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Les vers du P. Le Brun ne manquent ni de facilité, ni d'élégance. Nous nous bornerons à citer le passage suivant:

Pensanda est hominum meritis, non tempore vita:

Quæ bona, longa satis; quæ mala, longa nimis.
Rumpe moras, celeres calcaribus incitat annos,
Currentesque ferit cursor anhelus equos.
Fata seni sensim obrepunt, juvenique senectus,
Hora fluit, tum cùm quæritur, hora quota est?

AP. B.

212. LEMNII (M. Simonis) epigrammaton libri III. Adjecta est quoque ejusdem querela ad principem. S. 1. (Basilea), 1538, pet. in-8° v. j. . . . .

M. Simon Lemnius, poète latin, dont le véritable nom était Lemchen, naquit dans le XVIe siècle, à Margadant, au pays des Grisons. Il suivoit les cours de l'académie de Wittemberg, lorsqu'en 1538 il publia deux livres d'épigrammes, dédiés au cardinal Albert, prince électeur, archevêque de Mayence et de Magdebourg, primat d'Allemagne, etc. Le choix de ce Mécène et les éloges que le poète lui prodiguoit dans son livre, attirèrent à Lemnius de violentes persécutions. Les Luthériens, alors tout-puissants à Wittemberg, examinèrent ces poésies avec soin, et prétendirent qu'elles contenoient des allusions satiriques à l'électeur de Saxe, au landgrave de Hesse et à l'académie de Wittemberg. Melanchton, président de l'académie, en défendit l'entrée à Lemnius, jusqu'à ce qu'il se fût justifié; et bientôt, on donna ordre de l'arrêter. Prévenu du danger par un de ses amis, il parvint à s'échapper en se mêlant aux pâtres qui, dès le matin, conduisoient leurs troupeaux hors de la ville. Il s'enfuit à Magdebourg; mais ne s'y trouvant point encore en sûreté, il erra pendant quelque temps de ville en ville, et se réfugia à Bâle, où il devint dit-on, correcteur dans l'imprimerie d'Oporinus. Les Luthériens de Wittemberg condamnèrent Lemnius par contumace, à un bannissement perpétuel, et confisquèrent son argent et sa bibliothèque. De plus, il livrèrent aux flammes tous les exemplaires qu'ils purent saisir de l'édition des épigrammes imprimée à Wittemberg, en 1538; mais Lemnius s'empressa la même année d'en publier à Bâle une nouvelle édition augmentée d'un 3o livre qui renferme de violentes invectives contre Luther, et plusieurs pièces de vers relatives aux injustes persécutions qu'il avoit éprouvées. On lit à la fin du volume, sous le titre de Querela ad principem (l'archev. de Mayence), un long récit en vers latins de ses pérégrinations forcées. Cette deuxième édition ne porte aucune indication de lieu ni d'imprimeur. Toutefois, nous pensons qu'elle fut imprimée par Oporinus qui n'osa y mettre son nom, dans la crainte d'être en butte aux poursuites des Luthériens. Enfin, Lemnius se retira dans sa patrie. En 1540, il fut nommé recteur de l'école établie à Coire, et le 24 Novembre 1550, il mourut de la peste, dans un âge peu avancé.

Les poésies de Lemnius qui ont exercé une si fâcheuse influence sur la vie de l'auteur, exciteront toujours un vif intérêt. Si l'édition de Wittemberg est à peu près introuvable, celle de Bâle est aussi fort rare. En effet, les Luthériens après avoir détruit la première édition, ont dû chercher à supprimer la seconde.

Ap. B. 213. LEMNII (Levini) medici Zirizæi libelli tres, perelegantes ac festivi. Antverpiæ, ap. Martinum Nutium, 1554; pet. in-8, rel. . . . .

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Contenta hujus libri sunt: Lib. I: De Astrologia, etc. Lib. II: De præfixo cuique vitæ termino. Lib. III: De honesto animi et corporis oblectamento, etc... En ajoutant à cet index: Paschasi Oenii apud Zirizæos archididascali, in operis commendationem epigramma, et Guillelmi Lemnii, epistola ad Levinum, la table des matières contenues dans ce volume sera complète.

