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trouvant le sien dans toutes les consolations qu'offre le monde; au lieu que la crainte ne trouve rien qui la console. En mourant, en effet, vous n'emportez rien avec vous des biens de ce monde, soit petits, soit grands, que vous pouvez posséder; dans le jugement que vous subirez, vous ne pourrez ni tromper votre juge, ni lui opposer de résistance; dans l'enfer enfin, vous ne trouveriez aucune consolation, mais un éternel malheur, des hurlements, des pleurs et des grincements de dents qui n'auront point de fin. >>

2. S. AUGUSTIN, Lib. II de anima et ejus origine, c. 4: « C'est une croyance très-orthodoxe et très-salutaire, que celle d'un jugement que subissent les âmes aussitôt qu'elles sont séparées de leurs corps, en attendant cet autre jugement qui sera prononcé sur elles après la résurrection, et les tourments qu'elles auront à endurer, ou la gloire dont elles seront mises en possession, à la suite de ce jugement dernier, avec les mêmes corps qu'elles auront eus dans cette vie. Qui pourrait être tellement sourd à la voix de l'Evangile, tellement aheurté à ses propres opinions, qu'il ne pût entendre ou croire ces vérités, enseignées qu'elles sont dans la personne de ce pauvre qui fut reçu après sa mort dans le sein d'Abraham, et dans celle de ce riche dont les tourments au milieu des flammes nous sont dépeintes avec d'aussi vives couleurs? >>

3. Le même, Tract. XLIX in Evangelium Joannis, sur ces paroles Lazarus amicus noster dormit : « Les bons et les méchants, lorsqu'ils sont morts, doivent être considérés à l'égard de Dieu comme s'ils dormaient seulement. Mais comme il y a de la différence dans l'état de ceux qui dorment du sommeil ordinaire, suivant les songes agréables ou fâcheux qu'ils ont en dormant, de sorte que ceux qui sont sujets à en avoir de fâcheux craignent de s'endormir, de peur de s'en voir tourmentés; de même les bons et les méchants, quoiqu'ils dorment tous du même sommeil de la mort, y dorment avec leur bonne ou leur mauvaise cause, et ressusciteront de même. Mais il n'est pas peu important pour eux de savoir quel sera le lieu où ils seront gardés jusqu'à ce qu'ils comparaissent devant leur juge. Car on peut, avant d'être jugé, être mis en arrêt de différentes manières, selon que le demande l'affaire pour laquelle on est arrêté. Les uns sont mis sculement sous la garde d'un huissier, et c'est le traitement le plus modéré et le plus doux ; d'autres, sous la garde des geôliers; d'autres enfin sont mis en prison, ceux-ci dans des chambres

ordinaires, ceux-là dans des cachots, à proportion des crimes dont ils sont accusés. Il en est à peu près de même à l'égard des morts. Ils seront différemment placés, selon le bon ou le mauvais état de leur cause, jusqu'à ce qu'ils ressuscitent pour comparaître devant leur juge. Le bon pauvre fut reçu dans l'autre monde après sa mort, et le mauvais riche l'y fut aussi; mais le premier y fut reçu dans le sein d'Abraham, et l'autre dans un endroit où il ne put trouver une seule goutte d'eau pour étancher tant soit peu la soif qui le dévorait.

>> Trouvez bon, mes frères, que je vous fasse part à cette occasion de ce qu'il me semble qui arrive à nos âmes lorsque nous mourons. Elles ont chacune leur demeure, selon l'état où elles se trouvent au sortir de leurs corps. Les bonnes sont reçues dans la joie éternelle, et les méchantes sont précipitées dans les tourments éternels. C'est ainsi qu'elles seront jusqu'à la résurrection. Mais comme alors chacune d'elles se réunira à son corps, la joie des bons s'augmentera, et les tourments des méchants seront doublés, puisqu'ils seront aussi tourmentés dans leurs corps. Les âmes des saints patriarches, des prophètes, des apôtres, des martyrs et de tous les bons chrétiens, ont été reçues au sortir de leurs corps dans la paix éternelle, et cependant elles attendent encore jusqu'à la fin des temps l'accomplissement des promesses de Dieu. Car Dieu nous a promis que nos corps ressusciteront à la fin du monde, que la mort sera entièrement détruite, et que nous jouirons de la vie éternelle avec les anges. C'est là ce que recevront également tous ceux qui appartiennent à Dieu : car pour ce repos que Dieu donne après la mort à ceux qui l'ont mérité, leur âme en jouit dès qu'elle est sortie du corps. Les patriarches y ont été admis les premiers, il y a déjà plusieurs siècles. Les prophètes les ont suivis quelque temps après; les apôtres, depuis bien moins de temps; les martyrs, encore plus récemment, et les fidèles y sont reçus tous les jours, à mesure qu'ils meurent; de sorte qu'il y en a qui y sont depuis bien du tems, d'autres depuis moins, d'autres tout récemment, et d'autres qui n'y sont pas même encore (1). »

