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>> qu'on n'en trouve des vestiges assez marqués, soit » dans leurs dogmes, soit dans leurs pratiques. En » dégageant les récits de leurs anciennes histoires des >> allégories et des fictions dont ils les ont surchargés, >> on aperçoit encore aujourd'hui les mêmes principes » et les mêmes faits que Moïse a consignés dans ses >> écrits (1). >>

L'abbé Le Batteux a prouvé, par le témoignage des livres saints, qu'au temps de Moïse et de Josué les traditions primitives subsistoient encore, dans toute leur vigueur, chez les Égyptiens (2) et chez les peuples de la Chaldée, de l'Arabie (3) et de la Palestine (4), quoique déjà la pureté du culte fût altérée

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(1) Mém. de l'Acad. des Inscript., tom. LXI, pag. 240 et suiv. Vid. et. August. Steuchus Eugubinus, De perenni philosoph., lib. II, c. I et II, fol. 28: seqq. lib. III, c. I; seqq. fol. vers. 41 Edm. Dickinson, Græci phonicisantes, c. IV, p. 50; seq. seqq. c. X, p. 110, Opuscul. quæ ad histor. et philolog. sacr. spectant, fascicul. I. Th. Hyde, de Relig. veter. Persarum, c. I, III, IX, X, XXXI, XXXIII, pag. 2, seqq. 80, seqq. 166, seqq. 168, seqq. 385, 402, seqq. Ed. Oxonii, 1760.

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· Paul. Ernst. Ja

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blonsky, Pantheon Ægyptiorum prolegom., pag. 7, seqq. 12, 18, 46, 49; et Panth. part. I, pag. 38, 41, 81, 83. — Campeg. Vitringa, Observat., sacr., lib. I, c. IV. -Hist. univers., trad. de l'anglois, tom. I, pag. 23, 25, 27, 52 et suiv.; tom. III, pag. 427, not. Goguet, de l'Origine des Lois, des Arts et des Sciences, tom. I, liv. VI, c. IV, pag. 355 et suiv.-Shuckford, Connexion de l'hist. sacrée et de l'hist. profane, tom. I. - Leland, Nouv. Démonstr. évang., tom. I, pag. 87.

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(2) Il est vraisemblable que, du temps de Joseph, l'idolâtrie n'étoit pas encore formellement établie en Égypte. Hérodote historien du peuple hébreu sans le savoir, pag. 223.

(3) Vid. et. Bibliothèque britannique. Juillet 1734, art. 5. (4) Hist. des causes premières, sect. II, art. 4, pag. 116 et 125. - L'abbé Foucher, Mem. de l'Acad. des Inscript., tom. LXXI

en beaucoup de lieux par le mélange de diverses superstitions, et qu'en plusieurs contrées des désordres abominables eussent enfanté une abominable idolâtrie. C'étoit principalement pour en préserver les Hébreux que Moïse leur défendit de contracter des mariages avec les Chananéens; et puisque la prohibition ne s'étendoit pas aux autres peuples, il est vraisemblable qu'à cette époque ils n'étoient pas encore entièrement livrés aux cultes idolâtriques.

Égypte

Il paroît que la religion ne se corrompit en que sous le règne de Suphis, que Mamthon appelle le contemplateur des dieux (1), parce qu'aux vérités traditionnelles il mêla les vaines spéculations de son esprit (2). Originairement les Égyptiens n'avoient point de statues dans leurs temples (3); et les Scythes, les Sères, ainsi que les peuples nomades de la Libye, n'avoient encore, au second siècle, ni temples, ni simulacres (4).

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Les Cariens, les Lydiens et les habitans de la Mysie ne reconnoissoient anciennement qu'un seul Dieu (5). Il en étoit de même des Arcadiens (6) et des Pélasges (7), qui adoptèrent plus tard le culte des di

pag. 88 et suiv,

tom. II. p. 24, 25.

Bullet, l'Existence de Dieu démontrée, etc.,

(1) Οὗτος δὲ καὶ ὁ περιόπτης εἰς θεοὺς ἐγένετο. Ap. Sincel., p. 54. (2) Vid. Mém. de l'Acad. des Inscript., tom. LXV, pag. 64 et

suiv.

(3) Lucian. Samosat., de Deà Syrià.

(4) Origen. contr. Cels., lib. VII, no 62.

(5) Mém. de l'Acad. des Inscript., tom XXIV, p. 464.

(6) Ibid., tom. XXIX, pag. 63.

(7) Ibid., tom. XXIV, pag. 416.

vinités égyptiennes (1), comme nous l'apprenons d'Hérodote (2). Le culte jusqu'alors s'étoit conservé pur, aussi bien que les croyances. « On n'adoroit, dit >> Théophraste, aucune figure sensible; on n'avoit >> pas encore inventé les noms et la généalogie de » cette foule de dieux qui ont été honorés dans la >>> suite; on rendoit au premier principe de toutes >> choses des hommages innocens, en lui présentant >> des herbes et des fruits pour reconnoître son sou>> verain domaine (3). »

Tel a été le premier culte de toutes les nations. Les Romains n'en avoient pas d'autre au temps de Numa. << Ce qu'il ordonna, dit Plutarque, touchant les ima>> ges et représentations des dieux, se conforme du >> tout à la doctrine de Pythagoras, lequel estimoit que >> la première cause n'estoit ny sensible, ny passible, >> ains invisible et incorruptible, et seulement intelli» gible. Et Numa semblablement défendit aux Ro-' >>> mains de croire que Dieu eust forme de beste ou >> d'homme de sorte qu'en ces premiers temps-là il >> il n'y eut à Rome image de Dieu ny peinte ny mou>> lée, et furent l'espace de cent soixante et dix pre>> miers ans, qu'ils édifièrent bien des temples et des >> chapelles aux dieux: mais il n'y avoit dedans statue

:

(1) Mém. de l'Acad. des Inscrip., t. XXIV, pag. 417; et t. LXI, pag. 481.

