est le pain descendu du ciel pour donner la vie au monde. C'est être ennemi de soi-même, c'est vouloir mourir, que de n'être pas affamé de ce pain. Le Sauveur est là qui vous attend avec ses mains pleines de graces. C'est l'agneau égorgé pour les péchés du monde, qui veut être mangé dans ce festin céleste. Venez, enfants de Dieu, vous rassasier de cette chair divine, et vous désaltérer dans ce sang qui efface tous les péchés. Il ne cache les rayons de sa gloire que pour n'éblouir pas vos foibles yeux, et pour vous accoutumer à une plus grande familiarité. Croyez, espérez, aimez portez le bien-aimé dans vos poitrines, et laissez-le régner à jamais au-dedans de vous. Chacun des autres sacrements nous donne la grace particulière qui est propre à son institution; mais celui-ci nous donne Jésus-Christ même, source de toutes les graces, auteur et consommateur de notre foi.

enflamme du desir du règne de Dieu dans le ciel. Elle nous donne une horreur infinie du péché mortel, et une crainte filiale qui nous alarme à la vue des fautes même les plus vénielles ; elle nous soutient au milieu des croix et des tentations, pour nous faire continuer notre pélerinage jusqu'à la montagne de Dieu.

4° Mais avant que de manger ce pain, des anges, il faut que l'homme s'éprouve, qu'il interroge et qu'il sonde son propre cœur, de peur de se rendre coupable du corps et du sang du Sauveur. Quiconque le recevroit dans une conscience Impure, avec quelque péché mortel, au lieu de se plonger dans la fontaine d'eau vive, boiroit et mangeroit son jugement pour sa perte éternelle : il donneroit à Jésus-Christ le baiser traître de Judas; il fouleroit aux pieds le sang de la victime, par laquelle seule il peut apaiser la colère de Dieu; il ne feroit qu'ajouter à tous ses autres péchés les sacriléges d'une confession sans pénitence et d'une communion indigne.

5o Il seroit inutile de s'abstenir de la communion, de peur de communier indignement. En communiant indignement on change le pain de vie en poison, et on s'empoisonne soi-même; mais, en ne communiant pas, on se prive de la nourriture, et on se laisse mourir de défaillance dans cette privation. Il faut donc communier, et communier dignement: il faut tout sacrifier, pour se mettre en état de manger avec fruit ce pain quotidien ; il faut renoncer non seulement aux péchés mortels, aux vices grossiers et qui font horreur, mais encore aux occasions dangereuses d'y tomber. Il faut même renoncer à l'affection volontaire pour les péchés véniels, qui retranchent peu à peu les véritables aliments de l'amour de Dieu au fond du cœur. Comment peut-on nourrir en soi l'amour de Dieu au-dessus de tout, quand on veut demeurer attaché de propos délibéré aux choses qui lui déplaisent, qui contristent son SaintEsprit, et qui nous mettent en tentation continuelle d'aimer ce que Dieu veut que nous n'ai

cère à Dieu, vous mangerez en ange le pain des anges. Vous vivrez pour lui; vous aurez la consolation de le recevoir fréquemment. La véritable manière de communier est de le faire avec une telle pureté de cœur, qu'on puisse le faire tous les jours, selon l'usage des premiers chrétiens.

5o Par ce sacrement, les hommes, s'ils sont bien disposés, sont incorporés à Jésus-Christ, pour ne faire plus qu'un seul tout avec lui. Cette nour-mions pas ? Quand vous aurez fait ce sacrifice sinriture, si elle est bien prise, fait que Jésus-Christ vit, parle, agit, souffre, et exerce en nous toutes les vertus. Elle nous fait croître chaque jour d'une vie toute divine, et cachée avec Jésus-Christ en Dieu. Elle humilie notre esprit, elle mortifie notre chair, elle dompte nos passions brutales, elle nous fortifie contre les tentations, elle nous inspire le recueillement et la prière; elle nous tient unis à Dieu dans une vie tout intérieure; elle nous détache de cette vie, si fragile et si courte ; elle nous

6o Après la communion, demeurez recueillis en vous-mêmes, et intimement unis à Jésus-Christ, que vous portez dans votre poitrine, comme dans un ciboire. Remerciez-le; écoutez-le; goùtez la

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