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Robespierre; ou purement humaines, comme l'abbé Syéyes et M. de Bonald; et en ce sens, l'esprit des révolutionnaires est ou méprisable et exécrable, ou un pur jeu tout au plus propre à amuser des rêveurs oisifs; et dans tous les cas, il est absolument sans intérêt et sans consistance pour les bons esprits.

Il y a cependant un vrai révolutionnaire, un révolutionnaire très-aimable et très-désirable; et c'est celui qui corporisera dans les masses le vrai esprit de JésusChrist, lequel est, sans le moindre doute, l'esprit de l'Église catholique, apostolique et romaine.

Il faut bien distinguer l'esprit de la révolution de France, destiné à embraser le monde d'un feu vivifiant; de l'esprit de la révolution d'Angleterre, destiné au contraire à le refroidir jusqu'au froid de la mort. Ce dernier doit son origine glaçante à l'esprit d'hérésie; mais le premier, le nôtre, celui de notre belle France au contraire, tout catholique, tout rempli du plus haut, du plus noble et du plus expansif de tous les amours, ne peut souffrir rien qui le limite, rien qui l'humilie, rien qui le souille.... Il marche en vainqueur avec une pureté et une force indicibles contre tout ce qui voudroit le conduire ou l'unir à l'esprit hérétique ou salanique, et ne daigne pas même, en passant, jeter un regard de pitié sur ce parti mondain qui tend à rétablir l'orgueil et le pouvoir des castes selon la chair.

Enfans de Dieu! ne formez donc qu'un désir, et le voici :.... Que le pouvoir soit toujours au plus digne, et que le plus digne soit toujours celui qui se rapproche

le plus du type parfait de l'humanité qui est JésusChrist; ou en d'autres termes bien plus admirables : Notre père qui êtes aux cieux, que votre nom soit sanctifié! Que votre règne arrive! Que votre volonté soit faite en la terre comme au ciel! En attendant, Enfans de Dieu! soyez révérencieusement soumis aux puissances qu'il plaît à Dieu de laisser subsister; car rien ne subsiste que par sa volonté; l'enfer lui-même, qui n'est éternel que parce que sa volonté est qu'il le soit... Nous l'avons déjà dit.

De la liberté et de l'égalité.

Il n'y a plus deux opinions parmi les hommes éclairés: tous veulent le bonheur, et tous savent qu'ils ne peuvent l'obtenir que par les mêmes moyens, la liberté et l'égalité. Mais il manque une bonne définition de la liberté et de l'égalité.

La liberté est le droit de faire tout ce qu'on veut sans nuire aux autres ni à soi.

L'égalité est le droit et le pouvoir de faire, DANS LES LIMITES ACTUelles de la pUISSANCE HUMAINE, tout ce à quoi on se sent propre ou porté, sans rien changer à la définition qui vient d'être donnée de la liberté.

Ainsi la plus haute idée de liberté qui puisse entrer

en un cœur d'homme, résulteroit de la connoissance parfaite d'une vérité absolument générale, de laquelle se déduiroit nécessairement un système d'actions si exact, que tous les êtres qui s'y soumettroient en recevroient une impulsion régulière toujours propre à les conduire de perfection en perfection, jusqu'à réaliser en eux le désir inné de vivre éternellement. Or ce désir, qui est sans exception celui de tous les êtres vivans, puisqu'ils fuient tous indistinctement la mort, est encore bien plus celui de l'homme, puisqu'il la fuit instinctivement comme animal, consciencieusement comme homme, et comme le plus terrible des châtimens en tant qu'être religieux. Car Dieu n'a pas fait la mort, mais la mort est entrée dans le monde diable. Sagesse, chap 2. v. 24.

par

l'envie du

Si la mort est le plus grand des maux, sous quelque rapport qu'on la considère; nul être n'est libre lorsqu'il fait, même avec un plaisir qui lui paroît extrême, des actions qui le conduisent à la mort. Et si la vie est le plus grand des biens, puisqu'elle est l'origine de tous, et que tous en dérivent, et sont renfermés en elle; nul être n'est esclave, lorsqu'il fait, même avec une extrême répugnance, des actions qui le conduisent certainement à la vie.

