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CHAPITRE XVI I.

DE LA SOUVERAINE PUISSANCE DE JÉSUS-CHRIST.

§. I.

Jésus-Christ, souverain Seigneur des vivans et des morts.

JESUS-CHRIST a une puissance souve

:

raine sur tous les hommes, et il l'exerce tant sur les vivans que sur les morts (1). Toute puissance, comme il le dit luimême, lui a été donnée dans le ciel et sur la terre ainsi tous les hommes lui sont assujettis en toutes manières, et il a sur eux un empire si absolu, que nul ne peut se soustraire à sa puissance. C'est par ses humiliations et sa mort qu'il a acquis cette souveraine puissance, et il est entré en possession de son domaine par sa résurrection et son ascension. C'est ce que nous dit l'Apôtre S. Paul: il s'est rabaissé lui-même,

-

(1) Rom. XIV, 9. Mat. XXVIII,

18.

se rendant obéissant jusqu'à la mort de la croix; c'est pourquoi Dieu l'a élevé par-dessus toutes choses, et lui a donné un nom qui est au-dessus de tout nom, et une telle puissance, que tout genou fléchit devant lui dans le ciel, sur la terre et dans les enfers (1). JésusChrist comme Fils de Dieu, et Dieu lui-même, a la même puissance que son Père; mais comme homme, il a reçu de son Père la souveraine puissance sur toutes les créatures, et le droit de les juger souverainement. C'est lui qui donne la vie, et qui l'ôte à qui lui plaît, qui a les clefs de la mort et de l'enfer entre ses mains, et qui a le pouvoir de juger, parce qu'il est fils de l'homme (2).

Jésus-Christ étant le souverain Seigneur et juge, exerce également sa puissance dans l'ordre temporel comme dans l'ordre spirituel, sur les corps comme sur les esprits 'tout lui est soumis. Il gouverne ses élus avec bonté et les conduit comme un bon pasteur, jusqu'à ce qu'il les récompense dans le ciel; mais il gouverne les méchans

(1) Philip. 11, 8.

(2) Jean, V, 21, 29. -- Apoc.. I, 18.

avec un sceptre de fer, et les brise comme un vase d'argile; et comme ils n'ont pas voulu le reconnoître pour leur maître, ils seront forcés un jour, mais trop tard, de l'avoir pour juge, qui les condamnera aux supplices éternels. C'est donc par la puissance du Père que Jésus-Christ a été établi l'arbitre de tous les événemens des hommes, le principe de toutes les grâces et de toutes les punitions ; et rien ne se passe dans ce monde, qui ne soit un effet, ou de sa miséricorde ou de sa justice.

Jésus-Christ n'est pas seulement établi maître souverain des hommes, il est aussi constitué leur juge (1). Il est assis sur un trône parce qu'il est roi, et qu'il est le roi des rois et le seigneur des seigneurs (2), et il est assis sur un tribunal, , parce qu'il est juge des vivans et des morts. Le règne de Jésus-Christ est encore caché à nos yeux, mais la foi ne nous le découvre-t-elle pas assez ? Ses jugémens sont secrets, mais ils n'en sont pas moins véritables et il n'exerce pas moins réellement la fonction de juge.

(1) Act. X, 41.
(a) Apoc. XIX, 16.

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En effet, quel jugement n'a-t-il pas déjà exercé sur les Juifs ingrats, sur les incrédules, sur les persécuteurs de son Eglise, sur l'empire idolâtre ? Quel jugement n'exerce-t-il pas encore tous les jours sur les méchans et sur ceux qui lui sont opposés ; et ces jugemens, pour être encore cachés sous les différentes révolutions du monde, en sont-ils moins les effets de sa puissance et de sa justice?

Rien donc de plus certain que JésusChrist est le juge souverain des vivans et des morts voyons quelles sont les qualités de ce juge. Il est éclairé, juste, tout-puissant. 1°. Jésus-Christ est un juge très-éclairé. Il est la lumière même; c'est par cette lumière qu'il sonde les cœurs et les reins (1), qu'il découvre les plus secrètes pensées, et qu'ainsi rien ne peut lui être caché. On en voit des preuves dans sa vie mortelle ; il dé couvroit ce qui se passoit dans le cœur de ses disciples, et les pensées secrètes qui les agitoient; il connoissoit les sées et les dispositions impies des Pharisiens et des docteurs de la loi, et dé

(1) Apoc. XIX, 16.

pen

mêloit leur hypocrisie malgré tous les voiles dont ils cherchoient à la couvrir; il faisoit connoître par là que rien ne peut se dérober à ses yeux ni s'échapper à sa lumière. Mais cette lumière n'est pas moindre depuis qu'il est dans sa gloire, et c'est ce que nous appercevons dans le jugement qu'il fait des évêques d'Asie comme S. Jean nous l'apprend (1). Nous le voyons approuver la conduite des uns et faire des reproches aux autres; démêler ce qu'il y a de bon, de juste, de louable, d'avec ce qu'il y a de mauvais, d'injuste, d'hypocrite, et cela avec une lumière, un discernement et une puissance souveraine. Nous devons conclure de là, que c'est une consolation pour les justes d'être assurés qu'aucune de leurs bonnes actions même les plus secrètes, n'est inconnue à leur juge, parce qu'il en est lui-même le témoin véritable (2), et qu'il les en récompensera; mais que les méchans ne peuvent qu'être saisis de confusion et de frayeur en apprenant, par ces exemples, que ce qui se passe de plus secret dans

Apoc. 11.

(2) Apoc. III, 14.

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