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grès dans la vertu, et de se renouveller des actions de piété ; car c'est recuque de ne point avancer dans la vertu. Ceux-là donc sont bien dans l'erreur, qui, s'imaginant que la vie pieuse et sainte suffit dans certains temps et dans certaines fêtes, quittent aussitôt après les exercices de piété, et la pratique des bonnes œuvres qu'ils avoient embrassées, ou au moins s'y relâchent considérablement. Mais tout au contraire, il faut être plus vertueux et plus régulier, après ces fêtes, qu'auparavant : elles sont même destinées à cet effet dans leur institution; et c'est un devoir de s'affermir dans la vie nouvelle qui est l'effet de la résurrection de Jésus-Christ, et même de la fortifier de plus en plus, ́selon ce qui est écrit: Que celui qui est juste, se justifie encore; et que celui qui est saint, se sanctifie encore (1). Ce sont là des vérités, non de simple spéculation mais de pratique continuelle.

(1) Apoc. xx11, 11.

§. IX.

De la bienheureuse résurrection.

La résurrection de Jésus-Christ n'est pas seulement le principe de la résurrection de nos ames et le modèle d'une vie nouvelle, elle est encore la prédiction, les prémices, et le gage assuré de la première bienheureuse résurrection qui est celle de nos ames, et de la vie éternelle que nous attendons; et c'est elle qui nous ouvre l'espérance de la seconde résurrection, qui sera celle de nos corps. Jésus-Christ en ressuscitant nous a donné une preuve que nous ressusciterons, et que nous posséderons une vie et une gloire éternelle; et cela étoitabsolument nécessaire pour l'accomplissement du salut et du bonheur de l'homme. Une des vues de Jésus-Christ en venant sur la terre a été de dégager le cœur de l'homme des biens périssables; et après l'en avoir dégagé, le tourner tout entier vers Dieu son véritable et unique bien. Le cœur de l'homme s'étoit répandu dans l'amour des créatures, et en s'y répandant il s'étoit séparé de Dieu de plus en plus; il avoit

perdu toute sa force et dissipé toute sa vigueur. Jésus-Christ en retirant ce cœur des créatures auxquelles il s'étoit livré, en a rassemblé et réuni toutes les forces, et a voulu que l'homme les employât toutes à aimer le Créateur. Mais les hommes en renonçant ainsi à l'amour des créatures pour n'aimer que le Créateur, se privoient du plaisir qu'ils y trouvoient; et quoiqu'il n'eut ni réalité, ni solidité, il ne laissoit pas de leur paroître grand et digne d'occuper leur cœur, parce qu'ils n'en connoissoient pas de plus solide ni de plus réel: il a donc fallu substituer d'autres biens, d'autres plaisirs, d'autres honneurs, pour dédommager l'homme de ceux auxquels il falloit qu'il renonçât, et pour le soutenir dans la privation de ces faux biens. C'est pour cela que Dieu luia promis des biens éternels, des plaisirs ineffables et une vie bienheureuse, dont la résurrection des corps fait partie. Mais comme les biens auxquels il renonçoit étoient présens et sensibles, et que ceux qu'on lui promet. toit sont absens et invisibles, il ne suf fisoit pas de les lui promettre, il falloit encore les lui montrer en quelque sorte, et lui en donner des preuves certaines et

indubitables : c'est ce que Jésus-Christ a fait en ressuscitant.

Nous avons trois raisons fondamentales de l'assurance que nous ressusciterons un jour par la vertu de Jésus-Christ. La première est que, selon ce que dit S. Paul, Jésus-Christ est ressuscité d'entre les morts comme les prémices de ceux qui dorment (1). Les prémices étoient les premières gerbes de blé que l'on présentoit à Dien dans son temple, en action de grâces de la bénédiction qu'il avoit versée sur la terre durant l'année, et comme un gage et une assurance de celle qu'il devoit répandre sur la moisson prochaine et sur les autres fruits. Ainsi Jésus-Christ, qui s'est comparé lui-même au grain de froment, qui jeté en terre, y meurt, pousse et produit beaucoup de fruit (2), a été comme semé et jeté en terre par sa mort et par sa sépulture, et a poussé par sa résurrection, non-seulement parce qu'il est sorti triomphant du sein de la terre, mais encore parce qu'il nous a donné une assurance entière que nous en sortirions avec lui; lui d'abord, comme

(1) 1. Cor. XV, 20.
(2) Jean, X11, 24.

à son dernier

nos prémices, et nous, avénement. Son corps ressuscité et sortant du tombeau vivant, est comme la première gerbe qui est offerte à Dieu, qui doit être suivie et accompagnée de l'abondante récolte des saints et des élus qui sera présentée devant Dieu à la fin des siècles; et ce sera alors le temps de la moisson.

La seconde raison est, que JésusChrist est notre frère. L'Apôtre nous enseigne que Jésus-Christ qui nous sanc→ tifie, et nous qui sommes sanctifiés, nous venons tous d'un même principe, et avons tous Dien pour père (1); et que c'est pour cela qu'il ne rougit pas de nous appeler ses frères. Aussi donne-t-il ce nom et cette qualité à ses Apôtres après être ressuscité. Allez trouver mes frères, dit-il à Madeleine, et leur dites de ma part je monte vers mon Père, et vers votre Père (2). Dieu est le Père de Jésus-Christ, et il est notre Père. Jésus-Christ est son Fils par nature, et nous sommes ses enfans par la grâce de l'adoption. Dieu notre Père a ressuscité Jésus-Christ qui est notre frè

Hébr. II, 11.
(2) Jean, xx, 17.

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