On lit dans la Biographie Universelle : « Levinus Lemnius, médecin, naquit en 1505, à Ziricsée, dans la Zélande. Il pratiqua son art dans sa patrie, dès 1527, avec un tel succès, que sa réputation s'étendit bientôt dans toute l'Europe. Cependant, après la mort de sa femme, il abandonna l'exercice de la médecine pour embrasser l'état ecclésiastique. Il devint chanoine de l'église de Saint-Liévin, et mourut peu de temps après, le 1er juillet 1568. »>

Dans l'épître dédicatoire du traité de Astrologiâ, adressée à Corneille de Weldam, conseiller aulique, et datée du 7 mars 1553 (1554), Lemnius dit qu'à cette époque, il exerçoit la médecine à Ziricsée, depuis plus de 19 ans (supra annos undeviginti). Il avoit donc commencé l'exercice de sa profession en 1534. Au surplus, cette date nous paroît être plus convenable que celle de 1527, indiquée par la Biographie Universelle; car, au XVIe siècle, les jeunes gens étudioient encore à l'âge de 22 ans, et n'étoient point si promptement admis à pratiquer l'art de la médecine.

Ce célèbre médecin a composé plusieurs ouvrages en latin, dont le style ne manque point d'élégance; ils ont été souvent réimprimés, et traduits en diverses langues.

Lemnius nous apprend qu'après avoir longtemps résisté aux vives sollicitations des personnages les plus distingués de sa ville natale, il s'est enfin décidé à faire imprimer les trois opuscules que renferme ce volume. Il s'est beaucoup plus occupé, dit-il, de la médecine active que de la médecine spéculative, et n'étant que fort peu versé dans l'art de bien dire, il craint d'échouer en publiant ses écrits. Mais, au lieu de subir un échec, il obtint un triomphe, et enhardi par le succès, il écrivit bientôt d'autres ouvrages qui accrurent encore la réputation de l'auteur.

A la suite du second opuscule, de præfixo cuique vitæ termino, on trouve une lettre de Guillaume Lemnius à son père Levinus, dans laquelle il prouve que le climat a moins d'influence que l'éducation sur le développement des facultés intellectuelles. Cette lettre datée ex officinâ nostrâ

medicamentaria, Zirizeæ, nonis martiis (7 mars), sans indication d'année, a été écrite en 1554. Guillaume Lemnius avoit étudié la médecine et surtout la pharmacopée ancienne et moderne. En 1554, il habitoit Ziricsée, où il s'étoit marié avec la petite-fille de Jason de Praet (Pratensis). Etant devenu, plus tard, médecin du roi de Suède, Eric XIV, il périt victime de la révolution qui fit perdre à ce prince la couronne et la liberté. Guillaume fut étranglé en prison, l'an 1568, quelques mois après la mort de son père. Le troisième opuscule de Levinus Lemnius, de honesto animi et corporis oblectamento, est dédié à son fils Guillaume.

Le volume qui fait le sujet de cette note est très précieux, car c'est l'un des rarissimes exemplaires de la première édition du premier ouvrage publié par Lev. Lemnius. On doit remarquer aussi que la lettre de Guillaume Lemnius est le seul écrit de ce médecin, qui ait été imprimé.

Ap. B. 214. LORICHIUS. Aenigmatum lib. III, recens conscripti, recogniti, et aucti, autore Joan. Lorichio hadamario. Francof., ap. Christ. Egenolphum (1545); 1 vol. pet. in-8, mar. r., fil. tr. dor.....

