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toujours résisté aux bons conseils et aux encouragements de toutes

sortes.

Elle admet ses pupilles de sept à onze ans ; elle les élève, leur donne un état, et les protége jusqu'à leur majorité.

En 1851, les écoles ont été transférées rue Saint-Jacques, 262, dans les bâtiments de l'ancienne mairie du 12e arrondissement.

La maison renferme aujourd'hui 34 élèves. Sur ce nombre, 20 lui ont été confiés par leurs familles; 7 ont été soustraits au jugement dont ils étaient sur le point d'être frappés; 2 ont été ramassés à demi nus dans les rues de Paris; 5, dont les familles n'avaient pu corriger les défauts, ont été admis moyennant une modique pension de 10 fr. par mois.

Les résultats moraux obtenus par M. Cotte sont des plus heureux. Après de nombreuses tentatives d'évasion et d'insubordination, ces natures perverses, vaincues par la douce charité qui les environne, renoncent à leurs mauvais penchants et montrent des inclinations meilleures.

Cette année 7 enfants ont fait leur première communion, 14 se disposent à la faire l'année prochaine.

Quatre hommes dévoués, qui prennent le nom de Frères de la Compassion, et vivent en communauté, sous la direction du fondateur, se partagent le travail de cette œuvre pénible. Comme M. Cotte, ces Frères ne recherchent que la satisfaction de réhabiliter ces malheureux enfants à leurs propres yeux et en face de la société, dont ils seraient probablement demeurés les ennemis. Ils ne reçoivent, en retour de leurs peines, que l'habillement et la nourriture.

Un religieux de Saint-François s'applique, avec un dévouement non moins grand, à apprendre aux élèves leurs devoirs religieux.

Un conseil de personnes également recommandables par leur position, leur savoir et leur charité, aide aussi à assurer les résultats de l'œuvre.

Bien que sans fortune personnelle, M. Cotte n'a fait appel à la charité publique qu'au mois d'avril 1851.

Ainsi qu'il résulte du compte que je vous soumets, dans l'intervalle de dix-sept mois, c'est-à-dire du mois d'avril 1851 au mois de septembre 1852, l'œuvre des écoles de la Compassion a reçu 3,859 fr., non compris des dons en nature, qui peuvent s'évaluer à rès de 700 fr.

Parmi les recettes, figure une offrande de 100 fr. faite par Monseigneur l'archevêque de Paris. Au dossier de l'œuvre, se trouve une lettre de ce prélat qui la recommande, d'une manière toute spéciale, à la faveur de l'Administration.

Les dépenses, du 1er avril 1851 au mois de septembre de cette année, se sont élevées à 8,904 fr., et ont excédé les recettes de la somme de 5,044 fr. 78 cent., qui est demeurée à la charge du fondateur.

J'ai fait visiter les écoles de la Compassion. L'intérieur de la maison est très-pauvre, mais elle est tenue avec propreté et avec ordre. Les dépenses sont faites avec économie; l'organisation et l'administration révèlent une grande expérience dans la pratique de la bienfaisance. La comptabilité est établie avec régularité; un registre constate l'entrée de chaque enfant, et contient des notes et des renseignements sur sa famille, sur ses antécédents, sa conduite, et tout ce qui le touche.

(Extrait du Mémoire du préfet de la Seine, à la Commission municipale, sur la répartition des fonds de secours de 1852.)

NECROLOGIE.

M. LE COMTE CHARLES DU COETLOSQUET.

Le 1er novembre de cette année, fête de la Toussaint, à onze heures vingt minutes du soir, est décédé à Jérusalem M. le comte Charles du Coëtlosquet, ancien sous-préfet à Lunéville, ancien membre du conseil municipal de Metz et du conseil général de la Moselle, ancien député à l'Assemblée législative. Parti pour la Palestine, il y a quelques mois, M. du Coëtlosquet, pieux pèlerin, avait eu l'insigne bonheur de visiter tous les saints Lieux, de se prosterner et de se nourrir du pain des anges dans tous les augustes sanctuaires consacrés par la vie et la mort du Sauveur. Il

nous a été donné de lire quelques-unes des lettres qu'il écrivait d'Orient à sa famille, aujourd'hui si cruellement éprouvée; nous ne saurions dire quelle touchante impression elles ont faite sur notre cœur. Comme sa foi était vive! Comme son âme, si pure, si calme, se sentait vivre d'une piété toujours plus ardente! Quelques jours avant sa mort, il était allé, pour la seconde fois, à Bethléem; au retour, il se sentit pris de la fièvre. Il en souffrit pendant huit jours sans que rien cependant pût inspirer de l'inquiétude aux amis qui lui prodiguaient leurs soins. Le jour de la Toussaint, il trouva même la force d'assister à la messe dans l'église de Saint-Sauveur; mais, dans l'après-midi, la fièvre devint plus violente, et, dans la nuit, il mourait en saint, tout près du tombeau de Jésus-Christ, après avoir passé sur la terre une vie digne de servir de modèle à tous les chrétiens.