4. S. CHRYSOSTOME, Hom. XIV in Matthæum : « Comme nous voyons que ceux qu'on tire des prisons sont présentés tout enchaînés devant le juge; ainsi les âmes, au sortir de ce monde,

(1) Cf. Les Traités de saint Augustin sur l'Evangile de saint Jean, tome III, p. 40-42.

paraîtront chargées des chaînes de leurs péchés devant ce redoutable tribunal (1). »

5. S. AUGUSTIN, Lib. contra Donatistas post collationem : « Après avoir dit Liez-lui les mains et les pieds, et jetez-le dans les ténèbres extérieures, là il y aura des pleurs et des grincements de dents, il ajoute aussitôt Car il y aura beaucoup d'appelés, mais peu d'élus (MATTH., XXII, 15). Comment cela peut-il être vrai, puisqu'au contraire il n'y en aurait qu'un sur toute une multitude à être jeté dans les ténèbres extérieures, si ce n'est parce que ce seul homme représente toute la multitude des méchants qui, en attendant le jugement de Dieu, restent mêlés avec les bons au banquet divin? Jusque-là ils ne sont séparés les uns des autres que par la différence de leurs vies, et s'ils mangent et boivent tous ensemble le corps et le sang du Sauveur, il y a entre eux cette distinction essentielle, que les bons sont revêtus de la robe nuptiale aux yeux de l'époux, tandis que les méchants n'ont point cette robe, qui est la divine charité ou l'amour de l'époux, cherchant, comme ils le font, leurs propres intérêts, et non ceux de Jésus-Christ (Phil., II, 21), »

6. S. GRÉGOIRE-LE-GRAND, Hom. XXXVIII in Evangelia : « Que signifie ici la robe nuptiale (MATTH., XXII, 11, 12)? Nous ne pouvons pas dire que ce soit la foi ou le baptême, puisque personne ne saurait entrer dans la salle du festin sans la foi et sans le baptême : car, tant qu'on n'a pas la foi, on est hors de l'Eglise. Que devons-nous donc entendre par cette robe nuptiale, sinon la charité? Car celui qui est dans l'Eglise avec la foi, mais sans avoir la charité, entre bien pour un temps dans la salle des noces divines, mais il n'y peut pas demeurer sans cette robe de noces. Et en effet, c'est avec raison que la charité est appelée robe nuptiale, puisque le Seigneur en était revêtu lorsqu'il est venu à ces noces spirituelles, dans lesquelles il s'est uni à son église par un mariage tout divin. Car il n'y a que l'amour de Dieu pour les hommes qui ait porté son Fils unique à s'attacher comme il l'a fait les âmes de ses élus. Ce qui a fait dire à saint Jean: Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique (JOAN., V, 16). Et ainsi, étant venu vers les hommes par le motif de sa charité, il fait assez voir que c'est la charité qui doit servir de robe nuptiale (2).

(1) Cf. Sermons de saint Jean Chrysostôme sur l'Evangile de saint Matthieu, trad. par P.-A. de Marsilly, t. Ier, p. 305.

(2) Cf. Les quarante Homélies ou Sermons de saint Grégoire-leGrand, p. 482-483, trad. du prince de Luynes.

Question II.

Que nous enseigne l'Ecriture au sujet de la mort?

De même que le péché est entré dans le monde par un seul homme, et la mort par le péché, ainsi la mort est passée à tous les hommes: voilà ce que nous enseigne saint Paul. C'est pourquoi, bien que l'heure de notre mort soit ce qu'il y a pour nous de plus incertain, puisque l'homme ignore sa fin, comme dit l'Ecclésiaste, il ne peut y avoir cependant rien de plus certain que notre mort elle-même. De là ces paroles de l'Ecriture dont une expérience journalière nous démontre la vérité Nous mourons tous, et nous nous écoulons sur la terre comme des eaux qui ne reviennent plus. Et c'est ce que confirme l'auteur de l'Ecclésiastique par ces autres paroles: Tel est roi aujourd'hui qui mourra demain. Quand on sera mort, on aura pour héritage les serpents, les bêtes et les

vers.

Mais comme ce qui nous importe le plus, c'est la manière dont nous mourrons et la préparation que nous y aurons apportée, de là ces avis répétés que nous donne l'Evangile Veillez, soyez prêts, parce que le Fils de l'homme viendra à l'heure où vous n'y penserez pas. Or, cette vigilance et cette préparation à la mort demande de nous que nous méditions sérieusement et toute notre vie, pour nous en faire l'application, cet avertissement de l'Esprit-Saint Faites des œuvres de justice avant votre mort, parce qu'on ne trouve point de quoi acquérir de nouvelles forces dans le tombeau; et ces autres paroles de Jésus-Christ: La nuit vient, pendant laquelle personne ne peut agir. Marchez pendant que vous avez la lumière, de peur que les ténèbres ne vous surprennent.

