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atteint leur dix-huitième année. Lorsqu'une d'elles est en état de rendre au dehors quelques services, on l'envoie en journée dans des maisons respectables de la ville, selon la méthode adoptée par l'œuvre de Mme de Humbourg.

Un comité de dames protestantes surveille la maison, qui est gouvernée par une directrice, appelée, selon le vieil usage allemand, mère de famille.

Le conseil général du Bas-Rhin et le conseil municipal de Strasbourg allouent à cette école protestante de servantes une subvention égale à celle qui est accordée à l'école des dames de la Croix. Une quête annuelle faite à domicile, des dons provenant non-seulement de Strasbourg, mais de divers centres de la province, et même de la Suisse et de l'Allemagne, le produit du travail des jeunes filles, et le prix payé par les patrons de plusieurs pensionnaires, constituent les ressources principales de cet établissement, qui comptait en 1850 29 élèves.

Année 1850 Recettes, 8,516; dépenses, 7,632. Reste en caisse, 884.

d. OEuvres israélites.

École israélite d'arts et métiers.

Les israélites de Metz, de Paris, et de Bordeaux, avaient déjà fondé diverses institutions spéciales, afin de donner à leurs corréligionnaires indigents le goût du travail honorablement lucratif, et de leur faciliter l'entrée des professions industrielles, lorsqu'une association, animée de ce même désir, fut fondée à Strasbourg en 1825, sous le patronage du consistoire et du comité cantonal des écoles israélites. De 1823 à 1832, cette société plaça en apprentissage, aux conditions ordinaires, un certain nombre d'enfants chez des maîtres de Strasbourg ou du dehors. Par ce mode de placement, on faisait rayonner dans toute l'Alsace l'influence de l'œuvre et les bons exemples qu'elle voulait propager. Mais les inconvénients observés par l'administration de l'hospice des Orphelins, et auxquels la succursale du Neuhof remédie, engagèrent la société pour l'encouragement au travail parmi les israélites à resserrer son action, afin de la rendre plus efficace sur les enfants, qui, pour répondre à leur mission sociale, devraient devenir non pas seulement des ouvriers capables de

se suffire par leur travail, mais pour ainsi dire des modèles dignes de renouveler les mœurs de la population juive de l'Alsace. Tous les élèves israélites furent donc placés dans des ateliers de Strasbourg. Un pensionnat fut érigé pour les loger et les nourrir et les soumettre plus aisément à une surveillance constante et paternelle. Cet internat est établi maintenant dans un local qui a été très-bien approprié à sa destination nouvelle par le propriétaire, M. Louis Ratisbonne.

Des leçons de français, d'allemand, de dessin, d'arithmétique, étendent ou complètent l'instruction dont les élèves ont dù faire preuve avant d'être adoptés par l'école d'arts et métiers. Ce qui prouve les bons effets de cette institution, c'est que le nombre des demandes d'admission formées en faveur de leurs enfants par les israélites indigents augmente chaque année sinon dans toute la proportion désirable, au moins avec assez de rapidité pour dépasser déjà les ressources ordinaires de l'œuvre.

En 1850, l'école israélite d'arts et métiers comptait 39 élèves. Les recettes pendant cette année se sont élevées à 10,148 fr. 90 c.; les dépenses, à 10,463 fr. Déficit, 314 fr. Il est vrai qu'autorisée par ordonnance royale du 18 avril 1842, l'école israélite possède un fonds de réserve de 8,900 fr. Le conseil municipal de Strasbourg et le conseil municipal du Bas-Rhin encouragent et assistent par une de allocation, l'un de 2,000 fr., l'autre de 1,000 fr., cette œuvre civilisation et de bonne propagande, qui tend à régénérer une classe nombreuse de la population française, et à faire disparaître des animosités encore vivantes, mais qui tiennent beaucoup moins à la différence de religion qu'aux mœurs.

(La suite au prochain numéro.)

AMÉDÉE HENNEQUIN –

BIBLIOGRAPHIE.

Manuel des œuvres et institutions de charité, publié par ordre de Mgr l'Archevêque et par les soins de la Commission des œuvres instituée à l'archevêché. 1 vol. in-12.

La deuxième édition du Manuel des œuvres, publiée en 1845, se trouvait épuisée depuis longtemps, et était devenue d'ailleurs in

suffisante, grâce au rapide accroissement des institutions charitables dans la ville de Paris.

Monseigneur l'archevêque de Paris a eu l'heureuse idée d'en faire paraître une nouvelle édition, aussi complète que possible, et qui a été préparée par les soins de la Commission des œuvres (1).

Le Manuel est divisé en six chapitres. Le premier comprend les œuvres qui s'occupent de l'enfance et de l'adolescence.

Le second, les œuvres de charité libre pour la maladie, les infirmités, et la vieillesse.

Le troisième, les institutions publiques de secours et de prévoyance.

Le quatrième, les œuvres ecclésiastiques et les congrégations religieuses vouées au service des pauvres.

Le cinquième, les institutions de pénitence et de réhabilitation.

Le sixième, les lois et règlements relatifs à la charité publique ou privée.