C'est pourquoi, la liberté étant le droit de faire tout ce qu'on veut sans nuire aux autres, NI A SOI; on est encore libre, lorsqu'on fait, même malgré soi, des actions vraiment bonnes, c'est-à-dire des actions qui conduisent certainement à la vie.

De là vient, qu'il n'y a pas de plus belles paroles sur la liberté que celles de saint Paul: Mes frères, nous sommes tous libres en Jésus-Christ! Car Jésus-Christ seul a enseigné le moyen de conquérir et de conserver le droit à la vie présente et à la vie éternelle. Or la vie éternelle étant, par le témoignage de ce même JésusChrist fils de Dieu, un fait aussi incontestable que la vie présente; c'est ne pas croire à la divinité de JésusChrist que de douter de la vie éternelle; ou c'est ne pas être libre, que de faire à son su une action, quelque petite qu'elle soit, qui en éloigne. Donc les enfans du siècle qui cherchent ailleurs qu'en Jésus-Christ, une idée quelconque de la liberté, se trompent, ou trompent les autres, lorsqu'ils disent qu'ils croient à la divinité de Jésus-Christ.

Que si, troublés par ce raisonnement sans réplique, les enfans du siècle avouent qu'ils ne croient, ni à la divinité de Jésus-Christ, ni à la conquête de la vie éternelle, sa conséquence nécessaire; on leur répondra qu'ils mentent en se disant chrétiens, et on les invitera à se ranger tout simplement dans le parti des impies. Peuvent-ils ignorer qu'il n'y a aucune force réelle dans le mensonge?

Que si, effrayés de la foiblesse du parti des impies, ils hésitent à s'y réunir, et s'excusent, disant qu'ils admettent volontiers cette vie éternelle, mais qu'elle n'est pas pour ce monde actuel et visible: on leur répondra que cette existence actuelle et visible n'a, selon JésusChrist encore, d'autre but que de conquérir cette exi

stence future et actuellement invisible; et que toutes les actions qui ne vont pas à cette fin sont, absolument parlant, viciées, ou par l'influence de l'ignorance, ou par celle des passions. Ainsi, en s'annonçant comme croyant à la divinité de Jésus-Christ, ou ils se rendent mal compte de leur foi, ou ils mentent avec impudence. S'ils se trompent de bonne foi, pourquoi ne se hâtent-ils pas de s'éclairer, ce qui est si facile, et de rentrer dans le chemin de la vérité? S'ils mentent avec impudence, qu'attendent-ils de cette honteuse manière d'agir? Est-ce qu'il y a quelque force durable dans le mensonge?

Nous disons donc à ceux qui aiment la liberté comme nous, la vraie liberté; que cette vraie liberté n'est que dans la vérité la plus générale. Et que la vérité la plus générale est dans Jésus-Christ seul; et nous disons aux autres, qu'ils se hâtent de se convertir à Jésus-Christ, ou qu'ils se rangent avec nos ennemis, c'est-à-dire avec les ennemis de la liberté, et de Jésus-Christ par conséquent.

Quant à la plus haute idée d'égalité, elle est implicitement contenue dans la plus haute idée de liberté. Car si la liberté consiste à faire tout ce qu'on veut sans nuire aux autres, NI A SOI; et qu'il soit vrai qu'on se nuit à soi-même dès que l'on ne fait pas toutes les actions que l'on sait pouvoir conduire à la conquête du plus haut état de bonheur, qui est la vie éternelle; les lois de la liberté et de l'égalité ne sont-elles pas violées dans leur essence, s'il y a un être assez puissant pour

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