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Pf. CXXV. 5.

représente? En nourriffons-nous notre
ame avec le même foin que nous nour-
riffons notre corps des alimens qui lui
conviennent? Nous acoutumons-nous à
ne regarder toutes chofes que felon les
vûës de la Foi ? Corrigeons-nous fur elle
tous nos jugemens? Helas, bien loin de
vivre de la Foi, nous la faifons mourir
en nous ! Nous jugeons en païens. Nous
agiffons de même. Qui croiroit ce qu'il
faut croire, feroit-il ce que nous fai-
fons? Nous travaillons pour cette vie,
pour nos plaisirs, pour nos amusemens
& pour notre
pour notre vanité,
fantai-
fie. Eft-ce-là croire le Chriftianisme ¿

V. JOU R.

Ceux qui fement avec larmes, recueil-
leront une moiffon de joie. David.

Il faut femer pour recueillir. Cette
vie eft deftinée à femer. Nous jouïrons
dans l'autre du fruit de nos travaux.
La nature lâche & impatiente voudroit
recueillir avant que
d'avoir femé. Nous
voulons que Dieu nous confole, &
qu'il nous aplaniffe les voïes pour nous
mener à lui. Nous voudrions le fervir
pourvû qu'il nous en coûtât peu. Efpé-
rer beaucoup, & ne foufrir gueres,

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c'eft à quoi l'amour propre tend. Aveugles que nous fommes, ne verronsnous jamais que le Roïaume des Cieux foufre violence, & qu'il n'y a que les ames violentes & courageufes pour fe

12.

Matth. XI.

vaincre elles-mêmes, qui foient dignes Matth. V. s. de le conquerir? Pleurons donc ici-bas, Luc. VI. 24. puifque bienheureux font ceux qui pleurent. Malheur à ceux qui rient, & qui ont leur confolation en ce monde. Il viendra un tems où leurs vaines joïes feront confonduës. Le monde pleurera à fon tour, & Dieu lui-même Apoc. XXI.4. effuïera les larmes de nos yeux.

VI. JOU R.

Seigneur, vous fçavez bien que je vous Joan, XXI,

aime. S. Pierre.

Saint Pierre le difoit à notre Seigneur; mais oferions-nous le dire ? Aimons-nous Dieu pendant que nous ne penfons point à lui ? Quel est l'ami à qui nous n'aimons pas mieux parler qu'à lui ? Où nous ennuïons-nous davantage qu'aux pieds des autels? Que faifons-nous pour plaire à notre Maître, & pour nous rendre tels qu'il veut? Que faifons-nous pour fa gloire ? Que lui avons-nous facrifié pour acom

17.

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plir la Loi La préferons-nous à nos moindres intérêts, aux amusemens les plus indignes? Où eft donc cet amour que nous penfons avoir ? Malheur pour1. Cor. XVI, tant à celui qui n'aime pas le Seigneur JESUS, qui nous a tant aimés! Donnera-t-il fon Roïaume éternel à ceux qui ne l'aiment pas ? Si nous l'aimions, pourrions-nous être infenfibles à ses bienfaits, à fes inspirations, à fes

22.

38.39.

gra

Rom. VIII. ces? Ni la vie, ni la mort, ni le préJent, ni l'avenir, ni la puissance ne pourra déformais me féparer de la charité de JESUS-CHRIST.

Joan. VI. 55.58.

VII. JOU R..

Celui qui me mange, doit vivre

moi. Jefus-Chrift.

pour

C'est la chair de JESUS-CHRIST que nous mangeons; mais c'eft fon Efprit qui nous vivifie. La chair feule ne profite de rien, comme il le dit luimême; [oui] la chair, quoiqu'unie au Verbe, en forte que faint Jean ne craint point de dire que le Verbe eft fait chair. Il ne l'a unie que pour nous communiquer fon Efprit plus fenfiblement par cette fociété charnelle qu'il a faite avec nous : il ne nous la donne à manger

manger que pour nous incorporer à lui, & faire vivre nos ames de fa vie divine. Pourquoi donc vivans fi fouvent de lui, refuferons nous de vivre pour lui? Que devient en nous ce pain célefte, cette chair toute divine? A quoi fervent nos Communions? JESUS-CHRIST vit-il en nous? Ses fentimens, fes actions fe manifeftent-elles en notre chair mortelle ? Croiffons - nous en JESUSCHRISTà force de le manger? Toujours s'amufer, toujours murmurer contre les moindres croix, toujours ramper fur la terre, toujours chercher de miférables confolations, toujours cacher fes défauts fans les corriger, pendant qu'on ne fait qu'une même chair avec lui!

JESUS CHRIST eft toute notre vie. C'eft la vérité éternelle dont nous devons être nourris. Quel moïen de prendre un aliment fi divin & de languir toujours! Ne croître point dans la vertu; n'avoir ni force, ni fanté ; fe repaître de menfonge; fomenter dans fon cœur des paffions dangereufes; être dégoûté des vrais biens; eftce-là la vie d'un Chrétien qui mange le pain du Ciel? JESUS-CHRIST ne veut s'unir & s'incorporer avec nous,

V

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que pour vivre dans le fond de nos cœurs; il faut qu'il fe manifefte dans notre chair mortelle; que JESUS CHRIST paroiffe en nous, puifque nous ne faifons qu'une même chofe Gal. II. 20. avec lui. Je vis, mais ce n'est plus moi qui vis, c'eft JESUS-CHRIST qui vit dans fa créature, déja morte à toutes les chofes humaines.

1. Joan.11.16.

VIII. JO U R.

N'aimez point le monde, ni les chofes qui font dans le monde. S. Jean..

Que ces paroles ont d'étendue! Le monde eft cette multitude aveugle & corrompuë, que Jesus- CHRIST maudit dans l'Evangile, & pour lequel il ne veut pas même prier em mourant. Chacun parle contre le monde, & chacun a pourtant le monde dans fon cœur. Le monde n'eft que l'affemblage des gens qui s'aiment euxmêmes & qui aiment les créatures fans raport à Dieu. Nous fommes donc le monde nous-mêmes, puifqu'il ne faut pour cela que s'aimer, & que chercher dans les créatures ce qui n'eft qu'en Dien. Avoüons donc que nous

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