«Le Manuel des œuvres, disait M. de Melun dans la préface de la première édition (1843), expose en peu de mots le motif de chacune des institutions charitables de la ville de Paris, le genre de misère qu'elle soulage, la nature de ses secours, les conditions exigées pour les obtenir, le nom et l'adresse des personnes qui les distribuent.

all sera utile à ceux qui, sollicités par les quêtes de chaque jour, aiment à savoir où va leur aumône, et à connaître le bien qu'ils font;

(1) La Commission des œuvres, instituée depuis plusieurs années par Monseigneur l'archevêque de Paris, se réunit le premier et le troisième mercredi de chaque mois à l'archevêché. Elle est chargée de recueillir tous les documents relatifs à la charité dans le diocèse de Paris, et de donner son avis sur les demandes adressées à Monseigneur l'Archevêque par les œuvres ou associations charitables.

Elle se compose de MM. l'abbé de La Bouillerie, président; l'abbé Jammes, vice-président; l'abbé Faudet, l'abbé Petétot, l'abbé Roquette, l'abbé de Girardin, l'abbé Ledreuille, secrétaire; de Cormenin, de Melun, Cornudet, Bérard des Glajeux, Baudon, de Lambel, Rataud.

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à ceux qui, rencontrant sur leur chemin une bonne œuvre qu'ils ne peuvent ou ne veulent pas faire seuls, ne savent à qui s'adresser pour demander conseil et secours. Mais surtout, et c'est son principal but, il profitera à celui qui visite lui-même le pauvre. Combien de fois n'a-t-il pas été tenté d'une pensée de découragement à la découverte d'une de ces nombreuses et lamentables familles qui réunissent à elles seules tous les genres de malheur et de dénuement! Que pourrait, en effet, sa modeste aumône contre de tels besoins ? Ce manuel lui fera connaître les grandes ressources, les nombreux auxiliaires sur lesquels il a droit de compter. En adressant à une œuvre les enfants, à l'autre les malades, à celle-ci l'infirme, à celle-là le vieillard, il partagera entre mille le poids de cette misère, trop lourde pour un seul, et par une intelligente distribution, sans trop d'efforts et de sacrifices, il aura sauvé toute la famille.»>

Ges paroles sont restées applicables au nouveau Manuel, et en expliquent parfaitement l'utilité et le but.

La préface dont M. Cormenin l'a enrichi, et que nous publions plus haut, fait ressortir, dans un éloquent parallèle entre la charité publique et la charité privée, les rapports qui existent entre elles, et les services mutuels qu'elles sont appelées à se rendre. Toutefois l'auteur laisse voir, en faveur de la charité privée, une préférence qu'il justifie de la manière la plus touchante par le mobile religieux où elle puise son inspiration et son efficacité.

En voyant l'abondance, l'excellence, et la diversité des œuvres qui prodiguent leurs secours et leurs consolations aux pauvres de la ville de Paris, on peut dire qu'elle n'est pas seulement la capitale du luxe et des arts, mais qu'elle est aussi celle de la charité.

Puisse la lecture de ce Manuel éveiller dans les autres diocèses la pensée d'une semblable publication, et, en additionnant tous nos trésors de charité, nous saurons si la France est toujours digne de marcher à la tête des nations chrétiennes, et de s'appeler la fille aînée de l'Église.

Le gérant, Alexis CHEVALIER.

Paris. Imprimerie de RIGNOUX, rue Monsieur-le-Prince, 31.

ACTES OFFICIELS

RELATIFS

A LA PRÉVOYANCE ET A L'ASSISTANCE.

Extrait de la Circulaire du 5 mai 1851, concernant les instructions adressées aux préfets par le ministre de l'intérieur, au sujet du décret du 25 mars 1852 sur la décentralisation administrative.

SY du tableau A.

CRÉATION D'ÉTABLISSEMENTS DE BIENFAISANCE (HÔPITAUX, HOSPICES, BUREAUX DE BIENFAISANCE, MONTS-DE-PIÉTÉ).

D'après l'ancienne législation, aucun établissement destiné à recevoir et à soulager les pauvres ne pouvait être fondé sans l'autorisation du Gouvernement. Les édits de décembre 1666 et d'août 1749 portaient notamment qu'il ne pouvait être créé aucune maison ou communauté, même sous prétexte d'hospices et hôpitaux, sans une permission expresse accordée par des lettres patentes dûment enregistrées. La législation nouvelle est moins explicite; mais, comme elle n'a point abrogé les dispositions rappelées ci-dessus, elle les a, par cela même, virtuellement maintenues. Un avis du Conseil d'État du 17 janvier 1806, faisant application aux sociétés libres de charité des principes consacrés par les anciens édits, porte que les établissements de bienfaisance dirigés par ces sociétés, et qui rassemblent dans un bâtiment des femmes en couches, des malades, des orphelins, des vieillards et des pauvres, ne peuvent exister régulièrement qu'en vertu d'une décision de l'Empereur, rendue sur l'avis du Conseil d'État. Cette jurisprudence s'applique avec d'autant plus de raison aux communes et aux établissements publics qui veulent créer des maisons de charité avec leurs propres ressources, que ces communes et établissements sont mineurs, qu'ils n'ont pas la libre disposition

1852.

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