AVIS AU LECTEUR. IL eft inutile de relever vrage. ici le mérite de cet OuLe nom feul de l'Auteur, & le grand débit des Editions précédentes, en font un Eloge qui eft audeffus de ce qu'on en pourroit dire. que On fe contente d'avertir le Public. 1°. Que cette Edition eft plus éxacte les précédentes. 2°. Qu'ily a fix Traités que le fçavant & illuftre Auteur avoit marqués n'être pas de lui. Ce font ceux qu'on trouve aux pages 42. 49. 52. 80. 185. & 418. On n'a pourtant pas crû les devoir retrancher, parce que d'excélens Connoiffeurs ne les ont pas jugés indignes de trouver place dans ce Recücil. PREFACE. S I les Hommes aimoient , fi vuide de toute inclination déréglée, fçauroit fe porter vers lui comme il faut, fans avoir befoin d'y être excité par ces régles de conduite qu'on trouve dans les Livres de piété ; & qui n'ont d'action que fur l'imagination l'Esprit de Dieu n'agit en eux. Mais qu'il eft peu de ces ames, qui, pénétrées de la grandeur de leur être & de la nobleffe de leur deftination, se refusent généreufe ment à tout ce qui n'eft pas Dieu, & le reconnoiffent pour l'unique objet de leur amour, de leurs mou vemens, & de tous les défirs de leur cœur. Lorfqu'on a fait toute fa vie un ufage profane de fes inclinations,on a peine à fe perfuader qu'un cœur, à qui les créatures ont jufqu'alors fait illufion, puiffe fixer pour Dieu même une inconftance extrême, que la vanité des chofes qui l'ont toûjours ocupé, ont très-fort augmentée. Mais fi l'on eft venu déja jufqu'à fentir fa foibleffe, & fa funefte opofition à ce qui eft bien, c'eft avoir commencé le grand ouvrage de fa fantification. Le vieil homme, à la vérité, n'oublie rien pour s'opofer à la renaiffance du nouveau. Mais la véritable Sageffe nous aprend à tirer, du fond même de notre nature corrompuë, des armes pour la détruire, & des moïens sûrs pour la renouveller & la changer. Il cft depuis le péché dans nos membres, une loi contraire à |