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niment déplorable, dans lequel l'homme est tombé par le péché.

Adam ayant transgressé le commandement de Dieu en mangeant du fruit qu'il lui avoit défendu, il déchut de l'état d'innocence et de félicité, dans lequel Dieu l'avoit créé. Il perdit la sainteté qu'il lui avoit donnée en le for mant de ses mains; et aussitôt après son péché il tomba dans les ténèbres de l'iguorance et de l'aveuglement: et son cœur qui se portoit facilement et avec plaisir vers son Dieu, pour l'aimer, fut assujetti à la concupiscence, qui le porta à n'aimer que les créatures, on lui-même. Cet assujettissement à l'ignorance et à la concupiscence fut le châtiment dont Dieu punit le premier homme dans

son ame.

Adam ne devint pas moins malheu→ renx dans son corps: car outre qu'il y ressentit la loi honteuse des membres qui combat contre l'esprit et les mouve→ mens déréglés de la chair, son corps devint sujet à toutes les maladies, les misères et les maux que nous souffrons tous les jours, et enfin à la mort.

Non-seulement Adam se précipita par sa désobéissance dans tous ces mal

heurs, mais il lui devint impossible de s'en retirer par lui-même. Il étoit sans lumières et sans force pour quitter le péché et se convertir à Dieu. Livré aux égaremens de son esprit, abandonné à la dépravation de son cœur, il ne pouvoit plus par lui-même qu'accroître sa corruption, s'avancer et s'enfoncer dans le désordre, et ajouter péché sur péché; et comme il auroit persévéré et seroit mort dans le crime, son sort ne pouvoit être que de brûler éternellement dans les enfers.

Mais ce qu'il faut extrêmement remarquer, c'est qu'Adam ne pécha pas lui seul, ni pour lui seul. S. Paul nous apprend, et c'est une vérité de foi, que le péché est entré dans le monde par un seul crime (1) que tous les hommes sunt tombés dans la condamnation par le péché d'Adam, et que la mort est passée dans tous les hommes, tous ayant péché dans un seul. C'est ainsi que tous les hommes encoururent la disgrâce et la malédiction de Dieu par la révolte du premier homme : tous les descendans d'Adam devinrent pécheurs, en

(1) Rom. V, 12.

fans de colère, esclaves du péché et du démon, et leur partage étoit la mort et l'enfer pour toute l'éternité. L'homme qui avoit bien pu se jeter dans ce gouffre de misères, ne pouvant s'en retirer lui-même, il falloit, ou qu'il y périt malheureusement, ou qu'une main étrangère et toute -puissante l'en retirât.

Dieu touchede compassion, et poussé par l'amour extrême dont il nous a aimés (1), résolut de sauver l'homme, et de le délivrer de ses misères; et entre tous les moyens qu'il auroit pu prendre pour exécuter ce dessein de sa bonne volonté, il choisit celui d'envoyer sur la terre son propre Fils, son Fils unique, son Verbe, sa sagesse éternelle dans la nature et l'infirmité humaine.

A peine l'homme eut-il péché, que Dieu lui déclara la miséricorde qu'il vouloit lui faire, en prononçant la sentence de condamnation contre le serpent, ou plutôt contre le démon, en ces termes Je mettrai une inimitié éternelle entre toi et la femme, entre ta race et sa race, et elle t'écrasera la tête.

(1) Jean, III, 16.

C'est-à-dire, selon la tradition, qu'il naîtroit de la femme un enfant, le Sauveur, qui détruiroit la puissance du dér mon, qui délivreroit les hommes de sa dure captivité, et des suites funestes de cet esclavage. Dieu renouvella de siècle en siècle aux Patriarches, aux Prophètes et aux justes de l'ancien testament cette promesse d'envoyer aux hommes nn Libérateur. On voit toutes les cir constances de la venue, de la naissance, de la vie et de la mort de ce Rédempteur, de ce Messie, prédites par Moïse, par David et par les Prophètes. Tous les Saints qui ont vécu avant JésusChrist dans l'attente de ce Messie, ont soupiré après son avénement, et n'ont été sauvés que par la foi qu'ils ont eue en lui. Le peuple juif a été dépositaire de ces promesses; et l'on peut dire que son culte, ses sacrifices, ses cérémonies (1), enfin toute la loi même étoient des figures de ce Sauveur et de ses Mys❤

tères.

Enfin le temps arrêté dans les décrets de Dieu, et marqué par les Prophètes, étant arrivé, Dieu accomplit cette fa

(1) 1. Cor. x. 11. Rom. x, 14. Hébr. 1, 1.

meuse promesse qu'il avoit faite d'envoyer son Fils dans le monde.

La foi nous apprend (1), 1°. Que le Verbe, la deuxième personne de la trèsSainte Trinité qui étoit en Dieu de toute éternité, et Dieu lui-même, par qui toutes choses ont été faites, en qui étoit la vie, qui étoit la vraie lumière qui éclaire tout homme venant au monde, a été fait chair, c'est-à-dire homme, et a habité parmi nous, étant plein de grâce et de vérité. Que ce Fils unique de Dieu, né de son Père avant tous les siècles, engendré, non créé, Dieu de Dieu, lumière de lumière, vrai Dieu de vrai Dieu, qui a la même substance et la même nature que son Père, à qui il est parfaitement et entièrement égal, a pris un corps et une ame pour nous autres hommes et pour notre salut, dans le sein de la très-sainte Vierge Marie.

2°. Que dans le moment que la sainte Vierge devoit concevoir Jésus-Christ, le Saint-Esprit survint en elle, et la vertu du Très-Haut la couvrit de son ombre, c'est-à-dire, que le Saint-Esprit la prévint et la combla de toutes

(1) Jean, J.

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