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tention continuelle à nous témoigner les uns aux autres une affection sincère, à faire paroître dans toute notre conduite une bonté compatissante, et une douceur qui gagne les cœurs; enfin à nous secourir, à nous aider et à nous supporter les uns les autres de tout notre pouvoir.

CHAPITRE IX.

ENTRÉE TRIOMPHANTE DE JÉSUSCHRIST A JÉRUSALEM.

QUOIQUE

UOIQUE Jésus-Christ fut le vrai roi d'Israël, il en avoit cependant toujours refusé le titre, et en avoit fui les honneurs; mais étant proche de sa mort, il se déclare hautement roi, en fait la fonction, et en qualité de Messie et de roi promis et prédit, fait son entrée solennelle à Jérusalem, à la vue des princes des prêtres, des Pharisiens et des docteurs de la loi, ses ennemis irréconciliables mais il la fait d'une manière propre à faire voir la nature et la qua→ lité de son règne, il y fait une union de

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grandeur et de bassesse; il y mêle la magnificence d'an roi avec l'humiliation d'un homme du commun.

:

Il n'étoit rien de plus juste que JésusChrist triomphât, puisqu'il alloit remporter, par sa mort, une victoire complète sur ses ennemis qui sont aussi les nôtres mais son triomphe est bien différent de celui des conquérans de la terre. Ceux-ci ne le font qu'après un grand carnage: : Jésus-Christ au contraire triomphe parce qu'il meurt, et qu'en mourant il sauve le monde, et délivre de la mort éternelle ses propres ennemis. Les conquérans de la terre ne peuvent triompher qu'après la victoire, dont ils ne se peuvent assurer qu'après l'avoir rempor

tée

, parce que le succès des armes est toujours incertain: au lieu que JésusChrist est certain de sa victoire avant même que de combattre ; et la croix où il alloit mourir, vaincre et triompher, lui donnoit par avance la qualité de roi, et l'assuroit de la possession de son royaume éternel, comme du fruit de sa victoire. On doit donc regarder son entrée triomphante dans Jérusalem, comme le prélude du triomphe de sa résurrection, par laquelle il devoit éta

blir son royaume par toute la terre. Jésus-Christ n'entre pas dans Jérusalem seulement en qualité de roi, mais encore en qualité de victime; comme l'agneau unique et universel, qui étoit l'accomplissement et la vérité de celui, qui, en ce même jour, étoit introduit vivant dans chaque maison pour être sacrifié quatre jours après. C'est dans cette intention qu'il vient solennellement se présenter et se livrer lui-même pour être immolé, non en mémoire de la délivran.. ce d'Egyple, mais pour délivrer les hommes de la mort du péché et de l'enfer figurés par l'Egypte.

On voit dans ce triomphe de JésusChrist un mélange de puissance et de foiblesse, de grandeur et d'humilité. La puissance paroît dans l'entreprise de ce triomphe. Jésus-Christ se fait reconnoître roi, et se fait recevoir pour le Messie par tout le peuple Juif avec une autorité invincible, malgré les princes des prêtres et les Pharisiens, dont la haine et l'envie étoient plus animées que jamais. Il agit si souverainement, qu'ils ne se mettent pas même en devoir de l'empêcher: et en cela il faisoit éclater sa souveraine puissance, et donnoit des

preuves authentiques de sa divinité. L'humilité et la bassesse paroissent dans la monture dont il se sert : il ne monte point sur un char pompeux, mais sur un âne d'emprunt, non richement paré, mais seulement couvert des pauvres habits de ses disciples; et son cortège ne consiste que dans sa compagnie ordinaire, gens humbles et pauvres, et dans le petit peuplé. Voilà à quoi se réduit la magnificence extérieure de ce triomphe. Mais notre Seigneur ne paroît dans cet équipage si vil, que pour faire connoître que son règne est humble, tout pacifique, et entièrement éloigné du faste et de la pompe des rois de la terre; que son règne n'est pas de се monde. Les hommes qui n'ont que des vues bornées et charnelles, ne voient dans ce triomphe rien qui les satisfasse, rien que de méprisable: mais la foi, dont les lumières sont pures et étendues, y découvre une proportion admirable avec les desseins de Dieu. En effet, rien de plus grand et de plus magnifique, aux yeux de la foi, qu'un Dieu qui méprise la grandeur et la magnificence en s'en privant. Jésus-Christ en avoit toujours fait un souverain mépris; ainsi il étoit né

cessaire que son triomphe n'eût aucun éclat extérieur, et qu'il ne ressemblât en rien aux pompes du monde.

C'est en cela qu'éclate admirablement l'humilité de Jésus-Christ qui lui fait porter si loin la retenue et la réserve, quand il s'agit de faire quelque action éclatante, et capable de lui attirer de la gloire; au lieu qu'il se livre avec toute la plénitude de cœur possible, quand il est question de s'humilier. Admirons dans notre Sauveur, son éloignement pour la gloire et l'élévation, et son attrait pour l'abaissement et l'humiliation, Quelle modestie brille dans son triomphe! Ainsi il tempère, par l'humiliation, la gloire, lorsqu'il est obligé de s'en procurer ou d'en recevoir; au lieu qu'il prend pour lui l'humiliation toute pure. Ainsi il est toujours uniforme dans sa conduite, toujours appliqué à s'humilier, pour composer un remède à notre orgueil, et à relever ses humiliations par des marques de sa toute-puissance, pour établir la foi de sa divinité.

Jésus-Christ vient, selon que l'avoit annoncé le prophète Zacharie (1), com

(1) Zach, IX, 9.

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