Remarquons aussi la distinction que fait le Psalmiste entre la mort des justes et celle des méchants. Il dit des méchants: La mort des pécheurs est très-funeste; et par-là il entend la mort de ceux qui, comme les Juifs obstinés, meurent dans le péché sans en avoir fait pénitence, et sortent ainsi de ce monde pour être tourmentés pendant toute l'éternité avec le mauvais riche dans l'enfer. Il dit au contraire des justes : C'est une chose pricieuse devant les yeux du Seigneur que la mort de ses saints. Car pour ces derniers, la mort du corps n'est autre chose que le terme de leur pèlerinage d'ici-bas, et des ennuis ou des maux qu'ils ont à essuyer dans cette vie mortelle, un sommeil tranquille, un assoupissement exempt d'inquiétude, le commencement de la

véritable vie, et le passage à une bienheureuse immortalité, objet de tous leurs désirs. C'était le vœu de l'Apôtre, qui gémissait lui-même des ennuis de la vie présente : Je désire, disait-il, d'ètre dégagé des liens du corps et d'être avec Jésus-Christ. Heureux les serviteurs que le Seigneur, à son arrivée, trouvera occupés à veiller. Et: Heureux les morts qui meurent dans le Seigneur. Quand le juste mourrait d'une mort précipitée, il se trouverait dans le repos (II).

TÉMOIGNAGES DE L'ÉCRITURE.

1. Romains, V, 12; comme dans le corps de la réponse. 2. Sagesse, I, 13: « Dieu n'a point fait la mort. »

3. Ecclésiaste, IX, 12: « L'homme ignore quelle sera sa fin; et comme les poissons sont pris à l'hameçon et les oiseaux au filet, ainsi les hommes se trouveront surpris par l'adversité, lorsque tout d'un coup elle fondra sur eux. >>

4. JACQUES, IV, 13-15 : « Je m'adresse maintenant à vous qui dites Nous irons aujourd'hui ou demain en une telle ville, nous demeurerons là une année, nous y trafiquerons, nous y gagnerons beaucoup : - quoique vous ne sachiez pas même ce qui arrivera demain. - Car qu'est-ce que votre vie, si ce n'est une

II.

venire cibum: sicut et Christus dixit: Venit nox, quandò nemo potest operari.

Quomodò Scriptura nos de morte docet? | Ambulate dum lucem habetis, ut non vos

tenebræ comprehendant.

Pulchrè autem Propheta inter justorum, malorumque mortem discernit. Nam de his quidem dicit, Mors peccatorum pessima, illorum scilicet, qui velut pervicaces Judæi, in peccato sine pœnitentiâ moriuntur, ac proindè sic pereunt, ut semper apud inferos cum epulone divite sint excruciandi. De illis verò testatur: Pretiosa in conspectu

Sicut per unum hominem peccatum in hunc mundum intravit, et per peccatum mors, ita in omnes homines mors pertransiit, ut Paulus affirmat. Igitur etsi horâ mortis nihil sit nobis incertius: Nescit enim homo finem suum: morte tamen ipsâ certius nihil esse potest. Unde scriptum est, et res ipsa quotidie docet: Omnes morimur, et quasi aquæ dilabimur in terram, quæ | Domini mors sanctorum ejus. Talibus non revertuntur. Idque confirmans Ecclesiasticus: Et rex hodie est, inquit, et cras morietur. Cùm morietur autem homo, hæreditabit serpentes et bestias et vermes.

Cùm verò plurimùm referat quomodò et quàm parati moriamur, toties in Evangelio nobis repetitur illud: Vigilate. Item: Estote parati: quia quâ horâ non putatis, Filius hominis veniet. Parati verò et vigilantes mortem excipiemus, si serid et in omni vitâ pro se quisque meditetur quod scriptum est: Ante obitum operare justitiam, quoniam non est apud inferos in

quippe mors ista corporis nihil est aliud, quàm terrenæ hujus percgrinationis et ærumnarum mortalis vitæ terminus, somnus quietus, et secura obdormitio, veræ vitæ principium, optabilis transitus ad beatam immortalitatem. Cujus desiderio Apostolus flagrans, et hujus vitæ pertæsus: Cupio, inquit, dissolvi, et esse cum Christo. Beati servi illi, quos cùm venerit Dominus, invenerit vigilantes. Et: Beati mortui, qui in Domino moriuntur. Justus autem, si morte præccupatus fuerit, in refrigerio erit.

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