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RARE.-Jean Lorichius avoit déjà publié ce recueil d'énigmes latines, vers 1541; mais il augmenta d'un 3o livre cette nouvelle édition revue et corrigée, qu'il fit imprimer chez Chrétien Egenolf, son parent. C'est ce que l'auteur nous apprend dans l'épître dédicatoire du 3o livre, adressée à son frère Guillaume Lorichius, et datée d'Ingolstad l'an 1544. Les dédicaces des deux premiers livres, sont datées de Marsburg, 1540. Les pièces liminaires se composent d'une épigramme au lecteur, et d'un petft Traité divisé en trois chapitres: De aenigmatis et primo quid sit; de Gryphis convivalibus; de usu aenigmatum.

Aux énigmes qu'il avoit inventées lui-même, Lorichius a ajouté de nombreuses traductions poétiques d'énigmes extraites de l'Ecriture Sainte, des anciens auteurs grecs et latins, et surtout d'un volume d'énigmes en allemand que les étudiants estimoient beaucoup plus qu'un livre de philosophie. On trouve dans la dernière partie, une prognostication de 134 vers pour l'année 1546. Nous ne citerons qu'une seule énigme qui a pour sujet l'année, les mois, les jours, les heures et les minutes :

Arbor in hoc seclo generatur, quæ duodenis
Frondibus ornata est, et redimita nimis,
Quilibet at ramus decies ternos quasi nidos

Sustinet, in nido sex quater ova cubant,
Nascitur ex ovo quovis avis una, duabus
Et sexaginta vocibus usque canens,
Candidus attondet niger et mus omnia, donec
Murem, ova et nidos catta proterva voret.

AP. B.

215. Gabrielis Madeleneti carminvm libellvs. Parisiis, 1662, in-12, mar. r. fil. tr. d. (Armes de Phelypeaux de la Vrillière).. 20-»>

On lit sur la garde une note d'une écriture déjà ancienne : « Cette édition est la bonne; la réimpression de Barbou, 1725, passe pour peu correcte. » C'est un volume en bonne condition, réglé, et qui pourroit être un exemplaire de dédicace, car un certain nombre de ces poésies latines sont adressées à Nic. Fouquet, au card. Mazarin, à Loménie de Brienne, à Louis de Bourbon, prince de Condé, à Colbert, à Phelypeaux de la Vrillière, etc. Ajoutons que la préface de ce recueil est de Louis-Henri de Lomenie, et qu'elle est suivie d'un éloge de l'auteur par Pierre Petit. Au surplus, on peut lire dans la Bibliothèque des Auteurs de Bourgogne, une notice sur Gabriel Madelenet, né en 1587, à Saint-Martin-du-Puy, sur les confins de la Bourgogne, du côté du Nivernois.

216. MICYLLI (Jacobi) Argentoratensis sylvarum libri V; quibus accessit Apelles Ægyptius, seu Calumnia, antehac, ut et cætera pleraque nondum edita. (Hagenoae) Ex officina Petri Brubacchii, 1564, 1 v. pet. in-8. 0-»

Jacques Micyllus, né le 6 avril 1503, à Strasbourg, de parents obscurs, se nommoit Moltzer; mais il reçut dans sa jeunesse le nom de Micyllus, pour avoir représenté avec succès cet interlocuteur du dialogue de Lucien, intitulé le Songe ou le Coq. Après avoir achevé ses études dans les Universités d'Allemagne, il fut chargé, en 1527, d'enseigner le grec et le latin au gymnase de Francfort; il fut appelé en 1532 à l'Académie de Heidelberg, pour professer la langue grecque. Il retourna quelque temps après à Francfort; puis, en 1546, il se fixa à Heidelberg, où il mourut le 28 janvier 1558. Il s'étoit marié à Francfort, en 1526; sa femme, nommée Gertrude, naquit en 1508 et mourut le 18 août 1548. Micyllus eut onze enfants. Deux seulement lui survécurent; l'un fut chancelier de l'Electeur Palatin; l'autre exerça la profession de tailleur à Heidelberg. On trouve dans le quatrième livre de ses poésies, les épitaphes de sa femme et de cinq enfants, dont il indique les noms, l'âge et la date de la mort. Micyllus étoit étroitement lié avec Eobanus, poète de la Hesse, Joachim Camerarius et Melanchton qui parlent souvent de lui avec éloge.

