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deurs, et l'estime de la pauvreté et de l'obscurité; consoler les vrais pauvres et effrayer les riches (1). Il faut qu'une personne d'un médiocre état, et surtout un pauvre de condition, trouve sa consolation dans la pauvreté de JésusChrist, et apprenne de son exemple à estimer la pauvreté; et sinon à l'aimer, au moins à la supporter humblement et patiemment pour l'amour de celui qui s'est fait pauvre pour lui. Il faut qu'il ait soin d'éviter l'impatience et le murmure contre la divine Providence; de ne pas estimer, désirer ou aimer les richesscs, ni l'état des riches : car alors il ne seroit plus pauvre, mais riche d'esprit et de cœur, et par conséquent il encoureroit la même malédiction que les riches.

Jésus-Christ nous donne encore dans sa crèche une leçon de componction et de pénitence. Il'y pleure, il y gémit, il y souffre; et en tout cela il nous apprend à nous détacher des vains plaisirs de cette vie, et à aimer les souffrances. Un Chrétien, un disciple de JésusChrist peut-il voir son maître couché

(1) Jac. V2 1.

dans la crèche, dans la douleur et la scuffrance, et rechercher la mollesse et les plaisirs. Son exemple est pour nous une voix qui nous crie d'un côte : malheur à vous qui riez ; et d'un autre: heureux ceux qui pleurent; mais le monde n'en va pas moins son train. Un vrai Chrétien n'a que du mépris pour la volupté il embrasse volontiers les souffrances à l'exemple de son divin maître, qui les a adoucies pour lui, en en prenant l'amertume. C'est à son école qu'il apprend non-seulement à souffrir avec patience, mais à se réjouir même dans les souffrances.

Enfin une dernière leçon de JésusChrist enfant, c'est celle du silence. Le Verbe de Dieu, qui dès l'instant de sa conception jouissoit de toute la lumière, la science, la raison, le jugement qu'il avoit à trente ans, garde cependant un silence entier, voulant par là expier la multitude des péchés que les hommes commettent si souvent par la parole. Que le silence de Jésus-Christ nous apprenne donc à observer nos voies pour ne pas pécher par notre langue, de veiller sur nos paroles, de n'ouvrir la bouche qu'en prenant bien garde à nous, et de re

parler que pour le besoin, la nécessité et la charité.

Allous nous prosterner devant ce divin enfant ; adorons-le, bénissons-le, remercions-le; offrons-nous à lui pour le louer et le servir toute notre vie. Respectons cette grotte qui a eu l'honneur de le renfermer, cette crèche qui l'a porté, les langes qui ont servi à essuyer les souillures de nos péchés, et les larmes qui les ont lavés. Prenons les sentimens de consolation, de joie, d'espérance, de confiance que son enfance est capable d'inspirer. Mais surtout adorons l'humilité, la dépendance, la mortification, le silence de Jésus-Christ enfant. Ecoutons avec respect et docilité les divines leçons qu'il nous donne, et conformons-y notre vie. Travaillons sans relâche à devenir enfans; et pour cela entrons dans la pratique de la candeur, de la simplicité, de l'innocence et de l'humilité qu'il nous commande. Méprisous constamment et généreusement toutes les choses de la terre. Chérissons la pauvreté, et soumettons-nous avec joie à ceux qui sont au-dessus de nous. Aimons l'obéissance; passons notre vie dans la componction, le silence et la

pénitence. Et comme tous les penchans de notre nature nous portent à tout le contraire, conjurons Jésus enfant de répaudre dans nos cœurs sa grâce et son amour, qui peuvent seuls former en nous ces dispositions saintes, et la pratique de ces vertus. Il nous l'a mérité par sa divine enfance, il nous l'accor dera infailliblement, si nous le lui demandons avec la piété, la ferveur, la confiance et l'humilité que nous devons.

CHAPITRE IV.

DE LA CIRCONCISION DE J. C.

§. I.

Jésus-Christ a voulu étre circoncis pour l'amour de nous.

La circoncision étoit une cérémonie que Dieu avoit ordonnée à Abraham, pour être observée par lui et par tous ses descendans, et elle fut, parmi les Israélites, une des principales cérémonies de la loi ancienne. Ceux qui la recevoient étoient par elle distingués des païens et

des autres nations; ils entroient dans la société du peuple de Dieu, et elle leur dounoit droit d'avoir part aux cérémonies, et de faire tous les exercices de la religion judaïque. S. Augustin et plusieurs Pères croient qu'elle avoit été pour l'ancien peuple, le sacrement destiné à effacer le péché originel.

Il est bien certain que Jésus-Christ n'étoit pas obligé de s'y soumettre. Car outre qu'étant le Fils de Dieu, venu pour établir une loi ouvelle, infiniment plus sainte et plus parfaite que l'ancienne, il pouvoit légitimement se dispenser d'observer l'ancienne que luimême avoit donnée : de plus, il n'avoit point de péché à purifier, étant l'agneau sans tache, le juste et le saint par excellence; il n'avoit pas non plus besoin de marque qui le distinguât des infidèles et qui le mît au nombre de ceux qui formoient le peuple de Dieu, étant le Fils de Dieu, portant les caractères de son père, et étant son image parfaite et entièrement semblable.

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Jésus-Christ s'y est néanmoins soumis pour plusieurs raisons ; d'abord pour autoriser la loi de Moïse, et pour mon¬ trer, par la soumission avec laquelle il

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