Son corps, enveloppé dans son manteau blanc de pèlerin, enfermé dans un cercueil de fer étamé, lequel est luimême recouvert d'un cercueil en bois, a été inhumé, le 3 novembre, au cimetière des Latins, après avoir été exposé toue la nuit précédente dans l'église de Saint-Sauveur, où ont eu lieu les dernières prières.

Un Français, un compatriote, M. Emile Gentil, son compagnon de pèlerinage, lui a fermé les yeux; c'est lui aussi qui a eu la triste mission d'apprendre cette désolante nouvelle à la famille du comte du Coëtlosquet, si aimée, si vénérée dans notre pays, où cette mort imprévue aura un douloureux retentissement.

«Notre pauvre comte, lisons-nous dans la lettre de M. Gentil, notre pauvre comte, dans son manteau de pèlerin, ressemble à ces chevaliers francs qui, au temps des croisades, s'en venaient mourir à Jérusalem. Sa noble figure conserve toujours cette douce expression de tranquillité et de bonheur qu'il avait en rendant le dernier soupir. »

Nous n'essaierons pas de dire les vertus du juste qui vient de descendre dans la tombe; les actes de sa vie entière le louent plus que ne pourraient le faire les pages les plus éloquentes. Demandez à Lunéville, dont il a quitté la sous-préfecture il y a vingt-deux ans, ce que fut M. du Coëtlosquet: vous n'entendrez que des regrets. Demandez ce qu'il fut à Metz, sa patrie; à Nancy, qui possède une partie de sa famille; à Paris, où il a passé les dernières années de sa vie publique; demandez-le aux pieux livres qu'il a écrits, aux pauvres qu'il a secourus, à toutes les bonnes œuvres qu'il a encouragées et soutenues : tout et chacun vous répondra ce que l'on disait de Jésus-Christ, qui fut son Maître, son modèle et son amour: Transiit benefaciendo.

VAGNER.

BIBLIOGRAPHIE.

Vie du serviteur de Dieu Jean-Joseph ALLEMAND, par M. l'abbé' BRUNELLO (1).

M. l'abbé Brunello a rendu à la charité un incontestable service en publiant, il y a quelques mois, la vie du fondateur de l'OEuvre de la jeunesse à Marseille. Cette biographie d'un saint prêtre, né à la fin du dernier siècle, et mort en 1836, renferme l'intéressante histoire d'une des œuvres les plus importantes de notre époque. Son but est de prémunir les jeunes générations qui se succèdent dans la cité contre les dangers de tout genre dont elles sont entourées au sortir de la première enfance, d'assurer leur persévérance dans la pratique du bien, et de préparer ainsi à la famille et à la société des légions de chrétiens fidèles et de citoyens vertueux.

(1) Paris, Sagnier et Bray; Marseille, Chauffard.

Pour atteindre une fin si conforme aux intérêts de l'État et aux vœux de la religion, l'œuvre ouvre chaque jour les portes de sa maison non-seulement aux apprentis et aux jeunes ouvriers de la ville, mais encore aux élèves des écoles publiques, aux commis, aux employés du commerce, et aux enfants élevés dans la maison paternelle. Tous y sont admis avec empressement, tous sont sûrs d'y être accueillis avec une cordiale affection; ils y assistent aux offices de l'église, reçoivent des instructions appropriées à leur âge et à leurs besoins, et trouvent un ensemble de récréations et de divertissements qui ne laissent que l'embarras du choix : jeux variés, exercices gymnastiques, bibliothèque instructive et amusante, récits d'histoires curieuses et de contes moraux; tout est réuni pour les occuper agréablement, les distraire et les attirer. Il faut lire dans l'ouvrage de M. Brunello le coutumier de l'œuvre pour se faire une idée de la sollicitude tendre et éclairée qui règle l'emploi du temps et prévoit les moindres details.

La position de l'œuvre fut d'abord très-précaire; M. Allemand la commença le 16 mai 1799 avec quatre jeunes gens, dans un local d'emprunt; mais elle ne tarda pas à s'affermir et à se consolider. Une maison fut achetée, une église fut bâtie, et le bien finit par prendre d'imposantes proportions. Aujourd'hui le personnel se compose d'environ 600 membres; les uns ne viennent à la maison que les dimanches et les fêtes, les autres s'y rendent tous les matins et tous les soirs pour prier et pour jouer. Les retraites spirituelles de chaque année produisent les fruits les plus abondants.

Des vocations à l'état ecclésiastique accordées à plusieurs membres de l'œuvre, ainsi que la mission plus héroïque encore d'aller porter aux infidèles des régions les plus lointaines les lumières de la foi; la dignité épiscopale déférée à quelques-uns d'entre eux; la religion et la charité pratiquées par un grand nombre d'anciens associés devenus pères de famille, et transmises par eux à leur postérité telles sont les douces récompenses accordées par la Providence à l'incomparable dévouement du fondateur. Quel est le secret de tant de merveilles? Quels furent les moyens employés par M. Allemand pour attirer et attacher à l'œuvre tant d'esprits, de cœurs et de caractères opposés ? et comment y parvint-il sans appui humain, sans ressource matérielle, sans autre appât que la prière et d'innocentes

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