(2) Herodot., lib. II, no 9.

(3) Theophr. ap. Porphyr, de Abstin. Animal. lib. II, cap. 69.

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- Pausanias remarque qu'il n'y avoit aucune image dans quelques anciens temples qu'il avoit vus à Héliarté, ville de Béotic. In Corinthiac.

>> ne figure quelconque de Dieu, estimant que ce fust » un sacrilége de vouloir représenter les choses di>> vines par les terrestres, attendu qu'il n'est pas pos>>sible d'atteindre aucunement à la cognoissance de la » Divinité, sinon par le moyen de l'entendement(1).

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Les temples dont parle ici Plutarque étoient consacrés aux vertus, pour signifier, dit Cicéron, que ceux qui avoient ces vertus dans le cœur, étoient les temples des dieux mêmes (2).

Varron assure également que les Romains n'eurent, pendant plus de cent soixante-dix ans, aucune image des dieux; et que ceux qui introduisirent l'usage des simulacres établirent une erreur inconnue auparavant (3).

Il est certain que la religion primitive des Celtes et des Germains étoit exempte d'idolâtrie, et qu'elle ne commença de se corrompre que lorsque ces peuples,

(1) Plutarque, Vie de Numa. Hommes illustres, tom. I, p. 235, 236. Traduct. d'Amyot. Edit. de Vascosan.

(2) Benė verò, quòd mens, pietas, virtus, fides, consecratur manu : quarum omnium Romæ, dedicata publicè templa sunt ut illa qui habeant (habent autem omnes boni) deos ipsos collocatos putent in animis suis. De legib., lib. II, c. XI.

(3) Dicit etiam idem auctor acutissimus atque doctissimus (Varro), quòd hi soli ei videantur animadvertisse quid esset Deus, qui crediderunt eum esse animam motu ac ratione mundum gubernantem... Dicit etiam antiquos Romanos plus annos centum et septuáginta deos sine simulacro coluisse. Quòd si adhuc, inquit, mansisset, castiùs dii observarentur... Nec dubitat eum locum ità concludere, ut dicat, qui primi simulacra deorum populis posuerunt, eos civitatibus suis et metum demsisse, et errorem addidisse. S. August. de Civitate Dei, lib. IV, c. XXXI. Oper. tom. VII, col. 111, 112. ed. Benedict.

abandonnant les traditions antiques, adoptèrent les superstitions égyptiennes et romaines (1).

« Les Slaves, ou Esclavons, et les Antes n'adoroient » encore au sixième siècle, qu'un seul Dieu, sei»gnour de toutes choses, et qui lance le tonnerre,

(1) Voyez l'Essai sur les Gaulois, dans l'ouvrage intitulé : Antiquités de Vesoul, etc.; par M. le comte Wigrin de Taillefer. « Les différens noms de Teutatès, Belénus, Esus, Taranis » et Dis, semblent n'avoir été dans l'esprit des druides autre chose » que des attributs de la Divinité. Outre que ce sentiment se lie très » bien avec l'idée du Dieu suprême, qui ne s'est jamais perdue to» talement chez eux, les anciens Gaulois ne connurent point d'a» bord d'autre divinité. Les chefs mêmes des premières colonies » n'acquirent pas l'idée d'un seul Dieu par la voie du raisonnement, » mais par la tradition. Le nom de Tis fut donné dans le com» mencement à l'Être suprême par les Germains. Il répond au mot » Theos des Grecs, dont les latins ont fait celui de Deus. Áú nom » de Tis, les Gaulois ajoutèrent celui de Teutatès : ce qui veut » dire père des hommes. Une pareille doctrine étoit bien éloignée » du polythéisme. Esus étoit un nom appellatif ; il signifie Seigneur » ou Tout-Puissant. C'est le même que le Zeus des Grecs. Dieu, » dit Aristote, est ainsi appelé. Hésychius, célèbre grammairien, » assure que par le terme Esus on doit entendre l'Étre suprême... » Le nom de Belénus peut également se donner au vrai Dieù. Au >> reste il est certain que les Gaulois reconnurent un premier être, » d'où sont émanés tous les autres. Les forêts, les arbres et les >> pierres qu'ils consacroient à la Divinité, n'étoient pas originaire»ment l'objet de leur culte. Ces consécrations se faisoient pour » rendre plus respectable le lieu de l'assemblée. Le nom de Dieu » qu'ils donnoient aux sanctuaires, ne servoit qu'à rappeler sa pré«sence plus facilement à l'esprit. Ils l'adoroient, tantôt sous le >> nom de père, pour animer la confiance qu'ils devoient avoir en » lui, et tantôt sous celui de maître du tonnerre (Taranis), de » Seigneur et de roi, pour se rappeler les droits qu'il avoit sur >> eux... Tandis que les Gaulois respectèrent les traditions qu'ils te>> noient des anciens, la religion primitive se conserva parmi eux » dans son intégrité. » Deric; Introduct. à l'hist. ecclésiast. de Bretagne, tom. I, liv. Í, pag. 213 et suiv.

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