Les œuvres poétiques de Jacques Micyllus furent recueillies, mises en ordre et publiées par son fils, Julius Micyllus, jurisconsulte à Heidelberg. Un recueil d'épigrammes latines de ce poète, avoit été imprimé à Haguenau dès 1528; mais l'édition de 1564 est la première et, sans doute, la seule qu soit complète. La plupart des pièces qu'elle contient étoient restées inédites. L'Apelles Aegyptius, drame en cinq actes, n'est point cité dans le

catalogue Soleinne, et les poésies de Micyllus ne sont pas indiquées dans le Manuel du libraire.

Ce volume contient 680 pages et 10 feuillets non chiffrés pour les pièces liminaires. Au-dessous du titre, on lit des vers adressés à l'imprimeur, et sur le verso, d'autres vers à la mémoire du poète. Les feuillets suivants sont occupés par l'épître dédicatoire de Jul. Micyllus, datée du 1er janvier 1564 ; des poésies de J. Posthius, de Z. Monzerus et de J. Fichardus, sur les œuvres de Jacq. Micyllus; trois pièces de notre auteur, recouvrées après l'impression du volume; un index, et enfin l'errata. Le texte commence à la 21o page, cotée 1, et finit à la page 574. L'Apelles Aegyptius, termine le volume.

. Nous n'avons point l'intention de rendre un compte exact de cet immense recueil de poésies latines de tout genre; nous nous bornerons à parcourir rapidement le volume. Dans le premier livre des Sylva, nous signalerons des pièces de vers (epicedion) sur la mort d'Helius Eobanus et de Symon Grynæus. Ce dernier nom nous rappelle que, sur la garde du livre, on lit une satire latine manuscrite contre le pape Pie IV, qui avoit excommunié Symon Grynæus. Cette satire nous paroît être autographe et écrite par Jacq. Grynæus, qui l'a souscrite en ces termes : In laudem Pii papœ scripsi hos versus Jacobus Grynæus prid. Non. Julii 1564. Le deuxième livre contient des épithalames en l'honneur de personnages notables et d'écrivains contemporains. Dans le troisième livre, nous avons remarqué une lettre de Melanchton, l'Hodaporicon de Micyllus, le récit de l'incendie du vieux château d'Heidelberg, la lutte des Arbalétriers, etc... Le quatrième livre renferme tant de poésies diverses qu'il n'est pas facile de choisir les citations. Nous indiquerons, cependant, des distiques sur les bucoliques et les géorgiques de Virgile; des épigrammes et des idylles traduites du grec; des anagrammes numériques sur les mois de l'année, et sur des dates remarquables; une foule d'épitaphes avec dates; des quatrains sur les Empereurs romains, depuis Lucius Annius, jusqu'à Ferdinand Ier, etc... Le cinquième livre se compose de paraphrases poétiques sur des passages de l'Ecriture Sainte, et de 24 psaumes traduits en vers latins.

Nous croyons inutile d'analyser le drame qui suit les poésies de Micyllus. Toutefois, en voici le sujet : Apelles, peintre du roi d'Egypte, et jouissant d'une grande faveur, excite l'envie d'un courtisan qui, pour le perdre, l'accuse de trahison. Apelles est sur le point de périr, lorsque la vérité descend du Ciel et confond le calomniateur.

Ap. B.

217. MURETI (Ant.). Orationes XXIII; ejusdem hymni sacri et alia quædam poematia. Venetiis, apud Aldum, 1575; in-8, mar. bleu comp., tr. dor. (Thouvenin.).. 40—» Très-bel exemplaire de la bibliothèque de Renouard; il porte sur le titre la signature d'Alde le jeune, l'imprimeur du volume, dont le portrait gravé sur bois se trouve également sur le titre; au verso du huitième feuillet on remarque un petit portrait d'Ant. Muret, gravé sur bois.

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